Ce 1er voyage de Thierno Madani Tall dans l’hexagone depuis son accession au Khalifat, suite au décès de son père Thierno Mountaga Ahmad Tall, rappelé à Dieu le vendredi 12 janvier 2007, à l’âge de 93 ans, s’inscrit dans la continuité des actions de vulgarisation et de réhabilitation du Legs Oumarien, initiées par ce dernier lors de son dernier séjour en France.
En 1994, Thierno Mountaga Tall avait obtenu des autorités françaises, la mise à disposition du fonds bibliothécaire d’Elhadj Oumar alfoutiyou TALL (1797-1864), composé de 518 manuscrits convertis et sauvegardés en microfilm. L’année suivante, il avait obtenu le rapatriement des restes du corps de Abdoulaye Tall (fils de Ahmadou Cheikou) qui, alors âgé de 10 ans avait vaillamment arraché une arme pour se défendre face aux forces coloniales du Colonel Louis Archinard, lors de la chute de Ségou en 1890. Adopté par le Colonel Archinard, le Lieutenant Abdoulaye Ben Ahmadou surnommé "l’Aiglon", fût le 1er africain à intégrer l’école militaire de Saint Cyr. On se souvient de la cérémonie remarquable des honneurs militaires rendus à Abdoulaye aux invalides en présence de François Léotard, ministre de la défense de l’époque. La France avait affrété un avion militaire avec une dizaine d’officiers supérieurs pour ramener aux bercails les restes mortuaires du Lieutenant Abdoulaye Tall, jusqu’à Dakar avant de l’acheminer à Ségou où il repose désormais, pour l’éternité. Dans la même foulée, les autorités françaises avaient prêté à Thierno Mountaga Tall, le sabre du combattant Cheïkh Elhadj Oumar Alfoutiyou, en 1997. Il fût ainsi exposé à Dakar lors de la commémoration du bicentenaire de la naissance de ce dernier.
L’une des motivations majeures du séjour actuel de Thierno Madani Tall en sol français, c’est de consolider l’action de son père, en obtenant à son tour une version numérisée de l’ensemble du fonds bibliothécaire d’Elhadj Oumar (le micro film étant dépassé). Ce qui faciliterait beaucoup la diffusion des œuvres du Cheikh. Une autre et non moins importante était de prendre connaissance directement d’objets ayant appartenus à Elhadj Oumar ou à ses descendants et qui seraient conservés dans des musées en France. Il a ainsi pu découvrir, au muséum d’histoire naturelle du Havre, des objets emblématiques comme le tambour de l’empire oumarien il servait à diffuser toute sorte de messages-, d’armes à feu, divers matériels de cavalerie. Il y a aussi des objets de haute valeur mystique, se rapportant aux secrets des soufis, des maktuumaaji (sorte de besace décorée portée au tour du cou où les cheikhs gardaient des objets précieux ou mettaient des talismans) et d’autres paquets qui n’ont pas encore livrés leur mystère. Ils sont restés intacts, tels qu’ils ont été emmenés. Ils n’ont jamais été déballés.
C’est donc un trésor inestimable du patrimoine oumarien qui vient de se révéler à la famille et aux fidèles. La cour de l’hôtel de ville du Havre s’est ainsi transformée, vendredi 29 juillet en espace d’exposition pour accueillir plusieurs centaines de fidèles (900 à 1200), venus de toute la France et des pays voisins pour admirer une partie du trésor présentée pour la 1ère fois en dehors du muséum d’histoire naturelle du Havre.
