Au son des mots "réalité virtuelle", la plupart des gens voient un concept assez abstrait qu'ils associent - au mieux - aux jeux vidéo. Vous avez pu lire au travers de nos autres articles que les domaines d'application de la réalité virtuelle sont pourtant assez nombreux, mais l'un d'eux mérite vraiment d'être développé, pour des raisons technologiques autant qu'humaines : la VR dans la médecine et les avantages qu'elle apporte aux médecins et aux patients.
Vous avez bien lu : dans le domaine médical, les patients ne sont pas les seuls à profiter des bénéfices de la réalité virtuelle.
Formation et simulation : les praticiens en pleine évolution
Médecin urgentiste est une profession particulièrement difficile pour une raison simple : il faut être prêt à affronter tout ce qui passera la porte des urgences. Que ce soit une personne atteinte d'un virus, un blessé par balle ou tous les habitants d'une maison suite à un effondrement, c'est une situation particulièrement stressante pour les employés qui devront s'occuper d'eux, surtout les plus jeunes qui ont peu d'expérience.
La réalité virtuelle vise à mieux les préparer en les plongeant dans des simulations de situations stressantes qui, malheureusement, sont susceptibles de se produire. Ceci permet aux médecins concernés d'être mieux préparés et, surtout, à être plus efficaces en cas de situations difficiles.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aller jeter un oeil sur Ludus, un simulateur qui s'adresse non seulement au corps médical et de secours mais aussi aux pompiers, à la police et aux militaires. Comme exemple d'explication pour le corps médical, nous pouvons mentionner SimforHealth qui vise à entraîner les professionnels. Son moto résume le concept : "Jamais la première fois avec un patient".
Le couple VR et formation ne se limite pas à la préparation aux situations difficiles, la t echnologie permet également de créer des vidéos médicales en 360°, associée à la 3D, notamment à des fins éducatives : les étudiants en médecine peuvent assister à des opérations et voir les différents éléments - un organe, par exemple - sous différents angles. Ceci est particulièrement utile dans le cadre de chirurgies compliquées - à coeur ouvert, ou sur le cerveau, par exemple - afin de voir exactement, sous tous les angles et en conditions réelles ce qu'il peut se passer.
Les choses vont plus loin encore puisque les chirurgiens peuvent également s'entraîner à opérer en réalité virtuelle. Que le programme soit entièrement créé artificiellement à des fins pédagogiques ou qu'il soit basé sur les données obtenues suite à des analyses sur le patient - à partir d'IRM, par exemple - l'objectif est de permettre au chirurgien de préparer au mieux l'intervention.
Toujours sur le thème de la chirurgie : la VR peut également être utilisée pour faire l'opération elle-même à condition d'être épaulée par un bras robotique spécialisé - qui reste bien évidemment pour le moment manipulé par un chirurgien. Cette technologie a de nets avantages - moins de risques pour le patient, possibilité au chirurgien de s'entraîner... Il est intéressant de noter que ces procédés de chirurgie robotique peuvent combiner plusieurs technologies : la VR, l'Intelligence Artificielle et la Réalité Augmentée.
Il faut noter également que les applications VR sur le thème de la médecine ne s'adressent pas toutes exclusivement au corps médical. C'est le cas notamment de YouRescue et de BLS de Dual Good Health qui visent à former au secourisme en réalité virtuelle.
Le rôle de la VR dans la psychologie
Qui aurait pu imaginer que la psychologie serait associé à une nouvelle technologie alors qu'elle n'a commencé à devenir une science que tardivement, au 19 ème siècle ? Plusieurs domaines d'application VR sont possibles, le plus intéressant en psychologie pure est sans nul doute son impact dans le traitement des phobies. Le programme vous plonge face à face avec votre phobie dans un univers virtuel - un lieu fermé lorsque vous êtes claustrophobe, la vue depuis un balcon lorsque vous avez le vertige, etc - et à la suite de sessions régulières, si le traitement fonctionne votre phobie disparaît.
Ce type de traitements est déjà utilisé en milieu hospitalier, notamment à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à celui de la Conception à Paris. Bien entendu, tout ceci est effectué sous le contrôle d'un professionnel de la santé, c'est à dire un psychologue ou psychothérapeute.
