Cash. Comme on paie cash les erreurs en politique. L’opposition a repris au vol l’affaire Segura pour agrémenter sa manifestation du vendredi 06 novembre dans les artères de la Médina de Dakar. La mauvaise image du régime qui traîne une réputation sulfureuse dans sa manière de gérer et de manipuler l’argent, a été mise à profit par « Benno Siggil Senegal » pour accabler les tenants du régime libéral. Au Sénégal, beaucoup de figures majeures de la classe politique -majorité comme opposition-, traînent comme un fardeau leur passé de gestionnaire de fonds publics ou d’hommes d’affaires réalisés, grâce à leur proximité avec la haute administration, mais avec les deux héritiers présomptifs du secrétaire général national du Pds, c’est carrément le jackpot !
L’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, et le ministre d’État, Karim Wade, dans le flonflon des faits-divers qui accompagnent le régime du président Wade depuis 2004, sont en effet au hit-parade de l’immixtion de l’argent-roi dans la politique. A tort ou à raison, leur nom est associé à des situations sulfureuses où, les gros sous occupent les plus hautes marches du podium : le premier est « le fils d’emprunt » et le second, « le fils biologique ». Et aujourd’hui, le père est aussi éclaboussé ! Jusqu’à la fin de ses mandats, le patriarche va traîner comme un boulet, le scandale lié à la tentative de corruption d’un fonctionnaire du Fmi en fin de mission au Sénégal et les histoires de mallettes bourrées d’argent que son entourage transporte. Du fric, encore du fric ; ambiance de casino. Mais au jeu, il y a un seul gagnant.
L’un des chefs de l’opposition « très institutionnelle et légaliste », l’ancien Premier ministre, Moustapha Niasse, est réputé milliardaire sauf qu’il le revendique et l’explique par son « carnet d’adresses ». Propriétaire de plusieurs entreprises prospères, il entretient avec sagacité l’idée, puisque n’étant pas dans le besoin, qu’il ne serait éventuellement pas un président « prévaricateur ». Après son premier départ du gouvernement en 1984, son pedigree lui avait permis de développer d’intéressants business dans les transactions pétrolières, la consultance politique et les relations internationales.
De son côté, le secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, alors patron du cabinet présidentiel sous Abdou Diouf, avait la haute main sur les fameux fonds politiques. Lui aussi avait, à l’époque, la sulfureuse réputation de traîner de grosses valises pour les besoins de la cause « socialiste ». Mais tous deux ont au moins développé le culte de la discrétion.
Au plus fort du scandale du financement occulte du Rpr français, au milieu des années 90, Yvonne Casetta, trésorière du parti de Jacques Chirac, avait été surnommée « la cassette » ! Alors, les Wade, « la mallette » ? Donc, avec le régime libéral, c’est l’argent qui est cœur des transactions. En 2006, Idrissa Seck, devant la commission d’instruction de la Haute-Cour de justice où, il a été traduit pour des actes supposés de détournements de deniers publics dans le cadre l’affaire dite des chantiers de Thiès.
Pour la première fois depuis l’ancien président du Conseil, Mamadou Dia, en 1962, c’était la première fois qu’un chef de gouvernement était traduit devant la justice ; le pays tout entier était transis par l’ampleur des accusations portées contre lui par le président de la République. Moins que des différences d’orientation ou de stratégie, ce sont uniquement des histoires de gros sous qui les ont opposés. Une tension politique soutenue a été entretenue pendant un an parce qu’un chef d’Etat accusait son ancien bras droit -de surcroît ancien chef du gouvernement- de lui avoir volé beaucoup argent ! La « littérature » qui a accompagné cette polémique au sommet de l’Etat n’est pas très honorable.
Se sachant sur le chemin de la prison en 2004, le maire de Thiès, aujourd’hui rabiboché avec son « père » s’était laissé aller à des « révélations ». Ainsi, de cette affligeante anecdote sur ces « grands bandits qui ont un code d’honneur qu’ils respectent jusqu’au moment du partage du butin ! » Des propos qui lui auraient été rapportés par le président nouvellement élu. Tout récemment, c’est l’ancien président du conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique qui a été au cœur de la polémique après les révélations contenues dans le livre du journaliste Abdou Latif Coulibaly, « Contes et mécomptes de l’Anoci ».
Des marchés de gré à gré aux contrats signés entre l’agence et différents ministères en passant par les investissements et dépenses, Abdou Latif Coulibaly a passé au crible en août 2009 les conclusions issues du rapport du Conseil de surveillance de l’Anoci.
En résumé, le livre indique que contrairement aux 72 milliards annoncés, plus de 205 milliards de francs Cfa ont été utilisés pour l’organisation de la conférence islamique. Plus qu’une élection ou une modification des rapports de force entre le pouvoir et l’opposition, cet ouvrage a été la sensation du dernier hivernage en donnant même du grain à moudre à une partie de l’opposition avant que la mallette de Segura ne vienne corser l’addition, si l’on ose dire... Le fric, toujours le fric...
Le ministre d’Etat Karim Wade et son ancien ( ?) « frère » aîné sont les deux plus engagés dans l’héritage politique du président Wade. Il est notable de constater qu’ils sont en même temps les deux figures de la scène politique les plus impliqués ces dernières années dans des polémiques liées à l’argent et à son utilisation en masse. Tous deux sont adossés à l’idée qu’ils aiment le président Wade plus que tout au monde.