La restitution ou des prêts sur des durées plus ou moins longues est envisagée. Thierno Madani Tall s’en est ouvert aux autorités françaises lors d’une audience à l’Elysée. Celles-ci sont d’accord sur le principe mais les modalités pratiques liées notamment au transport, aux assurances et aux conditions de conservation, nécessitent une implication des gouvernements sénégalais et maliens, voire de l’Union africaine et d’organismes comme la francophonie, l’Unesco ou encore de mécènes privés. Car ces objets évoquent à la dimension du Cheikh, un pan important de l’histoire du continent. Ils témoignent si besoin en est, que ce dernier en plus de la mission divine qui était la sienne, avait une stature politique et militaire incontestable. Dans son combat pour la propagation de l’Islam et sa résistance face aux armées coloniales, Elhadj Oumar s’est battu sur deux fronts. Ce qui n’a pas empêché à son empire de voir jour. Il lança ainsi les jalons de l’intégration africaine et contribua fortement à décomplexer les peuples noirs vis-à-vis de l’occident et du monde arabe au travers de son long périple.
L’entourage de Thierno Madani TALL s’est réjouit de l’implication remarquable de SE M. Nicolas NORMAND, ambassadeur de France au Sénégal dont le travail a beaucoup facilité et aidé au succès du voyage. De la même façon ils ont apprécié le fait que le gouvernement du Sénégal ait dépêché une forte délégation venue de Dakar en plus de ses représentants diplomatiques, pour rehausser la cérémonie du 29 juillet, tenue à la mairie du Havre, où les objets ont été pour la première fois présentées au public.
Dans le même sillage, Thierno Madani a reçu le 6 août, en présence de son frère Maki Tall une forte délégation de cadres supérieurs de haut niveau qui souhaitent s’impliquer dans la recherche, la revalorisation et la vulgarisation des œuvres et de l’histoire d’Elhadj Oumar Alfoutiyou TAll. Ces derniers, après avoir recueilli les prières du Khalife se retrouveront le 27 août à Cergy pontoise pour donner forme à leur projet et se mettre au travail. Parmi eux on peut citer Mamadou Deh (l’homme par qui la découverte est arrivée), Mamadou LY qui s’est illustré dans l’organisation de la manifestation du 29 juillet dans sa ville, Samba Ardo Sow, Birane Wane et tant d’autres.
Sur ce, Thierno Madani Tall et sa délégation fouleront le sol sénégalais, ce mardi 9 août 2011, après un séjour de deux mois à Paris.
Cheikh Oumar DIA, Journaliste free lance
En 1994, Thierno Mountaga Tall avait obtenu des autorités françaises, la mise à disposition du fonds bibliothécaire d’Elhadj Oumar alfoutiyou TALL (1797-1864), composé de 518 manuscrits convertis et sauvegardés en microfilm. L’année suivante, il avait obtenu le rapatriement des restes du corps de Abdoulaye Tall (fils de Ahmadou Cheikou) qui, alors âgé de 10 ans avait vaillamment arraché une arme pour se défendre face aux forces coloniales du Colonel Louis Archinard, lors de la chute de Ségou en 1890. Adopté par le Colonel Archinard, le Lieutenant Abdoulaye Ben Ahmadou surnommé "l’Aiglon", fût le 1er africain à intégrer l’école militaire de Saint Cyr. On se souvient de la cérémonie remarquable des honneurs militaires rendus à Abdoulaye aux invalides en présence de François Léotard, ministre de la défense de l’époque. La France avait affrété un avion militaire avec une dizaine d’officiers supérieurs pour ramener aux bercails les restes mortuaires du Lieutenant Abdoulaye Tall, jusqu’à Dakar avant de l’acheminer à Ségou où il repose désormais, pour l’éternité. Dans la même foulée, les autorités françaises avaient prêté à Thierno Mountaga Tall, le sabre du combattant Cheïkh Elhadj Oumar Alfoutiyou, en 1997. Il fût ainsi exposé à Dakar lors de la commémoration du bicentenaire de la naissance de ce dernier.
