Mais Saleh semble aujourd’hui oublier que cette tentative de gagner plus de faveur auprès de Wade qui l’avait nommé Conseiller à la Présidence, avait échoué lamentablement, puisque Wade s’était débarrassé de lui après avoir viré Idrissa Seck !
Cela lui avait valu une longue traversée du désert, avant qu’il n’apparaisse de nouveau auprès de Macky Sall qui était poussé dans l’opposition à la suite d’un complot ourdi contre lui pour baliser le terrain à Karim.
Aujourd’hui, avec sa sortie aux vitrioles contre la CNRI, Saleh semble reprendre du service !
Et comme le dit aussi un autre adage que « l’occasion fait le larron ». Saleh, pour mieux se mettre en valeur auprès du Chef de l’Etat, veut profiter de la grosse erreur de communication du Président Macky Sall lors de l’audience qu’il avait accordée aux dirigeants du M23. En se prononçant sur le « cumul des fonctions » et sur la « durée du mandat du Président de l’Assemblée nationale » ; Macky Sall avait créé un début de malaise perceptible dans la majorité présidentielle. Saleh bondit sur cette nouvelle « opportunité » pour s’ériger de nouveau en « Défenseur du Président de la République ». Il tente de justifier ses propos à travers des invectives à la CNRI présidée par le Président des Assises nationales, lui intimant l’ordre de se « conformer à la feuille de route » que le Chef de l’Etat lui avait transmise dans sa mission d’organiser des consultations pour la réforme des Institutions de la République. C’est comme si la CNRI devait répondre devant lui, et non devant le Président de la République qui l’a créée.
Cette usurpation de fonction est le signal évident d’une mégalomanie non maîtrisée qui habite ce personnage haut en couleur.
Ainsi, au lieu de chercher à dissiper le malaise naissant, il l’utilise, au contraire, pour mieux se positionner dans l’entourage du Président Macky Sall, en tentant de se présenter comme son « véritable bouclier », comme il le fit du temps de la crise Wade/Idy.
En fait, Macky Sall, en temps que Président de la République ne devait pas se prononcer sur la « durée du mandat du Président de l’Assemblée nationale » qui est une question qui relève exclusivement des prérogatives du Parlement, notamment, de son Règlement intérieur.
De même, en temps que Chef de l’Etat ayant créé la CNRI qui est à la tâche, il aurait du éviter de se prononcer sur le « cumul des fonctions de Chef de l’Etat et de Chef de Parti » pour ne pas donner l’impression d’empiéter publiquement sur ses travaux.
Cette immixtion de l’Exécutif dans les prérogatives du Législatif, et dans les travaux de la CNRI, est assurément une erreur flagrante qu’un véritable Conseiller politique d’un Président de la République aurait pu relativiser en évoquant la volonté du Président de la République, sur toutes ces questions, de respecter les consensus auxquels la CNRI aurait abouti dans le projet de réforme des Institutions de la République. Mais, c’est tout le contraire que notre Saleh nous a servi, en lançant publiquement un défi à la CNRI pour qu’elle se conforme aux points de vue du Président de la République, rendant ainsi la poursuite de son travail de « consultations citoyennes », sans objet !
Il est certes évident que le Chef de l’Etat, en temps que Chef de parti, qu’il cumule conformément à la Constitution en vigueur, peut exprimer son opinion sur ces questions, mais en dehors d’une audience qu’il accorde ou d’une autre activité dans l’exercice de ses fonctions de Président de la République, comme ce fut le cas quand il recevait une délégation du M23.
Donc, c’est assurément cette confusion de « fonctions », qui est à la base du malaise naissant dans la majorité présidentielle, et qui vient s’ajouter à celui entretenu par les prétentions de Macky 2012 et de certains Cadres de l’APR d’accaparement de tout le pouvoir, au détriment des autres composantes de Benno Bok Yakaar (BBY).
Notre pays, le Sénégal, est véritablement malade de cette confusion de « fonctions » du Président de la République, et de la survivance de la « culture de Parti/Etat » avec « sa propension au monopole exclusif du pouvoir par un parti » qui, tous deux, datent de L. S. Senghor.
