Serigne Modou Bousso Dieng: "Certaines personnes qui parlent au nom du Président Macky Sall, sont des dealers... Macky Sall a une dent contre Touba ."

L'année 2020 étant marquée par une crise sanitaire, due à la pandémie de la Covid-19, a été malheureuse pour les guides religieux, qui étaient contraints de fermer les mosquées pour se conformer aux mesures édictées par l'État du Sénégal. Une situation que le guide religieux, se rappelle avec beaucoup de regrets .

" Il y avait aucune raison de fermer les mosquées, dans la mesure où c'était possible de respecter les gestes-barrières dans les lieux de culte. Et nous avons tous constaté que c'est au moment où les mosquées ont été fermées que les cas ont augmenté. De la même manière, nous avons remarqué une nette diminution des cas au moment où les mosquées ont été ouvertes à nouveau ", explique le Chef religieux

Visiblement très remonté contre le Prince Héritier d'Arabie Saoudite, Mouhammed Ben Salmane, le Président de la Confédération Internationale des Familles Religieuses , trouve "irrespectueuse" l'attitude de l'administration saoudienne qui, selon lui, "est en parfaite harmonie avec l'Israël, pour ainsi oser interdire aux pays musulmans d'effectuer le cinquième pilier de l'islam, le pèlerinage à la Mecque".

"Les musulmans qui ne connaissent absolument rien de l'Islam, pensent que l'Arabie Saoudite est une référence islamique. Bien que la Mecque est le lieu le plus saint du monde, mais malheureusement, l'administration, dirigée par le Prince Héritier, Mouhammed Ben Salmane, est un juif, un sanguinaire qui n'a aucune qualité d'un musulman. Pour rien au monde, l'Arabie Saoudite ne peut être une référence pour le monde islamique, en particulier pour Touba" , s'est-il désolé.

Pour combattre la Covid-19, le Président Macky Sall a rencontré tous les acteurs sauf les chef religieux, affirme Serigne Modou Bousso Dieng, qui dénonce "un manque de considération du chef de l'État à l'endroit des guides religieux".

Poursuivant son argumentaire, M. Dieng de dire: " Certaines personnes pensent que Serigne Modou Kara a été reçu par le Président Macky Sall, au nom de sa casquette religieuse. Je dis non, c'est plutôt parce que Serigne Modou Kara dirige un parti politique qui a des représentants au sein de l'hémicycle. Macky Sall n'a pas du tout de considération pour les chefs religieux. Mais il faut aussi reconnaître que certains chef religieux n'attendent que les décisions du Président pour exécuter, ce qui est vraiment déplorable, pour des personnes qui sont censées représenter le Prophète (PSL) ".

Sur le plan politique, le président du parti de l'Union des Groupes Patriotiques ( UGP), Serigne Modou Bousso Dieng, très critique au régime en place, n'a pas été tendre avec le Président Macky Sall et certains de ses compagnons. Ainsi, pense-t-il, "la venue du Président Idrissa Seck aux côtés du Président Macky Sall, ne serait pas une chose mauvaise, si ça était scellé sur la base de l'intérêt général".

"Je ne regarde pas que du côté négatif pour cette retrouvaille qui aurait pu être bénéfique pour le pays, ce qui est mon souhait. Mais malheureusement, nous savons aujourd'hui tous que ça était un deal sur le dos du peuple sénégalais ; et pis, ça décrédibilise l'image du Président Macky Sall, avec des discours incohérents du Président Idrissa Seck, qui utilise comme prétexte la Covid-19, alors qu'il négociait avec le pouvoir depuis 15 mois", s'est-il offusqué.

En outre , il estime que certains proches du Président Macky Sall, comme son beau-frère, Mansour Faye," ternissent l'image du régime avec des idées irréfléchies".

" Mansour n'a aucun mérite, aucune compétence, que d'être le beau-frère du Président Macky Sall. La preuve, personne ne le connaissait avant ; et s'il est devenu maire, c'est juste parce qu'il bénéficié de l'appui du chef de l'État en tant que son beau-frère. Pis, il a un problème avec l'argent dans toutes les structures qu'il a eues à diriger ", cogne Serigne Modou Bousso Dieng.

Considérant toutes ces situations, dit-il, "dire que le Président Macky Sall n'a pas une opposition, c'est méconnaître la politique. La vraie opposition au Président Macky Sall, est en effet, le peuple qui peut à tout moment, faire face à lui, ce qui peut être très dangereux pour lui car , il sera en face direct avec son peuple, ce que je ne lui souhaite pas".

Rebondissant sur les propos de Ahmed Khalifa Niasse , qui a accusé certains proches du Président de demander de l'argent pour avoir une audience avec Macky Sall, Serigne Modou Bousso Dieng, souhaite que le locataire du Palais, l'appelle. "Puisqu'il a fait cette déclaration, il peut donner les noms de ceux qui font ces pratiques", confirme Serigne Modou Bousso Dieng.

Qui estime qu'Il aurait dû citer les noms pour ne pas créer la confusion. " Mais, puisqu'il a dit que si le Président Macky Sall l'appelle, il va lui révéler les noms, la meilleure façon d'arrêter ces pratiques, c'était que le chef de l'État lui demande directement. Cependant, même si je connais des gens qui font correctement leur boulot dans son entourage, j'affirme qu'il y a des dealers qui parlent en son nom ", dénonce le chef religieux.

À Touba, Le guide religieux reconnaît que le Président Macky Sall, a fait certaines choses mais malheureusement, "sa communication est défectueuse". En plus, pense-t-il, "il a promu des gens anti-Touba durant tout son magistère".

" Je suis très critique au régime, mais je reconnais quand même que le Président Macky Sall n'est pas aussi mauvais que ça. Simplement il a une dent contre Touba à cause des défaites subies. Mais je lui donne tort sur tous les plans car, en plus d'une communication défectueuse, il a toujours promu des gens anti-Touba. S'y ajoutent, il refuse catégoriquement de nommer quelqu'un à Touba, malgré l'importance de cette ville sur le plan politico-économique", a t-il déploré.

Pour conclure, Le chef religieux, bien que défenseur incontestable de Touba, où il entretient sa base politique, n'ambitionne pas d'occuper le poste du président du Conseil Départemental de Mbacké.

" Mes ambitions vont au-delà du Conseil départemental de Mbacké. J'aurais présenté ma candidature au poste du Maire de la ville de Touba s'il y avait une élection. Mais vu que c'est le Khalife qui décide, je me contente à ces décisions en tant que Talibé. Seulement, il faut déplorer une gestion chaotique de la municipalité actuelle, avec un Maire qui n'a rien fait là-bas, malgré un budget annuel de plus de cinq milliards " , a-t-il conclu.