Quand le journaliste Madiambal Diagne a soulevé le scandale foncier dans lequel un marabout mouride est éclaboussé, la presse a vite découvert que le bénéficiaire de cette manne foncière vendue à 5 milliards de francs CFA, n’était autre que Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des mourides. Voici l'extrait du quotidien « Le Témoin » de ce jeudi 18 juin 2020, les fracassantes révélations qu’a lâché cet «avocat »
Le Témoin : Des scandales sur le foncier font les choux gras de la presse.Un marabout comme Serigne Bass Abdou Khadre est cité comme étant le bénéficiaire de plusieurs hectares du Camp Leclerc, qu’il aurait revendus à 5 milliards. Quelle est votre appréciation sur ces allégations ?
Serigne Fallou Dieng : D’abord, il faut souligner que Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Cheikh Abdoul Khadre n’en est pas à sa première histoire sur le foncier, car l’ancien régime lui avait attribué dans les mêmes conditions, des hectares sis à l’aéroport. Et ces parcelles ont été vendues à des centaines de millions d’après ceux qui en avaient pris connaissance.
Cela dit, le titre foncier dont vous faites état, était bel et bien attribué à Serigne Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Sayidina Abdoul Khadre. Comme l’a dit le journaliste Madiambal Diagne, Cheikh Bachir a été affectataire d’un lot de 9 hectares sur le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc sis au quartier Liberté VI.
Mais il y a eu un problème quand le terrain a été vendu à cinq milliards. Le Président Macky Sall, qui avait assujetti une telle attribution aux résultats électoraux de Touba depuis le référendum, a bloqué le décret du fait que les objectifs politiques et rendements électoraux assignés à Touba, n’étaient pas au rendez-vous.
La genèse de cette histoire a débuté lorsque, dans un vent d’électoralisme débridé et débordant et à quelques encablures de la tenue du référendum, le Président Macky Sall a décidé, par le biais de son sergent-recruteur politique niché dans la hiérarchie mouride, d’octroyer ces terrains à Cheikh Bachir qui lui avait promis monts et merveilles et un grand exploit électoral. Ainsi, il signa sans barguigner le décret du morcellement du Camp Leclerc, et ce, en dépit des récriminations et des grognes mezza voce des officiers de la gendarmerie.
Le Président voulait que le porte-parole fût très motivé pour faire gagner le « Oui » dans un Touba, où la Ligue des écoles coraniques du Sénégal et les dahira Rawdu-rayâhin, Muqaddamatu-l Khidma, Quurratu-l’ayn et Khuddâmu-l Khadîm étaient contre le référendum.
Avec une campagne entamée sous de mauvais auspices, la victoire s’annonçait très problématique dans la « citadelle mouride » imprenable, où un «Non» féroce était en ébullition.
Cheikh Mouhamadou Bachir a pu vendre le terrain, grâce à un montage financier, au prix de cinq milliards. Mais après une succession de déconfitures et de déconvenues électorales à Touba (référendum et législatives), le président de la République s’est rendu à l’évidence, avant de se raviser sur l’octroi des 9 hectares. Et il finit par bloquer le décret en question pour des raisons que seuls savent lui et Serigne Bachir.
Cette absence de l’élément de preuve matérielle dans la vente constitue une brèche dans laquelle s’engouffrent ceux qui dénoncent cette prédation foncière.
En tous cas, pendant cette période, Serigne Bachir a pu se démener pour rembourser les cinq milliards encaissés lors de la vente du terrain à un homme d’affaires très connu.
Le Témoin : Des scandales sur le foncier font les choux gras de la presse.Un marabout comme Serigne Bass Abdou Khadre est cité comme étant le bénéficiaire de plusieurs hectares du Camp Leclerc, qu’il aurait revendus à 5 milliards. Quelle est votre appréciation sur ces allégations ?
Serigne Fallou Dieng : D’abord, il faut souligner que Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Cheikh Abdoul Khadre n’en est pas à sa première histoire sur le foncier, car l’ancien régime lui avait attribué dans les mêmes conditions, des hectares sis à l’aéroport. Et ces parcelles ont été vendues à des centaines de millions d’après ceux qui en avaient pris connaissance.
Cela dit, le titre foncier dont vous faites état, était bel et bien attribué à Serigne Cheikh Ahmadoul Bachir Ibn Sayidina Abdoul Khadre. Comme l’a dit le journaliste Madiambal Diagne, Cheikh Bachir a été affectataire d’un lot de 9 hectares sur le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc sis au quartier Liberté VI.
