Contrevents de Cfa et marées bleues, votre époux, filmé dans le plus simple appareil, a décidé d’exiger la justice. C’est une manifestation de grandeur, malgré la misère de sa faute. Ce mardi est votre mardi de Nder. Votre conjoint dit avoir préféré la mort politique à la captivité. Les flammes de l’altérité, de l’invective et de la moquerie ont atteint votre cœur. Je le dis sans retenue, les réalisateurs de ce film d’horreur sont de parfaites crapules. Leur courage est un manque d’imagination. Ces cœurs de pierre ne se sont certainement pas mis à la place de votre fils aîné. J’ai appris qu’il est un élève sérieux et brillant. Il devra désormais ajouter du caractère à ses qualités. Mais Madame, vous seule pouvez recoller les morceaux. Grondez, pleurez, tapez même si ça peut vous soulager, mais de grâce, ne baissez pas les bras ! Le combat entre le bien et le mal a toujours rythmé la vie des nations. Demain, mardi, vous passerez au révélateur de l’histoire. Vous êtes Mbarka Dia et la Linguère Faty Yéri à la fois. Votre Nder est déjà en flammes.
Au nom de la Nation entière, je me permets de vous présenter des excuses. Les hommes de ce pays sont de grands pécheurs. Ceux qui ont jeté cette pierre à Monsieur Diombass Diaw, votre époux, ne sont pas des saints. Ni moi d’ailleurs, je vous l’avoue. Cette fragilité ne tient pas lieu d’excuse valable. L’explication est trop faible pour effacer votre douleur et sécher vos larmes. Toutes les femmes de ce pays m’en voudront certainement de verser dans les lieux communs. Les excuses bidons du mâle incapable de contrôler ses pulsions animales vous enragent à juste titre. Mais, croyez-moi, je suis sincère ! Sous nos dehors de dur à cuir, d’hommes de principe et d’armoires à glace, se cachent un caractère faible et un corps inflammable. L’orgueil nous empêche souvent de verser les larmes de tous notre corps. Je vous fais, à vous et à toutes, l’aveu de notre faiblesse fondamentale. Pardonnez-nous de n’être que des hommes ! Car, comme le dit si justement un chanteur français : c’est la peine maximale.
Le procès voulu par votre mari sera une longue torture. Le film de son corps dénudé devrait être projeté dans la salle des audiences du palais. Une salle de cinéma comme les autres. Ne vous attendez surtout pas à du respect, au minimum de respect. Des hommes vont se donner la répartie dans ce spectacle honteux. Ils auront à cœur de remplir leurs rôles, de mériter leurs honoraires et leurs réputations de bêtes médiatiques. Présumés innocents, les prévenus afficheront un semblant de sérénité qui vous choquera. Le ministre d’Etat Omar Sarr sera présent dans la distribution, mais absent de la scène. Vous verrez ! Ceux qui ont tiré sur vos enfants useront de simples stratagèmes. La bonne vieille théorie du complot et du bouc émissaire a servi et servira. Vous serez en colère contre ses monstres et leurs monstruosités, mais Madame, qui s’intéresse à vos états d’âme ? Nos princes de hasard et leurs hommes requins ?
Après les débats d’audience orageux, les plaidoiries et les réquisitions, une peine avec sursis pourrait sanctionner un crime. Je ne suis pas un devin, mais dans l’esprit de bons nombres de concitoyens, la nature de la sentence ne fait l’ombre d’aucun doute. Il se pourrait même que la cadreuse Khadidja Mbaye paye pour les réalisateurs et le producteur. A ce moment précis, vous prendrez votre malheur pour une exclusivité. Détrompez-vous ! Dans ce pays, les hommes ont perdu l’usage de leurs poings. Les lions sont devenus des toutous. Ils ne protègent plus les femmes et abandonnent les enfants au premier agresseur. Nous sommes des lâches. Sans ce silence complice et cette désinvolture couarde, ces coupeurs de route n’auraient jamais osé attaquer votre famille. En plein jour. Quant à votre mari, ce pauvre bougre mérite bien plus qu’une réprimande. Faites-en ce que bon vous semblera, mais laissez-le caresser la tête de ses enfants ! Pour soutenir le temple, dit le poète, il suffit d’un pilier. ?Une Sénégalaise, c’est le Sénégal. Une Foutanké contient du Fouta. Ce qui brise un peuple peut avorter aux pieds d’une femme. Une Femme de Nder, de surcroît.
