« Je précise d’abord que je ne fais qu’interpréter ce que le coran et uniquement le coran a dit sur toutes les questions que vous allez me poser. Vous savez que le sénégalais parle de goorjigéen alors qu’il ne sait pas qui est goorjigéen et qui ne l’est pas. Or, avant de se prononcer sur un sujet, il faut d’abord en connaître les tenants et les aboutissants. Ce sont plutôt les gens qui interprètent comme ils veulent et prennent des positions contraires même à la loi divine. Il y a trois cas sur lesquels on peut s’appuyer pour dire d’une personne qu’elle est un goorjigéen. D’abord, pour l’Islam, le premier cas est ce qu’on appelle un bisexuel, c’est celui qui a deux sexes (nguuni ngana en wolof). Pour ce cas précis, d’après l’Islam, on peut (ou la) considérer comme un homme (ou une femme) dès lors qu’il utilise un de ses deux sexes pour ses besoins primaires. Il y a aussi un deuxième cas qui concerne deux hommes qui s’accouplent. Pour ce cas précis, l’Islam dit que tous les deux sont considéré comme goorjigéen. Mai là aussi il y a une précision : ils ne sont goorjigéen qu’au moment où ils entretiennent l’acte sexuel. Mais dès qu’ils se quittent on ne peut plus les appeler goorjigéen. La précision et ici importante. Je rappelle donc que s’ils sont surpris au moment où ils entretiennent la relation, ils sont passibles de la peine de mort. Et une fois qu’ils sont morts, on doit leur tenir la prière mortuaire s’il s’avère qu’ils sont des musulmans ou si quelqu’un de leur entourage peut affirmer les avoir vus prier une fois. Si par ailleurs, ils ne priaient pas, alors dans ce cas, Serigne Touba, dans ses écrits, dit qu’il appartiendra aux populations d’affirmer si oui ou non ils étaient musulmans. Si oui, alors ils ont droit à la prière mortuaire avant d’être enterrés dans un cimetière musulman. La seule sanction qui tombe sur lui, c’est qu’un dignitaire religieux ne doit pas se déplacer pour lui faire la prière. C’est ainsi que l’a expliqué Serigne Touba. Ainsi, on laissera à Dieu le soin de les juger… Maintenant si c’est quelqu’un qui n’a jamais été musulman, alors là, on ne doit jamais l’enterrer dans un cimetière musulman.
« Pour ce qui est du cas du goorjigéen décédé à Thiès, par exemple, à mon avis on lui a fait du tort. Car, malgré tout le tapage fait à son encontre, personne ne l’a vu commettre l’acte sexuel avec un autre homme. Tout au moins, on pouvait considérer qu’il a commis un pêché. Alors, si on me dit qu’il mettait des tenues de femmes et parlait ou se tenait comme une femme, je dirais alors que ce même sort devrait être réservés aux hommes qui mettent des boucles d’oreilles ou autres affaire de femmes comme le xessal. Ainsi, si on suit la logique de ceux qui ont très vite condamné l’homosexuel de Thiès, je dirais que tout homme qui met une tenue de femme est passible du même sort. C’est pareil pour les goorjigéen retenus dans les liens de la justice et condamnés à Dakar. Devant la loi, ils peuvent être passibles des peines de prisons, mais, pour l’Islam, personne ne doit les condamner, dès lors que personne ne les a vu s’accoupler. On me dit qu’ils célébraient des mariages entre eux. Pour l’Islam, cela sort du domaine normal et c’est à Dieu de les juger. Loi islamique, dans le cas précis, priorise l’acte avec des témoins oculaires. Je ne fais que traduire ce que l’Islam a dit sur les relations sexuelles illégitimes. Il faut plus de quatre témoins présents pour faire condamner un tel acte. Et moi je ne comprends pas comment on peut condamner des gens qui, jusqu’à preuve du contraire, n’ont jamais été pris la main dans le sac et laisser allègrement une femme qui dispose d’une maison close et qui bénéficie de la complicité des populations. Donc, il faut que les gens arrêtent de se faire justice si jamais ils répondent de l’Islam. Demain, ils rendront compte devant Dieu. En somme, tant l’homosexuel n’est pas pris en plein ébats sexuels, il n’est pas condamnable pour la loi islamique. Il faut qu’on respecte les principes islamiques.
A mon avis, c’est nous-mêmes qui faisons la promotion de la franc-maçonnerie. Personne ici ne peut dire s’il s’agit d’une religion, d’une secte ou d’un groupe de personnes ambitieuses. Si c’est une religion, alors pourquoi s’émouvoir de ce que font les francs-maçons, alors que d’autres religions vont jusqu’à prêter à Dieu une procréation humaine ? Si c’est une secte qui regroupe des hommes qui ont des ambitions personnelles, alors pourquoi les musulmans doivent-ils s’occuper de cela ? Ce n’est pas notre affaire… On a qu’à s’occuper de nos problèmes et ne pas s’occuper de ce qu’ils font, d’autant plus qu’ils sont fermés entre eux. »
« Je ne sais pas pourquoi les gens s’attardent sur des détails et oublient l’essentiel. Pour l’Islam le mariage comprend quatre piliers : la dot, la demande en mariage, l’acceptation de la demande et les deux conjoints (doivent être) reconnus par l’Islam comme aptes à se marier. Mais, avant tout, il faut dire que le mariage n’a de légitimité que si les deux conjoints ont l’accord des parents. Alors, quelque soit le nom qu’on évoque le mariage est valable. C’est dire que le fondement d’un mariage, c’est l’accord des parents. Par exemples, si un parent, devant le marabout ou le guide religieux, dit avoir donné son accord pour le mariage de son enfant, cette union est valable devant l’Islam. Quel que soit le nom prononcé par le guide, le mariage reste valable. Mais, si un des parents refuse d’accorder à sa fille sa bénédiction, même si on évoquait tous les noms divins, le mariage ne serait pas valable. Donc, il faut bien comprendre que le fondement de toute union c’est d’abord l’accord des parents. Je pourrais même aller plus loin. Si vous deviez épouser une femme chrétienne et que ses parents décidaient de ne donner la main de leur fille que devant l’église, ce mariage, pour l’Islam, est valable. C’est vous dire que seul le oui des parents a valeur de légitimité pour l’Islam. Donc, il faut que les gens le comprennent ainsi. Maintenant, il est préférable de citer la basmallah avant de sceller un mariage. Cependant, le fait de citer sept fois le nom d’un guide religieux n’infirme ni ne confirme le mariage. C’est seulement une façon, à mon avis, de rendre hommage à son guide.
