Comment se présente la situation sanitaire du pays ?
Globalement, la situation sanitaire du pays se porte très bien. Il faut simplement dire qu’elle varie en fonction des périodes. Actuellement nous sommes en période hivernale et les préoccupations sanitaires vont aux maladies liées à cette période de l’année. Ces maladies sont dominées par la fréquence du paludisme. La raison semble évidente. Il pleut et à cause des flaques d’eau, les moustiques pondent leurs œufs et s’y développent. En faisant le tour des structures sanitaires aujourd’hui, on constate que la première cause de consultation médicale est liée au paludisme.
A côté du paludisme il y a le choléra dont quelques cas ont été enregistrés depuis un mois dans les régions de Kaolack et Diourbel. Plus précisément dans les districts de Kaolack, Mbacké et Touba. Des études ont révélé qu’à Kaolack c’est le manque d’assainissement qui est la principale cause du choléra alors qu’à Touba ce n’est vraiment pas une épidémie mais quelques cas sporadiques liés aux difficultés d’accès à l’eau potable. Dans cette ville sainte, on n’a pas encore enregistré de décès parce que depuis 2005 les agents de santé ont réusi à maitriser la technique de la lutte contre le vibrion.
En résumé, si le problème d’accès à l’eau potable à Touba est réglé, on peut espérer ne plus y voir de cas de choléra alors qu’à Kaolack, les cas proviennent du quartier de Médina Mbaba. Des informations font état que ce quartier est inondable et les populations vivent en permanence avec l’eau stagnante. Ce qui fait qu’il y a recrudescence continue des cas de diarrhées et de vomissements qui sont aussi les symptômes du choléra. Il faut signaler que sur les prélèvements qui ont été faits dans cette région six cas seulement se sont avérés positifs. Cela veut dire aussi qu’il y a d’autres germes de maladies qui menacent les populations. Cette multiplicité de microbes nous conforte à l’idée d’existence d’un réel problème d’assainissement. Parce que ces germes liées à l’insalubrité et aux déchets de toutes sortes sont à l’origine des trois cas de décès déplorés. Des éléments d’intervention ont été déployés dans cette région et ont permis de maitriser la situation.
Qu’elles sont les dispositions prises pour éviter la propagation de ces maladies en cette période hivernale ?
Pour le paludisme nous travaillons régulièrement contre cette maladie par des stratégies mises en œuvre dans le cadre d’un programme national. Ces stratégies vont de l’information des populations à la prise en charge directe des cas. Par exemple, dès qu’une personne a la fièvre et va rapidement vers les structures sanitaires (dispensaires, centres de santé, hôpitaux…), des diagnostics rapides sont faits et dans l’heure qui suit, on peut savoir s’il a le palu ou non, pour réagir en conséquence. Nous faisons également beaucoup de sensibilisation surtout vers les populations à risque, particulièrement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes qui doivent dormir sous moustiquaires imprégnées. Pourquoi ? Parce que la moustique qui est à l’origine du paludisme est une moustique qui pique au milieu de la nuit quand on dort. Donc c’est en ce moment qu’il faut se protéger en dormant sous moustiquaires imprégnées. A défaut de pouvoir doter tous les Sénégalais, nous voulons au moins que toutes les personnes à risque dorment sous moustiquaires imprégnées. Tous les districts sanitaires du pays sont liés au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) par contrat afin de développer des activités de prévention et appuyer des organisations communautaires de base (Ocb) qui jouent les relais de sensibilisation auprès des populations.
Quid du Choléra ?
Concernant le choléra, nous avons un système de surveillance épidémiologique sur tout le territoire. Aujourd’hui à Kaolack le service d’hygiène a déjà visité plus de 620 chambres en éduquant en même temps les populations sur les bonnes pratiques à adopter. Nous surveillons également les grands rassemblements humains comme lors du décès de l’imam Assane Cissé où le dispositif de Kaolack a été renforcé.
Au niveau central, le directeur de la Santé, le directeur de la Prévention, le Service national de l’information sanitaire et le Service national d’hygiène se réunissent tous les matins pour faire le point de la situation dans le pays et dégager des actions. Chaque lundi matin, sous ma coordination, une réunion se tient avec ces équipes ainsi que le Service des maladies infectieuses. Toutes choses qui avaient permis l’année dernière de maîtriser rapidement l’épidémie du choléra et cette année elle a moins d’envergure malgré sa recrudescence.
Y-a-il cette année des initiatives pour l’épandage dans les quartiers à risque, et la distribution des moustiquaires ?
Le service d’Hygiène a prévu des opérations pour désinfecter les zones surtout inondées. L’année dernière, Dakar avait été entièrement “pompé” mais pour cette année, la campagne sera plus axée dans la banlieue et les régions inondées. D’ ailleurs, le service d’hygiène a déjà commencé ces opérations. En ce qui concerne les moustiquaires imprégnées, elles devraient être vendues à 5000 F et grâce au sponsoring de l’Etat, les populations ne vont débourser que 1000 F pour en acquérir.