Sincèrement, votre compatriote Aliou Ndiaye
lobs.sn
Au nom de la Nation entière, je me permets de vous présenter des excuses. Les hommes de ce pays sont de grands pécheurs. Ceux qui ont jeté cette pierre à Monsieur Diombass Diaw, votre époux, ne sont pas des saints. Ni moi d’ailleurs, je vous l’avoue. Cette fragilité ne tient pas lieu d’excuse valable. L’explication est trop faible pour effacer votre douleur et sécher vos larmes. Toutes les femmes de ce pays m’en voudront certainement de verser dans les lieux communs. Les excuses bidons du mâle incapable de contrôler ses pulsions animales vous enragent à juste titre. Mais, croyez-moi, je suis sincère ! Sous nos dehors de dur à cuir, d’hommes de principe et d’armoires à glace, se cachent un caractère faible et un corps inflammable. L’orgueil nous empêche souvent de verser les larmes de tous notre corps. Je vous fais, à vous et à toutes, l’aveu de notre faiblesse fondamentale. Pardonnez-nous de n’être que des hommes ! Car, comme le dit si justement un chanteur français : c’est la peine maximale.
Le procès voulu par votre mari sera une longue torture. Le film de son corps dénudé devrait être projeté dans la salle des audiences du palais. Une salle de cinéma comme les autres. Ne vous attendez surtout pas à du respect, au minimum de respect. Des hommes vont se donner la répartie dans ce spectacle honteux. Ils auront à cœur de remplir leurs rôles, de mériter leurs honoraires et leurs réputations de bêtes médiatiques. Présumés innocents, les prévenus afficheront un semblant de sérénité qui vous choquera. Le ministre d’Etat Omar Sarr sera présent dans la distribution, mais absent de la scène. Vous verrez ! Ceux qui ont tiré sur vos enfants useront de simples stratagèmes. La bonne vieille théorie du complot et du bouc émissaire a servi et servira. Vous serez en colère contre ses monstres et leurs monstruosités, mais Madame, qui s’intéresse à vos états d’âme ? Nos princes de hasard et leurs hommes requins ?
Après les débats d’audience orageux, les plaidoiries et les réquisitions, une peine avec sursis pourrait sanctionner un crime. Je ne suis pas un devin, mais dans l’esprit de bons nombres de concitoyens, la nature de la sentence ne fait l’ombre d’aucun doute. Il se pourrait même que la cadreuse Khadidja Mbaye paye pour les réalisateurs et le producteur. A ce moment précis, vous prendrez votre malheur pour une exclusivité. Détrompez-vous ! Dans ce pays, les hommes ont perdu l’usage de leurs poings. Les lions sont devenus des toutous. Ils ne protègent plus les femmes et abandonnent les enfants au premier agresseur. Nous sommes des lâches. Sans ce silence complice et cette désinvolture couarde, ces coupeurs de route n’auraient jamais osé attaquer votre famille. En plein jour. Quant à votre mari, ce pauvre bougre mérite bien plus qu’une réprimande. Faites-en ce que bon vous semblera, mais laissez-le caresser la tête de ses enfants ! Pour soutenir le temple, dit le poète, il suffit d’un pilier. ?Une Sénégalaise, c’est le Sénégal. Une Foutanké contient du Fouta. Ce qui brise un peuple peut avorter aux pieds d’une femme. Une Femme de Nder, de surcroît.
Sincèrement, votre compatriote Aliou Ndiaye
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