Le M23 a été limpide : il initiera des actions pour empêcher le locataire de l’ex-avenue Roume de se représenter pour un 3e mandat. En termes clairs, et au regard des violences du 27 janvier dernier, le mouvement anti-Wade veut rendre le Sénégal ingouvernable.
Pourtant, après le verdict des “5 sages” du Conseil constitutionnel, l’opposition, qu’elle soit incarnée par des figures solitaires ou par celles regroupées au sein de Benoo Siggil Senegaal, serait bien inspirée de faire la chasse aux électeurs, de battre campagne pour le combat final du 26 février 2012. Diantre ! De quoi ces opposants, dont certains claironnent à longueur de journée qu’ils battront Wade, ont-ils peur ?
Les adversaires de l’illustre chauve du Sénégal ne sont pas des poussins d’hivernage en politique. Ils ont d’ailleurs un long compagnonnage avec Wade. Nombreux sont ceux qui ont l’envergure d’hommes d’Etat, ainsi que les moyens de leur politique, loin des opposants croupions que l’on voit ailleurs : petite revue de détails :
Idrissa Seck fut à 29 ans directeur de campagne de Wade (1988) puis, plus tard, son Premier ministre (2003-2004) et surtout le fils spirituel de “Gorgui”, son dauphin. Idy est sans doute l’un de ceux qui connaissent mieux Wade. Le désamour, la séparation de 2004 ainsi que les va-et-vient du maire de Thiès ont, certes, entamé son électorat, mais l’homme conserve un certain poids.
Macky Sall est aussi un “produit” de Wade qui, avant de créer l’APR-Yakaar, a occupé la primature et le perchoir avant d’être défenestré par son mentor. C’est un opposant qui a de l’avenir.
Et que dire du septuagénaire Moustapha Niasse, le premier Premier ministre de Wade, celui-là même qui a permis au patron du Sopi d’être l’artisan de la première alternance de 2000 ? Bien qu’en 10 ans, l’AFP, son parti, ait dégringolé, l’homme a ses partisans.
Tanor Dieng, qui a hérité d’un P.S. fort, a perdu peu à peu du terrain, mais dans la galaxie des opposants, son étoile brille toujours.
Tout est réuni pour une éventuelle victoire de l’opposition, une seconde alternance, même s’il y a loin de la coupe aux lèvres. Rien qu’avec tous ces éléphants, et les autres de moindre importance, et bien qu’ils soient allés en désordre de bataille, ils peuvent réduire les ambitions de Wade à néant si et seulement s’ils le ballottent. Un second tour pour Wade pourrait en effet être synonyme de retraite politique.
A moins qu’il y ait d’autres Djibo Ka (1) qui tournent casaque pour voler au secours de Wade, contre strapontins et postes prestigieux. Toutes les conditions sont réunies pour que le vainqueur le soit à la régulière : fichier électoral accepté, présence de représentants des candidats dans les bureaux de vote, rôle des radios FM (celles-là même qui avaient annoncé la victoire de Wade en 2000)...
Aux urnes donc, opposants ! La vérité électorale, dans le cas du Sénégal, se trouve seulement là-bas et nulle part ailleurs. C’est le seul combat qui vaille. Autrement, mettre à feu et à sang le Sénégal serait un recul pour cette démocratie africaine de référence jusque-là.
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana — L’Observateur Paalga
Notes : (1) En 2000, Djibo Leity Ka avait promis de rallier Abdou Diouf, mais il avait finalement rejoint Wade. Depuis, il est au gouvernement et actuel ministre d’Etat, chargé de la Pêche.
Pourtant, après le verdict des “5 sages” du Conseil constitutionnel, l’opposition, qu’elle soit incarnée par des figures solitaires ou par celles regroupées au sein de Benoo Siggil Senegaal, serait bien inspirée de faire la chasse aux électeurs, de battre campagne pour le combat final du 26 février 2012. Diantre ! De quoi ces opposants, dont certains claironnent à longueur de journée qu’ils battront Wade, ont-ils peur ?
Les adversaires de l’illustre chauve du Sénégal ne sont pas des poussins d’hivernage en politique. Ils ont d’ailleurs un long compagnonnage avec Wade. Nombreux sont ceux qui ont l’envergure d’hommes d’Etat, ainsi que les moyens de leur politique, loin des opposants croupions que l’on voit ailleurs : petite revue de détails :
Idrissa Seck fut à 29 ans directeur de campagne de Wade (1988) puis, plus tard, son Premier ministre (2003-2004) et surtout le fils spirituel de “Gorgui”, son dauphin. Idy est sans doute l’un de ceux qui connaissent mieux Wade. Le désamour, la séparation de 2004 ainsi que les va-et-vient du maire de Thiès ont, certes, entamé son électorat, mais l’homme conserve un certain poids.
Macky Sall est aussi un “produit” de Wade qui, avant de créer l’APR-Yakaar, a occupé la primature et le perchoir avant d’être défenestré par son mentor. C’est un opposant qui a de l’avenir.
Et que dire du septuagénaire Moustapha Niasse, le premier Premier ministre de Wade, celui-là même qui a permis au patron du Sopi d’être l’artisan de la première alternance de 2000 ? Bien qu’en 10 ans, l’AFP, son parti, ait dégringolé, l’homme a ses partisans.
Tanor Dieng, qui a hérité d’un P.S. fort, a perdu peu à peu du terrain, mais dans la galaxie des opposants, son étoile brille toujours.
Tout est réuni pour une éventuelle victoire de l’opposition, une seconde alternance, même s’il y a loin de la coupe aux lèvres. Rien qu’avec tous ces éléphants, et les autres de moindre importance, et bien qu’ils soient allés en désordre de bataille, ils peuvent réduire les ambitions de Wade à néant si et seulement s’ils le ballottent. Un second tour pour Wade pourrait en effet être synonyme de retraite politique.
A moins qu’il y ait d’autres Djibo Ka (1) qui tournent casaque pour voler au secours de Wade, contre strapontins et postes prestigieux. Toutes les conditions sont réunies pour que le vainqueur le soit à la régulière : fichier électoral accepté, présence de représentants des candidats dans les bureaux de vote, rôle des radios FM (celles-là même qui avaient annoncé la victoire de Wade en 2000)...
Aux urnes donc, opposants ! La vérité électorale, dans le cas du Sénégal, se trouve seulement là-bas et nulle part ailleurs. C’est le seul combat qui vaille. Autrement, mettre à feu et à sang le Sénégal serait un recul pour cette démocratie africaine de référence jusque-là.
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana — L’Observateur Paalga
Notes : (1) En 2000, Djibo Leity Ka avait promis de rallier Abdou Diouf, mais il avait finalement rejoint Wade. Depuis, il est au gouvernement et actuel ministre d’Etat, chargé de la Pêche.