Selon un humoriste, la différence entre l’amour et l’argent, c’est que, si on partage son argent, il diminue, tandis que si on partage son amour, il augmente. L’idéal étant d’arriver à partager son amour avec quelqu’un qui a du pognon. Et du pognon, Me Wade semble en avoir beaucoup, au point que son aide de camp confonde les mallettes...
L’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, et le ministre d’État, Karim Wade, dans le flonflon des faits-divers qui accompagnent le régime du président Wade depuis 2004, sont en effet au hit-parade de l’immixtion de l’argent-roi dans la politique. A tort ou à raison, leur nom est associé à des situations sulfureuses où, les gros sous occupent les plus hautes marches du podium : le premier est « le fils d’emprunt » et le second, « le fils biologique ». Et aujourd’hui, le père est aussi éclaboussé ! Jusqu’à la fin de ses mandats, le patriarche va traîner comme un boulet, le scandale lié à la tentative de corruption d’un fonctionnaire du Fmi en fin de mission au Sénégal et les histoires de mallettes bourrées d’argent que son entourage transporte. Du fric, encore du fric ; ambiance de casino. Mais au jeu, il y a un seul gagnant.
L’un des chefs de l’opposition « très institutionnelle et légaliste », l’ancien Premier ministre, Moustapha Niasse, est réputé milliardaire sauf qu’il le revendique et l’explique par son « carnet d’adresses ». Propriétaire de plusieurs entreprises prospères, il entretient avec sagacité l’idée, puisque n’étant pas dans le besoin, qu’il ne serait éventuellement pas un président « prévaricateur ». Après son premier départ du gouvernement en 1984, son pedigree lui avait permis de développer d’intéressants business dans les transactions pétrolières, la consultance politique et les relations internationales.
De son côté, le secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, alors patron du cabinet présidentiel sous Abdou Diouf, avait la haute main sur les fameux fonds politiques. Lui aussi avait, à l’époque, la sulfureuse réputation de traîner de grosses valises pour les besoins de la cause « socialiste ». Mais tous deux ont au moins développé le culte de la discrétion.
Au plus fort du scandale du financement occulte du Rpr français, au milieu des années 90, Yvonne Casetta, trésorière du parti de Jacques Chirac, avait été surnommée « la cassette » ! Alors, les Wade, « la mallette » ? Donc, avec le régime libéral, c’est l’argent qui est cœur des transactions. En 2006, Idrissa Seck, devant la commission d’instruction de la Haute-Cour de justice où, il a été traduit pour des actes supposés de détournements de deniers publics dans le cadre l’affaire dite des chantiers de Thiès.
Pour la première fois depuis l’ancien président du Conseil, Mamadou Dia, en 1962, c’était la première fois qu’un chef de gouvernement était traduit devant la justice ; le pays tout entier était transis par l’ampleur des accusations portées contre lui par le président de la République. Moins que des différences d’orientation ou de stratégie, ce sont uniquement des histoires de gros sous qui les ont opposés. Une tension politique soutenue a été entretenue pendant un an parce qu’un chef d’Etat accusait son ancien bras droit -de surcroît ancien chef du gouvernement- de lui avoir volé beaucoup argent ! La « littérature » qui a accompagné cette polémique au sommet de l’Etat n’est pas très honorable.
Se sachant sur le chemin de la prison en 2004, le maire de Thiès, aujourd’hui rabiboché avec son « père » s’était laissé aller à des « révélations ». Ainsi, de cette affligeante anecdote sur ces « grands bandits qui ont un code d’honneur qu’ils respectent jusqu’au moment du partage du butin ! » Des propos qui lui auraient été rapportés par le président nouvellement élu. Tout récemment, c’est l’ancien président du conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique qui a été au cœur de la polémique après les révélations contenues dans le livre du journaliste Abdou Latif Coulibaly, « Contes et mécomptes de l’Anoci ».
Des marchés de gré à gré aux contrats signés entre l’agence et différents ministères en passant par les investissements et dépenses, Abdou Latif Coulibaly a passé au crible en août 2009 les conclusions issues du rapport du Conseil de surveillance de l’Anoci.
En résumé, le livre indique que contrairement aux 72 milliards annoncés, plus de 205 milliards de francs Cfa ont été utilisés pour l’organisation de la conférence islamique. Plus qu’une élection ou une modification des rapports de force entre le pouvoir et l’opposition, cet ouvrage a été la sensation du dernier hivernage en donnant même du grain à moudre à une partie de l’opposition avant que la mallette de Segura ne vienne corser l’addition, si l’on ose dire... Le fric, toujours le fric...
Le ministre d’Etat Karim Wade et son ancien ( ?) « frère » aîné sont les deux plus engagés dans l’héritage politique du président Wade. Il est notable de constater qu’ils sont en même temps les deux figures de la scène politique les plus impliqués ces dernières années dans des polémiques liées à l’argent et à son utilisation en masse. Tous deux sont adossés à l’idée qu’ils aiment le président Wade plus que tout au monde.
Selon un humoriste, la différence entre l’amour et l’argent, c’est que, si on partage son argent, il diminue, tandis que si on partage son amour, il augmente. L’idéal étant d’arriver à partager son amour avec quelqu’un qui a du pognon. Et du pognon, Me Wade semble en avoir beaucoup, au point que son aide de camp confonde les mallettes...