Il y a certes des dispositions qui sont prises pour amoindrir les risques de maladies chez les populations mais le seul hic c’est que les syndicalistes du secteur menace encore de perturber voire de paralyser son fonctionnement. C’est comme qui dirait que vous avez des difficultés réelles à instaurer la paix sociale dans le secteur ?
C’est quoi en fait le syndicaliste ? J’aurai pu être syndicaliste moi aussi parce qu’il existe le syndicat des médecins. Peut être par manque de temps, je ne l’ai pas pratiqué. Le syndicalisme n’a pas pour vocation d’empêcher un secteur d’avancer mais, au contraire, d’aider au développement du secteur en défendant les droits des travailleurs tout en sauvegardant leur outil de travail. Pour moi il n’y a pas de problèmes nouveaux posés par les syndicalistes. Ils parlent de tout temps d’une plate- forme signée en 2006 et dont ils veulent le respect des termes du protocole. Je suis d’accord avec eux et je suis en train de respecter tout cela. Nous avons un cadre de discussion avec les syndicalistes pour aborder ces problèmes, mais en dehors du cadre, il faut qu’on travaille. La semaine dernière des assises sociales nationales ont été tenues et les résultats sont attendus. Si une semaine après cette concertation, on veut perturber le secteur par des grèves, on n’aura jamais le temps de travailler donc à réaliser l’idéal de tous.
Certes il faut poser les problèmes, mais après il faut travailler !
Mais pourquoi attendre longtemps pour régler les revendications des travailleurs. N’est il pas temps de s’arrêter sur les questions qu’ils posent et de trouver les solutions ?
Les problèmes posés ne dépendent pas seulement du ministère de la Santé. Par exemple pour le recrutement des anciens travailleurs de l’ex-CTO, des ex-agents du Pdis, je suis d’accord sur le principe et cela a été signé. Mais pour ces agents, il faut revoir leur catégorie, savoir où les mettre, déterminer leur incidence budgétaire. Ce n’est pas moi qui décide à la place du ministre des Finances.
Nous sommes en train de travailler pour cela. Une rencontre s’est déjà tenue entre le Premier ministre, les syndicalistes et le ministre de la Santé il y’a moins d’un mois. Il a été retenu de créer une commission interne et Mballo Dia Thiam du Sutsas l’a dit dans une de ses sorties. Cette commission interne va être créée au sein du ministère des Finances pour diligenter et accélérer toutes les solutions.
Quant au recrutement de l’Ecole nationale de développement social et sanitaire (ENDSS) désormais assujetti au relèvement du niveau scolaire avec le bac, une commission est mise en place pour y réfléchir. Le ministère du travail nous a alerté des déséquilibres que cela pourrait apporter dans la fonction publique. Nous avons pris bonne note. Mais il faut mettre en place une commission pour voir comment régler ce problème afin que les répercussions soient prises en compte. Cependant il faut savoir que ce sont des types de problèmes qu’on ne règle pas en un seul tour. Si je pouvais les régler ainsi, je les aurais réglés depuis belle lurette pour avoir la paix dans mon département.
Que pensez-vous des difficultés que traversent les hôpitaux du Sénégal notamment ceux de Fann et Le Dantec ?
L’Etat a fait beaucoup d’efforts. A l’hôpital Fann il y a des services qui sont en train d’être rénovés. Mais quand on sait que la rénovation d’un service coûte 1 milliard ou près de cela, on ne peut pas tout faire en même temps, alors on choisit les priorités. Concernant l’état de vétusté des services de neurologique et de psychiatrie de l’hôpital Fann par exemple, j’ai dit au directeur de cette structure de l’inscrire dans ses priorités. Dans de brefs délais, il faut commencer à repeindre et effectuer de petites réfections parce qu’il y a des choses simples qu’on peut faire dès à présent en attendant que l’Etat trouve les gros moyens pour reconstruire le service. Notre façon de travailler c’est de choisir les priorités et c’est pourquoi sous pression il est difficile de réagir parce qu’il faut avoir toute la clairvoyance nécessaire. Néanmoins pour les hôpitaux, j’ai bon espoir que les solutions seront trouvées. Au début c’était difficile mais depuis quelques temps, on a de nouveaux gestionnaires des hôpitaux avec des jeunes et un nouveau style de gestion. Aristide Le Dantec était un hôpital désespérant mais maintenant les recettes sont en train d’être relevées, les services aussi sont en réorganisation.
Seulement, il y a problème. On n’y opère plus depuis des mois ?
Je ne veux pas entrer dans les détails. Aller voir le directeur de l’hôpital. Il pourra se prononcer sur le pourquoi on opère plus depuis longtemps. Je comprends la frustration des chirurgiens et certains praticiens qui ne peuvent pas avoir du fil ou avoir du linge propre pour opérer alors qu’ils entendent que l’Etat donne des milliards aux hôpitaux. Ce que les hôpitaux doivent faire maintenant c’est d’assainir leur gestion, rééquilibrer leurs comptes et pouvoir payer les fournisseurs.
