Ses envolées lyriques ne laissent personne indifférent, même les cœurs les plus meurtris par les angoisses existentielles. Sa voix, lorsque vous l’entendez, vous vous empressez de l’écouter ! Elle, c’est Saïda Binta Thiam, une diva qui berce ses mélomanes de son timbre vocal. Pour se faire, elle reprend les écrits de nos soufis, sans exception de tarikha. Saïda, lead-vocal de « Firqatoul Ahmadiya » (Ndlr : le groupe porte le nom de Cheikh Ahmet Tidiane Sy « Al Makhtoum »), dirige un orchestre de dix personnes. Elles sont prises en charge par le leader du groupe, malgré les inconvénients du piratage. Dès l’âge de dix ans, son cœur commençait à pencher pour la musique arabe. « J’ai grandi dans une maison où répétait un orchestre arabe. Je les voyais toujours dans la cour », justifie Saïda Binta. C’est le déclic ! Mais, elle devait continuer ses études jusqu’à décrocher le Bac arabe, à l’âge de 21 ans. Le diplôme en poche, la jeune chanteuse retourne dans les classes du même établissement pour y dispenser des cours pendant plus de sept ans. Ne pouvant plus cumuler les deux fonctions : chanteuse et enseignante, Saïda choisit finalement le micro et les podiums, au détriment de la craie et du tableau. Néanmoins, elle est étudiante en 5è année à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Dakar.
La musique prend le dessus sur l’enseignement
« Lorsque j’ai créé Firqatoul Ahmadiya, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière d’enseignante », dit-elle. «C’était en 1988 », précise Saïda, mère de famille, qui avoue avoir fait « 23 ans de carrière ». Elle constate que des membres de l’orchestre, très ambitieux, sont obligés de recourir à des enseignants arabes pour mieux maîtriser les écrits.
« C’est une femme qui est en train de jouer sa partition dans le Mouvement. Beaucoup de personnes ont maîtrisé, aujourd’hui, les écrits de nos érudits grâce à elle. Elle est très ambitieuse et entreprenante. Des gens préfèrent écouter sa musique au détriment des autres chansons », affirme un membre très influent du Dahira. « Firqatoul Ahmadiya » tient ses répétitions à Hann-Maristes, le mercredi et le samedi. Exceptionnellement, « toute la semaine, s’il y a des matinées et des concerts à honorer », sous la supervision de son frère Ibrahima Thiam qui fait office de chef d’orchestre. Ce dernier se charge de recruter et de former les musiciens. « Nous cherchons la discipline et des personnes qui se respectent », avise-t-elle.
Internationaliser son message
Son engagement et sa détermination à reprendre les textes des marabouts trouvent son explication dans cette phrase : « Dans tous les foyers religieux, on y trouve des bienfaits. Nos marabouts ont tous écrit sur Allah (Swt), le Prophète (Paix et Salut Sur Lui) et la société. Ce sont eux nos repères ». Elle essaye de respecter les recommandations de son guide, Serigne Moustapha Sy, responsable moral du Dahiratoul moustarchidine wal moustarchidaty (Dmwm), qui plaide pour une large vulgarisation des enseignements de Serigne Cheikh Ahmet Tidiane Sy « Al makhtoum ».
L’artiste raconte une anecdote : « Lors d’un concert, à cause d’une contrainte de temps, on a voulu se passer d’un morceau écrit par Serigne Touba au profit d’un manuscrit de Serigne Cheikh. Le marabout (Ndlr : Serigne Moustapha Sy), nous a dit de le maintenir car, pour lui, il n’y a pas de différence ». Sa voix de rossignol est nettement appréciée par ses fans qui, selon elle, l’imitent dans sa façon de s’habiller, uniquement par estime. « Au début, avant la naissance de notre groupe, on ne se voilait pas la tête sur scène. C’était cela notre vision », se souvient Saïda, avec un brin de regret. Pour témoigner de son talent, elle a chanté en juin dernier avec l’imam de la mosquée de Chicago, Cheikh Ahmad Tidiani Ben Omar à Dakar, lors de la semaine culturelle du Maroc au Sénégal.
Interrogée sur la thèse selon laquelle « L’islam ne tolère pas que la femme élève sa voix », elle réplique : « Si tu brandis l’interdit à une personne, il faut lui remplacer quelque chose en contrepartie ». Et d’affirmer que « Les jeunes doivent s’inspirer de l’éducation de nos hommes de Dieu ». L’évolution du monde de l’art ne la laisse pas indifférente. « La musique qui éduque comporte des messages instructifs ; elle peut aussi pervertir», confirme Saïda.
La chanteuse confie qu’il est temps de montrer que l’islam a une culture très pudique qui façonne l’être humain. « Les jeunes doivent savoir que l’islam est une religion parfaite », soutient-t-elle. Saïda Binta Thiam est d’avis que la meilleure forme d’éducation est celle basée sur la pratique et qui permet à la personne de se mettre à l’évidence. De ce fait, « la personne dira : voilà le bien ». Elle ajoute qu’à force de côtoyer des hommes de valeur, tu finis par te bonifier.
