Les jeunes diplômés, des compétences ignorées : A observer globalement les qualifications des jeunes diplômés, l’on constate que bien peu sont employés à hauteur de leurs compétences et qualifications. L’on observe de même que les jeunes sont formés dans tous les domaines susceptibles de permettre le développement d’activités économiques et industrielles de pointe, ou en tous les cas indispensables au décollage du Sénégal. L’on observe enfin que les jeunes et pour beaucoup très fortement diplômés, ont de moins en moins d’opportunités d’avoir des stages pour valider leur formations et des emplois lorsqu’ils sont qualifiés, et que les grands magasins, les réceptions des hôtels ou les arrière cours des grandes sociétés regorgent d’ingénieurs, avocats, qualiticiens, ….., fortement diplômés, obligés de se sous employer pour survivre.
La question de l’utilisation et de l’utilité de cette mine de matière grise se pose. Comment faire pour utiliser cette matière grise dans les métiers et fonctions de leurs compétences réelles ? Une politique de rupture de mon point de vue est nécessaire. L’heure est venue de changer la donne en raisonnant et en agissant dans des macro-dimensions.
Les raisons de cette situation intolérable sont endogènes à notre pays et à l’Afrique toute entière. Elles sont culturelles, économiques et politiques. Au niveau politique, les ambitions doivent être déclinées sans vision politicienne et partisane. Franchement, à un certain niveau certaines problématiques doivent être dépolitisées, car elles constituent un enjeu national majeur !
Aujourd’hui la situation particulière du Sénégal, tant sur le plan économique que social, révèle que l’épanouissement des jeunes générations doit rester une priorité pour la génération qui a en charge, en ce moment même, la gestion du Sénégal. En dehors de cet impératif, la liste des catastrophes humaines qui menacent la jeunesse sénégalaise s’allongera au fil du temps. La jeunesse est l’atout capital du Sénégal et du continent africain qui, à travers ses dirigeants, doit pouvoir proposer des pistes de formations résultant de besoins réels exprimés sur le terrain, en termes de développement structurel.
Vouloir le développement du Sénégal implique, la définition claire et précise de secteurs d’activités moteurs et la mise en place d’une politique d’information des jeunes sur les orientations socio-économiques retenues. Quel est le constat que je fais ? Aujourd’hui, la jeunesse sénégalaise profite massivement des opportunités d’études chez elle et à l’étranger, mais malheureusement elle se forme sans savoir réellement s’il existe une adéquation entre leurs futures compétences professionnelles et les besoins en terme de qualifications, au Sénégal.
Ainsi, il est aisé de constater que le Sénégal, loin d’être dans une démarche d’identification et de planification de leurs bassins d’emplois sur le court, moyen et long terme, accorde mécaniquement des bourses aux étudiants, sans se soucier de leur retour sur investissement. L’absence d’information sur, d’une part, les secteurs créateurs d’emplois au Sénégal et d’autre part, sur les débouchés réels de nombreuses filières d’études, conduisent inexorablement les étudiants dans des formations génériques, totalement déconnectées des réalités sénégalaises et africaines. Et malheureusement encore, peu de formations s’accompagnent de phases d’immersions sur le terrain sénégalais, et donc les jeunes malgré leur diplôme, ne sont pas rapidement opérationnels.
Ces contingences débouchent dans la plus grande partie des cas, au désœuvrement et au désespoir pour la frange de la jeunesse qui a effectué ses études au Sénégal et au refus du retour au Sénégal, faute de visibilité, pour les jeunes qui se sont formés à l’étranger. Ainsi, chaque année, ce sont des dizaines de milliers de compétences cruciales que perd le Sénégal. Selon l’Unesco, plus de 30 000 Africains titulaires d’un diplôme de troisième cycle universitaire vivent en dehors du continent et 25 000 boursiers africains venus faire leurs études dans les pays de l’Union européenne n’ont jamais regagné leur pays d’origine. Ce constat dévoile que les ressources humaines, économiques et financières du continent restent encore mal exploitées, en dépit de la gravité de la situation. Cette situation génère les questions suivantes : L’avenir de la jeunesse sénégalaise est-il en Europe, aux USA ou au Sénégal ? Le Sénégal a-t-il méthodiquement planifié son développement en s’appuyant sur la formation de sa jeunesse et la mise à profit des compétences intellectuelles acquises ? Quelles compétences pour quel développement au Sénégal ? Quelles compétences pour quels secteurs d’activités ?
C’est une évidence ! Le Sénégal a besoin pour son développement de ses propres talents qui sont aujourd’hui des ressources vives qui se perdent parce que non utilisés rationnellement. Qui plus est, ces populations constituent un terreau vivace pour l’immigration clandestine.
D'ou l'idée de créer un observatoire de la formation et de l'emploi qui permettrait de remédier à toutes ces lacunes. Certains penseront que je ne suis pas au courant de l’existence de cette structure dans notre pays. Eh bien oui ! Cette structure manque d’ambition et de la substance, du fait qu’elle ne s’inscrit pas dans un schéma d’ensemble de politique d’emploi nationale.
Enfin, aucun projet de développement ne peut se permettre de négliger la valorisation du terrain historique, culturel et scientifique originel, sur lequel il doit s’implanter, s’il veut produire des effets positifs. A ce titre, la sensibilisation de la jeunesse sénégalaise aux contributions importantes du Sénégal et de l’Afrique à la civilisation universelle et aux sciences humaines, de la préhistoire en passant par l’antiquité égypto nubienne jusqu’à la période des grands empires (Zimbabwe, Mali, Songhaï…), doit représenter une exigence en terme d’éducation.
