Un pays qui frôle la banqueroute, tel est le fait marquant qu’on peut retenir de l’année 2008 en matière économique. Une situation devenue alarmante au point que les principaux partenaires économiques et financiers du Sénégal, en sont venus à faire pression sur notre pays, afin qu’il prenne des mesures pour redresser la situation.
Et dire que le Sénégal, de 1994 à 2005, a été considéré comme un exemple de discipline budgétaire. Et maintenant, il est en passe de devenir l’un des plus mauvais élèves en matière de gestion budgétaire, vu les différents scandales financiers qui ne cessent d’émailler cette réputation acquise au bout d’énormes sacrifices mais qui en un laps de temps par des politiques véreux et un gaspillage effrénée devenus le lot quotidien du pays. Pourtant on a senti venir les choses mais comme le dit souvent l’homo sénégalensis, il n’y a pas péril en la demeure. Et arrive forcément où le laisser aller, le ‘’masla’’ ou le politiquement incorrect se paie cash et le Sénégal ne peut échapper à la trappe de la banque route. Et 2008 a sonné comme le glas et pourtant pour bon nombre d’experts, il y a eu des signes avant coureurs.
C’est tout d’abord la visite du 12 au 26 juillet 2007 qu’a effectué une mission du FMI dans lequel il était question pour l’organisme financier de demander au Sénégal de réduire les marchés de gré à gré. Des conseils par la voix de son Représentant résident avait appelé les autorités sénégalaises à une réduction stricte de l’octroi des marchés de gré à gré, adossée à une meilleure planification, qui permettraient au Sénégal de redresser sa situation macroéconomique.
C’est au tour ensuite d’un communiqué de presse rendu public le 16 mai à Paris, dans lequel la firme Standard & Poor’s Ratings Services a confirmé les notes « B+/négative/B » attribuées au Sénégal. Le FMI et Standard & Poor’s ont tiré la sonnette d’alarme : les subventions aux produits alimentaires ont coûté 200 milliards de FCFA alors que le secteur privé court derrière 228 millions d’euros de factures impayées soit 150 milliards de francs Cfa, ce qui représente plus de 10% du budget de l’Etat. Cette situation a fait monter au créneau le Représentant du FMI qui avait tiré la sonnette d’alarme à traves la presse. Mais face à l’inertie des autorités, ce dernier n’a sans cesse continué de prédire ses prévisions alarmistes si l’Etat ne réagissait pas à temps.
S’ensuit l’affaire des dépassements budgétaires, ce qui occasionnera la perte du ministre du Budget de l’époque, Ibrahima Sar. Après vérification, il a été constaté qu’au lieu des 150 milliards concernés, ce sont plutôt 450 milliards de francs CFA qui sont en réalité l’objet de dépassement budgétaire. L’absence de poursuites de ce dernier de même que son licenciement rapide fait planer des doutes quant à la bonne foi des autorités du ministère des finances. En fait les experts économiques ont remonté ces pratiques sous la tutelle de l’actuel Premier ministre alors chargé du Budget à l’époque. La mission du Fmi programmée pour mi-novembre s’invite fin octobre. Mais les péripéties qui ont entouré la découverte du déficit des 450 milliards du Trésor public ont précipité les choses.
Selon une interview en mai dernier du Représentant du FMI, Alex Segura à nos confrères du Quotidien, l’Etat du Sénégal avec le rythme actuel des dépenses y compris les subventions n’est pas en mesure de faire face en même temps au paiement des salaires des fonctionnaires, à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’Etat et à payer les factures dues aux fournisseurs. Des doutes ont plané pendant plusieurs semaines que les capacités de l’Etat à faire face aux charges salariales, faisant régner sur le pays une atmosphère de tension.
La dette intérieure du pays, qui constitue le goulot d’étranglement du secteur privé a dépassé le seuil critique. Estimée à plus de 300 milliards, les autorités ont, de leur côté, annoncé des chiffres de l’ordre 174 milliards de FCFA. La dette interne et externe du Sénégal constitue 24% du PIB. L’arrêt des subventions et la suspension des droits et taxes sur certains produits alimentaires rentrent dans cette logique. Tous les observateurs s’accordent à penser que rogner sur les frais de fonctionnement de l’Etat, pour économiser 100 milliards de francs, ne peut que constituer un cautère sur une jambe de bois.
Pour renflouer les caisses de l’Etat devenues désespérément vides tout au long de l’année 2008, ce dernier va être obligé de vendre ses actions flottantes de la Sonatel. Une opération qui rapportera plus de 30 milliards de FCFA au Trésor public. Des institutions comme l’Ipres, la Caisse de sécurité sociale voleront également au secours de l’Etat pour renflouer les finances publiques.
La vente d’une troisième licence dans le domaine de la téléphonie à Sudatel, fera rentrer dans les caisses du Trésor la somme de 90 milliards de FCFA. Toujours plus avide, l’Etat s’attaquera au deuxième opérateur pour lui demander 125 milliards de francs CFA, mais de renvoi en renvoi, l’affaire devrait connaître son épilogue en 2009. Malgré ces rentrées, la situation au niveau des finances demeure sombre et les perspectives alarmistes. Cependant des avancées notoires dans le secteur bancaire apportent une note d’éclairci dans cette grisaille économique. A ce chapitre on peut aussi ajouter la recapitalisation des Industries Chimiques du Sénégal (Ics), une bouffée d’oxygène pour l’économie sénégalaise qui, malgré les auspices peu favorables peut espérer une remontée économique à condition de ne pas rater la marche en 2009.
