La brouille est née après la présentation du rapport de l'ONU sur le Sahara au Conseil de sécurité qui a pris dans la foulée, le 24 avril, la décision de proroger jusqu'au 30 avril 2013 le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara (Minurso), tout en demandant au Maroc "d'améliorer la situation des droits de l'homme" dans ce territoire qu'il occupe depuis 1975.
Le rapport critique sur plusieurs points les autorités marocaines accusées de compliquer la tâche des casques bleus, voire de les espionner. Ainsi, à Layoune, l'accès du quartier genéral de la Minurso à des contacts extérieurs "est contrôlé, ce qui a un effet dissuasif dont pâtissent les relations avec l'ensemble des interlocuteurs locaux", relève le document. "La présence de la police marocaine à l'extérieur du complexe dissuade les visiteurs de se présenter de leur propre chef. Il semble également que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso et New York ait été compromise occasionnellement", ajoute le rapport.
L'ONU dénonce aussi "le recours à des tribunaux militaires ou spéciaux pour juger des civils" sahraouis soupçonnés de violence. Cet aspect "soulève des problèmes sérieux en ce qui concerne l'administration équitable, impartiale et indépendante de la justice et devrait être exceptionnel", pointe ainsi le rapport.
PARIS APPELLE À "UN RÈGLEMENT RAPIDE DU DIFFÉREND"
Rabat a manifesté son mécontentement en retirant sa confiance à l'émissaire de l'ONU, dont le travail est qualifié de "partial et déséquilibré". "Les comportements contrastés de M. Ross s'écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les grandes lignes du Conseil de sécurité", a dénoncé le gouvernement marocain dans un communiqué.
En écho, les frères ennemis du Front Polisario, soutenu dans leur revendication pour un référendum sur l'autodétermination par l'Algérie, ont dénoncé une attitude "arbitraire" et "infondée". "Le Maroc veut s'arroger sans vergogne le droit de dicter au secrétaire général de l'ONU le contenu de ses rapports", s'est insurgé le Polisario, cité vendredi par l'agence algérienne APS.
Tout en appelant à "un règlement rapide du différend", Paris a donné un petit coup de pouce vendredi à son allié traditionnel en réitérant, par la voix de Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, "son appui au plan d'autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd'hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution dans le cadre des Nations unies".
Sans surprise, Alger a pris le contre-pied de Rabat en applaudissant "les efforts inlassables menés par l'ambassadeur Cristopher Ross", selon les déclarations d'Amar Belani, porte-parole du ministère des affaires étrangères.
Isabelle Mandraud
LeMonde
Le rapport critique sur plusieurs points les autorités marocaines accusées de compliquer la tâche des casques bleus, voire de les espionner. Ainsi, à Layoune, l'accès du quartier genéral de la Minurso à des contacts extérieurs "est contrôlé, ce qui a un effet dissuasif dont pâtissent les relations avec l'ensemble des interlocuteurs locaux", relève le document. "La présence de la police marocaine à l'extérieur du complexe dissuade les visiteurs de se présenter de leur propre chef. Il semble également que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso et New York ait été compromise occasionnellement", ajoute le rapport.
L'ONU dénonce aussi "le recours à des tribunaux militaires ou spéciaux pour juger des civils" sahraouis soupçonnés de violence. Cet aspect "soulève des problèmes sérieux en ce qui concerne l'administration équitable, impartiale et indépendante de la justice et devrait être exceptionnel", pointe ainsi le rapport.
PARIS APPELLE À "UN RÈGLEMENT RAPIDE DU DIFFÉREND"
Rabat a manifesté son mécontentement en retirant sa confiance à l'émissaire de l'ONU, dont le travail est qualifié de "partial et déséquilibré". "Les comportements contrastés de M. Ross s'écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les grandes lignes du Conseil de sécurité", a dénoncé le gouvernement marocain dans un communiqué.
En écho, les frères ennemis du Front Polisario, soutenu dans leur revendication pour un référendum sur l'autodétermination par l'Algérie, ont dénoncé une attitude "arbitraire" et "infondée". "Le Maroc veut s'arroger sans vergogne le droit de dicter au secrétaire général de l'ONU le contenu de ses rapports", s'est insurgé le Polisario, cité vendredi par l'agence algérienne APS.
Tout en appelant à "un règlement rapide du différend", Paris a donné un petit coup de pouce vendredi à son allié traditionnel en réitérant, par la voix de Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, "son appui au plan d'autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd'hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution dans le cadre des Nations unies".
Sans surprise, Alger a pris le contre-pied de Rabat en applaudissant "les efforts inlassables menés par l'ambassadeur Cristopher Ross", selon les déclarations d'Amar Belani, porte-parole du ministère des affaires étrangères.
Isabelle Mandraud
LeMonde