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SITUANT LES RESPONSABILITÉS DANS LA CRISE:Wade s’attaque à la gouvernance mondiale, le Fmi et l’Europe

Le président de la République n’a pas attendu l’ouverture officielle de la 44ème Session des Assises de la Banque mondiale prévu ce matin, pour pointer du doigt sur les « responsables » de la crise financière internationale. Il a incriminé le système de gouvernance mondial, apostrophé le Fonds monétaire et décrié le « désengagement » de l’Europe dans ses relations avec l’Afrique.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mai 2009 à 15:23 | | 0 commentaire(s)|

SITUANT LES RESPONSABILITÉS DANS LA CRISE:Wade s’attaque à la gouvernance mondiale, le Fmi et l’Europe
La table ronde ministérielle que la Banque africaine de développement (Bad) a organisé, en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique (Cea), hier mardi 12 mai dans le cadre de ses assises de Dakar, a été une opportunité pour le Président de la République de livrer ses vérités sur la crise.

Pour Abdoulaye Wade, la crise financière n’est qu’un aspect de la crise de la gouvernance mondiale. « Il faut l’isoler pour y voir un peu plus clair et ne pas croire qu’on peut trouver des solutions financières à la crise financière. Je pense qu’il n’y a pas de solutions financières à une crise financière. Ce serait contraire à une théorie économique et contraire à l’histoire des crises ».

Le président de la République a souligné que « les crises naissent en Europe mais ne peuvent trouver des solutions qu’en Afrique parce que l’Afrique est un continent très vaste qui offre d’immenses possibilités en ressources humaines et en ressources naturelles. Par conséquent, l’Afrique est capable d’absorber le surplus des capitaux de spéculation ».

A son avis, « la gouvernance mondiale commence d’abord par la gouvernance monétaire mondiale avant la gouvernance financière ». Il souligne que le monde repose sur un système monétaire international qui a été conçu auprès des systèmes de Breton Wood.

Le Fmi interpelé, la banque mondiale à africaniser

Dans ses propositions de sortie de crise, le président de la République pense que pour ce qui est du système monétaire international qui a sa base dans les institutions de Breton Wood, « le système des quota du Fmi qui est basé sur la richesse peut paraitre très démocratique mais ne l’est pas ». Me Wade estime que « c’est loin de l’être parce que les droits de tirage en définitifs sont donc en proportion de la richesse de chacun des membres qui ont des quotas qu’ils expriment à travers leur contribution qui sont accès sur la richesse des pays ».

Malgré ses critiques, le Président de la République a précisé qu’il ne remet pas en cause le principe des quotas mais « je veux dire simplement qu’il faut le modifier ». A son avis, le Fmi pourrait distinguer les grands pays, des pays émergents et des autres plus pauvres dans la répartition. « Le Fonds monétaire pourrait distribuer de l’argent aux pays « candidats à l’émergence ». Dans la proportion de ce qui peut être créé pour constituer de nouveaux quotas de 5 ou 10%.

Les pays intermédiaires pourraient toucher à peu près 25% et la plus grande part aux pays pauvres ». Me Wade pense que « c’est un système qui peut être parfaitement conçu ; c’est-à-dire au lieu d’appliquer la proportionnalité, donner plus au plus pauvres et en diminuant jusqu’à ceux qui sont entrain d’émerger ».

Pour lui, le fonds monétaire peut être encore modifié dans un autre sens qui est celui des droits de tirage spéciaux. « Les tirages sur la base des quotas c’est une chose, c’est statuaire mais les droits de tirage spéciaux c’est un instrument de paiement qui a été créé ex nihilo et distribué aussi au prorata des quotas d’où le dédoublement de l’injustice ». Donc, a-t-il estimé, « il faut créer des droits de tirage spéciaux et spécialement créés pour l’Afrique. Et j’attend qu’on me démontre que théoriquement ce n’est pas possible ».

Pour ce qui est de la Banque Mondiale, le Président Wade pense qu’elle fonctionne bien. Il rappelle qu’il avais simplement demandé sa décentralisation vers l’Afrique. « C’est ce que j’appelle l’africanisation de la banque mondiale ».

Dan son diagnostic, le Président de la République a ouvertement décrié le comportement de l’Europe face à l’Afrique. Pour lui, « la vérité c’est que l’Europe se désengage de l’Afrique. Elle s’est plus intéressée à l’Asie et à l’Europe de l’Est ». Me Wade s’est désolé du fait que « l’Europe est en train de fermer sa porte à l’Afrique. Elle nous impose des visa et autres contraintes ». Il pense ainsi que la Commission économique pour l’Afrique doit étudier ce problème en profondeur.

source sud quotidien

Pape Alé Niang