La confusion des « fonctions du Président de la République » fut abolie de notre Constitution sous Abdou Diouf, qui, à cause de la prévalence de la « culture de Parti/Etat », n’a pas pu respecter cette interdiction constitutionnelle.
Wade, une fois au pouvoir en 2000, malgré ses engagements pré-électoraux en la matière, n’a pas respecté non plus cette interdiction constitutionnelle. Et pis encore, il a instauré la légalité de ce « cumul » dans sa Constitution du 7 janvier 2001 dont Macky a hérité.
Pourtant, les Assises nationales, tenues en 2008, avaient procédé à une évaluation consensuelle de l’évolution de nos institutions depuis notre indépendance pour aboutir à la conclusion gravée dans la « Charte Nationale de Bonne Gouvernance », de la nécessité de la « séparation des fonctions de Chef de l’Etat et de Chef de Parti » pour mettre fin à la « culture de Parti/Etat », qui est à la base de la « mal –gouvernance » dans notre pays.
Certes, le Président Macky Sall n’était pas de la partie lors de la tenue des Assises nationales, et même, une fois dans l’opposition, il n’avait pas manqué d’exprimer son désaccord sur cette disposition des « Conclusions » des Assises. Il a même formulé ce désaccord dans son programme « Yoonu Yokute » qu’il a présenté aux Sénégalais au premier tour de l’élection présidentielle du 26 Février 2012. Programme « Yoonu Yokute » qui lui a fait obtenir 26,6% du suffrage exprimé avec 719 367 voix contre 34,8% à Wade, instaurant ainsi un second tour.
Face à ces résultats qui le qualifiaient pour le second tour, Macky avait compris qu’il avait fait le plein de ses voix avec 26,6% alors que les 65% restants de l’électorat qui avaient sanctionné Wade, étaient dispersés entre les autres candidats. Ceux-ci avec lui, avaient aussi comme dénominateur commun les « Conclusions des Assises nationales » auxquelles, durant le premier tour, ils avaient publiquement et individuellement promis de s’en inspirer au cas où ils seraient élus.
C’est ainsi que Macky Sall s’était tourné vers le Président des Assises, Monsieur A. M. Mbow, pour se réconcilier avec le peuple des Assises nationales en prenant l’engagement public d’adopter, sans aucune réserve officielle, ses « Conclusions » pour son Programme de Gouvernement, comme vient de le Confirmer à la presse, le Général M. Seck, membre du Bureau des Assises nationales.
C’est cet engagement qui a produit BBY pour porter Macky Sall à la Présidence de la République avec 65% du suffrage exprimé, soit 1.909. 244 voix, ou encore, 1.181.877 voix qui se sont ajoutées aux 719.367 voix de Macky 2012 !
Donc, Macky a bel et bien été élu au second tour, le 25 mars 2012, par l’apport décisif des autres composantes de BBY, pour ses engagements envers les « Conclusions des Assises nationales », et non pour son programme « Yoonu Yokuté ».
Ce sont ces faits établis que l’Histoire du Sénégal retiendra, et non les tentatives de ceux qui, dans Macky 2012 et au sein de l’APR, veulent « refaire l’Histoire » en soutenant que sans BBY, Macky serait élu face à Wade au second tour !
Mais, le Président Macky Sall, en constituant son Gouvernement qui reflète les rapports de force issus du premier tour de la Présidentielle, avait pris la pleine mesure de ce que chaque coalition dans BBY avait apporté à son élection.
En confirmant cette prise de conscience dans la confection des listes de candidature aux Législatives de juillet 2012, Macky administrait la preuve qu’il s’inscrit résolument dans le sens de l’Histoire. D’ailleurs, le Premier Ministre, dans sa Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée nationale nouvellement élue, avait déclaré solennellement que son Programme de Gouvernement s’inspirait des « Conclusions » des assises nationales, du programme « Yoonu Yokute » et des engagements dans la « Nouvelle Stratégie de Politique Economique » en accord avec les Institutions de Bretton Woods. Cette Déclaration de Politique Générale reflétait ainsi la nature sociale de la Transition qui est à l’œuvre depuis la chute de Wade.
