Mai 68, après le sursaut syndical en 1946, avait modifié la nature de la pratique des rapports au sein de l’entreprise nationale en instaurant, grâce à la participation responsable, un leadership syndical capable d’être un acteur efficace au service du tripartisme. Le recours aux politiques d’ajustement et de réajustement structurels, de 1970 à 1990, a également permis un troisième sursaut syndical qui aura entrainé l’intégration de la donnée sociale dans les politiques de modification institutionnelle préconisées par les institutions internationales de financement. Cette bataille fut menée et gagnée par le leadership autonomiste.
L’Alternance 2000 a, aussi, permis le sursaut du tripartisme avec l’arrivée de l’inter syndicalisme et les ruptures amorcées par les effets induits grâce à l’opinion politique placée, conséquemment, par le pouvoir dans le libéralisme social.
Le management du consensus, par le biais du dialogue social, devient un axe essentiel, sans doute, dans le syndicalisme au Sénégal. Mais la stratégie d’affrontement construite, essentiellement, sur la défensive et la contre-offensive, pendant la colonisation où le capitalisme n’entendait guère intégrer la rentabilité sociale dans les autres rentabilités de l’entreprise capitaliste, a gardé sa réactivité. Bien que le contexte politique soit totalement changé.
Mettre en action la représentativité syndicale des centrales des travailleurs pourrait être un autre acquis qui viendrait amorcer un important sursaut syndical. Et signaler la confirmation de la pratique de la démocratie sociale au Sénégal qui va gagner en renforcement d’efficacité, en réduction de la conflictualité, en démocratisation de l’exercice de la responsabilité dans le productif national. En parfaite promotion de la sécurité sociale. Pour une plus large prise en compte du financement des risques sociaux assurables. Alors, la dialectique de la confrontation, de l’épreuve de force, de la démonstration de force et de la rentabilité financière ne seront plus la cause primaire de la coexistence conflictuelle dans l’entreprise. Mais le recours à la représentativité, en tant qu’avancée significative en évolution des institutions représentatives du personnel pourra réduire à terme les antagonismes qui minent, souvent, la productivité et qui empêchent l’intégration de la rentabilité sociale. Il convient, en notant les pré-requis réalisés en cogestion des conditions de travail et en démocratisation du management de la production et de la force de travail, de souhaiter une véritable interaction pour que l’entreprise quitte désormais, l’antagonisme ou le duel qui a toujours opposé le manager et le travailleur. Le Sénégal amorce le virage de la maturité citoyenne qui donnera un tonus extraordinaire à la démocratie sociale. Dont la pratique constitue, en cas de bonne co-gestion, un rempart épais dans la sauvegarde de la rentabilité sociale et dans le processus pouvant accélérer, dans le moyen terme, la croissance. Souhaitons la neutralisation de l’agitation et de la violence généralisée, c'est-à-dire l’anarchosyndicalisme. Afin que le plateau technique, lié à la réclamation propre à l’entreprise nationale, soit bien cogéré .Pour éviter certains extrémismes du genre grève, recours à des plans B et à une escalade des préavis.
D’ailleurs, un survol du plateau technique relatif à la revendication révèle
Les principales réclamations qui sont, par suite :
- Réactualisation de l’ordonnancement juridique du travail
- Réduction de l’écart structurel entre prix et salaires
- Renforcement du droit de protection en adoptant le droit du travail à l’existence réelle des travailleurs et des populations
- Socialisation des conditions d’accès à la propriété bâtie privée
- Mise en action d’un tripartisme qui prend en compte la rentabilité sociale, sa sauvegarde et sa consolidation
-Protection du travail et promotion de l’emploi
- Réduction de la précarité de l’emploi
- Financement des risques sociaux assurables
- Meilleur encadrement de l’Administration dans la Fonction Publique et réduction radicale de la disparité qui y est constatée.
-Cogestion des institutions de sécurité sociale et de solidarité plus affirmée en la rendant moins bureaucratique
La structure du plateau technique de la réclamation signale une offre en revendication qui appelle, en considérant la nature de la demande, concertation au lieu d’affrontement anarchosyndicaliste.
L’effectif des travailleurs à emplois induits n’excédant point, encore, 300000 agents (public et privé réunis) exige dialogue, consensus. Et prohibe, naturellement, certains extrémismes qui mettent généralement en panne la pratique de la paix sociale si indispensable à la marche de l’entreprise nationale dans un pays qui veut émerger.
Il est intéressant de noter que le fait de recourir à la représentativité sanctionne de façon positive l’évolution de la pratique syndicale et démontre, s’il en était besoin, la pertinente évolution de l’entreprise nationale qui s’oriente, inexorablement, vers l’exercice plein et entier de la responsabilité. L’acteur travailleur disposant, alors, d’une légitimité réelle et d’une représentativité non virtuelle .Et discutant avec l’employeur et l’Etat sur une base objective qui lui permettra de négocier sans violence ou sans agitation. La surenchère ne sera plus l’unique moyen de combat du leadership travailleur.
