« Pour un match de ce genre, l’entraîneur n’a à la limite même pas besoin de discours pour motiver ses joueurs. La motivation vient toute seule ». C’est en substance ce qu’a déclaré à la télévision nationale, il y a une dizaine de jours, Lamine Ndiaye, le sélectionneur national des « Lions ». Pourtant, il sait qu’il lui faudra bien parler à ses joueurs. Peut-être comme il ne leur a jamais parlé auparavant, tant les enjeux liés au Sénégal-Gambie de samedi prochain au stade L.S. Senghor sont multiples et importants. C’est peut-être pourquoi il a décidé de commencer cette semaine décisive par une séance d’entraînement à huis clos, cet après-midi, à la base militaire française de Ouakam. Histoire d’ancrer définitivement dans la tête de ses « Lions » l’importance de cette rencontre de la 6e et dernière journée de la Phase II des éliminatoires combinées Can/Mondial 2010 de football.
La victoire et rien que la victoire ! La formule a quelquefois retenti à la veille d’une rencontre importante. Mais, cette fois, elle suffirait à peine à camper le décor. En fait, depuis que les « Lions » s’étaient fait rejoindre en fin de partie à Monrovia par le Libéria (2-2) lors de la 3ème journée, on craignait qu’ils n’aient à se battre jusqu’au bout pour espérer être de la 3e phase des éliminatoires jumelées Can/Mondial 2010. Un pressentiment devenu certitude lorsque Tony Sylva et ses potes se sont inclinés lors de la 5e journée (2-3) à Blida, face à l’Algérie. Depuis, ils sont descendus à la 3e place du Groupe 6 (8 points + 2) derrière l’Algérie (9 points) et la Gambie (8 points + 3). Ce qui les met dos au mur et, plus que jamais, obligés de s’imposer, samedi prochain, contre les « Scorpions » pour se qualifier.
Le contexte a changé, mais cette situation d’avant match n’est pas sans rappeler un certain ... Sénégal-Togo, au premier tour des préliminaires de la Coupe du monde 1998, en France. Battus 1-2 à l’aller, les « Lions » avaient besoin, pour passer, de s’imposer sur la plus petite des marques au retour, le 16 juin 1996 à L.S Senghor. Ils en furent incapables, se faisant rattraper au score en fin de partie (1-1), après avoir longtemps mené 1-0. Ainsi, s’évanouirent très tôt les rêves sénégalais de prendre part au Mondial en France. Ce n’est pas jouer aux oiseaux de mauvais augure que de rappeler ce triste épisode d’un football sénégalais qui, alors, était au creux de la vague, puisque déjà absent de la Can 1996 en Afrique du Sud, après avoir été « repêché » pour la précédente en Tunisie, et encore absent de celle de 1998 au Burkina Faso. C’est simplement pour mieux camper les enjeux de la rencontre Sénégal-Gambie de samedi prochain. Parce qu’au-delà de la qualification à la troisième et dernière phase de la Can « Angola 2010 » et du premier mondial en terre africaine, la même année en Afrique du Sud, se joueront bien des destins sur la pelouse du stade L.S. Senghor.
Avenirs en jeu
D’abord l’avenir du sélectionneur Lamine Ndiaye. Déjà critiqué par une bonne frange des observateurs du fait du parcours jusqu’ici cahoteux des « Lions », il s’est volontairement placé sur une corde raide en ne convoquant pas, pour ce déterminant match, les « repentis » Mamadou Niang (encore buteur samedi avec son club de l’Om) et Souleymane Diawara. Ces derniers, qui s’étaient volontairement mis en marge de l’équipe pour diverses raisons, ont manifesté dernièrement leur volonté de revenir sous le maillot nationale. Mais, Lamine Ndiaye a préféré aller à cet ultime rendez-vous avant la phase III avec l’essentiel des joueurs qui avaient mis une croix sur leurs vacances méritées, en mai et juin, pour répondre à son appel. Plutôt à celui de la patrie. En homme intelligent, le coach sait parfaitement avoir fait un pari risqué. Si son équipe ne gagne pas, il n’y survivra point. Une bonne raison pour parler, aujourd’hui, à ses joueurs, comme il ne leur a jamais parlé.
