Baye Mathiate (à gauche) avec Mandoumbé lors d'un tournage
Comment avez-vous chopé le virus du théâtre ?
J’ai toujours aimé le théâtre et j’imitais les plus grands comédiens de ce pays. Ma famille me prédisait un avenir d’artiste. Quand je suis arrivé à Dakar, je fais la connaissance de Sidy Samb alias « Mandoumbé ». A l’époque, il était animateur à Fagarou Fm. Moi, je travaillais comme photographe dans un studio. Sidy m’a mis en rapport avec des comédiens de la banlieue regroupés au sein du groupe « Giss Giss Bou Bess ». Pour mon jour de répétition, j’ai assuré et certains étaient impressionnés. Malheureusement, le groupe n’a pas survécu aux querelles internes. De 2006 à 2009, j’ai participé avec l’ASC Guélawaar aux compétitions théâtrales des Navétanes et on a raflé presque tous les trophées. En 2008, j’ai participé aux festivités marquant l’ouverture de l’Organisation de la conférence islamique et c’est là que j’ai rencontré les plus grands artistes du Sénégal. Je suis également passé par la radio Oxyjeune de Pikine où j’animais une émission qui s’appelait « Arène des artistes » avec Mouhamed Ndiaye alias Dj Teuz. A la surprise générale, j’ai laissé tout cela pour aller au Fouta. Je voulais réaliser le vieux rêve de mon père qui a toujours souhaité que je mémorise le Coran. J’ai passé plus d’un an dans cette partie nord du pays. Je n’ai pas pu mémoriser le Livre saint à cause des oscars organisés dans la localité et qui ont réveillé mes talents de comédien.
Ne pensez-vous pas que votre séjour au Fouta a porté un sérieux coup à votre carrière artistique ?
Absolument pas. J’ai retrouvé mes amis et j’ai repris mes activités. En 2010, Sidy Samb et moi décidions d’entamer une tournée et nous avions choisi Demby Fall pour nous accompagner. A cette époque, on ne connaissait pas trop Demby mais, malgré un calendrier chargé, il a bien voulu accepter de tenter l'aventure avec nous. Nous sommes allés jouer au Walo et, grâce à Dieu, nous avons vraiment assuré le spectacle. Demby était tellement fier de nous qu’il nous a dit : « Si je vous avais connu plus tôt, j’aurais été milliardaire ». Ce jour-là, il a tenu un discours dans lequel il a vanté nos qualités de comédiens. On a fait la tournée dans des conditions extrêmement difficiles. Les moyens nous manquaient terriblement. Demby nous a ensuite demandé, à Sidy et ) moi, de travailler avec lui. A cette époque, il était avec les comédiens Sa Nekh 2 et Saër Ngom. Je ne voulais pas qu’il se sépare de ces derniers raison pour laquelle je lui avais proposé de travailler tous ensemble sous ses ordres. Malheureusement, ça n’a pas marché comme on l’avait souhaité.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que Sidy et moi sommes ensemble depuis bien longtemps. On se connait bien et sur scène on s’entend à merveille. Nous sommes complémentaires et nous pouvons même jouer les yeux fermés sans aucune fausse note. On ne triche pas, tout est naturel chez nous. Sa Nekh 2 et Saër Ngom qui forment aussi un duo magnifique ont préféré partir.
Et vous avez continué avec Demby Fall ?
Nous avons continué avec Demby qui nous a permis de nous produire à Saint-Louis lors d’un spectacle organisé par Babacar Faye. Nous y étions avec plusieurs autres artistes. Le promoteur était tellement impressionné par notre prestation qu'il a demandé à Demby de revenir avec nous, pour un festival international de théâtre, à Saint-Louis. Celui-ci s’est tenu à la Place Faidherbe devant un public particulièrement nombreux. Mais, ce qui paraît d’ailleurs bizarre, le spectacle n’était pas à la hauteur des attentes du public qui commençait même à huer les artistes sur scène. Il a fallu notre arrivée sur scène pour que les choses bougent. Nous avons assuré un spectacle époustouflant. Pourtant, nous avions peur de ne pouvoir relever le défi. Nos collègues artistes nous ont félicités et le public ne cessait de scander nos noms. C’est ce jour-là qu’on a pris conscience que nous pouvons réussir dans le théâtre. On a aussi assuré à Kébémer. En 2010, lors du FestRire de Kaolack, nous devions jouer. Mais, certains ne voulaient pas qu’on le fasse. Ils ont tout fait pour saboter notre participation et ils ont réussi. Nous n’avons pas pu jouer et le festival s’est terminé en queue de poisson.
