Les paillettes, les bijoux, les belles voitures, etc. que montrent les artistes, particulièrement les chanteurs sénégalais, les voyages aussi qu’ils font. Voilà autant de choses qui ne sont parfois que le reflet d’un univers de leurres et de désillusions, de déceptions également. Parfois, certains artistes sont presque misérables. Ils ne réalisent pas grand-chose avec leur argent, ne vivent pas de leur art puisqu’ils ne vendent plus d’albums avec la piraterie et parfois ce sont les bonnes volontés ou les fans qui leur permettent de s’en sortir. Du reste, certains d’entre eux confirment cet état de fait.
Yoro Ndiaye : «Il faut reconnaître que les artistes font du ‘sagu’»
Selon le chanteur acoustique, Yoro Ndiaye, pleins d’aspects peuvent être mis en exergue. «Certains ont plus de chance que d’autres dans le milieu. Les uns jouent régulièrement, ne produisent pas seulement au Sénégal et leurs droits leur sont payés ailleurs dans le monde. Le mécénat également aide les artistes à s’en sortir. Des personnes aident les chanteurs dans leurs projets. Les publicités sont aussi à mettre sur ce compte, car une boutique de vêtements ou un tailleur peut vouloir que l’artiste mette sa création», renseigne-t-il. Cela, c’est le côté positif selon le chanteur qui décèle aussi un aspect négatif. A savoir que «d’autres chanteurs ne s’en sortent pas, surtout lorsqu’ils n’ont pas de groupe pour jouer régulièrement». L’interprète de «Arwatam» d’ajouter : «Il faut reconnaître que la plupart du temps, les artistes font effectivement du ‘sagu’ (gèrent les apparences) pour se donner une image qui n’a rien à voir avec la réalité qu’ils vivent. Car la vie est trop dure actuellement et la musique est un peu gâchée. Nos aînés avaient plus de chances que nous puisque l’industrie musicale marchait mieux et la piraterie n’existait presque pas. Aujourd’hui, il faut juste être beaucoup plus dynamique dans ce que l’on fait».
Khamdel : «Le ‘sagu’ est tellement présent dans ce milieu»
Son collègue Khamdel Lô souligne également que les chanteurs ne sont pas riches. Loin de là. «Le ‘sagu’ est tellement présent dans ce milieu, c’est vrai. Mais disons que dans la vie, chacun a son destin et cela ne veut pas dire que tu dois regarder ce qu’a l’autre artiste. Ceci est un esprit de concurrence et cela est très fréquent chez les Sénégalais en général». Le compère de Abdoulaye Thiam n’est pas d’accord avec le prétexte de la piraterie qui, selon lui, a bon dos. «C’est la technologie qui a gâché la musique actuellement et non la piraterie. Parce qu’avant, les
gens avaient des sacs de Cd dans leurs voitures, mais actuellement ils ont leur Ipad et autres bidules», souligne-t-il. Concernant les fans ou autres mécènes qui entretiennent les chanteurs qui sont sans le sou, leur payent des voyages à l’étranger, les prennent en charge et leur donnent beaucoup de cadeaux et d’argent, Khamdel se démarque et affirme ne pas être concerné. «Personnellement, je n’en suis pas encore là. Parce que je ne suis pas du genre à chanter les louanges de quelque milliardaire que ce soit. Mais il arrive que des gens chantent pour leur ‘geer’ pour avoir de l’argent. C’est sûr que ce ne sont pas les droits d’auteur qui nous font vivre. Mais il peut arriver qu’on ait parfois une tournée en Europe où ailleurs avec 6 à 8 dates où on se retrouve avec 6000 ou 7000 euros. Ce qui fait un beau pactole. Là, on pourra investir, acheter une voiture ou autre. Mais ce genre d’opportunité est devenu rare et lorsqu’on en a, on investit dans quelque chose qui a de la valeur», souligne-t-il. Khamdel ne manque du reste pas d’y aller, dans un éclat de rire, avec une petite anecdote : «On dit de moi que c’est ma femme qui m’a acheté ma voiture, comme si je ne pouvais pas m’en payer une. Quand j’entends ça, je rigole juste et je passe mon chemin».
