Elisabeth Lorentz, petite blonde de 48 ans timide mais déterminée, et Eric Holder, son compagnon âgé de 45 ans, à l'air tranquille, forment un couple peu banal. Car Elisabeth était auparavant l'épouse du père d'Eric. Un lien direct qui leur interdit de se marier. Jeudi le couple mosellan était au tribunal de Metz pour réclamer l'annulation de cette interdiction, une première étape dans un combat judiciaire probablement long. Le tribunal se prononcera le 26 juin.
Justice
"Un tribunal juge quand on a fait quelque chose de mal. Cela me dépasse d'aller au tribunal pour demander d'avoir le droit de se marier", a soupiré Elisabeth Lorentz d'une voix frêle, visiblement émue après l'audience qui a duré à peine une petite demi-heure. Elle avait épousé le père d'Eric Holder en 2003. Ce couple s'était quitté en 2007 et avait divorcé en 2012. Eric, 45 ans, est quant à lui né d'une précédente union et n'a donc aucun lien de consanguinité avec sa compagne actuelle. Elisabeth et le père d'Eric ont eu ensemble une fille, aujourd'hui âgée de 17 ans, tandis qu'Eric a lui aussi une fille de 22 ans, issue d'un précédent mariage.
"Protéger nos enfants"
"On veut se marier surtout pour protéger nos enfants, et pour protéger celui de nous deux qui reste en cas de décès", explique Elisabeth Lorentz, qui exprime aussi le souhait de "se marier devant Dieu", en tant que catholique pratiquante. "Je trouve que la loi est injuste. On les empêche de se marier alors qu'il n'y a aucun lien de sang entre eux" et que leurs filles respectives sont "très heureuses" et soutiennent leur projet, a commenté Cassandra Fristot, une proche du couple membre de leur comité de soutien, qui a assisté à l'audience. "Même mon père nous soutient! Il a même écrit à François Hollande, mais ça n'a servi à rien", a précisé Eric Holder, qui dirige une petite entreprise de nettoyage avec sa compagne à Dabo (Moselle).
Union interdite
Il y a un an, le procureur de la République de Metz avait interdit leur union en vertu de l'article 161 du code civil, qui dispose "qu'en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne". Cette interdiction peut être levée par une dérogation du président de la République, mais uniquement si la personne qui a créé l'alliance, en l'occurrence le père d'Eric Holder, est décédée, ce qui n'est pas le cas.
Droits de l'homme
"Notre argument principal consiste à dire que le droit français en l'état actuel n'est pas conforme au droit au mariage consacré par l'article 12 de la Convention européenne des droits de l'homme", a expliqué l'avocat du couple, Me Mathieu Ehrhardt. Il a évoqué un précédent en 2005, où la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait sanctionné la législation britannique dans une affaire comparable. Si le couple n'obtient pas gain de cause fin juin, "on continuera, jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme" s'il le faut, "et là on aura raison", a assuré Elisabeth Lorentz. Une telle hypothèque suppose que toutes les possibilités de recours juridiques aient été épuisées au préalable au niveau national.
"Pas de motif grave pour lever l'interdiction"
Jeudi, le ministère public a maintenu qu'il n'y avait "pas de motif grave" pour lever l'interdiction du couple à se marier. Fin 2013, la Cour de cassation avait validé le mariage d'une femme avec son ex-beau-père, tout en limitant sa décision à ce cas particulier. Ce mariage avait été annulé en 2011, des années après la mort de l'époux, sur fond de querelle d'héritage.
Justice
"Un tribunal juge quand on a fait quelque chose de mal. Cela me dépasse d'aller au tribunal pour demander d'avoir le droit de se marier", a soupiré Elisabeth Lorentz d'une voix frêle, visiblement émue après l'audience qui a duré à peine une petite demi-heure. Elle avait épousé le père d'Eric Holder en 2003. Ce couple s'était quitté en 2007 et avait divorcé en 2012. Eric, 45 ans, est quant à lui né d'une précédente union et n'a donc aucun lien de consanguinité avec sa compagne actuelle. Elisabeth et le père d'Eric ont eu ensemble une fille, aujourd'hui âgée de 17 ans, tandis qu'Eric a lui aussi une fille de 22 ans, issue d'un précédent mariage.
"Protéger nos enfants"
"On veut se marier surtout pour protéger nos enfants, et pour protéger celui de nous deux qui reste en cas de décès", explique Elisabeth Lorentz, qui exprime aussi le souhait de "se marier devant Dieu", en tant que catholique pratiquante. "Je trouve que la loi est injuste. On les empêche de se marier alors qu'il n'y a aucun lien de sang entre eux" et que leurs filles respectives sont "très heureuses" et soutiennent leur projet, a commenté Cassandra Fristot, une proche du couple membre de leur comité de soutien, qui a assisté à l'audience. "Même mon père nous soutient! Il a même écrit à François Hollande, mais ça n'a servi à rien", a précisé Eric Holder, qui dirige une petite entreprise de nettoyage avec sa compagne à Dabo (Moselle).
Union interdite
Il y a un an, le procureur de la République de Metz avait interdit leur union en vertu de l'article 161 du code civil, qui dispose "qu'en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne". Cette interdiction peut être levée par une dérogation du président de la République, mais uniquement si la personne qui a créé l'alliance, en l'occurrence le père d'Eric Holder, est décédée, ce qui n'est pas le cas.
Droits de l'homme
"Notre argument principal consiste à dire que le droit français en l'état actuel n'est pas conforme au droit au mariage consacré par l'article 12 de la Convention européenne des droits de l'homme", a expliqué l'avocat du couple, Me Mathieu Ehrhardt. Il a évoqué un précédent en 2005, où la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait sanctionné la législation britannique dans une affaire comparable. Si le couple n'obtient pas gain de cause fin juin, "on continuera, jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme" s'il le faut, "et là on aura raison", a assuré Elisabeth Lorentz. Une telle hypothèque suppose que toutes les possibilités de recours juridiques aient été épuisées au préalable au niveau national.
"Pas de motif grave pour lever l'interdiction"
Jeudi, le ministère public a maintenu qu'il n'y avait "pas de motif grave" pour lever l'interdiction du couple à se marier. Fin 2013, la Cour de cassation avait validé le mariage d'une femme avec son ex-beau-père, tout en limitant sa décision à ce cas particulier. Ce mariage avait été annulé en 2011, des années après la mort de l'époux, sur fond de querelle d'héritage.