A côté de cela l’Etat a dégagé une enveloppe de 14 milliards pour payer les dettes. Pour cela nous avions mis en place une commission pour auditer la dette des hôpitaux pour savoir si la dette a été autorisée et avoir les justificatifs. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les directeurs d’hôpitaux ont déjà envoyé tous les justificatifs des dettes qu’ils ont. Malheureusement pour les hôpitaux ce n’est pas le ministère de la Santé qui autorise les dépenses. C’est le Conseil d’administration et les hôpitaux ont une autonomie de gestion et une personnalité morale. Ils sont responsables au même titre que le ministre de la Santé. Donc les hôpitaux doivent prouver la dette même si l’autorisation n’émane pas de nous. Cependant nous allons vérifier si le Conseil d’administration avait autorisé les dépenses. Et sur la base de ces justifications on fera un rapport au Ministère des Finances pour leur dire qu’il peut maintenant payer la dette.
On parle de plus en plus du retour de l’hôpital Abass Ndao sous la tutelle du ministère de la Santé. Qu’en est-il exactement ?
L’hôpital Abass Ndao appartient à la ville de Dakar. Mais la politique qui est menée est du ressort du ministère de la Santé. Ce qui veut dire que l’hôpital est un partenaire du ministère de la Santé. L’Etat donne une subvention puisque cet hôpital est au même titre que les services publics. C’est pour cela que l’Etat lui affecte du personnel. Aujourd’hui l’hôpital est dans une sorte de tourbillon. Nous avons appuyé techniquement le Directeur c’est pourquoi je l’ai reçu. Nous avions très bien discuté et dégagé des stratégies ensemble et il reste à rencontrer le patron de l’hôpital Abass Ndao en l’occurrence le maire de la ville de Dakar afin de discuter avec lui sur les voies de sortie de crise. Je pense que le Maire doit continuer à être le patron d’Abass Ndao. Cet hôpital légitimement leur appartient et on pourra y faire de bonnes choses. Le ministère peut aider dans la gestion de cet hôpital et ainsi la mairie n’aura plus qu’à fixer ses objectifs et des résultats à demander au gestionnaire. En ce qui concerne les primes de motivation, elles seront payées à partir de la semaine prochaine (interview réalisée le vendredi dernier et je pense qu’il n’y aura plus de problèmes au sujet de ces primes de motivation.
Où en êtes-vous avec votre avec le projet de mise en place d’un nouveau programme de politique de santé ?
Nous sommes en train d’élaborer le Programme national de développement sanitaire (PNDS). L’élaboration a commencé depuis le début de l’année et nous sommes à la phase de finalisation de ce programme. Il y’avait auparavant un premier plan (Pnds) terminé le 31 décembre 2007. L’année 2008 est consacrée à la conception du prochain plan pour les 10 prochaines années. Les grandes orientations de ce plan ont pour base le document de stratégie de réduction de la pauvreté qui est un document de politique nationale. C’est un plan qui va poursuivre les Objectifs millénaires de développement (OMD) liés à la santé dont l’objectif 4 préconise de réduire la mortalité infantile alors que l’objectif 5 vise à réduire de 2/3 la mortalité maternelle, et l’objectif 6 tend à inverser les tendances du Paludisme, du Sida et la Tuberculose de même que les maladies chroniques. Il y a une ou deux dispositions qui parlent de la malnutrition et l’objectif 7 de l’OMD qui stipule que les populations aient au moins une couverture de risque maladie de 50%.
Si nous atteignons tous ces objectifs nous réglerons la plupart des problèmes de santé du pays. C’est pourquoi nous avons choisi d’orienter notre politique sanitaire vers ces objectifs.
Avec une planification qui doit aller jusqu’à 2018, nous allons au-delà des OMD limités 2015. Nous sommes dans cette perspective et avons mis en place des commissions qui englobent tous les secteurs liés à la santé. Parce que la santé n’est pas le seul comptable de sa mission. Il y a l’Economie et les finances, les services de Planification du pays, les services d’Assainissement, la Famille pour le genre, etc.
Tous les ministères concernés sont invités avec nous dans l’élaboration de ce plan. Aujourd’hui plus de 10 commissions ont déjà travaillé sur toutes les thématiques allant des maladies non transmissibles aux maladies transmissibles en passant par la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant…etc. A cela s’ajoute le groupe de relation qui a été mis en place pour rédiger le prochain plan.
Actuellement l’Etat a fait beaucoup d’efforts dans la réalisation d’infrastructures sanitaires en construisant des hôpitaux et des centres de santé équipés. Cependant, il y a toujours les populations dont les plus pauvres n’ont pas accès aux soins de santé. Si ces populations n’ont pas de quoi prendre le ticket ou payer les ordonnances, aller voir le médecin sans pouvoir détenir les médicaments ne fait pas guérir. C’est comme si rien n’est fait. C’est pourquoi nous nous sommes dits qu’il ne faut pas s’arrêter seulement à couvrir l’offre de soins.