«Derrière les paillettes, c’est la galère pour Adiouza», avoue la fille d’Ouza
Pour Adiouza, le chanteur sénégalais se retrouve dans la misère parce que «c’est quelqu’un qui, avant tout, vit au dessus de ses moyens, se préoccupe de bien paraître et ne vit pas du tout de son art». La fille de Ouza est aussi d’avis que la piraterie est un facteur qui contribue à la misère des artistes. «La piraterie est un fait et il n’y a rien de concret qui a été proposé pour lutter contre. Par conséquent, de mon point de vue, il ne sert plus à rien de dépenser des sommes colossales pour faire un album sachant que l’on risque même pas de vendre 10 000 Cd», confie l’auteur de «Cey Love» qui estime que les chanteurs sont, dans ces conditions, obligés de se rabattre sur les spectacles pour pouvoir s'en sortir. Raison pour laquelle, ils sortent des singles pour exister tout d’abord, pour être programmés dans les spectacles ensuite. Celai, afin de gagner de l’argent. «Mais la misère est là, nous apprend Adiouza. Heureusement que les bienfaiteurs sont là aussi. Car les fans, dès fois, ils ne lésinent pas sur les moyens pour nous venir en aide. Je ne peux pas me prononcer aux noms des autres artistes, mais personnellement, je galère. Je me débrouille pour pouvoir sortir mon album dont la vente ne générera pas de rentrées d'argent conséquentes, ça c'est sûr. Mais c’est le prix à payer pour pouvoir faire des spectacles». Parlant des droits d’auteur, elle affirme que c’est presque inexistant. «Le Sénégal est un pays très désorganisé sur le plan culturel. On touche des miettes pour les droits d'auteur. On ne vend plus d’albums et les spectacles commencent à se faire rare. L'industrie musicale est en panne. Personnellement, je ne vois pas le bout du tunnel. Je vous le dis, derrière les paillettes, c’est la
galère pour Adiouza», avoue la chanteuse, sans faux-fuyants.
Par Oumou Sidya DRAME & Adama A. KANTE (stagiaire)
Yoro Ndiaye : «Il faut reconnaître que les artistes font du ‘sagu’»
Selon le chanteur acoustique, Yoro Ndiaye, pleins d’aspects peuvent être mis en exergue. «Certains ont plus de chance que d’autres dans le milieu. Les uns jouent régulièrement, ne produisent pas seulement au Sénégal et leurs droits leur sont payés ailleurs dans le monde. Le mécénat également aide les artistes à s’en sortir. Des personnes aident les chanteurs dans leurs projets. Les publicités sont aussi à mettre sur ce compte, car une boutique de vêtements ou un tailleur peut vouloir que l’artiste mette sa création», renseigne-t-il. Cela, c’est le côté positif selon le chanteur qui décèle aussi un aspect négatif. A savoir que «d’autres chanteurs ne s’en sortent pas, surtout lorsqu’ils n’ont pas de groupe pour jouer régulièrement». L’interprète de «Arwatam» d’ajouter : «Il faut reconnaître que la plupart du temps, les artistes font effectivement du ‘sagu’ (gèrent les apparences) pour se donner une image qui n’a rien à voir avec la réalité qu’ils vivent. Car la vie est trop dure actuellement et la musique est un peu gâchée. Nos aînés avaient plus de chances que nous puisque l’industrie musicale marchait mieux et la piraterie n’existait presque pas. Aujourd’hui, il faut juste être beaucoup plus dynamique dans ce que l’on fait».