J’ai toujours aimé le théâtre et j’imitais les plus grands comédiens de ce pays. Ma famille me prédisait un avenir d’artiste. Quand je suis arrivé à Dakar, je fais la connaissance de Sidy Samb alias « Mandoumbé ». A l’époque, il était animateur à Fagarou Fm. Moi, je travaillais comme photographe dans un studio. Sidy m’a mis en rapport avec des comédiens de la banlieue regroupés au sein du groupe « Giss Giss Bou Bess ». Pour mon jour de répétition, j’ai assuré et certains étaient impressionnés. Malheureusement, le groupe n’a pas survécu aux querelles internes. De 2006 à 2009, j’ai participé avec l’ASC Guélawaar aux compétitions théâtrales des Navétanes et on a raflé presque tous les trophées. En 2008, j’ai participé aux festivités marquant l’ouverture de l’Organisation de la conférence islamique et c’est là que j’ai rencontré les plus grands artistes du Sénégal. Je suis également passé par la radio Oxyjeune de Pikine où j’animais une émission qui s’appelait « Arène des artistes » avec Mouhamed Ndiaye alias Dj Teuz. A la surprise générale, j’ai laissé tout cela pour aller au Fouta. Je voulais réaliser le vieux rêve de mon père qui a toujours souhaité que je mémorise le Coran. J’ai passé plus d’un an dans cette partie nord du pays. Je n’ai pas pu mémoriser le Livre saint à cause des oscars organisés dans la localité et qui ont réveillé mes talents de comédien.
Ne pensez-vous pas que votre séjour au Fouta a porté un sérieux coup à votre carrière artistique ?
Absolument pas. J’ai retrouvé mes amis et j’ai repris mes activités. En 2010, Sidy Samb et moi décidions d’entamer une tournée et nous avions choisi Demby Fall pour nous accompagner. A cette époque, on ne connaissait pas trop Demby mais, malgré un calendrier chargé, il a bien voulu accepter de tenter l'aventure avec nous. Nous sommes allés jouer au Walo et, grâce à Dieu, nous avons vraiment assuré le spectacle. Demby était tellement fier de nous qu’il nous a dit : « Si je vous avais connu plus tôt, j’aurais été milliardaire ». Ce jour-là, il a tenu un discours dans lequel il a vanté nos qualités de comédiens. On a fait la tournée dans des conditions extrêmement difficiles. Les moyens nous manquaient terriblement. Demby nous a ensuite demandé, à Sidy et ) moi, de travailler avec lui. A cette époque, il était avec les comédiens Sa Nekh 2 et Saër Ngom. Je ne voulais pas qu’il se sépare de ces derniers raison pour laquelle je lui avais proposé de travailler tous ensemble sous ses ordres. Malheureusement, ça n’a pas marché comme on l’avait souhaité.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que Sidy et moi sommes ensemble depuis bien longtemps. On se connait bien et sur scène on s’entend à merveille. Nous sommes complémentaires et nous pouvons même jouer les yeux fermés sans aucune fausse note. On ne triche pas, tout est naturel chez nous. Sa Nekh 2 et Saër Ngom qui forment aussi un duo magnifique ont préféré partir.
Et vous avez continué avec Demby Fall ?
Nous avons continué avec Demby qui nous a permis de nous produire à Saint-Louis lors d’un spectacle organisé par Babacar Faye. Nous y étions avec plusieurs autres artistes. Le promoteur était tellement impressionné par notre prestation qu'il a demandé à Demby de revenir avec nous, pour un festival international de théâtre, à Saint-Louis. Celui-ci s’est tenu à la Place Faidherbe devant un public particulièrement nombreux. Mais, ce qui paraît d’ailleurs bizarre, le spectacle n’était pas à la hauteur des attentes du public qui commençait même à huer les artistes sur scène. Il a fallu notre arrivée sur scène pour que les choses bougent. Nous avons assuré un spectacle époustouflant. Pourtant, nous avions peur de ne pouvoir relever le défi. Nos collègues artistes nous ont félicités et le public ne cessait de scander nos noms. C’est ce jour-là qu’on a pris conscience que nous pouvons réussir dans le théâtre. On a aussi assuré à Kébémer. En 2010, lors du FestRire de Kaolack, nous devions jouer. Mais, certains ne voulaient pas qu’on le fasse. Ils ont tout fait pour saboter notre participation et ils ont réussi. Nous n’avons pas pu jouer et le festival s’est terminé en queue de poisson.
Sidy Diakhaté avec son ami Bathie Ndiaye
Pourquoi ne voulaient-ils pas vous voir sur scène à Kaolack ?