Le Sénégal et l’Afrique doivent résolument s’engager dans la promotion des connaissances qui portent sur elles-mêmes. La solution se trouve en partie dans l’enseignement des humanités classiques sénégalaises et africaines sur tous les niveaux du système éducatif sénégalais.
Souleymane Astou DIAGNE
Docteur en Sciences Economiques (souleymaneastou@yahoo.fr)
La question de l’utilisation et de l’utilité de cette mine de matière grise se pose. Comment faire pour utiliser cette matière grise dans les métiers et fonctions de leurs compétences réelles ? Une politique de rupture de mon point de vue est nécessaire. L’heure est venue de changer la donne en raisonnant et en agissant dans des macro-dimensions.
Les raisons de cette situation intolérable sont endogènes à notre pays et à l’Afrique toute entière. Elles sont culturelles, économiques et politiques. Au niveau politique, les ambitions doivent être déclinées sans vision politicienne et partisane. Franchement, à un certain niveau certaines problématiques doivent être dépolitisées, car elles constituent un enjeu national majeur !
Aujourd’hui la situation particulière du Sénégal, tant sur le plan économique que social, révèle que l’épanouissement des jeunes générations doit rester une priorité pour la génération qui a en charge, en ce moment même, la gestion du Sénégal. En dehors de cet impératif, la liste des catastrophes humaines qui menacent la jeunesse sénégalaise s’allongera au fil du temps. La jeunesse est l’atout capital du Sénégal et du continent africain qui, à travers ses dirigeants, doit pouvoir proposer des pistes de formations résultant de besoins réels exprimés sur le terrain, en termes de développement structurel.
Vouloir le développement du Sénégal implique, la définition claire et précise de secteurs d’activités moteurs et la mise en place d’une politique d’information des jeunes sur les orientations socio-économiques retenues. Quel est le constat que je fais ? Aujourd’hui, la jeunesse sénégalaise profite massivement des opportunités d’études chez elle et à l’étranger, mais malheureusement elle se forme sans savoir réellement s’il existe une adéquation entre leurs futures compétences professionnelles et les besoins en terme de qualifications, au Sénégal.
Ainsi, il est aisé de constater que le Sénégal, loin d’être dans une démarche d’identification et de planification de leurs bassins d’emplois sur le court, moyen et long terme, accorde mécaniquement des bourses aux étudiants, sans se soucier de leur retour sur investissement. L’absence d’information sur, d’une part, les secteurs créateurs d’emplois au Sénégal et d’autre part, sur les débouchés réels de nombreuses filières d’études, conduisent inexorablement les étudiants dans des formations génériques, totalement déconnectées des réalités sénégalaises et africaines. Et malheureusement encore, peu de formations s’accompagnent de phases d’immersions sur le terrain sénégalais, et donc les jeunes malgré leur diplôme, ne sont pas rapidement opérationnels.
Ces contingences débouchent dans la plus grande partie des cas, au désœuvrement et au désespoir pour la frange de la jeunesse qui a effectué ses études au Sénégal et au refus du retour au Sénégal, faute de visibilité, pour les jeunes qui se sont formés à l’étranger. Ainsi, chaque année, ce sont des dizaines de milliers de compétences cruciales que perd le Sénégal. Selon l’Unesco, plus de 30 000 Africains titulaires d’un diplôme de troisième cycle universitaire vivent en dehors du continent et 25 000 boursiers africains venus faire leurs études dans les pays de l’Union européenne n’ont jamais regagné leur pays d’origine. Ce constat dévoile que les ressources humaines, économiques et financières du continent restent encore mal exploitées, en dépit de la gravité de la situation. Cette situation génère les questions suivantes : L’avenir de la jeunesse sénégalaise est-il en Europe, aux USA ou au Sénégal ? Le Sénégal a-t-il méthodiquement planifié son développement en s’appuyant sur la formation de sa jeunesse et la mise à profit des compétences intellectuelles acquises ? Quelles compétences pour quel développement au Sénégal ? Quelles compétences pour quels secteurs d’activités ?
C’est une évidence ! Le Sénégal a besoin pour son développement de ses propres talents qui sont aujourd’hui des ressources vives qui se perdent parce que non utilisés rationnellement. Qui plus est, ces populations constituent un terreau vivace pour l’immigration clandestine.
D'ou l'idée de créer un observatoire de la formation et de l'emploi qui permettrait de remédier à toutes ces lacunes. Certains penseront que je ne suis pas au courant de l’existence de cette structure dans notre pays. Eh bien oui ! Cette structure manque d’ambition et de la substance, du fait qu’elle ne s’inscrit pas dans un schéma d’ensemble de politique d’emploi nationale.
Enfin, aucun projet de développement ne peut se permettre de négliger la valorisation du terrain historique, culturel et scientifique originel, sur lequel il doit s’implanter, s’il veut produire des effets positifs. A ce titre, la sensibilisation de la jeunesse sénégalaise aux contributions importantes du Sénégal et de l’Afrique à la civilisation universelle et aux sciences humaines, de la préhistoire en passant par l’antiquité égypto nubienne jusqu’à la période des grands empires (Zimbabwe, Mali, Songhaï…), doit représenter une exigence en terme d’éducation.
Le Sénégal et l’Afrique doivent résolument s’engager dans la promotion des connaissances qui portent sur elles-mêmes. La solution se trouve en partie dans l’enseignement des humanités classiques sénégalaises et africaines sur tous les niveaux du système éducatif sénégalais.
Souleymane Astou DIAGNE
Docteur en Sciences Economiques (souleymaneastou@yahoo.fr)