Chaque année ou presque, c’est le même refrain : il n’y a pas assez de films africains dans la sélection du Festival de Cannes ! L’édition 2017 n’échappe pas à la règle, avec seulement trois longs-métrages que l’on pourrait classer dans cette catégorie, au demeurant floue. Tergiverser sur la signification même de l’expression « film africain » serait fort intéressant sur le plan intellectuel à l’heure de la globalisation, mais certainement fort scolaire aussi.
Sans doute vaut-il mieux s’en aller jeter un œil du côté du continent où, oui, il existe des industries cinématographiques dynamiques et porteuses de sens.
Les uns citeront spontanément Nollywood et la richesse de la production nigériane, les autres évoqueront le système de financement du cinéma mis en place au Maroc, certains se souviendront de films sud-africains ou tchadiens remarquables. Les plus informés diront que le Ghana mérite désormais les surnoms de Kumawood ou de Ghallywood qui lui sont parfois donnés… Mais l’argument couperet tombera bientôt.
Bien sûr, il existe une production locale, mais elle demeure de qualité insuffisante pour être représentée à Cannes. Une qualité évaluée comme il se doit à l’aune de critères essentiellement occidentaux et dont l’appréciation repose sur des canons internationaux assez consensuels d’image, de mise en scène, de scénario, de durée, de jeu…
Sans tomber dans un relativisme culturel de mauvais aloi, c’est vers l’Afrique qu’il convient de se tourner pour se faire une idée des films qui remplissent les salles ou circulent sous forme de DVD. Il faut aller au Burkina Faso, qui abrite tous les deux ans le plus important festival du continent et où les films locaux remportent d’indéniables succès. Il faut aller au Liberia, où, paradoxalement, l’épidémie d’Ebola et la fermeture des frontières, ont favorisé l’émergence d’une production locale.
Au-delà des tentatives d’imitation calquées sur les productions asiatiques ou hollywoodiennes, c’est là que l’Afrique se regarde elle-même et se donne à voir, sans passer par le prisme déformant du jugement extérieur. Et c’est à partir de là qu’elle inventera son propre cinéma, qui pourrait bien étonner le monde.
Jeune Afrique
Sans doute vaut-il mieux s’en aller jeter un œil du côté du continent où, oui, il existe des industries cinématographiques dynamiques et porteuses de sens.
Les uns citeront spontanément Nollywood et la richesse de la production nigériane, les autres évoqueront le système de financement du cinéma mis en place au Maroc, certains se souviendront de films sud-africains ou tchadiens remarquables. Les plus informés diront que le Ghana mérite désormais les surnoms de Kumawood ou de Ghallywood qui lui sont parfois donnés… Mais l’argument couperet tombera bientôt.
Bien sûr, il existe une production locale, mais elle demeure de qualité insuffisante pour être représentée à Cannes. Une qualité évaluée comme il se doit à l’aune de critères essentiellement occidentaux et dont l’appréciation repose sur des canons internationaux assez consensuels d’image, de mise en scène, de scénario, de durée, de jeu…
Sans tomber dans un relativisme culturel de mauvais aloi, c’est vers l’Afrique qu’il convient de se tourner pour se faire une idée des films qui remplissent les salles ou circulent sous forme de DVD. Il faut aller au Burkina Faso, qui abrite tous les deux ans le plus important festival du continent et où les films locaux remportent d’indéniables succès. Il faut aller au Liberia, où, paradoxalement, l’épidémie d’Ebola et la fermeture des frontières, ont favorisé l’émergence d’une production locale.
Au-delà des tentatives d’imitation calquées sur les productions asiatiques ou hollywoodiennes, c’est là que l’Afrique se regarde elle-même et se donne à voir, sans passer par le prisme déformant du jugement extérieur. Et c’est à partir de là qu’elle inventera son propre cinéma, qui pourrait bien étonner le monde.
Jeune Afrique