Ils connaissent très bien nos qualités et ils ne voulaient pas être relégués au second plan par ces jeunes. Mais ils ne pouvaient pas nous décourager. Par la suite, j’ai proposé à Sidy de faire un téléfilm. Nous avons alors décidé de tourner « Mandoumbé » qu’on a plusieurs fois essayé lors des différents spectacles auxquels nous avons participés. On a discuté avec la Radio Dunyaa Vision (RDV) pour la production mais on n’avait pas un accord. Mais quand même on a pris le risque de faire le long métrage. Sidy a décidé d’avoir comme surnom « Mandoumbé » et moi qui suis son père dans le téléfilm « Mathiate ».
Pourquoi « Mathiate » ?
Généralement, les comédiens qui jouent le rôle de père de famille dans les pièces de théâtre préfèrent les surnoms « Aladji ». Moi, je voulais quelque chose d’assez original. Un nom qui va marquer les esprits. « Mathiate » a fait toute la différence. Et on a fait le téléfilm.
Qui a finalement produit « Mandoumbé » ?
Nous-mêmes. Nous avons mis nos propres moyens. Aucune autre personne n’a mis un sou pour la réalisation de notre projet. Même s’il faut reconnaître qu’on a eu beaucoup de difficultés pour tout mettre en œuvre. Les autres comédiens, surtout ceux de la troupe « Sant Yalla », qui ont participé au tournage n’ont reçu aucun franc. Ils sont venus nous soutenir et l’ont fait gratuitement. Nous les remercions encore une fois du fond du cœur. Mention spéciale à « Bébé Aïcha » qui est venue nous rejoindre alors qu’elle pouvait dire « non » parce qu’elle était déjà connue à travers « Eutou Bira ». Elle a assuré son rôle avec professionnalisme. Ensuite, il y a eu des problèmes après la sortie du produit. Les cassettes ont été écoulées mais on avait beaucoup de mal à récupérer notre argent. Cette affaire pouvait même se terminer au commissariat. Mais, tout est bien qui finit bien. Certes, on n’a pas gagné de l’argent avec « Mandoumbé », mais on a marqué les esprits.
Comment le public a accueilli votre première production ?
Les Sénégalais ont très bien accueilli « Mandoumbé ». Nous ne passons plus inaperçus. Sidy était un peu connu à travers « Jotaayou Xaleyi ». Il a eu à faire d’autres productions avant « Mandoumbé ». Moi, j’en étais à ma première. On a fait le tour du Sénégal grâce à ce produit. A Kaolack, on a eu droit à un bain de foule. Il y avait tellement de monde qu’on était obligé de rester enfermés dans une chambre. C’était incroyable. On n’a plus droit à l’erreur. Le deuxième épisode du téléfilm a été réalisé par le label « Pass Pass ». Certes, nous n’avons pas gagné beaucoup d’argent, mais nous avons la sympathie du public.
Vous êtes l’initiateur de « Banlieue-Rire ». Quel est l’intérêt de ce festival ?
J’ai appris beaucoup de choses à travers les nombreux festivals auxquels j’ai pris part. Et, j’ai toujours pensé que je dois mettre sur pied quelque chose qui pourrait servir aux artistes. La première édition, qui s’est tenue le 08 octobre 2011, a été une réussite. Pourtant, beaucoup ne croyaient pas au projet. Finalement, de grands comédiens ont participé au festival. Ils étaient venus de Rufisque, Louga, Kébémer, Saint-Louis, Kaolack… A travers cet évènement, j’ai pu rendre hommage à mon fan numéro un, Anta Thiam qui n’avait que dix ans. Elle en était la marraine. Les gens étaient surpris parce qu’ils pensaient que cette édition allait être parrainée par une personnalité. A l’époque, « Mandoumbé » n’était pas encore sur le marché.
La deuxième édition est prévue ce 05 avril et c’est pour rendre hommage à Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène. Qu’est-ce qui motive cette décision ?
Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène sont de grands messieurs. Ils ont tout fait pour le théâtre et ils méritent tout le respect du monde. Ils sont nos pères et ont guidé nos premiers pas dans l’art. Nous avons une complicité extraordinaire avec ces monuments du théâtre sénégalais. Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène sont ensemble depuis 1977. Peut-être que je ne suis pas le mieux placé pour rendre hommage à ces comédiens mais je me suis dit que c’était un devoir de le faire. Demby a tendu la perche à beaucoup de jeunes. Il a permis à beaucoup de comédiens d’exprimer leur talent et de vivre de leur art. Modou et Pène aussi ont fait la même chose.
Vous êtes à la tête de la troupe « Xaley Africa ». Quels sont les projets du groupe ?
Nous préparons le troisième épisode de « Mandoumbé ». Nous travaillons aussi sur des sketchs qui vont passer très bientôt sur le petit écran.