La VR permet également d'affronter les dépendances. Ici encore, il s'agit d'une simulation qui plonge l'utilisateur dans un environnement hostile dans lequel il doit arriver à surpasser son problème. Notez qu'il ne s'agit pas ici véritablement d'un traitement en soi mais plutôt d'un moyen de diminuer les risques de rechute. Ce programme s'effectue encadré par des professionnels, bien évidemment.
Un chercheur en psychologie, Noah Robinson, a confié au magazine The Fix que "si l'on peut rendre la thérapie aussi accessible que l'héroine, il est possible d'arriver à éviter la consommation", indique une autre approche qui rappelle quelque peu la thérapie de groupe mais en réalité virtuelle. Ainsi, des applications telles que VRChat et Interventionville permettent aux patients de rencontrer d'autres patients avec les mêmes addictions et de se soutenir.
Un sujet qui n'est pas des moindres à notre époque : la lutte contre le stress. La réalité virtuelle est utilisé pour décontracter les patients, les empêcher de penser à leurs soucis en détournant leur attention sur des visites virtuelles ou certains jeux. Plusieurs applications se penchent même sur la méditation, c'est par exemple le cas de Healium qui propose une expérience de méditation en réalité mixte.
Fait assez surprenant mais vrai : la VR est parfois même utilisée pour remplacer l'anesthésie. Vous avez bien lu, le patient, concentré sur le contenu VR diffusé dans le casque, en oublierait presque la douleur grâce à une forme d'hypnose VR médicale. Hypno VR est l'une de ces alternatives à l'anesthésie classique : l'entreprise propose des solutions logicielles et matérielles.
Une technologie qui veut affronter de grandes maladies
De nombreux professionnels de la santé cherchent à exploiter le potentiel de la réalité virtuelle pour lutter contre les maladies, les petites comme les grosses. Parmi eux, Alberto Rizzo, un psychologue qui dirige le département dédié à la réalité virtuelle médicale à l'USC (University of Southern California). Ce chercheur travaille depuis plus de 20 ans sur le rôle que peut jouer la VR sur l'autisme, Alzheimer, les AVC et plusieurs autres maladies encore.
Des professionnels tels que monsieur Rizzo travaillent sur différentes disciplines, allant de la psychologie aux fonctionnements moteurs et cognitifs.
Commençons par l'autisme qui touche près de 700 000 personnes en France : les troubles apparaissent dès la petite enfance et "se manifestent par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des anomalies comportementales, en particulier une réticence au changement et une tendance à la répétition de comportements ou de discours", explique l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) .
Des résultats sont déjà visibles : des chercheurs à Shangaï ont obtenu des résultats intéressants grâce à la réalité virtuelle : la technologie arrive à mieux prendre en charge les enfants et à les maintenir davantage concentrés tout en les plongeant dans un environnement de sociabilité.
La maladie d'Alzheimer et, de manière plus générale, la démence, sont très répandues en France comme dans le monde mais la recherche a fait de belles avancées ici aussi. S'il est impossible de faire faire machine arrière à la maladie, le dépistage est simplifié grâce à la réalité virtuelle, plus exactement grâce à un labyrinthe en VR, qui permet de trouver les personnes à risques.
Ce qui est assez extraordinaire, c'est que la technologie arrive à détecter les risques même sur un sujet relativement jeune. Si le traitement ne permet pas de faire disparaître Alzheimer, une thérapie par VR montre certains résultats en mettant sous les yeux de la personne atteinte par la maladie différents environnements relaxants. Idéalement, recréer des environnements connus par le patient peuvent théoriquement aider à stimuler sa mémoire mais c'est bien sûr très compliqué.
La maladie de Parkinson est peut-être moins connue que les deux premières décrites ci-dessus mais de nombreuses personnes en sont atteintes (c'est par exemple le cas de Michael J. Fox). Elle est également étudiée de près et, à l'instar d'Alzheimer, un système de diagnostic avec la réalité virtuelle est en cours de développement.
Cochrane, une organisation à but non lucratif axée sur la recherche médicale, a testé l'efficacité du traitement par VR dans le cadre de la maladie de Parkinson et y voit effectivement du potentiel, présentant quelques avantages face aux méthodes traditionnelles, sans pour autant le considerer comme révolutionnaire.