Si l’offre des soins de santé n’est pas à la portée des populations, nous avons failli à notre mission Ce que nous voulons c’est de travailler à satisfaire la demande, améliorer l’utilisation des services en couvrant entièrement la demande, c’est faire de sorte que toutes les populations puissent accéder gratuitement au même type de soins sans distinction.
Mais cela ne peut se faire que dans le cadre d’une politique de solidarité nationale. C’est ce qu’on peut appeler l’assurance risques et maladies. Tout le monde en effet court le risque de tomber malade un jour. Alors si tout le monde cotise une somme forfaitaire pour faire face à ce risque, les moyens de prendre en charge tout le monde seront là. Mes services sont en train d’étudier le montant et les modalités. Ceux qui ne pourront pas honorer leurs contributions, les collectivités locales et l’Etat le feront à leur place . Dés lors toute personne malade peut se soigner en brandissant tout juste sa carte de prise en charge. C’est en tout cas notre souhait et nous travaillons pour rendre effectif dans notre pays un système où tout le monde cotise, l’Etat, les collectivités locales, les bailleurs, les populations et tous ceux qui sont malades n’auront plus à débourser le moindre sou pour se faire soigner. On puisera simplement dans ce fonds pour payer les structures sollicitées.
Quand est ce que ce système pourra être appliqué au Sénégal ?
L’objectif de 50% a été fixé pour 2015. Nous avons déjà une mutuelle pour les routiers, écrit au ministère de la Culture pour les artistes, et bientôt au ministère de l’Information pour les journalistes et professionnels de la communication etc. A la longue, tout malade amené à l’hôpital Principal par exemple ne se souciera plus du coût de sa prise en charge qui sera payé par sa mutuelle. Quand on aura réglé tous les problèmes de base, il y aura plus que des cas qui nécessiteront des évacuations sanitaires comme la greffe de rein ou la coronographie.
Au Sénégal, quelqu’un qui a une crise cardiaque a le malheur de décéder dés que son cœur s’est arrêté alors qu’ailleurs, dans certains pays, un cœur qui s’arrête peut redémarrer grâce aux soins d’urgence prodigués. Nous sommes à l’ère de la médecine de pointe. Déjà on a commencé cette médecine de pointe avec le service cardiologique de Fann où on va installer la coronographie de même qu’à Hoggy. Nous sommes également en train de voir comment avoir un institut de cancer parce qu’ici les cancers sont toujours mortels alors qu’on peut les soigner. De même nous travaillons pour un institut des reins afin d’avoir une médecine d’un certain niveau. Tout comme la multiplicité des services de neurologie en créant d’autres dans les régions. Tout cela est possible et nous allons l’inscrire dans nos plans. Mais pour cela il faut qu’on dépasse certains petits problèmes pour réaliser de grandes choses : les primes de motivation pour les travailleurs du secteur, éradiquer les épidémies comme le choléra etc.
Est-ce que vous disposez des moyens financiers suffisants pour réaliser toutes ces innovations ?
Je pense que les moyens il faut les chercher. D’abord il faut vouloir le faire et avoir la vision de ce qu’on veut réaliser dans son secteur. Il faut que certains types de médecine qui se font en Europe ou même au Maroc se fassent ici au Sénégal. C’est cela que je veux pour mon pays. Aujourd’hui si je ne suis pas à la place d’un médecin ou d’un ministre de la Santé, je peux tomber malade et je n’aurai pas les moyens d’aller me faire soigner en Europe ou aux Usa. J’aimerai être prise en charge ici. Il faudrait qu’on trouve les moyens pour faire soigner les malades ici. Les partenaires viennent toujours nous demander que voulez-vous qu’on vous finance.
Dans notre budget on peut faire des sacrifices en laissant tomber certaines choses. C’est pourquoi j’ai dit que si on arrive à endiguer ce qu’on met dans le choléra, les sommes injectées pourraient par exemple servir à équiper un autre service en matériels de pointe.
EXERGUES
Actuellement nous sommes en période hivernale et les préoccupations sanitaires vont aux maladies de cette période
Des études ont révélé qu’à Kaolack c’est le manque d’assainissement qui est le déterminant du choléra alors qu’à Touba ce n’est vraiment pas une épidémie mais quelques cas sporadiques liés aux difficultés d’accès à l’eau potable.
A défaut de doter tous les Sénégalais, nous voulons au moins que toutes personnes à risque dorment sous moustiquaires imprégnées
Le syndicalisme n’a pas pour vocation d’empêcher un secteur d’avancer mais, au contraire, d’aider au développement du secteur en défendant les droits des travailleurs tout en sauvegardant leur outil de travail. .
Depuis quelques temps, on a de nouveaux gestionnaires des hôpitaux avec des jeunes et un nouveau style de gestion.
Il reste de rencontrer le patron de l’hôpital Abass Ndao en l’occurrence le maire de la ville de Dakar afin de discuter avec lui sur les voies de sortie de crise
Si nous atteignons tous les OMD, nous réglerons. C’est pourquoi nous avons choisi d’orienter notre politique sanitaire vers ces objectifs.
