Les auditeurs de l’émission « Teuss » de la radio « Zik Fm » du mardi 19 janvier 2016 qui ont écouté cette histoire ne savaient pas s’il fallait rire de la dame ou avoir pitié d’elle, ou les deux à la fois… Il s’agit d’une dame qui a été renvoyée de sa maison par son époux, après 25 ans de mariage, parce qu’elle fredonnait une chanson de Youssou Ndour. Elle a raconté que son mari lui a reproché de lui lancer des piques par le biais d’un célèbre tube du Roi du Mbalax. Il est arrivé à convaincre leurs enfants de sa version des faits. En réalité, ajoute-t-elle, il a épousé une seconde femme et s’est débarrassé d’elle en sautant sur ce prétexte. Quand il l’a épousée, elle n’avait que 15 ans et en a 45 aujourd’hui. C’est la troisième fois qu’il convole en secondes noces, mais les unions se sont cassées avant qu’elles ne rejoignent le domicile conjugal.
Dans l’édition du 21 janvier 2016 du journal Sud Quotidiens, on lit qu’Ibrahima D., marié depuis plus de trois ans, domicilié au quartier Médina Chérif de Kolda, tradipraticien, s’est débarrassé de sa douce moitié pour du « yaboy » (sardinelle). Il avait acheté le poisson pour le déjeuner, mais le chat qui rodait dans la maison l’a chipé et est parti avec. Furieux, il a ordonné à son épouse de poursuivre l’animal voleur. Ce qu’elle n’a pas pu faire. Il l’a traitée de tous les noms d’oiseau et mis dehors, malgré les multiples interventions des proches.
Au surlendemain du scrutin du 20 mars, une dame a déclaré que son mari, qui milite pour le Rewmi d’Idrissa Seck, l’a répudiée parce qu’elle était pour le « oui » et lui pour le « non ». Les discussions autour du référendum se terminaient toujours par une pluie d’insultes qu’elle essuyait. Le jour du meeting de Macky Sall à Guédiawaye, à l’insu de son époux, elle a pris un bus et a assisté à la manifestation politique. Elle est première épouse et a cinq enfants. Il en a une deuxième. « Il me considère comme un moins que rien. Pour lui, je ne dois pas avoir d’opinion. Quand Youssou Ndour est allé à Rufisque, je voulais l’accueillir avec un tee-shirt, il m’a interdit de franchir le seuil de la porte de la maison. Le jour du vote, il m’a aussi interdit de sortir. J’ai dit à ma voisine que je souhaite que Macky Sall gagne. Il m’a insulté de mère. Le soir, quand on a commencé à donner les premiers résultats, j’ai jubilé en disant « sama jambaar ji gagné na » (mon candidat a gagné). Il n’en pouvait plus et m’a dit de sortir. Actuellement, je suis chez mon père avec mes enfants. Je pense qu’il a agi ainsi pour se débarrasser de moi ». Elle ajoute qu’elle travaille avec quelqu’un qui est dans le régime et avec ce qu’elle gagne, elle contribue aux charges du ménage. Donc, elle n’avait aucun intérêt à soutenir le camp du « non ».
Dans sa livraison du mardi 22 mars, « Libération » fait état, dans ses textos de la page 2, du cas d’une femme, domiciliée à Koungheul, qui a aussi été répudiée parce qu’elle était dans le camp du « oui ».
Me Baba Diaw, avocat : « La répudiation est considérée comme une injure par le Code de la famille »
Les causes du divorce sont limitativement énumérées par l’article 166 du Code de la famille, il ne s’agit pas de questions d’humeur, ce sont des causes objectives, telles que les mauvais traitements, l’injure, l’incompatibilité d’humeur, l’abandon de domicile, l’abandon de famille, le défaut d’entretien, etc. Il faut préciser, dit l’avocat, que selon la jurisprudence, la répudiation est interdite par le Code de la famille, elle est considérée comme une injure faite à la femme. Pour des cas comme ça, explique l’avocat, la femme, si elle souhaite que le divorce soit prononcé, doit faire constater la répudiation par des témoins. Elle peut la citer comme une cause du divorce devant le Tribunal. Si elle ne veut pas de la séparation, elle peut tranquillement attendre que les proches persuadent le mari à revenir à de meilleurs sentiments, éclaire Me Diop.
Imam Massamba Guèye, islamologue : « L’Islam maudit les hommes qui répudient sur un coup de tête ». Imam Massamba Guèye commence par expliquer que dans son organisation, l’Islam donne à l’homme le pouvoir de libérer sa femme. Si l’Islam le permet, c’est parce qu’il considère que la femme est sentimentale et impulsive et que pour un oui ou un non, elle peut demander le divorce. « Un homme, un vrai, qui a reçu une bonne éducation, ne doit pas suivre une femme dans ses dérives, quand elle réclame une séparation sans raison valable. Ce qui doit lui importer par-dessus tout, c’est la tranquillité de la famille, la paix du ménage. Autant un homme ne doit pas accepter de libérer sa femme pour des broutilles, autant il ne doit pas la chasser de la maison pour les cas dont vous avez fait état ».
Ce qui est à l’origine de ces faits, analyse l’Imam, c’est que la génération actuelle banalise le mariage. « Le mariage, ce n’est pas le plaisir, le bonheur, le bon côté. C’est surtout la dévotion en Allah. Que les hommes et les femmes n’oublient pas cela. Il implique de supporter des situations difficiles, de se pardonner mutuellement les erreurs, de remplir ses devoirs. Pour la femme, c’est de bien s’occuper de son ménage, de son époux à qui elle doit obéissance et respect. Pour l’homme, c’est de supporter les charges de la famille, de sa femme… L’Islam maudit les hommes qui répudient sur des bases légères et un coup de tête, qui se marient à tour de bras. Un homme comme ça, on se demande si l’Islam doit lui permettre d’avoir une épouse », s’interroge Imam Guèye. « En fait, je me demande s’ils ne profitent pas d’un incident pour parler de divorce. En général, on ne donne pas la vraie raison », conclut-il.