Recueillis par Thierno A. DIENG
Walf Grand-Place
« Pour ce qui est du cas du goorjigéen décédé à Thiès, par exemple, à mon avis on lui a fait du tort. Car, malgré tout le tapage fait à son encontre, personne ne l’a vu commettre l’acte sexuel avec un autre homme. Tout au moins, on pouvait considérer qu’il a commis un pêché. Alors, si on me dit qu’il mettait des tenues de femmes et parlait ou se tenait comme une femme, je dirais alors que ce même sort devrait être réservés aux hommes qui mettent des boucles d’oreilles ou autres affaire de femmes comme le xessal. Ainsi, si on suit la logique de ceux qui ont très vite condamné l’homosexuel de Thiès, je dirais que tout homme qui met une tenue de femme est passible du même sort. C’est pareil pour les goorjigéen retenus dans les liens de la justice et condamnés à Dakar. Devant la loi, ils peuvent être passibles des peines de prisons, mais, pour l’Islam, personne ne doit les condamner, dès lors que personne ne les a vu s’accoupler. On me dit qu’ils célébraient des mariages entre eux. Pour l’Islam, cela sort du domaine normal et c’est à Dieu de les juger. Loi islamique, dans le cas précis, priorise l’acte avec des témoins oculaires. Je ne fais que traduire ce que l’Islam a dit sur les relations sexuelles illégitimes. Il faut plus de quatre témoins présents pour faire condamner un tel acte. Et moi je ne comprends pas comment on peut condamner des gens qui, jusqu’à preuve du contraire, n’ont jamais été pris la main dans le sac et laisser allègrement une femme qui dispose d’une maison close et qui bénéficie de la complicité des populations. Donc, il faut que les gens arrêtent de se faire justice si jamais ils répondent de l’Islam. Demain, ils rendront compte devant Dieu. En somme, tant l’homosexuel n’est pas pris en plein ébats sexuels, il n’est pas condamnable pour la loi islamique. Il faut qu’on respecte les principes islamiques.
A mon avis, c’est nous-mêmes qui faisons la promotion de la franc-maçonnerie. Personne ici ne peut dire s’il s’agit d’une religion, d’une secte ou d’un groupe de personnes ambitieuses. Si c’est une religion, alors pourquoi s’émouvoir de ce que font les francs-maçons, alors que d’autres religions vont jusqu’à prêter à Dieu une procréation humaine ? Si c’est une secte qui regroupe des hommes qui ont des ambitions personnelles, alors pourquoi les musulmans doivent-ils s’occuper de cela ? Ce n’est pas notre affaire… On a qu’à s’occuper de nos problèmes et ne pas s’occuper de ce qu’ils font, d’autant plus qu’ils sont fermés entre eux. »
« Je ne sais pas pourquoi les gens s’attardent sur des détails et oublient l’essentiel. Pour l’Islam le mariage comprend quatre piliers : la dot, la demande en mariage, l’acceptation de la demande et les deux conjoints (doivent être) reconnus par l’Islam comme aptes à se marier. Mais, avant tout, il faut dire que le mariage n’a de légitimité que si les deux conjoints ont l’accord des parents. Alors, quelque soit le nom qu’on évoque le mariage est valable. C’est dire que le fondement d’un mariage, c’est l’accord des parents. Par exemples, si un parent, devant le marabout ou le guide religieux, dit avoir donné son accord pour le mariage de son enfant, cette union est valable devant l’Islam. Quel que soit le nom prononcé par le guide, le mariage reste valable. Mais, si un des parents refuse d’accorder à sa fille sa bénédiction, même si on évoquait tous les noms divins, le mariage ne serait pas valable. Donc, il faut bien comprendre que le fondement de toute union c’est d’abord l’accord des parents. Je pourrais même aller plus loin. Si vous deviez épouser une femme chrétienne et que ses parents décidaient de ne donner la main de leur fille que devant l’église, ce mariage, pour l’Islam, est valable. C’est vous dire que seul le oui des parents a valeur de légitimité pour l’Islam. Donc, il faut que les gens le comprennent ainsi. Maintenant, il est préférable de citer la basmallah avant de sceller un mariage. Cependant, le fait de citer sept fois le nom d’un guide religieux n’infirme ni ne confirme le mariage. C’est seulement une façon, à mon avis, de rendre hommage à son guide.
Recueillis par Thierno A. DIENG
Walf Grand-Place