L'organisation exprime "sa vive indignation et sa profonde préoccupation de la récurrence de décès d'individus dans des locaux de la police ou de brigade de gendarmerie et de la politique de pourrissement adoptée dans ces différents cas".
L'Organisation nationale des droits de l'Homme (Ondh) a également indiqué avoir été "saisie du décès d'une personne nommée Abdou Dia dans les locaux du commissariat de Matam dans la nuit de mardi à mercredi".
"Il avait été placé en garde à vue au commissariat de police et on a appelé la famille pour dire qu'il est décédé de mort naturelle", a précisé à l'AFP le président de l'Ondh, Assane Dioma Ndiaye, qui dénonce aussi "une pratique courante de la torture dans les commissariats et brigades de gendarmerie".
Le porte-parole de la police, joint jeudi par l'AFP à Dakar, affirme ne détenir "aucune information officielle" et ne pouvoir "ni confirmer ni infirmer" les faits.
Mardi, "à 23H00 (locales et GMT), les policiers ont procédé à une rafle dans Matam. Ils ont bastonné (Abdou Dia, ndlr) et ont frappé son petit frère. Puis ils l'ont emmené au commissariat où ils l'ont encore maltraité", a expliqué à l'AFP un proche de la victime, sous couvert de l'anonymat.
Mercredi, le corps de la victime avait été acheminé de Matam à Dakar pour une autopsie, selon un membre de la famille.
L'Ondh demande qu'une "enquête indépendante" soit menée car "c'est le septième cas depuis deux ans au moins" enregistré au Sénégal. La Raddho "exige que la lumière soit faite" sur ce décès suspect.