Considérée comme l’une des villes qui comptent le plus grand nombre d’émigrés, Ourossogui est, aussi, en train de battre le record de la ville la plus sale du pays. L’insalubrité qui y règne a poussé Kewoulo à s’intéresser à cette commune majeure, l’un des derniers bastions socialistes du pays. Une commune dirigée par Me Moussa Bocar Thiam, le porte parole du PS. Intrusion dans la commune dépotoir de Ourossogui….

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Située à 700 km au nord de Dakar, la commune Ourossogui est connue pour son aérogare, le seul dans tout le Fouta. Et sa morgue, la plus prospère de la zone louée à toutes les familles éplorées qui veulent garder leur mort, le temps que des proches résidant à l’étranger arrivent. A ces privilèges, s’ajoute le fait que la ville est connue -à travers le monde pour la solidarité et la reconnaissance éternelle de ses enfants à leur ville. Jalousée par de nombreuses communes pour les diverses infrastructures réalisées par ses enfants, Ourossogui est, à cause de sa saleté, en train de devenir le Mbeubeuss du Fouta, en hommage à ce dépotoir légendaire de Dakar.

A l’origine de cette déchéance, se trouve la gestion calamiteuse de l’équipe municipale aux affaires depuis 2014. Dirigée par Me Moussa Bocar Thiam, il ne reste de l’équipe municipale que le souvenir d’un passé presque lointain pendant lequel les conseillers étaient copains avec le maire. Et, depuis lors, rien ne fonctionne dans cette ville qui, en plus de l’apport de ses enfants dispersés à travers le monde, dispose d’un budget municipal conséquent, et des facilités octroyées chaque année par l’Etat.

En bisbille avec leur maire, le premier adjoint de la ville -Abdoulaye Sy- comme le second, -Ousmane Demba SY-, ne sont plus en odeur de sainteté avec leur premier magistrat. A en croire des confidences recueillies sur place, « c’est après, tout juste, deux années de gestion que le maire a écarté tous ses adjoints ». Résultat des courses: il n’y a plus de concertation à la mairie. « Chaque année, il n’y a qu’un seul conseil qui se tient, au mois d’avril, et il finit toujours par l’intervention des gendarmes. Et, c’est toujours  à la surprise générale que l’on apprend que le maire a pris des décisions. », a confié Ismaïla Sy, un natif de Ourossogui résidant en France.

Interpellé sur ces accusations, Moussa Bocar Thiam n’a jusque-là pas encore daigné répondre à nos sollicitations. Quoi qu’il en soit, de l’intrusion faite par Kewoulo dans cette commune, il se susurre que « c’est le frère du maire qui gère la ville en l’absence de son aîné » , occupé qu’il est par son travail d’avocat et de porte-parole du PS.

« Les seules fois qu’il daigne venir ici, c’est pour accueillir des autorités en visite dans le Fouta et qui atterrissent à Ourossogui. », accusent ses détracteurs.  En dehors de ces rares moments, Me Moussa Bocar Thiam brille par son absence. Et c’est en son absence que Ourossogui s’enlaidit avec le dépôt sauvage de toutes sortes d’ordures dans la ville.

Alors que toute la ville ploie sous des tonnes de détritus, c’est l’abattoir de Ourossogui qui inquiète le plus les populations. Dans cet endroit où est préparée la viande destinée au marché local, mouches et canaux à ciel ouvert ravissent la vedette aux tranches de gigots déposées à même le sol et manipulées sans aucun respect des mesures sanitaires. C’est du sang et de la bouse de vache qui sont partout. Des frais comme des vieux, empestant l’endroit par l’odeur permanente d’une scène de crime mal nettoyée.

Une gigantesque scène de crime, c’est à cela que ressemble, aussi, le cimetière de Ourossogui. Venus des villages voisins, les familles qui souhaitent enterrer leurs défunts dans le cimetière de la commune, ont du mal à se conformer aux règles d’une vie en société; puisqu’elles n’existent pas. Et aucune autorité municipale n’est jamais là pour les leur rappeler. Et les leur imposer.

Au finish, les tombes sont alignées dans tous les sens. Et certains sont ouvertes, tantôt affaissées par endroit si on ne découvre pas, entièrement, les corps embaumés des cadavres. « Et ce qui est le plus révoltant, c’est que après avoir enterré leurs morts, certains n’hésitent pas à se débarrasser des caisses mortuaires dans les rues de Ourossogui  » a regretté Ismaïla Sy.

Pour Mouhadji Diankha, un des fils de la commune, « la mairie a failli sur ce plan de la salubrité ». Alors qu’on voudrait que ce ne soit que sur ce plan seulement qu’il ait échoué, Kéwoulo a découvert de nombreux scandales dans la gestion quotidienne de la mairie de Ourossogui.

Nous y reviendrons….