C’est pourquoi les populations avaient appuyé l’initiative de l’Administration consistant à organiser les élections afférentes à la représentativité. Car cette avancée aide, en somme, à réduire la promptitude à recourir à l’affrontement et a la surenchère, Par exemple, dans la pratique des relations sociales. Mais elle consolide, également, l’exercice de la responsabilité et confirme, de plus, la légitimité des institutions représentatives du personnel qui désormais, évolueront avec une plénitude de compétence.
La représentativité ne saurait être une fin en soi mais constitue, au demeurant, une autre offre institutionnelle au service de la flexibilité pour un meilleur encadrement du consensus en tant qu’essence et quintessence de la coexistence qu’impose l’entreprise. Le pré-requis que constitue la promotion des institutions représentatives du personnel permet, assurément, aux acteurs d’assumer le mandat avec responsabilité et d’intégrer, sans risque d’une quelconque ligne de fracture, les politiques mises en œuvre pour la promotion de l’entreprise. Et, par ricochet, la sauvegarde de l’outil de travail. Avenir et devenir de la cogestion du social se présentent, maintenant et demain, avec plus d’assurance et moins de distance critique .Parce que la mise en commun des ressources tactiques au service des stratégies réduit, naturellement, la conflictualité qui reste le lit de la confrontation ou le générateur des extrémismes. L’Europe a privilégié, après la deuxième Guerre Mondiale, la négociation sociale .L’Amérique du Nord a, aussi, encadré le social en favorisant, à la fois, les rentabilités financières et sociales. L’Asie, par contre, a assis un système de pertinence managériale qui prend en compte l’ ‘’essentialisation’’ des rentabilités financière et économiques en attendant d’atteindre l’ultime étape du développement macro-économique du continent.
Quant à l’Afrique, elle continue à se chercher .Elle estime parvenir à mettre le pied à l’étrier pour l’émergence et réussir une démocratie sociale capable d’accompagner la mise en exécution des politiques de création de richesses nationales ,de revenus et d’emplois .Dont la finalité, en somme ,reste le rétablissement de la symétrie entre l’économique et le social .D’ailleurs les africains devraient comprendre, en fait, que l’exercice des libertés et des droits sociaux ne peut, en aucune façon, menacer les rentabilités qui sont la raison d’être de l’entreprise nationale.
Wagane FAYE
Professeur d’Anglais
Expert Associé CARED AFRIQUE
E-mail : waganecoumbasandiane@gmail.com
L’Alternance 2000 a, aussi, permis le sursaut du tripartisme avec l’arrivée de l’inter syndicalisme et les ruptures amorcées par les effets induits grâce à l’opinion politique placée, conséquemment, par le pouvoir dans le libéralisme social.
Le management du consensus, par le biais du dialogue social, devient un axe essentiel, sans doute, dans le syndicalisme au Sénégal. Mais la stratégie d’affrontement construite, essentiellement, sur la défensive et la contre-offensive, pendant la colonisation où le capitalisme n’entendait guère intégrer la rentabilité sociale dans les autres rentabilités de l’entreprise capitaliste, a gardé sa réactivité. Bien que le contexte politique soit totalement changé.
Mettre en action la représentativité syndicale des centrales des travailleurs pourrait être un autre acquis qui viendrait amorcer un important sursaut syndical. Et signaler la confirmation de la pratique de la démocratie sociale au Sénégal qui va gagner en renforcement d’efficacité, en réduction de la conflictualité, en démocratisation de l’exercice de la responsabilité dans le productif national. En parfaite promotion de la sécurité sociale. Pour une plus large prise en compte du financement des risques sociaux assurables. Alors, la dialectique de la confrontation, de l’épreuve de force, de la démonstration de force et de la rentabilité financière ne seront plus la cause primaire de la coexistence conflictuelle dans l’entreprise. Mais le recours à la représentativité, en tant qu’avancée significative en évolution des institutions représentatives du personnel pourra réduire à terme les antagonismes qui minent, souvent, la productivité et qui empêchent l’intégration de la rentabilité sociale. Il convient, en notant les pré-requis réalisés en cogestion des conditions de travail et en démocratisation du management de la production et de la force de travail, de souhaiter une véritable interaction pour que l’entreprise quitte désormais, l’antagonisme ou le duel qui a toujours opposé le manager et le travailleur. Le Sénégal amorce le virage de la maturité citoyenne qui donnera un tonus extraordinaire à la démocratie sociale. Dont la pratique constitue, en cas de bonne co-gestion, un rempart épais dans la sauvegarde de la rentabilité sociale et dans le processus pouvant accélérer, dans le moyen terme, la croissance. Souhaitons la neutralisation de l’agitation et de la violence généralisée, c'est-à-dire l’anarchosyndicalisme. Afin que le plateau technique, lié à la réclamation propre à l’entreprise nationale, soit bien cogéré .Pour éviter certains extrémismes du genre grève, recours à des plans B et à une escalade des préavis.