Marie Lucie BOMBOLONG www.africablobalnews.com
Et dire que le Sénégal, de 1994 à 2005, a été considéré comme un exemple de discipline budgétaire. Et maintenant, il est en passe de devenir l’un des plus mauvais élèves en matière de gestion budgétaire, vu les différents scandales financiers qui ne cessent d’émailler cette réputation acquise au bout d’énormes sacrifices mais qui en un laps de temps par des politiques véreux et un gaspillage effrénée devenus le lot quotidien du pays. Pourtant on a senti venir les choses mais comme le dit souvent l’homo sénégalensis, il n’y a pas péril en la demeure. Et arrive forcément où le laisser aller, le ‘’masla’’ ou le politiquement incorrect se paie cash et le Sénégal ne peut échapper à la trappe de la banque route. Et 2008 a sonné comme le glas et pourtant pour bon nombre d’experts, il y a eu des signes avant coureurs.
C’est tout d’abord la visite du 12 au 26 juillet 2007 qu’a effectué une mission du FMI dans lequel il était question pour l’organisme financier de demander au Sénégal de réduire les marchés de gré à gré. Des conseils par la voix de son Représentant résident avait appelé les autorités sénégalaises à une réduction stricte de l’octroi des marchés de gré à gré, adossée à une meilleure planification, qui permettraient au Sénégal de redresser sa situation macroéconomique.
C’est au tour ensuite d’un communiqué de presse rendu public le 16 mai à Paris, dans lequel la firme Standard & Poor’s Ratings Services a confirmé les notes « B+/négative/B » attribuées au Sénégal. Le FMI et Standard & Poor’s ont tiré la sonnette d’alarme : les subventions aux produits alimentaires ont coûté 200 milliards de FCFA alors que le secteur privé court derrière 228 millions d’euros de factures impayées soit 150 milliards de francs Cfa, ce qui représente plus de 10% du budget de l’Etat. Cette situation a fait monter au créneau le Représentant du FMI qui avait tiré la sonnette d’alarme à traves la presse. Mais face à l’inertie des autorités, ce dernier n’a sans cesse continué de prédire ses prévisions alarmistes si l’Etat ne réagissait pas à temps.
S’ensuit l’affaire des dépassements budgétaires, ce qui occasionnera la perte du ministre du Budget de l’époque, Ibrahima Sar. Après vérification, il a été constaté qu’au lieu des 150 milliards concernés, ce sont plutôt 450 milliards de francs CFA qui sont en réalité l’objet de dépassement budgétaire. L’absence de poursuites de ce dernier de même que son licenciement rapide fait planer des doutes quant à la bonne foi des autorités du ministère des finances. En fait les experts économiques ont remonté ces pratiques sous la tutelle de l’actuel Premier ministre alors chargé du Budget à l’époque. La mission du Fmi programmée pour mi-novembre s’invite fin octobre. Mais les péripéties qui ont entouré la découverte du déficit des 450 milliards du Trésor public ont précipité les choses.
Selon une interview en mai dernier du Représentant du FMI, Alex Segura à nos confrères du Quotidien, l’Etat du Sénégal avec le rythme actuel des dépenses y compris les subventions n’est pas en mesure de faire face en même temps au paiement des salaires des fonctionnaires, à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’Etat et à payer les factures dues aux fournisseurs. Des doutes ont plané pendant plusieurs semaines que les capacités de l’Etat à faire face aux charges salariales, faisant régner sur le pays une atmosphère de tension.
La dette intérieure du pays, qui constitue le goulot d’étranglement du secteur privé a dépassé le seuil critique. Estimée à plus de 300 milliards, les autorités ont, de leur côté, annoncé des chiffres de l’ordre 174 milliards de FCFA. La dette interne et externe du Sénégal constitue 24% du PIB. L’arrêt des subventions et la suspension des droits et taxes sur certains produits alimentaires rentrent dans cette logique. Tous les observateurs s’accordent à penser que rogner sur les frais de fonctionnement de l’Etat, pour économiser 100 milliards de francs, ne peut que constituer un cautère sur une jambe de bois.
Pour renflouer les caisses de l’Etat devenues désespérément vides tout au long de l’année 2008, ce dernier va être obligé de vendre ses actions flottantes de la Sonatel. Une opération qui rapportera plus de 30 milliards de FCFA au Trésor public. Des institutions comme l’Ipres, la Caisse de sécurité sociale voleront également au secours de l’Etat pour renflouer les finances publiques.
La vente d’une troisième licence dans le domaine de la téléphonie à Sudatel, fera rentrer dans les caisses du Trésor la somme de 90 milliards de FCFA. Toujours plus avide, l’Etat s’attaquera au deuxième opérateur pour lui demander 125 milliards de francs CFA, mais de renvoi en renvoi, l’affaire devrait connaître son épilogue en 2009. Malgré ces rentrées, la situation au niveau des finances demeure sombre et les perspectives alarmistes. Cependant des avancées notoires dans le secteur bancaire apportent une note d’éclairci dans cette grisaille économique. A ce chapitre on peut aussi ajouter la recapitalisation des Industries Chimiques du Sénégal (Ics), une bouffée d’oxygène pour l’économie sénégalaise qui, malgré les auspices peu favorables peut espérer une remontée économique à condition de ne pas rater la marche en 2009.
Marie Lucie BOMBOLONG www.africablobalnews.com