Nous sommes en train de voir comment avoir un institut de cancer parce qu’ici les cancers sont toujours mortels alors qu’on peut les soigner
Globalement, la situation sanitaire du pays se porte très bien. Il faut simplement dire qu’elle varie en fonction des périodes. Actuellement nous sommes en période hivernale et les préoccupations sanitaires vont aux maladies liées à cette période de l’année. Ces maladies sont dominées par la fréquence du paludisme. La raison semble évidente. Il pleut et à cause des flaques d’eau, les moustiques pondent leurs œufs et s’y développent. En faisant le tour des structures sanitaires aujourd’hui, on constate que la première cause de consultation médicale est liée au paludisme.
A côté du paludisme il y a le choléra dont quelques cas ont été enregistrés depuis un mois dans les régions de Kaolack et Diourbel. Plus précisément dans les districts de Kaolack, Mbacké et Touba. Des études ont révélé qu’à Kaolack c’est le manque d’assainissement qui est la principale cause du choléra alors qu’à Touba ce n’est vraiment pas une épidémie mais quelques cas sporadiques liés aux difficultés d’accès à l’eau potable. Dans cette ville sainte, on n’a pas encore enregistré de décès parce que depuis 2005 les agents de santé ont réusi à maitriser la technique de la lutte contre le vibrion.
En résumé, si le problème d’accès à l’eau potable à Touba est réglé, on peut espérer ne plus y voir de cas de choléra alors qu’à Kaolack, les cas proviennent du quartier de Médina Mbaba. Des informations font état que ce quartier est inondable et les populations vivent en permanence avec l’eau stagnante. Ce qui fait qu’il y a recrudescence continue des cas de diarrhées et de vomissements qui sont aussi les symptômes du choléra. Il faut signaler que sur les prélèvements qui ont été faits dans cette région six cas seulement se sont avérés positifs. Cela veut dire aussi qu’il y a d’autres germes de maladies qui menacent les populations. Cette multiplicité de microbes nous conforte à l’idée d’existence d’un réel problème d’assainissement. Parce que ces germes liées à l’insalubrité et aux déchets de toutes sortes sont à l’origine des trois cas de décès déplorés. Des éléments d’intervention ont été déployés dans cette région et ont permis de maitriser la situation.
Qu’elles sont les dispositions prises pour éviter la propagation de ces maladies en cette période hivernale ?
Pour le paludisme nous travaillons régulièrement contre cette maladie par des stratégies mises en œuvre dans le cadre d’un programme national. Ces stratégies vont de l’information des populations à la prise en charge directe des cas. Par exemple, dès qu’une personne a la fièvre et va rapidement vers les structures sanitaires (dispensaires, centres de santé, hôpitaux…), des diagnostics rapides sont faits et dans l’heure qui suit, on peut savoir s’il a le palu ou non, pour réagir en conséquence. Nous faisons également beaucoup de sensibilisation surtout vers les populations à risque, particulièrement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes qui doivent dormir sous moustiquaires imprégnées. Pourquoi ? Parce que la moustique qui est à l’origine du paludisme est une moustique qui pique au milieu de la nuit quand on dort. Donc c’est en ce moment qu’il faut se protéger en dormant sous moustiquaires imprégnées. A défaut de pouvoir doter tous les Sénégalais, nous voulons au moins que toutes les personnes à risque dorment sous moustiquaires imprégnées. Tous les districts sanitaires du pays sont liés au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) par contrat afin de développer des activités de prévention et appuyer des organisations communautaires de base (Ocb) qui jouent les relais de sensibilisation auprès des populations.
Quid du Choléra ?
Concernant le choléra, nous avons un système de surveillance épidémiologique sur tout le territoire. Aujourd’hui à Kaolack le service d’hygiène a déjà visité plus de 620 chambres en éduquant en même temps les populations sur les bonnes pratiques à adopter. Nous surveillons également les grands rassemblements humains comme lors du décès de l’imam Assane Cissé où le dispositif de Kaolack a été renforcé.
Au niveau central, le directeur de la Santé, le directeur de la Prévention, le Service national de l’information sanitaire et le Service national d’hygiène se réunissent tous les matins pour faire le point de la situation dans le pays et dégager des actions. Chaque lundi matin, sous ma coordination, une réunion se tient avec ces équipes ainsi que le Service des maladies infectieuses. Toutes choses qui avaient permis l’année dernière de maîtriser rapidement l’épidémie du choléra et cette année elle a moins d’envergure malgré sa recrudescence.
Y-a-il cette année des initiatives pour l’épandage dans les quartiers à risque, et la distribution des moustiquaires ?
Le service d’Hygiène a prévu des opérations pour désinfecter les zones surtout inondées. L’année dernière, Dakar avait été entièrement “pompé” mais pour cette année, la campagne sera plus axée dans la banlieue et les régions inondées. D’ ailleurs, le service d’hygiène a déjà commencé ces opérations. En ce qui concerne les moustiquaires imprégnées, elles devraient être vendues à 5000 F et grâce au sponsoring de l’Etat, les populations ne vont débourser que 1000 F pour en acquérir.
