L'entreprise, qui a conclu en mai un deuxième plan de sauvetage en trois ans avec ses banques, a précisé qu'elle vendrait son usine de fabrication de téléviseurs au Mexique et qu'elle accorderait au groupe chinois Hisense la licence de sa marque Aquos.
"Sharp n'a pas été en mesure de s'adapter complètement à l'intensification de la concurrence sur ce marché, qui s'est traduite par des bénéfices sensiblement inférieurs à ce qui avait été projeté (...)", dit la compagnie dans un communiqué au sujet des téléviseurs en Amérique du Nord.
Le groupe a déjà sa marque pour les téléviseurs en Europe au groupe slovaque Universal Media pour abaisser ses coûts et mettre fin à cette activité déficitaire.
Sharp, qui réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires dans les écrans LCD et les téléviseurs, a misé sur le haut de gamme pour préserver ses marges et éviter de se trouver en concurrence frontale avec des rivaux asiatiques pratiquant des prix plus bas.
Mais le groupe a peiné à justifier des prix élevés faute d'innovations marquantes. Il a en outre pâti de la concurrence accrue de Japan Display, né de la fusion il y a deux ans des divisions écrans pour petits appareils de Sony, Toshiba et Hitachi, dans les écrans pour smartphones.
DANS LES PAS DE TOSHIBA ET DE PANASONIC
Sharp a annoncé le 19 mai un plan de sauvetage de 200 milliards de yens (1,47 milliard d'euros) avec Mizuho Bank et Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.
En échange des sommes perçues, Sharp va poursuivre la restructuration de ses activités, ce qui passera notamment par la suppression de 10% de ses effectifs mondiaux, dont 3.500 postes au Japon, et la vente de certains actifs, comme l'immeuble du siège social.
Sharp a dit ne pas encore être en mesure de chiffrer l'impact financier de l'accord conclu avec Hisense dans les téléviseurs aux Etats-Unis. Le groupe a réaffirmé sa projection d'un résultat opérationnel de 80 milliards de yens sur l'ensemble de l'exercice 2015-2016.
Pour la période avril-juin, Sharp a accusé une perte opérationnelle de 28,8 milliards de yens contre un bénéfice de 4,7 milliards au premier trimestre 2014-2015. Quatorze analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une perte de 21,2 milliards.
La perte nette s'est creusée à 34 milliards de yens contre 1,8 milliard il y a un an.
Fin janvier, Toshiba avait également annoncé l'arrêt de la fabrication et de la commercialisation de ses téléviseurs en Amérique du Nord en raison de l'intensification de la guerre des prix sur ce segment.
En octobre, Panasonic avait annoncé le transfert de sa filiale déficitaire Sanyo aux Etats-Unis, qui fournit des téléviseurs au géant américain de la distribution Wal-Mart, au groupe Funai Electric en contrepartie de royalties.
Sony de son côté a scindé ses activités dans les téléviseurs du reste du groupe, même si aucune vente n'est à l'ordre du jour.
Reuters