Mais il y a eu un problème quand le terrain a été vendu à cinq milliards. Le Président Macky Sall, qui avait assujetti une telle attribution aux résultats électoraux de Touba depuis le référendum, a bloqué le décret du fait que les objectifs politiques et rendements électoraux assignés à Touba, n’étaient pas au rendez-vous.
La genèse de cette histoire a débuté lorsque, dans un vent d’électoralisme débridé et débordant et à quelques encablures de la tenue du référendum, le Président Macky Sall a décidé, par le biais de son sergent-recruteur politique niché dans la hiérarchie mouride, d’octroyer ces terrains à Cheikh Bachir qui lui avait promis monts et merveilles et un grand exploit électoral. Ainsi, il signa sans barguigner le décret du morcellement du Camp Leclerc, et ce, en dépit des récriminations et des grognes mezza voce des officiers de la gendarmerie.
Le Président voulait que le porte-parole fût très motivé pour faire gagner le « Oui » dans un Touba, où la Ligue des écoles coraniques du Sénégal et les dahira Rawdu-rayâhin, Muqaddamatu-l Khidma, Quurratu-l’ayn et Khuddâmu-l Khadîm étaient contre le référendum.
Avec une campagne entamée sous de mauvais auspices, la victoire s’annonçait très problématique dans la « citadelle mouride » imprenable, où un «Non» féroce était en ébullition.
Cheikh Mouhamadou Bachir a pu vendre le terrain, grâce à un montage financier, au prix de cinq milliards. Mais après une succession de déconfitures et de déconvenues électorales à Touba (référendum et législatives), le président de la République s’est rendu à l’évidence, avant de se raviser sur l’octroi des 9 hectares. Et il finit par bloquer le décret en question pour des raisons que seuls savent lui et Serigne Bachir.
Cette absence de l’élément de preuve matérielle dans la vente constitue une brèche dans laquelle s’engouffrent ceux qui dénoncent cette prédation foncière.
En tous cas, pendant cette période, Serigne Bachir a pu se démener pour rembourser les cinq milliards encaissés lors de la vente du terrain à un homme d’affaires très connu.
Serigne Bass Abdou Khadre n’a-t-il pas intérêt à s’expliquer sur cette affaire qui éclabousse toute la communauté mouride ?
Ce qui est inacceptable, c’est que c’est l’autorité morale mouride qui est éclaboussée, écornée et déstabilisée dans cette affaire. L’autorité morale ne rime pas et ne s’accommode pas des pratiques nébuleuses de montages financiers et de trafics d’influence.
Serigne Bachir représentait jusqu’ici le personnage archétypal de modèle religieux réussi. Mais cette désagréable histoire doit être un mauvais souvenir qui tracera la voie du redressement.
Car, les religieux doivent s’abstenir d’exécuter les basses besognes des lobbies obscurs sans scrupules. Il faut noter que depuis l’avènement de l’institution du porte-parole et de soi-disant jeunes marabouts, le mouridisme s’est métamorphosé d’une société de labeur à une société de palabre et de spectacle.
Les lois sur la transparence et la bonne gouvernance doivent s’exercer sur toutes les couches de la société y compris les religieux. élucider cette question nébuleuse et dissiper les soupçons qui planent sur l’autorité religieuse pour que nul n’en ignore relève de l’équité religieuse et de la probité morale qui devraient guider toute démarche et action d’un homme de Dieu. Ça fait partie non seulement de la salubrité morale mais aussi des règles d’hygiène éthiques.
Serigne Bachir représentait jusqu’ici le personnage archétypal de modèle religieux réussi. Mais cette désagréable histoire doit être un mauvais souvenir qui tracera la voie du redressement.
Car, les religieux doivent s’abstenir d’exécuter les basses besognes des lobbies obscurs sans scrupules. Il faut noter que depuis l’avènement de l’institution du porte-parole et de soi-disant jeunes marabouts, le mouridisme s’est métamorphosé d’une société de labeur à une société de palabre et de spectacle.
Les lois sur la transparence et la bonne gouvernance doivent s’exercer sur toutes les couches de la société y compris les religieux. élucider cette question nébuleuse et dissiper les soupçons qui planent sur l’autorité religieuse pour que nul n’en ignore relève de l’équité religieuse et de la probité morale qui devraient guider toute démarche et action d’un homme de Dieu. Ça fait partie non seulement de la salubrité morale mais aussi des règles d’hygiène éthiques.