Ces joueurs dont beaucoup jouent également leur avenir sous le maillot national sur ce match. C’est là un autre enjeu. Diagne Faye, le solide défenseur de Stoke City (Premier league anglaise) l’a d’ailleurs fait comprendre dernièrement dans une interview avec un quotidien de la place. En fait, il y a ceux qui choisiront d’eux mêmes de ne plus venir en sélection et ceux qui seront poussés, par la force des choses, vers la sortie. Car, si par malheur le Sénégal se faisait éliminer samedi prochain, il devrait rester presque deux ans sans prendre part à une compétition internationale officielle de cette envergure. Puisque, entre la Phase III de ces éliminatoires et les phases finales de la Can (janvier 2010) et du Mondial (juin - juillet 2010), et l’inévitable « pause » qui suivra ce dernier rendez-vous, les « Lions » risquent d’attendre la fin du troisième trimestre voire le quatrième trimestre de 2010 pour renouer avec les éliminatoires (et peut-être les préliminaires) de la Can 2012 prévue au Gabon et en Guinée équatoriale. Pour une équipe qui n’a plus raté le rendez-vous continental depuis 2000 au Nigeria, ce serait particulièrement infamant. Ne serait-ce que pour cela, Lamine Ndiaye parlera aujourd’hui et tous les jours jusqu’au 11 octobre, à ses joueurs comme un prêcheur à ses ouailles.
Semaine la plus importante
Peut-être pas menacé dans sa survie, le Comité de normalisation du football serait également fortement secoué si les « Lions » avaient la mauvaise idée de ne pas s’imposer aux « Scorpions », samedi. C’est vrai que la mission du Cnf va en fait au-delà de l’équipe nationale, mais on sait combien les Sénégalais tiennent à cette vitrine de leur football. Certains trouveraient le moyen de reprocher (pour dire le moins) à ces messieurs du Cnf d’avoir été solidaires du sélectionneur national et de ne lui avoir pas ... tordu le bras pour qu’il rappelle Niang et Diawara dans la tanière.
Au total, le football sénégalais va peut-être vers sa semaine la plus importante depuis des années. C’est vrai qu’à la limite, Lamine Ndiaye ne devrait point avoir à motiver ses joueurs. Ceux-ci, qui n’ont plus perdu sur leur pelouse depuis le 26 décembre 2001, en amical, face au Burkina Faso (2-4) ... avec cependant une équipe bis, ne peuvent pas se permettre de se louper à un moment si précieux. Pas même un nul ne ferait leur affaire, puisqu’il équivaudrait au coup des « Eperviers » (2-2 face au Togo) d’un certain 18 juin 2005 qui laissa les « Lions » sur le quai du Mondial allemand de l’année suivante, au profit d’Adebayor et ses frères. Ce serait même pire, car si le Sénégal avait raté la coupe du monde, il s’était qualifié pour la Can égyptienne de 2006 où il disputa même les demi-finales. Cette fois, ce serait un trop grand vide d’au moins 2 ans.
Les enjeux sont donc trop importants pour que Lamine Ndiaye ne parle pas à ses joueurs. Il lui faudra trouver les mots capables d’en refaire des « Lions » comme leurs compatriotes les aimaient tant...
source le soleil
La victoire et rien que la victoire ! La formule a quelquefois retenti à la veille d’une rencontre importante. Mais, cette fois, elle suffirait à peine à camper le décor. En fait, depuis que les « Lions » s’étaient fait rejoindre en fin de partie à Monrovia par le Libéria (2-2) lors de la 3ème journée, on craignait qu’ils n’aient à se battre jusqu’au bout pour espérer être de la 3e phase des éliminatoires jumelées Can/Mondial 2010. Un pressentiment devenu certitude lorsque Tony Sylva et ses potes se sont inclinés lors de la 5e journée (2-3) à Blida, face à l’Algérie. Depuis, ils sont descendus à la 3e place du Groupe 6 (8 points + 2) derrière l’Algérie (9 points) et la Gambie (8 points + 3). Ce qui les met dos au mur et, plus que jamais, obligés de s’imposer, samedi prochain, contre les « Scorpions » pour se qualifier.
Le contexte a changé, mais cette situation d’avant match n’est pas sans rappeler un certain ... Sénégal-Togo, au premier tour des préliminaires de la Coupe du monde 1998, en France. Battus 1-2 à l’aller, les « Lions » avaient besoin, pour passer, de s’imposer sur la plus petite des marques au retour, le 16 juin 1996 à L.S Senghor. Ils en furent incapables, se faisant rattraper au score en fin de partie (1-1), après avoir longtemps mené 1-0. Ainsi, s’évanouirent très tôt les rêves sénégalais de prendre part au Mondial en France. Ce n’est pas jouer aux oiseaux de mauvais augure que de rappeler ce triste épisode d’un football sénégalais qui, alors, était au creux de la vague, puisque déjà absent de la Can 1996 en Afrique du Sud, après avoir été « repêché » pour la précédente en Tunisie, et encore absent de celle de 1998 au Burkina Faso. C’est simplement pour mieux camper les enjeux de la rencontre Sénégal-Gambie de samedi prochain. Parce qu’au-delà de la qualification à la troisième et dernière phase de la Can « Angola 2010 » et du premier mondial en terre africaine, la même année en Afrique du Sud, se joueront bien des destins sur la pelouse du stade L.S. Senghor.