Ils connaissent très bien nos qualités et ils ne voulaient pas être relégués au second plan par ces jeunes. Mais ils ne pouvaient pas nous décourager. Par la suite, j’ai proposé à Sidy de faire un téléfilm. Nous avons alors décidé de tourner « Mandoumbé » qu’on a plusieurs fois essayé lors des différents spectacles auxquels nous avons participés. On a discuté avec la Radio Dunyaa Vision (RDV) pour la production mais on n’avait pas un accord. Mais quand même on a pris le risque de faire le long métrage. Sidy a décidé d’avoir comme surnom « Mandoumbé » et moi qui suis son père dans le téléfilm « Mathiate ».
Pourquoi « Mathiate » ?
Généralement, les comédiens qui jouent le rôle de père de famille dans les pièces de théâtre préfèrent les surnoms « Aladji ». Moi, je voulais quelque chose d’assez original. Un nom qui va marquer les esprits. « Mathiate » a fait toute la différence. Et on a fait le téléfilm.
Qui a finalement produit « Mandoumbé » ?
Nous-mêmes. Nous avons mis nos propres moyens. Aucune autre personne n’a mis un sou pour la réalisation de notre projet. Même s’il faut reconnaître qu’on a eu beaucoup de difficultés pour tout mettre en œuvre. Les autres comédiens, surtout ceux de la troupe « Sant Yalla », qui ont participé au tournage n’ont reçu aucun franc. Ils sont venus nous soutenir et l’ont fait gratuitement. Nous les remercions encore une fois du fond du cœur. Mention spéciale à « Bébé Aïcha » qui est venue nous rejoindre alors qu’elle pouvait dire « non » parce qu’elle était déjà connue à travers « Eutou Bira ». Elle a assuré son rôle avec professionnalisme. Ensuite, il y a eu des problèmes après la sortie du produit. Les cassettes ont été écoulées mais on avait beaucoup de mal à récupérer notre argent. Cette affaire pouvait même se terminer au commissariat. Mais, tout est bien qui finit bien. Certes, on n’a pas gagné de l’argent avec « Mandoumbé », mais on a marqué les esprits.
Comment le public a accueilli votre première production ?
Les Sénégalais ont très bien accueilli « Mandoumbé ». Nous ne passons plus inaperçus. Sidy était un peu connu à travers « Jotaayou Xaleyi ». Il a eu à faire d’autres productions avant « Mandoumbé ». Moi, j’en étais à ma première. On a fait le tour du Sénégal grâce à ce produit. A Kaolack, on a eu droit à un bain de foule. Il y avait tellement de monde qu’on était obligé de rester enfermés dans une chambre. C’était incroyable. On n’a plus droit à l’erreur. Le deuxième épisode du téléfilm a été réalisé par le label « Pass Pass ». Certes, nous n’avons pas gagné beaucoup d’argent, mais nous avons la sympathie du public.
Vous êtes l’initiateur de « Banlieue-Rire ». Quel est l’intérêt de ce festival ?
J’ai appris beaucoup de choses à travers les nombreux festivals auxquels j’ai pris part. Et, j’ai toujours pensé que je dois mettre sur pied quelque chose qui pourrait servir aux artistes. La première édition, qui s’est tenue le 08 octobre 2011, a été une réussite. Pourtant, beaucoup ne croyaient pas au projet. Finalement, de grands comédiens ont participé au festival. Ils étaient venus de Rufisque, Louga, Kébémer, Saint-Louis, Kaolack… A travers cet évènement, j’ai pu rendre hommage à mon fan numéro un, Anta Thiam qui n’avait que dix ans. Elle en était la marraine. Les gens étaient surpris parce qu’ils pensaient que cette édition allait être parrainée par une personnalité. A l’époque, « Mandoumbé » n’était pas encore sur le marché.
La deuxième édition est prévue ce 05 avril et c’est pour rendre hommage à Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène. Qu’est-ce qui motive cette décision ?
Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène sont de grands messieurs. Ils ont tout fait pour le théâtre et ils méritent tout le respect du monde. Ils sont nos pères et ont guidé nos premiers pas dans l’art. Nous avons une complicité extraordinaire avec ces monuments du théâtre sénégalais. Demby Fall, Modou Diagne et Mamadou Pène sont ensemble depuis 1977. Peut-être que je ne suis pas le mieux placé pour rendre hommage à ces comédiens mais je me suis dit que c’était un devoir de le faire. Demby a tendu la perche à beaucoup de jeunes. Il a permis à beaucoup de comédiens d’exprimer leur talent et de vivre de leur art. Modou et Pène aussi ont fait la même chose.
Vous êtes à la tête de la troupe « Xaley Africa ». Quels sont les projets du groupe ?
Nous préparons le troisième épisode de « Mandoumbé ». Nous travaillons aussi sur des sketchs qui vont passer très bientôt sur le petit écran.