Donc ceux qui dans Macky 2012 et au sein de l’APR, pour s’accaparer de tout le pouvoir, veulent renverser le cours de l’Histoire qui s’inscrit désormais dans une plus grande cohésion au sein de BBY, qui est le garant de la stabilité politique du pays durant cette Transition, se trompent non seulement de trajectoire, mais plus grave encore, d’époque.
En effet, ils n’ont pas encore pris conscience que notre peuple, dès le 23 Juin 2011, est résolument entré dans l’ère des Révolutions républicaines, démocratiques et citoyennes qui est à l’œuvre dans ce début du XXIème siècle.
C’est pour cela que les peuples ne peuvent plus accepter qu’une fois élu pour un mandat, un Chef d’Etat se permette de prendre le contrepied de leurs attentes dans leur politique et dans sa manière de gérer leurs intérêts.
C’est à cela que l’on assiste en Egypte sous le Président Morsi, en Turquie, sous le Premier Ministre Erdogan, au Brésil, sous la Présidente Madame Dlima, et tout près de chez nous, au Burkina !
Les peuples n’attendent plus la fin d’un mandat pour demander des comptes ; ils interviennent directement durant le mandat pour changer le cours d’une politique aux antipodes de leurs aspirations, et même dans les cas où leurs aspirations sont prises en compte, mais pas suffisamment à leurs yeux.
C’est ainsi que le malaise qui existe déjà au sein de BBY du fait des tentatives répétées de Macky 2012 et de certains cercles de l’APR de faire éclater cette alliance dans l’espoir d’occuper les postes ainsi libérés, risque de s’étendre au sein du peuple des Assises nationales à cause de la sortie violente et intempestive de Saleh contre la CNRI.
Ils espèrent ainsi assouvir leurs ambitions de pouvoir au prix d’un isolement politique du Président Macky Sall, et d’une grave déstabilisation politique de son pouvoir qui risque immanquablement d’hypothéquer son mandat. Ils n’ont pas conscience que quand on est élu à la tête d’un pays qui aspire non seulement au changement du personnel politique à la tête de l’Etat, mais plus fondamentalement, à des ruptures avec le régime de Parti/Etat, avec son corollaire de gabegies et de gestion patrimoniale de la chose publique, régime qui secrète la confusion des « fonctions » du Chef de l’Etat, et l’excessive concentration du pouvoir entre ses mains, il n’est pas possible, même sous prétexte des convictions personnelles du Président élu, de ramer à contre courant sans risquer de compromettre son avenir politique en cours de mandat.
Ils doivent savoir que cette mauvaise gouvernance a déjà été portée à ses limites sociales par un régime rejeté massivement par le suffrage du peuple. Toute tentative de la perpétuer, dans cette nouvelle ère des Révolutions républicaines, démocratiques et citoyennes, est inévitablement source de déstabilisation politique par l’intervention directe des populations pour imposer des changements en adéquation avec leurs aspirations.
Macky 2012, et certains cadres de l’APR dont Saleh veut s’affirmer comme tête de file, sont devenus dangereux pour la stabilité politique du pays et constituent une véritable menace pour la poursuite du mandat en cours du Président Macky Sall, sans parler de toute perspective de sa réélection à la tête de l’Etat.
Il leur faut comprendre définitivement que le Président Macky Sall ne peut terminer son mandat dans la paix civile et la stabilité
politique, que dans une plus grande cohésion dans BBY et le soutien actif du peuple des Assises nationales. Cela passe par sa volonté politique d’assumer les attentes de rupture du peuple, au-delà de ses convictions personnelles, pour bâtir un puissant consensus national dans le cadre des travaux en cours de la CNRI.
Dans ce tournant décisif de l’évolution politique, citoyenne et sociale de notre peuple, le Sénégal, l’Afrique et le monde entier sont à l’écoute du Président Macky Sall.