Nous ne sommes qu'à l'aube de cette technologie. Avec le temps, le potentiel devrait continuer à augmenter. Espérons que la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle sauront éradiquer ces maladies.
Androidpit
Vous avez bien lu : dans le domaine médical, les patients ne sont pas les seuls à profiter des bénéfices de la réalité virtuelle.
Formation et simulation : les praticiens en pleine évolution
Médecin urgentiste est une profession particulièrement difficile pour une raison simple : il faut être prêt à affronter tout ce qui passera la porte des urgences. Que ce soit une personne atteinte d'un virus, un blessé par balle ou tous les habitants d'une maison suite à un effondrement, c'est une situation particulièrement stressante pour les employés qui devront s'occuper d'eux, surtout les plus jeunes qui ont peu d'expérience.
La réalité virtuelle vise à mieux les préparer en les plongeant dans des simulations de situations stressantes qui, malheureusement, sont susceptibles de se produire. Ceci permet aux médecins concernés d'être mieux préparés et, surtout, à être plus efficaces en cas de situations difficiles.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aller jeter un oeil sur Ludus, un simulateur qui s'adresse non seulement au corps médical et de secours mais aussi aux pompiers, à la police et aux militaires. Comme exemple d'explication pour le corps médical, nous pouvons mentionner SimforHealth qui vise à entraîner les professionnels. Son moto résume le concept : "Jamais la première fois avec un patient".
Le couple VR et formation ne se limite pas à la préparation aux situations difficiles, la t echnologie permet également de créer des vidéos médicales en 360°, associée à la 3D, notamment à des fins éducatives : les étudiants en médecine peuvent assister à des opérations et voir les différents éléments - un organe, par exemple - sous différents angles. Ceci est particulièrement utile dans le cadre de chirurgies compliquées - à coeur ouvert, ou sur le cerveau, par exemple - afin de voir exactement, sous tous les angles et en conditions réelles ce qu'il peut se passer.
Les choses vont plus loin encore puisque les chirurgiens peuvent également s'entraîner à opérer en réalité virtuelle. Que le programme soit entièrement créé artificiellement à des fins pédagogiques ou qu'il soit basé sur les données obtenues suite à des analyses sur le patient - à partir d'IRM, par exemple - l'objectif est de permettre au chirurgien de préparer au mieux l'intervention.
Toujours sur le thème de la chirurgie : la VR peut également être utilisée pour faire l'opération elle-même à condition d'être épaulée par un bras robotique spécialisé - qui reste bien évidemment pour le moment manipulé par un chirurgien. Cette technologie a de nets avantages - moins de risques pour le patient, possibilité au chirurgien de s'entraîner... Il est intéressant de noter que ces procédés de chirurgie robotique peuvent combiner plusieurs technologies : la VR, l'Intelligence Artificielle et la Réalité Augmentée.
Il faut noter également que les applications VR sur le thème de la médecine ne s'adressent pas toutes exclusivement au corps médical. C'est le cas notamment de YouRescue et de BLS de Dual Good Health qui visent à former au secourisme en réalité virtuelle.
Le rôle de la VR dans la psychologie
Qui aurait pu imaginer que la psychologie serait associé à une nouvelle technologie alors qu'elle n'a commencé à devenir une science que tardivement, au 19 ème siècle ? Plusieurs domaines d'application VR sont possibles, le plus intéressant en psychologie pure est sans nul doute son impact dans le traitement des phobies. Le programme vous plonge face à face avec votre phobie dans un univers virtuel - un lieu fermé lorsque vous êtes claustrophobe, la vue depuis un balcon lorsque vous avez le vertige, etc - et à la suite de sessions régulières, si le traitement fonctionne votre phobie disparaît.
Ce type de traitements est déjà utilisé en milieu hospitalier, notamment à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à celui de la Conception à Paris. Bien entendu, tout ceci est effectué sous le contrôle d'un professionnel de la santé, c'est à dire un psychologue ou psychothérapeute.
La VR permet également d'affronter les dépendances. Ici encore, il s'agit d'une simulation qui plonge l'utilisateur dans un environnement hostile dans lequel il doit arriver à surpasser son problème. Notez qu'il ne s'agit pas ici véritablement d'un traitement en soi mais plutôt d'un moyen de diminuer les risques de rechute. Ce programme s'effectue encadré par des professionnels, bien évidemment.