Avenirs en jeu
D’abord l’avenir du sélectionneur Lamine Ndiaye. Déjà critiqué par une bonne frange des observateurs du fait du parcours jusqu’ici cahoteux des « Lions », il s’est volontairement placé sur une corde raide en ne convoquant pas, pour ce déterminant match, les « repentis » Mamadou Niang (encore buteur samedi avec son club de l’Om) et Souleymane Diawara. Ces derniers, qui s’étaient volontairement mis en marge de l’équipe pour diverses raisons, ont manifesté dernièrement leur volonté de revenir sous le maillot nationale. Mais, Lamine Ndiaye a préféré aller à cet ultime rendez-vous avant la phase III avec l’essentiel des joueurs qui avaient mis une croix sur leurs vacances méritées, en mai et juin, pour répondre à son appel. Plutôt à celui de la patrie. En homme intelligent, le coach sait parfaitement avoir fait un pari risqué. Si son équipe ne gagne pas, il n’y survivra point. Une bonne raison pour parler, aujourd’hui, à ses joueurs, comme il ne leur a jamais parlé.
Ces joueurs dont beaucoup jouent également leur avenir sous le maillot national sur ce match. C’est là un autre enjeu. Diagne Faye, le solide défenseur de Stoke City (Premier league anglaise) l’a d’ailleurs fait comprendre dernièrement dans une interview avec un quotidien de la place. En fait, il y a ceux qui choisiront d’eux mêmes de ne plus venir en sélection et ceux qui seront poussés, par la force des choses, vers la sortie. Car, si par malheur le Sénégal se faisait éliminer samedi prochain, il devrait rester presque deux ans sans prendre part à une compétition internationale officielle de cette envergure. Puisque, entre la Phase III de ces éliminatoires et les phases finales de la Can (janvier 2010) et du Mondial (juin - juillet 2010), et l’inévitable « pause » qui suivra ce dernier rendez-vous, les « Lions » risquent d’attendre la fin du troisième trimestre voire le quatrième trimestre de 2010 pour renouer avec les éliminatoires (et peut-être les préliminaires) de la Can 2012 prévue au Gabon et en Guinée équatoriale. Pour une équipe qui n’a plus raté le rendez-vous continental depuis 2000 au Nigeria, ce serait particulièrement infamant. Ne serait-ce que pour cela, Lamine Ndiaye parlera aujourd’hui et tous les jours jusqu’au 11 octobre, à ses joueurs comme un prêcheur à ses ouailles.
Semaine la plus importante
Peut-être pas menacé dans sa survie, le Comité de normalisation du football serait également fortement secoué si les « Lions » avaient la mauvaise idée de ne pas s’imposer aux « Scorpions », samedi. C’est vrai que la mission du Cnf va en fait au-delà de l’équipe nationale, mais on sait combien les Sénégalais tiennent à cette vitrine de leur football. Certains trouveraient le moyen de reprocher (pour dire le moins) à ces messieurs du Cnf d’avoir été solidaires du sélectionneur national et de ne lui avoir pas ... tordu le bras pour qu’il rappelle Niang et Diawara dans la tanière.
Au total, le football sénégalais va peut-être vers sa semaine la plus importante depuis des années. C’est vrai qu’à la limite, Lamine Ndiaye ne devrait point avoir à motiver ses joueurs. Ceux-ci, qui n’ont plus perdu sur leur pelouse depuis le 26 décembre 2001, en amical, face au Burkina Faso (2-4) ... avec cependant une équipe bis, ne peuvent pas se permettre de se louper à un moment si précieux. Pas même un nul ne ferait leur affaire, puisqu’il équivaudrait au coup des « Eperviers » (2-2 face au Togo) d’un certain 18 juin 2005 qui laissa les « Lions » sur le quai du Mondial allemand de l’année suivante, au profit d’Adebayor et ses frères. Ce serait même pire, car si le Sénégal avait raté la coupe du monde, il s’était qualifié pour la Can égyptienne de 2006 où il disputa même les demi-finales. Cette fois, ce serait un trop grand vide d’au moins 2 ans.
Les enjeux sont donc trop importants pour que Lamine Ndiaye ne parle pas à ses joueurs. Il lui faudra trouver les mots capables d’en refaire des « Lions » comme leurs compatriotes les aimaient tant...
source le soleil