L’Afrique, si prompte à trancher des questions nationales avec une violence inouïe à l’encontre des « récalcitrants », a-t-elle la peau aussi dure pour ne point s’émouvoir de la deuxième « tragédie du roi Christophe » ou est-elle si pauvre qu’elle ne peut entrevoir une action, fut-elle symbolique pour venir en aide à ses frères de l’Atlantique, dont les ancêtres furent vendus par leurs frères, il y a quelque siècles, pour des pacotilles, à la grande joie de la ripaille occidentale ?
Pour ce que l’on pourrait en dire, l’Afrique ou plutôt les Africains ont raté une fois de plus un rendez-vous cher à Senghor, mais surtout cher à leur culture, qu’ils ont du reste laissé en bordure de route, au profit de civilisations étrangères au continent.
Qu’il est facile de se renier. Qu’il est heureux que Haïti ait porté en elle et continue de porter les germes de son histoire, la nôtre, la honte de notre passé.
C’est ce peuple né d’abord du commerce de l’esclavage et libéré par Toussaint Louverture, qui souffre aujourd’hui le martyr d’un séisme d’une rare violence dont le décompte macabre fait déjà frémir à l’heure du bilan. Quelle malédiction frappe donc nos frères haïtiens dont la souffrance s’appréhende à l’aune de la traitrise collective des frères de sang. Cette Haïti si loin de nous, mais si proche à nos mémoires qu’elle nous en rappelle nos valeurs, est-elle la mauvaise conscience de l’Afrique noire, pour que s’oublie l’entraide africaine.
Aurait-on oublié son apport aux festivals mondiaux des Arts nègres de Dakar et Lagos. Aurait-on oublié l’interprétation majestueuse de Douta Seck, le comédien Nègre, qui a aura compris et rendu mieux que quiconque la souffrance de Césaire, et la réalité insoutenable de Toussaint Louverture ? Cet ancêtre assez digne de son ascendance pour opposer à Napoléon et aux Espagnols une résistance sans équivoque et nullement comparable sur notre continent.
Haïti, héraut du monde noir, nous rappelle dans sa douleur, que l’Afrique ne pourrait se construire que si elle assume son existence et s’affranchit de son silence coupable dont la manifestation la mieux rendue encore à nos jours, reste cette main honteusement tendue et les détournements de l’aide.
Ce que Haïti a été pour l’homme noir et sa culture, suffit largement pour que l’Afrique sorte enfin de son ghetto et participe à ce qui semble prendre les allures de la plus vaste opération humanitaire jamais entreprise jusqu’ici, si ce n’est en 2004 avec le Tsunami.
Si l’Afrique ne réagit, alors il faudra désespérer de ces organisations sous-régionales et régionales, parce que personne ne comprendra l’absence d’un élan sans précédent à l’endroit des frères noirs d’Haïti. Des hommes qui ont porté si haut notre couleur au point d’en mourir pour notre liberté.
Que chaque Africain donne au moins un franc et le milliard sera atteint. Car ce n’est que de lui qu’il s’agit, de l’autre côté du miroir. Car pour ce qui est des politiques, il est clair maintenant s que le leadership africain est pour une autre génération.
Pour ce que l’on pourrait en dire, l’Afrique ou plutôt les Africains ont raté une fois de plus un rendez-vous cher à Senghor, mais surtout cher à leur culture, qu’ils ont du reste laissé en bordure de route, au profit de civilisations étrangères au continent.
Qu’il est facile de se renier. Qu’il est heureux que Haïti ait porté en elle et continue de porter les germes de son histoire, la nôtre, la honte de notre passé.
C’est ce peuple né d’abord du commerce de l’esclavage et libéré par Toussaint Louverture, qui souffre aujourd’hui le martyr d’un séisme d’une rare violence dont le décompte macabre fait déjà frémir à l’heure du bilan. Quelle malédiction frappe donc nos frères haïtiens dont la souffrance s’appréhende à l’aune de la traitrise collective des frères de sang. Cette Haïti si loin de nous, mais si proche à nos mémoires qu’elle nous en rappelle nos valeurs, est-elle la mauvaise conscience de l’Afrique noire, pour que s’oublie l’entraide africaine.
Aurait-on oublié son apport aux festivals mondiaux des Arts nègres de Dakar et Lagos. Aurait-on oublié l’interprétation majestueuse de Douta Seck, le comédien Nègre, qui a aura compris et rendu mieux que quiconque la souffrance de Césaire, et la réalité insoutenable de Toussaint Louverture ? Cet ancêtre assez digne de son ascendance pour opposer à Napoléon et aux Espagnols une résistance sans équivoque et nullement comparable sur notre continent.
Haïti, héraut du monde noir, nous rappelle dans sa douleur, que l’Afrique ne pourrait se construire que si elle assume son existence et s’affranchit de son silence coupable dont la manifestation la mieux rendue encore à nos jours, reste cette main honteusement tendue et les détournements de l’aide.
Ce que Haïti a été pour l’homme noir et sa culture, suffit largement pour que l’Afrique sorte enfin de son ghetto et participe à ce qui semble prendre les allures de la plus vaste opération humanitaire jamais entreprise jusqu’ici, si ce n’est en 2004 avec le Tsunami.
Si l’Afrique ne réagit, alors il faudra désespérer de ces organisations sous-régionales et régionales, parce que personne ne comprendra l’absence d’un élan sans précédent à l’endroit des frères noirs d’Haïti. Des hommes qui ont porté si haut notre couleur au point d’en mourir pour notre liberté.
Que chaque Africain donne au moins un franc et le milliard sera atteint. Car ce n’est que de lui qu’il s’agit, de l’autre côté du miroir. Car pour ce qui est des politiques, il est clair maintenant s que le leadership africain est pour une autre génération.