Khamdel : «Le ‘sagu’ est tellement présent dans ce milieu»
Son collègue Khamdel Lô souligne également que les chanteurs ne sont pas riches. Loin de là. «Le ‘sagu’ est tellement présent dans ce milieu, c’est vrai. Mais disons que dans la vie, chacun a son destin et cela ne veut pas dire que tu dois regarder ce qu’a l’autre artiste. Ceci est un esprit de concurrence et cela est très fréquent chez les Sénégalais en général». Le compère de Abdoulaye Thiam n’est pas d’accord avec le prétexte de la piraterie qui, selon lui, a bon dos. «C’est la technologie qui a gâché la musique actuellement et non la piraterie. Parce qu’avant, les
gens avaient des sacs de Cd dans leurs voitures, mais actuellement ils ont leur Ipad et autres bidules», souligne-t-il. Concernant les fans ou autres mécènes qui entretiennent les chanteurs qui sont sans le sou, leur payent des voyages à l’étranger, les prennent en charge et leur donnent beaucoup de cadeaux et d’argent, Khamdel se démarque et affirme ne pas être concerné. «Personnellement, je n’en suis pas encore là. Parce que je ne suis pas du genre à chanter les louanges de quelque milliardaire que ce soit. Mais il arrive que des gens chantent pour leur ‘geer’ pour avoir de l’argent. C’est sûr que ce ne sont pas les droits d’auteur qui nous font vivre. Mais il peut arriver qu’on ait parfois une tournée en Europe où ailleurs avec 6 à 8 dates où on se retrouve avec 6000 ou 7000 euros. Ce qui fait un beau pactole. Là, on pourra investir, acheter une voiture ou autre. Mais ce genre d’opportunité est devenu rare et lorsqu’on en a, on investit dans quelque chose qui a de la valeur», souligne-t-il. Khamdel ne manque du reste pas d’y aller, dans un éclat de rire, avec une petite anecdote : «On dit de moi que c’est ma femme qui m’a acheté ma voiture, comme si je ne pouvais pas m’en payer une. Quand j’entends ça, je rigole juste et je passe mon chemin».
«Derrière les paillettes, c’est la galère pour Adiouza», avoue la fille d’Ouza
Pour Adiouza, le chanteur sénégalais se retrouve dans la misère parce que «c’est quelqu’un qui, avant tout, vit au dessus de ses moyens, se préoccupe de bien paraître et ne vit pas du tout de son art». La fille de Ouza est aussi d’avis que la piraterie est un facteur qui contribue à la misère des artistes. «La piraterie est un fait et il n’y a rien de concret qui a été proposé pour lutter contre. Par conséquent, de mon point de vue, il ne sert plus à rien de dépenser des sommes colossales pour faire un album sachant que l’on risque même pas de vendre 10 000 Cd», confie l’auteur de «Cey Love» qui estime que les chanteurs sont, dans ces conditions, obligés de se rabattre sur les spectacles pour pouvoir s'en sortir. Raison pour laquelle, ils sortent des singles pour exister tout d’abord, pour être programmés dans les spectacles ensuite. Celai, afin de gagner de l’argent. «Mais la misère est là, nous apprend Adiouza. Heureusement que les bienfaiteurs sont là aussi. Car les fans, dès fois, ils ne lésinent pas sur les moyens pour nous venir en aide. Je ne peux pas me prononcer aux noms des autres artistes, mais personnellement, je galère. Je me débrouille pour pouvoir sortir mon album dont la vente ne générera pas de rentrées d'argent conséquentes, ça c'est sûr. Mais c’est le prix à payer pour pouvoir faire des spectacles». Parlant des droits d’auteur, elle affirme que c’est presque inexistant. «Le Sénégal est un pays très désorganisé sur le plan culturel. On touche des miettes pour les droits d'auteur. On ne vend plus d’albums et les spectacles commencent à se faire rare. L'industrie musicale est en panne. Personnellement, je ne vois pas le bout du tunnel. Je vous le dis, derrière les paillettes, c’est la
galère pour Adiouza», avoue la chanteuse, sans faux-fuyants.
Par Oumou Sidya DRAME & Adama A. KANTE (stagiaire)