Le concept de « Sen Petit Galé » rencontre un succès retentissant à double titre : d’une part, l’émission connait un engouement exceptionnel chez les enfants et leurs parents, ce qui se traduit par des scores d’audimat très élevés et, d’autre part, par sa rentabilité financière record pour un coût de production extrêmement faible. Quand on sait que les acteurs, qui sont tous des enfants désireux de percer, ne sont pas rémunérés et que ledit télé-crochet est soutenu par une flopée de sponsors conscients du fait qu’une émission qui passionne les enfants est une bonne opportunité pour valoriser leur produits, on comprend que la rentabilité financière soit au rendez-vous.
Si « Sen Petit Galé » attire et épanouit les enfants, il constitue aussi, hélas, un moyen pour les instrumentaliser à des fins pécuniaires. La TFM fait du business sur le dos des enfants dont le déplacement sur Dakar et leur apparition à la télévision leur suffisent avec leurs parents comme mode de rétribution pour le travail accompli. Dans « Sen Petit Galé », les petits se heurtent à la cupidité de la promotrice, des sponsors et des animateurs qui s’échinent sur les tréteaux à exploiter les images de ces chanteurs en herbe dont le seul souci est de gagner une compétition. Et ce même si les véritables contours et objectifs de ce concours ne sont jamais expliqués aux candidats.
Les enfants se produisent dans des salles de spectacles à guichets fermés. Pourtant, le travail des enfants est interdit par la législation du travail et l’OIT. Certes, on nous rétorquera que c’est un divertissement mais en réalité c’est un travail masqué sous le sceau du loisir qu’on leur fait faire. En sus, ils ne reçoivent aucune quote-part des billets vendus ni un cachet de leur prestation sur scène. Ces chérubins sont exploités par un groupe d’adultes qui se partagent l’argent que génère leur production.
En effet sans eux, il n’y aurait ni sponsors, ni entrée payante. Même si les téléspectateurs ne retiennent que l’aspect divertissement, il faut souligner l’effort que ces enfants qualifiés pour la compétition finale fournissent pour donner le meilleur d’eux-mêmes pendant des jours de répétition. Des répétitions qui commencent depuis les phases éliminatoires dans les régions parce que chacun voulant se qualifier pour venir à Dakar lors de la compétition finale. Et qui se poursuivent naturellement durant cette dernière.
L’organisation de ce télé-crochet suscite plusieurs interrogations. Que gagnent les enfants qui y participent ? Comment est calculée leur rémunération s’il y a bien sûr rémunération ? Pourquoi la cible porte-t-elle sur les élèves ? Quel est l’impact de cette émission sur les résultats scolaires des enfants participants si l’on sait que les phases départementales et régionales se déroulent à quelques jours de la rentrée scolaire ? La préparation en direction de ce télé-crochet affecte les jeunes non seulement parce qu’elle empiète sur le temps consacré à apprendre leurs leçons mais aussi les élèves sont habités par la hantise de ne pas se faire éliminer lors des préliminaires.
Les organisateurs tiennent chaque fois à nous présenter les chanteurs en herbe comme de petits génies à l’école alors que c’est totalement faux puisqu’un lauréat victorieux des éditions précédentes a été exclu par la suite de son école pour… résultats insuffisants ! D’ailleurs, l’alors ministre du Tourisme et propriétaire de la TFM n’a pas hésité à rencontrer les jeunes participants sous le feu des caméras pour leur prodiguer des conseils dans leurs études. Speech qu’ils n’ont même pas écouté parce que éblouis par le Roi du Mbalakh qu’ils n’avaient jamais rêvé voir en face.
Les organisateurs pour divertir (au propre comme au figuré) les enfants leur font découvrir la ville de Dakar avec ses institutions, ses musées et monuments. Des photos souvenirs avec les gardes rouges du palais qui vont prendre une place de choix dans l’album familial et le tour est joué. Une véritable entreprise d’arnaque ! Seul l’argent intéresse la promotrice et ses auxiliaires. Les enfants sont exploités à fond. Physiquement ils sont épuisés, psychologiquement ils sont abattus surtout quand ils sont éliminés dès les premières prestations.