Ibrahima Sène PIT/SENEGAL
Cela lui avait valu une longue traversée du désert, avant qu’il n’apparaisse de nouveau auprès de Macky Sall qui était poussé dans l’opposition à la suite d’un complot ourdi contre lui pour baliser le terrain à Karim.
Aujourd’hui, avec sa sortie aux vitrioles contre la CNRI, Saleh semble reprendre du service !
Et comme le dit aussi un autre adage que « l’occasion fait le larron ». Saleh, pour mieux se mettre en valeur auprès du Chef de l’Etat, veut profiter de la grosse erreur de communication du Président Macky Sall lors de l’audience qu’il avait accordée aux dirigeants du M23. En se prononçant sur le « cumul des fonctions » et sur la « durée du mandat du Président de l’Assemblée nationale » ; Macky Sall avait créé un début de malaise perceptible dans la majorité présidentielle. Saleh bondit sur cette nouvelle « opportunité » pour s’ériger de nouveau en « Défenseur du Président de la République ». Il tente de justifier ses propos à travers des invectives à la CNRI présidée par le Président des Assises nationales, lui intimant l’ordre de se « conformer à la feuille de route » que le Chef de l’Etat lui avait transmise dans sa mission d’organiser des consultations pour la réforme des Institutions de la République. C’est comme si la CNRI devait répondre devant lui, et non devant le Président de la République qui l’a créée.
Cette usurpation de fonction est le signal évident d’une mégalomanie non maîtrisée qui habite ce personnage haut en couleur.
Ainsi, au lieu de chercher à dissiper le malaise naissant, il l’utilise, au contraire, pour mieux se positionner dans l’entourage du Président Macky Sall, en tentant de se présenter comme son « véritable bouclier », comme il le fit du temps de la crise Wade/Idy.
En fait, Macky Sall, en temps que Président de la République ne devait pas se prononcer sur la « durée du mandat du Président de l’Assemblée nationale » qui est une question qui relève exclusivement des prérogatives du Parlement, notamment, de son Règlement intérieur.
De même, en temps que Chef de l’Etat ayant créé la CNRI qui est à la tâche, il aurait du éviter de se prononcer sur le « cumul des fonctions de Chef de l’Etat et de Chef de Parti » pour ne pas donner l’impression d’empiéter publiquement sur ses travaux.
Cette immixtion de l’Exécutif dans les prérogatives du Législatif, et dans les travaux de la CNRI, est assurément une erreur flagrante qu’un véritable Conseiller politique d’un Président de la République aurait pu relativiser en évoquant la volonté du Président de la République, sur toutes ces questions, de respecter les consensus auxquels la CNRI aurait abouti dans le projet de réforme des Institutions de la République. Mais, c’est tout le contraire que notre Saleh nous a servi, en lançant publiquement un défi à la CNRI pour qu’elle se conforme aux points de vue du Président de la République, rendant ainsi la poursuite de son travail de « consultations citoyennes », sans objet !
Il est certes évident que le Chef de l’Etat, en temps que Chef de parti, qu’il cumule conformément à la Constitution en vigueur, peut exprimer son opinion sur ces questions, mais en dehors d’une audience qu’il accorde ou d’une autre activité dans l’exercice de ses fonctions de Président de la République, comme ce fut le cas quand il recevait une délégation du M23.
Donc, c’est assurément cette confusion de « fonctions », qui est à la base du malaise naissant dans la majorité présidentielle, et qui vient s’ajouter à celui entretenu par les prétentions de Macky 2012 et de certains Cadres de l’APR d’accaparement de tout le pouvoir, au détriment des autres composantes de Benno Bok Yakaar (BBY).
Notre pays, le Sénégal, est véritablement malade de cette confusion de « fonctions » du Président de la République, et de la survivance de la « culture de Parti/Etat » avec « sa propension au monopole exclusif du pouvoir par un parti » qui, tous deux, datent de L. S. Senghor.