D’ailleurs, un survol du plateau technique relatif à la revendication révèle
Les principales réclamations qui sont, par suite :
- Réactualisation de l’ordonnancement juridique du travail
- Réduction de l’écart structurel entre prix et salaires
- Renforcement du droit de protection en adoptant le droit du travail à l’existence réelle des travailleurs et des populations
- Socialisation des conditions d’accès à la propriété bâtie privée
- Mise en action d’un tripartisme qui prend en compte la rentabilité sociale, sa sauvegarde et sa consolidation
-Protection du travail et promotion de l’emploi
- Réduction de la précarité de l’emploi
- Financement des risques sociaux assurables
- Meilleur encadrement de l’Administration dans la Fonction Publique et réduction radicale de la disparité qui y est constatée.
-Cogestion des institutions de sécurité sociale et de solidarité plus affirmée en la rendant moins bureaucratique
La structure du plateau technique de la réclamation signale une offre en revendication qui appelle, en considérant la nature de la demande, concertation au lieu d’affrontement anarchosyndicaliste.
L’effectif des travailleurs à emplois induits n’excédant point, encore, 300000 agents (public et privé réunis) exige dialogue, consensus. Et prohibe, naturellement, certains extrémismes qui mettent généralement en panne la pratique de la paix sociale si indispensable à la marche de l’entreprise nationale dans un pays qui veut émerger.
Il est intéressant de noter que le fait de recourir à la représentativité sanctionne de façon positive l’évolution de la pratique syndicale et démontre, s’il en était besoin, la pertinente évolution de l’entreprise nationale qui s’oriente, inexorablement, vers l’exercice plein et entier de la responsabilité. L’acteur travailleur disposant, alors, d’une légitimité réelle et d’une représentativité non virtuelle .Et discutant avec l’employeur et l’Etat sur une base objective qui lui permettra de négocier sans violence ou sans agitation. La surenchère ne sera plus l’unique moyen de combat du leadership travailleur.
C’est pourquoi les populations avaient appuyé l’initiative de l’Administration consistant à organiser les élections afférentes à la représentativité. Car cette avancée aide, en somme, à réduire la promptitude à recourir à l’affrontement et a la surenchère, Par exemple, dans la pratique des relations sociales. Mais elle consolide, également, l’exercice de la responsabilité et confirme, de plus, la légitimité des institutions représentatives du personnel qui désormais, évolueront avec une plénitude de compétence.
La représentativité ne saurait être une fin en soi mais constitue, au demeurant, une autre offre institutionnelle au service de la flexibilité pour un meilleur encadrement du consensus en tant qu’essence et quintessence de la coexistence qu’impose l’entreprise. Le pré-requis que constitue la promotion des institutions représentatives du personnel permet, assurément, aux acteurs d’assumer le mandat avec responsabilité et d’intégrer, sans risque d’une quelconque ligne de fracture, les politiques mises en œuvre pour la promotion de l’entreprise. Et, par ricochet, la sauvegarde de l’outil de travail. Avenir et devenir de la cogestion du social se présentent, maintenant et demain, avec plus d’assurance et moins de distance critique .Parce que la mise en commun des ressources tactiques au service des stratégies réduit, naturellement, la conflictualité qui reste le lit de la confrontation ou le générateur des extrémismes. L’Europe a privilégié, après la deuxième Guerre Mondiale, la négociation sociale .L’Amérique du Nord a, aussi, encadré le social en favorisant, à la fois, les rentabilités financières et sociales. L’Asie, par contre, a assis un système de pertinence managériale qui prend en compte l’ ‘’essentialisation’’ des rentabilités financière et économiques en attendant d’atteindre l’ultime étape du développement macro-économique du continent.
Quant à l’Afrique, elle continue à se chercher .Elle estime parvenir à mettre le pied à l’étrier pour l’émergence et réussir une démocratie sociale capable d’accompagner la mise en exécution des politiques de création de richesses nationales ,de revenus et d’emplois .Dont la finalité, en somme ,reste le rétablissement de la symétrie entre l’économique et le social .D’ailleurs les africains devraient comprendre, en fait, que l’exercice des libertés et des droits sociaux ne peut, en aucune façon, menacer les rentabilités qui sont la raison d’être de l’entreprise nationale.
Wagane FAYE
Professeur d’Anglais
Expert Associé CARED AFRIQUE
E-mail : waganecoumbasandiane@gmail.com