Au lieu de prendre en charge les candidats éliminés jusqu’à la fin de la compétition, on s’en débarrasse comme des Kleenex. On leur fait les valises avec comme simple « sarithië » « Petit nouyoul Sen Galé ». Et l’on nous montre sans morale les images de ces enfants éliminés qui fondent en larmes comme si un message était lancé à tous ceux et toutes celles qui ne seraient pas qualifiés.
Le Témoin
Si « Sen Petit Galé » attire et épanouit les enfants, il constitue aussi, hélas, un moyen pour les instrumentaliser à des fins pécuniaires. La TFM fait du business sur le dos des enfants dont le déplacement sur Dakar et leur apparition à la télévision leur suffisent avec leurs parents comme mode de rétribution pour le travail accompli. Dans « Sen Petit Galé », les petits se heurtent à la cupidité de la promotrice, des sponsors et des animateurs qui s’échinent sur les tréteaux à exploiter les images de ces chanteurs en herbe dont le seul souci est de gagner une compétition. Et ce même si les véritables contours et objectifs de ce concours ne sont jamais expliqués aux candidats.
Les enfants se produisent dans des salles de spectacles à guichets fermés. Pourtant, le travail des enfants est interdit par la législation du travail et l’OIT. Certes, on nous rétorquera que c’est un divertissement mais en réalité c’est un travail masqué sous le sceau du loisir qu’on leur fait faire. En sus, ils ne reçoivent aucune quote-part des billets vendus ni un cachet de leur prestation sur scène. Ces chérubins sont exploités par un groupe d’adultes qui se partagent l’argent que génère leur production.
En effet sans eux, il n’y aurait ni sponsors, ni entrée payante. Même si les téléspectateurs ne retiennent que l’aspect divertissement, il faut souligner l’effort que ces enfants qualifiés pour la compétition finale fournissent pour donner le meilleur d’eux-mêmes pendant des jours de répétition. Des répétitions qui commencent depuis les phases éliminatoires dans les régions parce que chacun voulant se qualifier pour venir à Dakar lors de la compétition finale. Et qui se poursuivent naturellement durant cette dernière.
L’organisation de ce télé-crochet suscite plusieurs interrogations. Que gagnent les enfants qui y participent ? Comment est calculée leur rémunération s’il y a bien sûr rémunération ? Pourquoi la cible porte-t-elle sur les élèves ? Quel est l’impact de cette émission sur les résultats scolaires des enfants participants si l’on sait que les phases départementales et régionales se déroulent à quelques jours de la rentrée scolaire ? La préparation en direction de ce télé-crochet affecte les jeunes non seulement parce qu’elle empiète sur le temps consacré à apprendre leurs leçons mais aussi les élèves sont habités par la hantise de ne pas se faire éliminer lors des préliminaires.
Les organisateurs tiennent chaque fois à nous présenter les chanteurs en herbe comme de petits génies à l’école alors que c’est totalement faux puisqu’un lauréat victorieux des éditions précédentes a été exclu par la suite de son école pour… résultats insuffisants ! D’ailleurs, l’alors ministre du Tourisme et propriétaire de la TFM n’a pas hésité à rencontrer les jeunes participants sous le feu des caméras pour leur prodiguer des conseils dans leurs études. Speech qu’ils n’ont même pas écouté parce que éblouis par le Roi du Mbalakh qu’ils n’avaient jamais rêvé voir en face.
Les organisateurs pour divertir (au propre comme au figuré) les enfants leur font découvrir la ville de Dakar avec ses institutions, ses musées et monuments. Des photos souvenirs avec les gardes rouges du palais qui vont prendre une place de choix dans l’album familial et le tour est joué. Une véritable entreprise d’arnaque ! Seul l’argent intéresse la promotrice et ses auxiliaires. Les enfants sont exploités à fond. Physiquement ils sont épuisés, psychologiquement ils sont abattus surtout quand ils sont éliminés dès les premières prestations.
Au lieu de prendre en charge les candidats éliminés jusqu’à la fin de la compétition, on s’en débarrasse comme des Kleenex. On leur fait les valises avec comme simple « sarithië » « Petit nouyoul Sen Galé ». Et l’on nous montre sans morale les images de ces enfants éliminés qui fondent en larmes comme si un message était lancé à tous ceux et toutes celles qui ne seraient pas qualifiés.
Le Témoin