Composé de maisons en banco (terre séchée) avec des toits de tôle rouillée, le hameau se trouve au bout d'une piste de latérite déminée par l'armée, au sud-ouest de Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance.
Cette région enclavée est en proie depuis 1982 à des rebelles indépendantistes, malgré la signature d'un accord de paix en 2004.
A l'entrée de la zone, un tableau rappelle aux deux équipes de démineurs sénégalais, 19 personnes au total: "végétation dense, saison des pluies, sécurité instable". Chaque soir, les employés rentrent dormir à Ziguinchor pour des raisons de sécurité.
Des militaires restent cantonnés dans le village et patrouillent arme en bandoulière sur la piste, au milieu d'herbes de plus de deux mètres de haut, de palmeraies et de majestueux fromagers.
La zone de Kaguit a été particulièrement affectée par les mines, avec près d'une cinquantaine de victimes (morts ou blessés) en dix ans. De nombreux villageois, exclusivement des agriculteurs, ont fui. La récolte de noix de cajou, de riz et la cueillette des mangues étaient devenues trop dangereuses.
Depuis février 2008, les démineurs de Handicap International ont trouvé dans la région de Ziguinchor 107 mines disséminées sur 73 hectares.
Charles Koly est un des deux chefs d'équipe. Originaire d'un village voisin de Kaguit, il a servi deux ans au sein de l'armée, en Casamance, avant de s'occuper de déminage.
"On avait des vergers mais on ne peut plus y accéder", explique-t-il. "Il est important de déminer pour que les gens reviennent dans leur village et accèdent à leur richesse (leurs champs et vergers). Et moi, j'espère travailler un jour la terre que mon père a dû laisser en 1982" au tout début du conflit.
Dans le village de Kaguit, Aissatou Sagna raconte comment son mari est mort il y a quelques années: "il était allé chercher des noix de palme, il a +piétiné+ une mine. Il est décédé sur la route de Ziguinchor car il avait perdu beaucoup de sang".
Dans le village, aucun tension n'est perceptible, les enfants jouent, une femme étend du linge. Mais plus au sud, la zone est toujours minée et plusieurs localités restent désertes. La frontière avec la Guinée-Bissau et les bases présumées des rebelles ne sont qu'à quelques kilomètres.
L'armée sénégalaise, assistée de militaires Marocains, a procédé à de nombreux déminages en Casamance. Mais l'opération a été suspendue à la suite de plusieurs incidents avec des rebelles. Et aujourd'hui, le "déminage humanitaire", effectué par des civils, est privilégié.
Depuis le lancement en février 2008 des activités d'Handicap International, seule ONG opérant à ce jour en Casamance dans ce domaine, "9 villages ont été déminés sur 93 présentant des suspicions de mines", relève Ibrahima Seck, chef de division des opérations du Centre national d'action anti-mines au Sénégal (CNAMS, public).
"Quand le conflit s'arrête, les mines restent, souligne la responsable locale d'Handicap International Camille Aubourg, et tant qu'il y aura des mines, cela ne sera pas tout à fait la fin de la guerre".
Cette région enclavée est en proie depuis 1982 à des rebelles indépendantistes, malgré la signature d'un accord de paix en 2004.
A l'entrée de la zone, un tableau rappelle aux deux équipes de démineurs sénégalais, 19 personnes au total: "végétation dense, saison des pluies, sécurité instable". Chaque soir, les employés rentrent dormir à Ziguinchor pour des raisons de sécurité.
Des militaires restent cantonnés dans le village et patrouillent arme en bandoulière sur la piste, au milieu d'herbes de plus de deux mètres de haut, de palmeraies et de majestueux fromagers.
La zone de Kaguit a été particulièrement affectée par les mines, avec près d'une cinquantaine de victimes (morts ou blessés) en dix ans. De nombreux villageois, exclusivement des agriculteurs, ont fui. La récolte de noix de cajou, de riz et la cueillette des mangues étaient devenues trop dangereuses.
Depuis février 2008, les démineurs de Handicap International ont trouvé dans la région de Ziguinchor 107 mines disséminées sur 73 hectares.
Charles Koly est un des deux chefs d'équipe. Originaire d'un village voisin de Kaguit, il a servi deux ans au sein de l'armée, en Casamance, avant de s'occuper de déminage.
"On avait des vergers mais on ne peut plus y accéder", explique-t-il. "Il est important de déminer pour que les gens reviennent dans leur village et accèdent à leur richesse (leurs champs et vergers). Et moi, j'espère travailler un jour la terre que mon père a dû laisser en 1982" au tout début du conflit.
Dans le village de Kaguit, Aissatou Sagna raconte comment son mari est mort il y a quelques années: "il était allé chercher des noix de palme, il a +piétiné+ une mine. Il est décédé sur la route de Ziguinchor car il avait perdu beaucoup de sang".
Dans le village, aucun tension n'est perceptible, les enfants jouent, une femme étend du linge. Mais plus au sud, la zone est toujours minée et plusieurs localités restent désertes. La frontière avec la Guinée-Bissau et les bases présumées des rebelles ne sont qu'à quelques kilomètres.
L'armée sénégalaise, assistée de militaires Marocains, a procédé à de nombreux déminages en Casamance. Mais l'opération a été suspendue à la suite de plusieurs incidents avec des rebelles. Et aujourd'hui, le "déminage humanitaire", effectué par des civils, est privilégié.
Depuis le lancement en février 2008 des activités d'Handicap International, seule ONG opérant à ce jour en Casamance dans ce domaine, "9 villages ont été déminés sur 93 présentant des suspicions de mines", relève Ibrahima Seck, chef de division des opérations du Centre national d'action anti-mines au Sénégal (CNAMS, public).
"Quand le conflit s'arrête, les mines restent, souligne la responsable locale d'Handicap International Camille Aubourg, et tant qu'il y aura des mines, cela ne sera pas tout à fait la fin de la guerre".