L'As
Dans l’édition du 21 janvier 2016 du journal Sud Quotidiens, on lit qu’Ibrahima D., marié depuis plus de trois ans, domicilié au quartier Médina Chérif de Kolda, tradipraticien, s’est débarrassé de sa douce moitié pour du « yaboy » (sardinelle). Il avait acheté le poisson pour le déjeuner, mais le chat qui rodait dans la maison l’a chipé et est parti avec. Furieux, il a ordonné à son épouse de poursuivre l’animal voleur. Ce qu’elle n’a pas pu faire. Il l’a traitée de tous les noms d’oiseau et mis dehors, malgré les multiples interventions des proches.
Au surlendemain du scrutin du 20 mars, une dame a déclaré que son mari, qui milite pour le Rewmi d’Idrissa Seck, l’a répudiée parce qu’elle était pour le « oui » et lui pour le « non ». Les discussions autour du référendum se terminaient toujours par une pluie d’insultes qu’elle essuyait. Le jour du meeting de Macky Sall à Guédiawaye, à l’insu de son époux, elle a pris un bus et a assisté à la manifestation politique. Elle est première épouse et a cinq enfants. Il en a une deuxième. « Il me considère comme un moins que rien. Pour lui, je ne dois pas avoir d’opinion. Quand Youssou Ndour est allé à Rufisque, je voulais l’accueillir avec un tee-shirt, il m’a interdit de franchir le seuil de la porte de la maison. Le jour du vote, il m’a aussi interdit de sortir. J’ai dit à ma voisine que je souhaite que Macky Sall gagne. Il m’a insulté de mère. Le soir, quand on a commencé à donner les premiers résultats, j’ai jubilé en disant « sama jambaar ji gagné na » (mon candidat a gagné). Il n’en pouvait plus et m’a dit de sortir. Actuellement, je suis chez mon père avec mes enfants. Je pense qu’il a agi ainsi pour se débarrasser de moi ». Elle ajoute qu’elle travaille avec quelqu’un qui est dans le régime et avec ce qu’elle gagne, elle contribue aux charges du ménage. Donc, elle n’avait aucun intérêt à soutenir le camp du « non ».
Dans sa livraison du mardi 22 mars, « Libération » fait état, dans ses textos de la page 2, du cas d’une femme, domiciliée à Koungheul, qui a aussi été répudiée parce qu’elle était dans le camp du « oui ».
Me Baba Diaw, avocat : « La répudiation est considérée comme une injure par le Code de la famille »
Les causes du divorce sont limitativement énumérées par l’article 166 du Code de la famille, il ne s’agit pas de questions d’humeur, ce sont des causes objectives, telles que les mauvais traitements, l’injure, l’incompatibilité d’humeur, l’abandon de domicile, l’abandon de famille, le défaut d’entretien, etc. Il faut préciser, dit l’avocat, que selon la jurisprudence, la répudiation est interdite par le Code de la famille, elle est considérée comme une injure faite à la femme. Pour des cas comme ça, explique l’avocat, la femme, si elle souhaite que le divorce soit prononcé, doit faire constater la répudiation par des témoins. Elle peut la citer comme une cause du divorce devant le Tribunal. Si elle ne veut pas de la séparation, elle peut tranquillement attendre que les proches persuadent le mari à revenir à de meilleurs sentiments, éclaire Me Diop.
Imam Massamba Guèye, islamologue : « L’Islam maudit les hommes qui répudient sur un coup de tête ». Imam Massamba Guèye commence par expliquer que dans son organisation, l’Islam donne à l’homme le pouvoir de libérer sa femme. Si l’Islam le permet, c’est parce qu’il considère que la femme est sentimentale et impulsive et que pour un oui ou un non, elle peut demander le divorce. « Un homme, un vrai, qui a reçu une bonne éducation, ne doit pas suivre une femme dans ses dérives, quand elle réclame une séparation sans raison valable. Ce qui doit lui importer par-dessus tout, c’est la tranquillité de la famille, la paix du ménage. Autant un homme ne doit pas accepter de libérer sa femme pour des broutilles, autant il ne doit pas la chasser de la maison pour les cas dont vous avez fait état ».
Ce qui est à l’origine de ces faits, analyse l’Imam, c’est que la génération actuelle banalise le mariage. « Le mariage, ce n’est pas le plaisir, le bonheur, le bon côté. C’est surtout la dévotion en Allah. Que les hommes et les femmes n’oublient pas cela. Il implique de supporter des situations difficiles, de se pardonner mutuellement les erreurs, de remplir ses devoirs. Pour la femme, c’est de bien s’occuper de son ménage, de son époux à qui elle doit obéissance et respect. Pour l’homme, c’est de supporter les charges de la famille, de sa femme… L’Islam maudit les hommes qui répudient sur des bases légères et un coup de tête, qui se marient à tour de bras. Un homme comme ça, on se demande si l’Islam doit lui permettre d’avoir une épouse », s’interroge Imam Guèye. « En fait, je me demande s’ils ne profitent pas d’un incident pour parler de divorce. En général, on ne donne pas la vraie raison », conclut-il.
L'As