À notre arrivée avant-hier, en début d'après-midi, sur le site abritant la «petite» mosquée sise à Niary Tally, précisément à l'opposé du coin appelé «koñu boy bambara», un calme plat règne. À première vue, rien ne présage d'un profond conflit latent qui pourrait donner suite à un véritable grabuge. Même constat dans l'enceinte de la mosquée où avait pris place l'imam Cheikh Mboup entouré de quelques fidèles et notables du quartier, cogitant autour d'une pile de documents posés à même les nattes. Exposant les faits, l'imam nous a brandi une sommation qui leur a été servie, «avant-hier», par le cabinet de l’huissier de justice Me Fatou Senghor, agissant à la requête de ses mandants, Ibrahima Doucouré et Syaka Maréga. Ledit document mentionne l'expulsion des lieux de l'imam Cheikh Mboup, de toutes les personnes, de leurs biens, avec au besoin, l'assistance de la force publique. Plus loin, l'ordonnance «autorise I. Doucouré et S. Maréga à détruire le lieu de culte, à compter de la date d'hier».
L'imam soutient que la mosquée leur a été attribuée en 1950 par l'autorité coloniale
Réplique à cette décision de justice, l'imam Mboup et ses disciples ont confirmé la vente de la mosquée à Doucouré et Maréga, par Dame Sow, fils de Ousmane Sow. Seulement, expliquant les circonstances «irrégulières» de cette transaction, l'imam Mboup et Cie ont révélé que la mosquée leur a été attribuée le 5 janvier 1950, par le commandant Labarte, alors délégué du gouverneur du Sénégal à Dakar et représentant de l'autorité des colonies». Il brandit l'autorisation d'occupation de la parcelle 682-B, (celle de la mosquée), n° 6975, établie en 1949 au nom de l'imam El H. Ousmane Sow. Une curiosité que l'imam a levée en soulignant qu'à l'époque, l'autorité coloniale leur avait indiqué que le site abritant la mosquée devait nécessairement être enregistré sous le nom d'un des notables au nombre de 40. Il brandit un document listant ces derniers, avant de préciser que tous, dont Ousmane Sow, sont décédés à l'exception de lui. Poursuivant, l'imam Mboup a expliqué que ces notables, tous propriétaires de maison, avaient convenu «d'enregistrer la demi-parcelle 682-B, au nom de l'imam Ousmane Sow, qui lui n'en avait pas». C'est ainsi, note l'imam Mboup, que les titres de la mosquée portent son nom.
«Sur recommandation de l'autorité coloniale, les notables avaient enregistré le site de la mosquée au nom de Ousmane Sow»
À la mort de Ousmane Sow, «son fils Dame Sow a, en 2006, vendu ladite demi-parcelle, sur la base des documents sus-indiqués», a révélé l'imam Mboup, qui a confié avoir alors porté plainte, le 20 février 2008, contre Dame Sow qui, jugé, avait été relaxé. Il s'en est suivi une seconde confrontation judiciaire, tranchée par le juge des référés qui a, selon l'imam, donné raison à Dame Sow qui avait versé les documents de la mosquée, portant le nom de son père. Ceci étant, l'imam Mboup a indiqué que le Directeur des impôts et domaines, saisi de la question, avait, dans un souci de solutionner cette affaire, remis à Doucouré et Maréga deux parcelles sises dans la zone l'aéroport. Ils sont par la suite revenus sur ce compromis, avec une sommation aux fins de destruction de la mosquée». Une décision énergiquement réfutée par l'imam, même s'il inscrit leur lutte dans la passivité. Une position écartée par ses proches, qui ont averti qu'il va falloir passer sur leur corps, pour exécuter ladite sommation. Lui emboîtant le pas, un autre notable nous a informé que son inquiétude, c’est comment canaliser les jeunes qui, avisés, se sont mobilisés et ont confectionné des armes blanches de fortune pour faire face».
Abdoulaye DIÉDHIOU
Source le Populaire
L'imam soutient que la mosquée leur a été attribuée en 1950 par l'autorité coloniale
Réplique à cette décision de justice, l'imam Mboup et ses disciples ont confirmé la vente de la mosquée à Doucouré et Maréga, par Dame Sow, fils de Ousmane Sow. Seulement, expliquant les circonstances «irrégulières» de cette transaction, l'imam Mboup et Cie ont révélé que la mosquée leur a été attribuée le 5 janvier 1950, par le commandant Labarte, alors délégué du gouverneur du Sénégal à Dakar et représentant de l'autorité des colonies». Il brandit l'autorisation d'occupation de la parcelle 682-B, (celle de la mosquée), n° 6975, établie en 1949 au nom de l'imam El H. Ousmane Sow. Une curiosité que l'imam a levée en soulignant qu'à l'époque, l'autorité coloniale leur avait indiqué que le site abritant la mosquée devait nécessairement être enregistré sous le nom d'un des notables au nombre de 40. Il brandit un document listant ces derniers, avant de préciser que tous, dont Ousmane Sow, sont décédés à l'exception de lui. Poursuivant, l'imam Mboup a expliqué que ces notables, tous propriétaires de maison, avaient convenu «d'enregistrer la demi-parcelle 682-B, au nom de l'imam Ousmane Sow, qui lui n'en avait pas». C'est ainsi, note l'imam Mboup, que les titres de la mosquée portent son nom.
«Sur recommandation de l'autorité coloniale, les notables avaient enregistré le site de la mosquée au nom de Ousmane Sow»
À la mort de Ousmane Sow, «son fils Dame Sow a, en 2006, vendu ladite demi-parcelle, sur la base des documents sus-indiqués», a révélé l'imam Mboup, qui a confié avoir alors porté plainte, le 20 février 2008, contre Dame Sow qui, jugé, avait été relaxé. Il s'en est suivi une seconde confrontation judiciaire, tranchée par le juge des référés qui a, selon l'imam, donné raison à Dame Sow qui avait versé les documents de la mosquée, portant le nom de son père. Ceci étant, l'imam Mboup a indiqué que le Directeur des impôts et domaines, saisi de la question, avait, dans un souci de solutionner cette affaire, remis à Doucouré et Maréga deux parcelles sises dans la zone l'aéroport. Ils sont par la suite revenus sur ce compromis, avec une sommation aux fins de destruction de la mosquée». Une décision énergiquement réfutée par l'imam, même s'il inscrit leur lutte dans la passivité. Une position écartée par ses proches, qui ont averti qu'il va falloir passer sur leur corps, pour exécuter ladite sommation. Lui emboîtant le pas, un autre notable nous a informé que son inquiétude, c’est comment canaliser les jeunes qui, avisés, se sont mobilisés et ont confectionné des armes blanches de fortune pour faire face».
Abdoulaye DIÉDHIOU
Source le Populaire