La confusion des « fonctions du Président de la République » fut abolie de notre Constitution sous Abdou Diouf, qui, à cause de la prévalence de la « culture de Parti/Etat », n’a pas pu respecter cette interdiction constitutionnelle.
Wade, une fois au pouvoir en 2000, malgré ses engagements pré-électoraux en la matière, n’a pas respecté non plus cette interdiction constitutionnelle. Et pis encore, il a instauré la légalité de ce « cumul » dans sa Constitution du 7 janvier 2001 dont Macky a hérité.
Pourtant, les Assises nationales, tenues en 2008, avaient procédé à une évaluation consensuelle de l’évolution de nos institutions depuis notre indépendance pour aboutir à la conclusion gravée dans la « Charte Nationale de Bonne Gouvernance », de la nécessité de la « séparation des fonctions de Chef de l’Etat et de Chef de Parti » pour mettre fin à la « culture de Parti/Etat », qui est à la base de la « mal –gouvernance » dans notre pays.
Certes, le Président Macky Sall n’était pas de la partie lors de la tenue des Assises nationales, et même, une fois dans l’opposition, il n’avait pas manqué d’exprimer son désaccord sur cette disposition des « Conclusions » des Assises. Il a même formulé ce désaccord dans son programme « Yoonu Yokute » qu’il a présenté aux Sénégalais au premier tour de l’élection présidentielle du 26 Février 2012. Programme « Yoonu Yokute » qui lui a fait obtenir 26,6% du suffrage exprimé avec 719 367 voix contre 34,8% à Wade, instaurant ainsi un second tour.
Face à ces résultats qui le qualifiaient pour le second tour, Macky avait compris qu’il avait fait le plein de ses voix avec 26,6% alors que les 65% restants de l’électorat qui avaient sanctionné Wade, étaient dispersés entre les autres candidats. Ceux-ci avec lui, avaient aussi comme dénominateur commun les « Conclusions des Assises nationales » auxquelles, durant le premier tour, ils avaient publiquement et individuellement promis de s’en inspirer au cas où ils seraient élus.
C’est ainsi que Macky Sall s’était tourné vers le Président des Assises, Monsieur A. M. Mbow, pour se réconcilier avec le peuple des Assises nationales en prenant l’engagement public d’adopter, sans aucune réserve officielle, ses « Conclusions » pour son Programme de Gouvernement, comme vient de le Confirmer à la presse, le Général M. Seck, membre du Bureau des Assises nationales.
C’est cet engagement qui a produit BBY pour porter Macky Sall à la Présidence de la République avec 65% du suffrage exprimé, soit 1.909. 244 voix, ou encore, 1.181.877 voix qui se sont ajoutées aux 719.367 voix de Macky 2012 !
Donc, Macky a bel et bien été élu au second tour, le 25 mars 2012, par l’apport décisif des autres composantes de BBY, pour ses engagements envers les « Conclusions des Assises nationales », et non pour son programme « Yoonu Yokuté ».
Ce sont ces faits établis que l’Histoire du Sénégal retiendra, et non les tentatives de ceux qui, dans Macky 2012 et au sein de l’APR, veulent « refaire l’Histoire » en soutenant que sans BBY, Macky serait élu face à Wade au second tour !
Mais, le Président Macky Sall, en constituant son Gouvernement qui reflète les rapports de force issus du premier tour de la Présidentielle, avait pris la pleine mesure de ce que chaque coalition dans BBY avait apporté à son élection.
En confirmant cette prise de conscience dans la confection des listes de candidature aux Législatives de juillet 2012, Macky administrait la preuve qu’il s’inscrit résolument dans le sens de l’Histoire. D’ailleurs, le Premier Ministre, dans sa Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée nationale nouvellement élue, avait déclaré solennellement que son Programme de Gouvernement s’inspirait des « Conclusions » des assises nationales, du programme « Yoonu Yokute » et des engagements dans la « Nouvelle Stratégie de Politique Economique » en accord avec les Institutions de Bretton Woods. Cette Déclaration de Politique Générale reflétait ainsi la nature sociale de la Transition qui est à l’œuvre depuis la chute de Wade.