Il y a certes des dispositions qui sont prises pour amoindrir les risques de maladies chez les populations mais le seul hic c’est que les syndicalistes du secteur menace encore de perturber voire de paralyser son fonctionnement. C’est comme qui dirait que vous avez des difficultés réelles à instaurer la paix sociale dans le secteur ?
C’est quoi en fait le syndicaliste ? J’aurai pu être syndicaliste moi aussi parce qu’il existe le syndicat des médecins. Peut être par manque de temps, je ne l’ai pas pratiqué. Le syndicalisme n’a pas pour vocation d’empêcher un secteur d’avancer mais, au contraire, d’aider au développement du secteur en défendant les droits des travailleurs tout en sauvegardant leur outil de travail. Pour moi il n’y a pas de problèmes nouveaux posés par les syndicalistes. Ils parlent de tout temps d’une plate- forme signée en 2006 et dont ils veulent le respect des termes du protocole. Je suis d’accord avec eux et je suis en train de respecter tout cela. Nous avons un cadre de discussion avec les syndicalistes pour aborder ces problèmes, mais en dehors du cadre, il faut qu’on travaille. La semaine dernière des assises sociales nationales ont été tenues et les résultats sont attendus. Si une semaine après cette concertation, on veut perturber le secteur par des grèves, on n’aura jamais le temps de travailler donc à réaliser l’idéal de tous.
Certes il faut poser les problèmes, mais après il faut travailler !
Mais pourquoi attendre longtemps pour régler les revendications des travailleurs. N’est il pas temps de s’arrêter sur les questions qu’ils posent et de trouver les solutions ?
Les problèmes posés ne dépendent pas seulement du ministère de la Santé. Par exemple pour le recrutement des anciens travailleurs de l’ex-CTO, des ex-agents du Pdis, je suis d’accord sur le principe et cela a été signé. Mais pour ces agents, il faut revoir leur catégorie, savoir où les mettre, déterminer leur incidence budgétaire. Ce n’est pas moi qui décide à la place du ministre des Finances.
Nous sommes en train de travailler pour cela. Une rencontre s’est déjà tenue entre le Premier ministre, les syndicalistes et le ministre de la Santé il y’a moins d’un mois. Il a été retenu de créer une commission interne et Mballo Dia Thiam du Sutsas l’a dit dans une de ses sorties. Cette commission interne va être créée au sein du ministère des Finances pour diligenter et accélérer toutes les solutions.
Quant au recrutement de l’Ecole nationale de développement social et sanitaire (ENDSS) désormais assujetti au relèvement du niveau scolaire avec le bac, une commission est mise en place pour y réfléchir. Le ministère du travail nous a alerté des déséquilibres que cela pourrait apporter dans la fonction publique. Nous avons pris bonne note. Mais il faut mettre en place une commission pour voir comment régler ce problème afin que les répercussions soient prises en compte. Cependant il faut savoir que ce sont des types de problèmes qu’on ne règle pas en un seul tour. Si je pouvais les régler ainsi, je les aurais réglés depuis belle lurette pour avoir la paix dans mon département.
Que pensez-vous des difficultés que traversent les hôpitaux du Sénégal notamment ceux de Fann et Le Dantec ?
L’Etat a fait beaucoup d’efforts. A l’hôpital Fann il y a des services qui sont en train d’être rénovés. Mais quand on sait que la rénovation d’un service coûte 1 milliard ou près de cela, on ne peut pas tout faire en même temps, alors on choisit les priorités. Concernant l’état de vétusté des services de neurologique et de psychiatrie de l’hôpital Fann par exemple, j’ai dit au directeur de cette structure de l’inscrire dans ses priorités. Dans de brefs délais, il faut commencer à repeindre et effectuer de petites réfections parce qu’il y a des choses simples qu’on peut faire dès à présent en attendant que l’Etat trouve les gros moyens pour reconstruire le service. Notre façon de travailler c’est de choisir les priorités et c’est pourquoi sous pression il est difficile de réagir parce qu’il faut avoir toute la clairvoyance nécessaire. Néanmoins pour les hôpitaux, j’ai bon espoir que les solutions seront trouvées. Au début c’était difficile mais depuis quelques temps, on a de nouveaux gestionnaires des hôpitaux avec des jeunes et un nouveau style de gestion. Aristide Le Dantec était un hôpital désespérant mais maintenant les recettes sont en train d’être relevées, les services aussi sont en réorganisation.
Seulement, il y a problème. On n’y opère plus depuis des mois ?
Je ne veux pas entrer dans les détails. Aller voir le directeur de l’hôpital. Il pourra se prononcer sur le pourquoi on opère plus depuis longtemps. Je comprends la frustration des chirurgiens et certains praticiens qui ne peuvent pas avoir du fil ou avoir du linge propre pour opérer alors qu’ils entendent que l’Etat donne des milliards aux hôpitaux. Ce que les hôpitaux doivent faire maintenant c’est d’assainir leur gestion, rééquilibrer leurs comptes et pouvoir payer les fournisseurs.