« Dans la religion, chacun doit jouer sa partition », reconnaît-t-elle. Dans sa mission, la chanteuse compte élargir le champ de travail pour toucher les contrées les plus reculées de la planète. Le groupe a fait aussi des tournées dans les régions : Dakar, Louga, Saint-Louis… et la sous région (Gambie).
« La mission se veut internationale », prévient Saïda Binta qui rappelle le rôle des musiciens en ces termes : « Les artistes ont une grande responsabilité. Ils sont des références pour les jeunes ». Parole d’une maman au foyer qui reste persuadée que la femme est un élément essentiel du puzzle de nos sociétés traditionnelles.
xalima.net
La musique prend le dessus sur l’enseignement
« Lorsque j’ai créé Firqatoul Ahmadiya, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière d’enseignante », dit-elle. «C’était en 1988 », précise Saïda, mère de famille, qui avoue avoir fait « 23 ans de carrière ». Elle constate que des membres de l’orchestre, très ambitieux, sont obligés de recourir à des enseignants arabes pour mieux maîtriser les écrits.
« C’est une femme qui est en train de jouer sa partition dans le Mouvement. Beaucoup de personnes ont maîtrisé, aujourd’hui, les écrits de nos érudits grâce à elle. Elle est très ambitieuse et entreprenante. Des gens préfèrent écouter sa musique au détriment des autres chansons », affirme un membre très influent du Dahira. « Firqatoul Ahmadiya » tient ses répétitions à Hann-Maristes, le mercredi et le samedi. Exceptionnellement, « toute la semaine, s’il y a des matinées et des concerts à honorer », sous la supervision de son frère Ibrahima Thiam qui fait office de chef d’orchestre. Ce dernier se charge de recruter et de former les musiciens. « Nous cherchons la discipline et des personnes qui se respectent », avise-t-elle.
Internationaliser son message
Son engagement et sa détermination à reprendre les textes des marabouts trouvent son explication dans cette phrase : « Dans tous les foyers religieux, on y trouve des bienfaits. Nos marabouts ont tous écrit sur Allah (Swt), le Prophète (Paix et Salut Sur Lui) et la société. Ce sont eux nos repères ». Elle essaye de respecter les recommandations de son guide, Serigne Moustapha Sy, responsable moral du Dahiratoul moustarchidine wal moustarchidaty (Dmwm), qui plaide pour une large vulgarisation des enseignements de Serigne Cheikh Ahmet Tidiane Sy « Al makhtoum ».
L’artiste raconte une anecdote : « Lors d’un concert, à cause d’une contrainte de temps, on a voulu se passer d’un morceau écrit par Serigne Touba au profit d’un manuscrit de Serigne Cheikh. Le marabout (Ndlr : Serigne Moustapha Sy), nous a dit de le maintenir car, pour lui, il n’y a pas de différence ». Sa voix de rossignol est nettement appréciée par ses fans qui, selon elle, l’imitent dans sa façon de s’habiller, uniquement par estime. « Au début, avant la naissance de notre groupe, on ne se voilait pas la tête sur scène. C’était cela notre vision », se souvient Saïda, avec un brin de regret. Pour témoigner de son talent, elle a chanté en juin dernier avec l’imam de la mosquée de Chicago, Cheikh Ahmad Tidiani Ben Omar à Dakar, lors de la semaine culturelle du Maroc au Sénégal.
Interrogée sur la thèse selon laquelle « L’islam ne tolère pas que la femme élève sa voix », elle réplique : « Si tu brandis l’interdit à une personne, il faut lui remplacer quelque chose en contrepartie ». Et d’affirmer que « Les jeunes doivent s’inspirer de l’éducation de nos hommes de Dieu ». L’évolution du monde de l’art ne la laisse pas indifférente. « La musique qui éduque comporte des messages instructifs ; elle peut aussi pervertir», confirme Saïda.
La chanteuse confie qu’il est temps de montrer que l’islam a une culture très pudique qui façonne l’être humain. « Les jeunes doivent savoir que l’islam est une religion parfaite », soutient-t-elle. Saïda Binta Thiam est d’avis que la meilleure forme d’éducation est celle basée sur la pratique et qui permet à la personne de se mettre à l’évidence. De ce fait, « la personne dira : voilà le bien ». Elle ajoute qu’à force de côtoyer des hommes de valeur, tu finis par te bonifier.
« Dans la religion, chacun doit jouer sa partition », reconnaît-t-elle. Dans sa mission, la chanteuse compte élargir le champ de travail pour toucher les contrées les plus reculées de la planète. Le groupe a fait aussi des tournées dans les régions : Dakar, Louga, Saint-Louis… et la sous région (Gambie).
« La mission se veut internationale », prévient Saïda Binta qui rappelle le rôle des musiciens en ces termes : « Les artistes ont une grande responsabilité. Ils sont des références pour les jeunes ». Parole d’une maman au foyer qui reste persuadée que la femme est un élément essentiel du puzzle de nos sociétés traditionnelles.
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