Donc ceux qui dans Macky 2012 et au sein de l’APR, pour s’accaparer de tout le pouvoir, veulent renverser le cours de l’Histoire qui s’inscrit désormais dans une plus grande cohésion au sein de BBY, qui est le garant de la stabilité politique du pays durant cette Transition, se trompent non seulement de trajectoire, mais plus grave encore, d’époque.
En effet, ils n’ont pas encore pris conscience que notre peuple, dès le 23 Juin 2011, est résolument entré dans l’ère des Révolutions républicaines, démocratiques et citoyennes qui est à l’œuvre dans ce début du XXIème siècle.
C’est pour cela que les peuples ne peuvent plus accepter qu’une fois élu pour un mandat, un Chef d’Etat se permette de prendre le contrepied de leurs attentes dans leur politique et dans sa manière de gérer leurs intérêts.
C’est à cela que l’on assiste en Egypte sous le Président Morsi, en Turquie, sous le Premier Ministre Erdogan, au Brésil, sous la Présidente Madame Dlima, et tout près de chez nous, au Burkina !
Les peuples n’attendent plus la fin d’un mandat pour demander des comptes ; ils interviennent directement durant le mandat pour changer le cours d’une politique aux antipodes de leurs aspirations, et même dans les cas où leurs aspirations sont prises en compte, mais pas suffisamment à leurs yeux.
C’est ainsi que le malaise qui existe déjà au sein de BBY du fait des tentatives répétées de Macky 2012 et de certains cercles de l’APR de faire éclater cette alliance dans l’espoir d’occuper les postes ainsi libérés, risque de s’étendre au sein du peuple des Assises nationales à cause de la sortie violente et intempestive de Saleh contre la CNRI.
Ils espèrent ainsi assouvir leurs ambitions de pouvoir au prix d’un isolement politique du Président Macky Sall, et d’une grave déstabilisation politique de son pouvoir qui risque immanquablement d’hypothéquer son mandat. Ils n’ont pas conscience que quand on est élu à la tête d’un pays qui aspire non seulement au changement du personnel politique à la tête de l’Etat, mais plus fondamentalement, à des ruptures avec le régime de Parti/Etat, avec son corollaire de gabegies et de gestion patrimoniale de la chose publique, régime qui secrète la confusion des « fonctions » du Chef de l’Etat, et l’excessive concentration du pouvoir entre ses mains, il n’est pas possible, même sous prétexte des convictions personnelles du Président élu, de ramer à contre courant sans risquer de compromettre son avenir politique en cours de mandat.
Ils doivent savoir que cette mauvaise gouvernance a déjà été portée à ses limites sociales par un régime rejeté massivement par le suffrage du peuple. Toute tentative de la perpétuer, dans cette nouvelle ère des Révolutions républicaines, démocratiques et citoyennes, est inévitablement source de déstabilisation politique par l’intervention directe des populations pour imposer des changements en adéquation avec leurs aspirations.
Macky 2012, et certains cadres de l’APR dont Saleh veut s’affirmer comme tête de file, sont devenus dangereux pour la stabilité politique du pays et constituent une véritable menace pour la poursuite du mandat en cours du Président Macky Sall, sans parler de toute perspective de sa réélection à la tête de l’Etat.
Il leur faut comprendre définitivement que le Président Macky Sall ne peut terminer son mandat dans la paix civile et la stabilité
politique, que dans une plus grande cohésion dans BBY et le soutien actif du peuple des Assises nationales. Cela passe par sa volonté politique d’assumer les attentes de rupture du peuple, au-delà de ses convictions personnelles, pour bâtir un puissant consensus national dans le cadre des travaux en cours de la CNRI.
Dans ce tournant décisif de l’évolution politique, citoyenne et sociale de notre peuple, le Sénégal, l’Afrique et le monde entier sont à l’écoute du Président Macky Sall.
Ibrahima Sène PIT/SENEGAL