L’une des motivations majeures du séjour actuel de Thierno Madani Tall en sol français, c’est de consolider l’action de son père, en obtenant à son tour une version numérisée de l’ensemble du fonds bibliothécaire d’Elhadj Oumar (le micro film étant dépassé). Ce qui faciliterait beaucoup la diffusion des œuvres du Cheikh. Une autre et non moins importante était de prendre connaissance directement d’objets ayant appartenus à Elhadj Oumar ou à ses descendants et qui seraient conservés dans des musées en France. Il a ainsi pu découvrir, au muséum d’histoire naturelle du Havre, des objets emblématiques comme le tambour de l’empire oumarien il servait à diffuser toute sorte de messages-, d’armes à feu, divers matériels de cavalerie. Il y a aussi des objets de haute valeur mystique, se rapportant aux secrets des soufis, des maktuumaaji (sorte de besace décorée portée au tour du cou où les cheikhs gardaient des objets précieux ou mettaient des talismans) et d’autres paquets qui n’ont pas encore livrés leur mystère. Ils sont restés intacts, tels qu’ils ont été emmenés. Ils n’ont jamais été déballés.
C’est donc un trésor inestimable du patrimoine oumarien qui vient de se révéler à la famille et aux fidèles. La cour de l’hôtel de ville du Havre s’est ainsi transformée, vendredi 29 juillet en espace d’exposition pour accueillir plusieurs centaines de fidèles (900 à 1200), venus de toute la France et des pays voisins pour admirer une partie du trésor présentée pour la 1ère fois en dehors du muséum d’histoire naturelle du Havre.
La restitution ou des prêts sur des durées plus ou moins longues est envisagée. Thierno Madani Tall s’en est ouvert aux autorités françaises lors d’une audience à l’Elysée. Celles-ci sont d’accord sur le principe mais les modalités pratiques liées notamment au transport, aux assurances et aux conditions de conservation, nécessitent une implication des gouvernements sénégalais et maliens, voire de l’Union africaine et d’organismes comme la francophonie, l’Unesco ou encore de mécènes privés. Car ces objets évoquent à la dimension du Cheikh, un pan important de l’histoire du continent. Ils témoignent si besoin en est, que ce dernier en plus de la mission divine qui était la sienne, avait une stature politique et militaire incontestable. Dans son combat pour la propagation de l’Islam et sa résistance face aux armées coloniales, Elhadj Oumar s’est battu sur deux fronts. Ce qui n’a pas empêché à son empire de voir jour. Il lança ainsi les jalons de l’intégration africaine et contribua fortement à décomplexer les peuples noirs vis-à-vis de l’occident et du monde arabe au travers de son long périple.
L’entourage de Thierno Madani TALL s’est réjouit de l’implication remarquable de SE M. Nicolas NORMAND, ambassadeur de France au Sénégal dont le travail a beaucoup facilité et aidé au succès du voyage. De la même façon ils ont apprécié le fait que le gouvernement du Sénégal ait dépêché une forte délégation venue de Dakar en plus de ses représentants diplomatiques, pour rehausser la cérémonie du 29 juillet, tenue à la mairie du Havre, où les objets ont été pour la première fois présentées au public.
Dans le même sillage, Thierno Madani a reçu le 6 août, en présence de son frère Maki Tall une forte délégation de cadres supérieurs de haut niveau qui souhaitent s’impliquer dans la recherche, la revalorisation et la vulgarisation des œuvres et de l’histoire d’Elhadj Oumar Alfoutiyou TAll. Ces derniers, après avoir recueilli les prières du Khalife se retrouveront le 27 août à Cergy pontoise pour donner forme à leur projet et se mettre au travail. Parmi eux on peut citer Mamadou Deh (l’homme par qui la découverte est arrivée), Mamadou LY qui s’est illustré dans l’organisation de la manifestation du 29 juillet dans sa ville, Samba Ardo Sow, Birane Wane et tant d’autres.
Sur ce, Thierno Madani Tall et sa délégation fouleront le sol sénégalais, ce mardi 9 août 2011, après un séjour de deux mois à Paris.
Cheikh Oumar DIA, Journaliste free lance