A côté de cela l’Etat a dégagé une enveloppe de 14 milliards pour payer les dettes. Pour cela nous avions mis en place une commission pour auditer la dette des hôpitaux pour savoir si la dette a été autorisée et avoir les justificatifs. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les directeurs d’hôpitaux ont déjà envoyé tous les justificatifs des dettes qu’ils ont. Malheureusement pour les hôpitaux ce n’est pas le ministère de la Santé qui autorise les dépenses. C’est le Conseil d’administration et les hôpitaux ont une autonomie de gestion et une personnalité morale. Ils sont responsables au même titre que le ministre de la Santé. Donc les hôpitaux doivent prouver la dette même si l’autorisation n’émane pas de nous. Cependant nous allons vérifier si le Conseil d’administration avait autorisé les dépenses. Et sur la base de ces justifications on fera un rapport au Ministère des Finances pour leur dire qu’il peut maintenant payer la dette.
On parle de plus en plus du retour de l’hôpital Abass Ndao sous la tutelle du ministère de la Santé. Qu’en est-il exactement ?
L’hôpital Abass Ndao appartient à la ville de Dakar. Mais la politique qui est menée est du ressort du ministère de la Santé. Ce qui veut dire que l’hôpital est un partenaire du ministère de la Santé. L’Etat donne une subvention puisque cet hôpital est au même titre que les services publics. C’est pour cela que l’Etat lui affecte du personnel. Aujourd’hui l’hôpital est dans une sorte de tourbillon. Nous avons appuyé techniquement le Directeur c’est pourquoi je l’ai reçu. Nous avions très bien discuté et dégagé des stratégies ensemble et il reste à rencontrer le patron de l’hôpital Abass Ndao en l’occurrence le maire de la ville de Dakar afin de discuter avec lui sur les voies de sortie de crise. Je pense que le Maire doit continuer à être le patron d’Abass Ndao. Cet hôpital légitimement leur appartient et on pourra y faire de bonnes choses. Le ministère peut aider dans la gestion de cet hôpital et ainsi la mairie n’aura plus qu’à fixer ses objectifs et des résultats à demander au gestionnaire. En ce qui concerne les primes de motivation, elles seront payées à partir de la semaine prochaine (interview réalisée le vendredi dernier et je pense qu’il n’y aura plus de problèmes au sujet de ces primes de motivation.
Où en êtes-vous avec votre avec le projet de mise en place d’un nouveau programme de politique de santé ?
Nous sommes en train d’élaborer le Programme national de développement sanitaire (PNDS). L’élaboration a commencé depuis le début de l’année et nous sommes à la phase de finalisation de ce programme. Il y’avait auparavant un premier plan (Pnds) terminé le 31 décembre 2007. L’année 2008 est consacrée à la conception du prochain plan pour les 10 prochaines années. Les grandes orientations de ce plan ont pour base le document de stratégie de réduction de la pauvreté qui est un document de politique nationale. C’est un plan qui va poursuivre les Objectifs millénaires de développement (OMD) liés à la santé dont l’objectif 4 préconise de réduire la mortalité infantile alors que l’objectif 5 vise à réduire de 2/3 la mortalité maternelle, et l’objectif 6 tend à inverser les tendances du Paludisme, du Sida et la Tuberculose de même que les maladies chroniques. Il y a une ou deux dispositions qui parlent de la malnutrition et l’objectif 7 de l’OMD qui stipule que les populations aient au moins une couverture de risque maladie de 50%.
Si nous atteignons tous ces objectifs nous réglerons la plupart des problèmes de santé du pays. C’est pourquoi nous avons choisi d’orienter notre politique sanitaire vers ces objectifs.
Avec une planification qui doit aller jusqu’à 2018, nous allons au-delà des OMD limités 2015. Nous sommes dans cette perspective et avons mis en place des commissions qui englobent tous les secteurs liés à la santé. Parce que la santé n’est pas le seul comptable de sa mission. Il y a l’Economie et les finances, les services de Planification du pays, les services d’Assainissement, la Famille pour le genre, etc.
Tous les ministères concernés sont invités avec nous dans l’élaboration de ce plan. Aujourd’hui plus de 10 commissions ont déjà travaillé sur toutes les thématiques allant des maladies non transmissibles aux maladies transmissibles en passant par la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant…etc. A cela s’ajoute le groupe de relation qui a été mis en place pour rédiger le prochain plan.
Actuellement l’Etat a fait beaucoup d’efforts dans la réalisation d’infrastructures sanitaires en construisant des hôpitaux et des centres de santé équipés. Cependant, il y a toujours les populations dont les plus pauvres n’ont pas accès aux soins de santé. Si ces populations n’ont pas de quoi prendre le ticket ou payer les ordonnances, aller voir le médecin sans pouvoir détenir les médicaments ne fait pas guérir. C’est comme si rien n’est fait. C’est pourquoi nous nous sommes dits qu’il ne faut pas s’arrêter seulement à couvrir l’offre de soins.
Si l’offre des soins de santé n’est pas à la portée des populations, nous avons failli à notre mission Ce que nous voulons c’est de travailler à satisfaire la demande, améliorer l’utilisation des services en couvrant entièrement la demande, c’est faire de sorte que toutes les populations puissent accéder gratuitement au même type de soins sans distinction.