Un chercheur en psychologie, Noah Robinson, a confié au magazine The Fix que "si l'on peut rendre la thérapie aussi accessible que l'héroine, il est possible d'arriver à éviter la consommation", indique une autre approche qui rappelle quelque peu la thérapie de groupe mais en réalité virtuelle. Ainsi, des applications telles que VRChat et Interventionville permettent aux patients de rencontrer d'autres patients avec les mêmes addictions et de se soutenir.
Un sujet qui n'est pas des moindres à notre époque : la lutte contre le stress. La réalité virtuelle est utilisé pour décontracter les patients, les empêcher de penser à leurs soucis en détournant leur attention sur des visites virtuelles ou certains jeux. Plusieurs applications se penchent même sur la méditation, c'est par exemple le cas de Healium qui propose une expérience de méditation en réalité mixte.
Fait assez surprenant mais vrai : la VR est parfois même utilisée pour remplacer l'anesthésie. Vous avez bien lu, le patient, concentré sur le contenu VR diffusé dans le casque, en oublierait presque la douleur grâce à une forme d'hypnose VR médicale. Hypno VR est l'une de ces alternatives à l'anesthésie classique : l'entreprise propose des solutions logicielles et matérielles.
Une technologie qui veut affronter de grandes maladies
De nombreux professionnels de la santé cherchent à exploiter le potentiel de la réalité virtuelle pour lutter contre les maladies, les petites comme les grosses. Parmi eux, Alberto Rizzo, un psychologue qui dirige le département dédié à la réalité virtuelle médicale à l'USC (University of Southern California). Ce chercheur travaille depuis plus de 20 ans sur le rôle que peut jouer la VR sur l'autisme, Alzheimer, les AVC et plusieurs autres maladies encore.
Des professionnels tels que monsieur Rizzo travaillent sur différentes disciplines, allant de la psychologie aux fonctionnements moteurs et cognitifs.
Commençons par l'autisme qui touche près de 700 000 personnes en France : les troubles apparaissent dès la petite enfance et "se manifestent par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des anomalies comportementales, en particulier une réticence au changement et une tendance à la répétition de comportements ou de discours", explique l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) .
Des résultats sont déjà visibles : des chercheurs à Shangaï ont obtenu des résultats intéressants grâce à la réalité virtuelle : la technologie arrive à mieux prendre en charge les enfants et à les maintenir davantage concentrés tout en les plongeant dans un environnement de sociabilité.
La maladie d'Alzheimer et, de manière plus générale, la démence, sont très répandues en France comme dans le monde mais la recherche a fait de belles avancées ici aussi. S'il est impossible de faire faire machine arrière à la maladie, le dépistage est simplifié grâce à la réalité virtuelle, plus exactement grâce à un labyrinthe en VR, qui permet de trouver les personnes à risques.
Ce qui est assez extraordinaire, c'est que la technologie arrive à détecter les risques même sur un sujet relativement jeune. Si le traitement ne permet pas de faire disparaître Alzheimer, une thérapie par VR montre certains résultats en mettant sous les yeux de la personne atteinte par la maladie différents environnements relaxants. Idéalement, recréer des environnements connus par le patient peuvent théoriquement aider à stimuler sa mémoire mais c'est bien sûr très compliqué.
La maladie de Parkinson est peut-être moins connue que les deux premières décrites ci-dessus mais de nombreuses personnes en sont atteintes (c'est par exemple le cas de Michael J. Fox). Elle est également étudiée de près et, à l'instar d'Alzheimer, un système de diagnostic avec la réalité virtuelle est en cours de développement.
Cochrane, une organisation à but non lucratif axée sur la recherche médicale, a testé l'efficacité du traitement par VR dans le cadre de la maladie de Parkinson et y voit effectivement du potentiel, présentant quelques avantages face aux méthodes traditionnelles, sans pour autant le considerer comme révolutionnaire.
Nous ne sommes qu'à l'aube de cette technologie. Avec le temps, le potentiel devrait continuer à augmenter. Espérons que la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle sauront éradiquer ces maladies.
Androidpit