Nicolas Sarkozy a tenté de replacer l'UMP au c?ur de l'opposition àFrançois Hollande et à ses "mensonges répétés" après l'utilisation du 49-3 pour la loi Macron, excluant tout accord avec le FN et assurant que sa candidature en 2017 n'était pas "obligatoire".
Pour une de ses rares sorties médiatiques depuis son élection à la présidence de l'UMP, l'ancien chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots contre l'exécutif, accusé de "faiblesse" après l'utilisation par Manuel Valls de l'article 49-3 de la constitution pour l'adoption de la loi Macron, alors que l'Assemblée débat jeudi - sans grand suspense - d'une motion de censure contre le gouvernement.
L'utilisation de cette procédure est "la conséquence des mensonges répétés de François Hollande", a dit M. Sarkozy sur Europe 1. "Quand on a expliqué pendant toute une campagne (en 2012, NDLR) qu'on ferait une politique de gauche, qu'il n'y avait pas de crise dans le pays, que tout était dû à un certain Nicolas Sarkozy", "on crée les conditions de la révolte", a-t-il accusé.
Soulignant n'avoir jamais eu recours au 49-3 pendant son quinquennat, il a ironisé sur l'utilisation de cette procédure pour la "toute petite loi Macron" dont les difficultés d'adoption prouvent que l'exécutif "n'a pas la force de convaincre sa majorité".
S'il a prédit "beaucoup plus de chômeurs" en France "à la fin 2015", le président de l'UMP n'a pas limité ses attaques au champ économique et social, qui divise la majorité. Réfutant toute atteinte portée à l'unité nationale post-attentats de Paris, il a cependant dénoncé le "silence assourdissant" de la Garde des sceaux Christiane Taubira, cible privilégiée de la droite pour sa "politique de désarmement pénal". "Est-elle toujours ministre de la Justice?" a-t-il lancé.
L'ancien président s'est également montré très offensif sur le thème de l'islam. "Il y a un certain nombre de pratiques sociétales que nous ne voulons pas. Nous considérons que les valeurs de la République, c'est l'égalité de l'homme et de la femme. Nous ne voulons pas de femmes voilées", a-t-il dit.
- Conférences: 'Quel est le problème?' -
Au plan international, M. Sarkozy a brocardé le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, "qui a fait campagne en disant n'importe quoi et qui conduit son pays au bord de la faillite". "Je dis aux Grecs: vous devrez payez vos dettes", a-t-il dit, estimant qu'il n'y a "aucune chance" que M. Tsipras "réussisse"
S'il a dit travailler à l'"alternative", l'ancien président (2007-2012) a cependant assuré que sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 n'était "pas obligatoire". "Si ce n'est pas moi, ce n'est pas moi", a-t-il philosophé, alors qu'Alain Juppé a d'ores et déjà fait part de son intention de concourir à la primaire. Avant de glisser un malicieux "réessayez-moi" à un auditeur.
Il a de nouveau exclu toute alliance de l'UMP avec le Front National. "Une voix pour Madame Le Pen est une voix pour la gauche", a-t-il martelé, prévenant que "tout responsable UMP qui conclura un accord avec le Front National sera(it) immédiatement exclu".
Sur RTL, le président d'honneur du Front National Jean-Marie Le Pen venait de se dire favorable à des alliances "au cas par cas" entre les deux formations pour les élections départementales (22 et 29 mars).
L'UMP s'est divisée sur la conduite à adopter après l'élimination de son candidat face au PS et au FN lors de la législative partielle dans le Doubs, finalement remportée par le PS.
M. Sarkozy a enfin assuré ne pas voir "quel est le problème" posé par ses conférences chèrement rémunérées à l'étranger. "Je veille à ne jamais faire de conférence en France, et je veille à n'être invité que par des gens qui répondent à des critères, qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêt, pas de problème. Je ne suis pas invité par les dictateurs, je ne conseille aucun gouvernement bizarre.