Mais cela ne peut se faire que dans le cadre d’une politique de solidarité nationale. C’est ce qu’on peut appeler l’assurance risques et maladies. Tout le monde en effet court le risque de tomber malade un jour. Alors si tout le monde cotise une somme forfaitaire pour faire face à ce risque, les moyens de prendre en charge tout le monde seront là. Mes services sont en train d’étudier le montant et les modalités. Ceux qui ne pourront pas honorer leurs contributions, les collectivités locales et l’Etat le feront à leur place . Dés lors toute personne malade peut se soigner en brandissant tout juste sa carte de prise en charge. C’est en tout cas notre souhait et nous travaillons pour rendre effectif dans notre pays un système où tout le monde cotise, l’Etat, les collectivités locales, les bailleurs, les populations et tous ceux qui sont malades n’auront plus à débourser le moindre sou pour se faire soigner. On puisera simplement dans ce fonds pour payer les structures sollicitées.
Quand est ce que ce système pourra être appliqué au Sénégal ?
L’objectif de 50% a été fixé pour 2015. Nous avons déjà une mutuelle pour les routiers, écrit au ministère de la Culture pour les artistes, et bientôt au ministère de l’Information pour les journalistes et professionnels de la communication etc. A la longue, tout malade amené à l’hôpital Principal par exemple ne se souciera plus du coût de sa prise en charge qui sera payé par sa mutuelle. Quand on aura réglé tous les problèmes de base, il y aura plus que des cas qui nécessiteront des évacuations sanitaires comme la greffe de rein ou la coronographie.
Au Sénégal, quelqu’un qui a une crise cardiaque a le malheur de décéder dés que son cœur s’est arrêté alors qu’ailleurs, dans certains pays, un cœur qui s’arrête peut redémarrer grâce aux soins d’urgence prodigués. Nous sommes à l’ère de la médecine de pointe. Déjà on a commencé cette médecine de pointe avec le service cardiologique de Fann où on va installer la coronographie de même qu’à Hoggy. Nous sommes également en train de voir comment avoir un institut de cancer parce qu’ici les cancers sont toujours mortels alors qu’on peut les soigner. De même nous travaillons pour un institut des reins afin d’avoir une médecine d’un certain niveau. Tout comme la multiplicité des services de neurologie en créant d’autres dans les régions. Tout cela est possible et nous allons l’inscrire dans nos plans. Mais pour cela il faut qu’on dépasse certains petits problèmes pour réaliser de grandes choses : les primes de motivation pour les travailleurs du secteur, éradiquer les épidémies comme le choléra etc.
Est-ce que vous disposez des moyens financiers suffisants pour réaliser toutes ces innovations ?
Je pense que les moyens il faut les chercher. D’abord il faut vouloir le faire et avoir la vision de ce qu’on veut réaliser dans son secteur. Il faut que certains types de médecine qui se font en Europe ou même au Maroc se fassent ici au Sénégal. C’est cela que je veux pour mon pays. Aujourd’hui si je ne suis pas à la place d’un médecin ou d’un ministre de la Santé, je peux tomber malade et je n’aurai pas les moyens d’aller me faire soigner en Europe ou aux Usa. J’aimerai être prise en charge ici. Il faudrait qu’on trouve les moyens pour faire soigner les malades ici. Les partenaires viennent toujours nous demander que voulez-vous qu’on vous finance.
Dans notre budget on peut faire des sacrifices en laissant tomber certaines choses. C’est pourquoi j’ai dit que si on arrive à endiguer ce qu’on met dans le choléra, les sommes injectées pourraient par exemple servir à équiper un autre service en matériels de pointe.
EXERGUES
Actuellement nous sommes en période hivernale et les préoccupations sanitaires vont aux maladies de cette période
Des études ont révélé qu’à Kaolack c’est le manque d’assainissement qui est le déterminant du choléra alors qu’à Touba ce n’est vraiment pas une épidémie mais quelques cas sporadiques liés aux difficultés d’accès à l’eau potable.
A défaut de doter tous les Sénégalais, nous voulons au moins que toutes personnes à risque dorment sous moustiquaires imprégnées
Le syndicalisme n’a pas pour vocation d’empêcher un secteur d’avancer mais, au contraire, d’aider au développement du secteur en défendant les droits des travailleurs tout en sauvegardant leur outil de travail. .
Depuis quelques temps, on a de nouveaux gestionnaires des hôpitaux avec des jeunes et un nouveau style de gestion.
Il reste de rencontrer le patron de l’hôpital Abass Ndao en l’occurrence le maire de la ville de Dakar afin de discuter avec lui sur les voies de sortie de crise
Si nous atteignons tous les OMD, nous réglerons. C’est pourquoi nous avons choisi d’orienter notre politique sanitaire vers ces objectifs.
Nous sommes en train de voir comment avoir un institut de cancer parce qu’ici les cancers sont toujours mortels alors qu’on peut les soigner