Cette dynamique unitaire porteuse d’espoirs de toutes sortes, est trahie aujourd’hui par des mains inexpertes et très mal préparées à la mystique de l’Etat et à une gestion rigoureuse, transparente et rationnelle du pouvoir.
Après presque deux ans d'exercice, le citoyen sénégalais constate, avec désolation et amertume, qu'il a été profondément abusé et trompé par des vendeurs d'illusions qui n'avaient pour rêves et ambitions que d'accéder au pouvoir pour satisfaire des intérêts purement opportunistes sous le paravent fallacieux de la RUPTURE et de la GOUVERNANCE SOBRE et VERTUEUSE. Aucune diront certainement, et à l’image de Damien Theillier, que la légitimité démocratique, à défaut de dire simplement la démocratie, peut souvent se présenter comme un terreau fertile à l’assouvissement de l’égoïsme humain et à la prolifération de déséquilibres socio-économiques qui affaiblissent durablement le niveau de vie.
L’ampleur de la pauvreté se développe, aujourd’hui, à des échelles de valeur invraisemblables à cause d’une gouvernance publique très peu soucieuse du soutien impératif de l’Etat aux couches sociales les plus défavorisées et aux déterminants véritables du développement d’un pays.
Preuves pour mille, les entreprises sont laissées à elles même, tenaillées qu’elles sont par un environnement des affaires non propice à l’investissement durable, caractérisé par une pression fiscale insupportable et un endettement sans commune mesure ; toutes choses ayant pour conséquences le ralentissement de la production nationale, la perte de compétitivité de l’économie nationale et de croissance économique ainsi que la privation massive de possibilités d’emploi pour la jeunesse.
Ces facteurs expliquent, en très grande partie, la baisse importante des prévisions de recettes budgétaires de l’ordre de 110 MILLIARDS correspondant respectivement à 33 milliards et à 87 milliards pour les premier et second trimestres de l’année 2013. Comme en attestent d’ailleurs, le net recul de l’évolution de la valeur ajoutée du secteur secondaire dans le PIB qui poursuit son repli (-1,6 % après -0,2% enregistrée au 1er trimestre) ainsi que l’augmentation très sensible des prix à la production des industries alimentaires.
Ce blocage de l’économie sénégalaise accentue davantage le mal vivre des populations déshéritées, plonge une bonne partie de la jeunesse active dans le chômage avilissant, désarticule le tissu social par la persistance de pratiques aux antipodes de toute éthique et morale républicaine et place, directement ou indirectement, nos universités dans des situations de crises permanentes qui annihilent le développement de la recherche scientifique et le renforcement de la qualité de la formation dispensée à notre jeunesse dont près de 40 000 étudiants ne bénéficient pas d’allocations d’études. Sur toute l’étendue du territoire national, 75% des ménages, soit 3 ménages sur 4 considèrent aujourd’hui leur communauté comme pauvre parce que l’accès aux services sociaux de base reste très hypothétique en raison de l’importance des déficits comparés aux besoins et attentes des populations sénégalaises.
En effet, il se trouve que la politique sociale prônée par les pouvoirs publics manque manifestement de profondeur et de cohérence dans la manière de fournir une assistance durable et soutenue aux couches défavorisées. Car, en l’état actuel de la complexité de l’économie et des difficultés sociales énormes, il est moralement inadmissible d’allouer un pécule journalier de 270 frs CFA à un ménage au titre des bourses de sécurité familiale et espérer voir, en même temps, le chef de famille prendre suffisamment toutes les charges liées à l’éducation de ses enfants, comme une possible inscription de l’étudiant à l’Université estimée à 25 000 frs CFA sans compter les coûts liés à l’alimentation et à la santé de la famille. Sur ce dernier aspect, l’on semble se complaire de la Couverture Maladie Universelle (on semble oublier par là même l’impact du plan Sésame hérité du régime libéral qui asphyxie nos établissements de santé) qui garde son caractère universaliste que par le nom dans la mesure où les perceptions demeurent encore dans nos hôpitaux et centres de santé et que toutes les pathologies ne sont pas éligibles à ce programme. A titre d’exemple, la problématique de la prise en charge de ces milliers de citoyens souffrant de l’insuffisance rénale, se pose avec une plus grande acuité compte tenu de la cherté du traitement et de l’inaccessibilité des générateurs d’hémodialyse qui excluent du système un nombre important et de plus en plus croissant d’insuffisants rénaux. Ce décor lamentable du système sanitaire sénégalais, présenté sous d’autres traits comme un mouroir par un professionnel bien plus au fait des questions de la santé dans notre pays, nous laisse pantois devant un pouvoir impassible et méprisant.
Cette suffisance de l’Autorité transparait également dans les autres projets phares comme le FONSIS, le FONJIP ou encore le FAISE qui restent, tous, à l’état de la simple déclaration d’intention quand bien même les fonds nécessaires à l’opérationnalisation de la plupart desdits programmes n’existent presque pas.
Au-delà, il est manifestement incompréhensible que des études scientifiques préalables sur leur impact ne soient pas élaborées pour déterminer les limites objectives de chaque instrument de politique économique et sociale. Le programme de recrutement des jeunes au travers de l’Agence nationale de sécurité de proximité illustre formidablement les insuffisances dénoncées par tous les acteurs de la vie politique et de la société civile qui trouvent dans cette structure, une milice potentiellement dangereuse pour la stabilité sociale. Car, comment comprendre la mobilisation de 10 000 jeunes destinés à la préservation de la sécurité des populations après seulement une période de formation d’un mois sans qu’un audit exhaustif préalable des forces et des faiblesses de la Police nationale ne soit fait pour déterminer, de façon claire et précise, la nature des réponses à apporter sur les carences éventuelles. Quelle sera effectivement la ligne de démarcation entre les tâches dévolues à l’agence et celles traditionnellement reconnues aux forces de sécurité ? Quel sera le modus operandi ? A-t-on suffisamment réfléchi à la nécessaire protection de ces agents au regard de représailles éventuelles de bandes organisées ?
Il est vrai que le renforcement de la sécurité des sénégalais est une demande sociale inaliénable qui peut bien s’inspirer de certaines traditions occidentales (la Suisse et le Canada notamment) qui ont choisi de renforcer les tâches administratives les corps de sécurité en personnel suffisant afin de concentrer les forces de police et de gendarmerie dans leurs activités régaliennes de surveillance du territoire national, de protection des biens et des personnes et de répression de la délinquance dans tous ses aspects. Mais la version du Président Macky Sall telle qu’elle est déclinée aujourd’hui, risque de saper, pour beaucoup, les socles de notre stabilité sociale et les acquis démocratiques obtenus de très haute lutte.
Devant cette atmosphère et pendant que l’économie du pays, de façon générale, perd petit à petit les ressorts de la génération de richesses, les partisans de la RUPTURE et de la GOUVERNANCE SOBRE et VERTUEUSE renouent avec une insolence et une irresponsabilité inacceptables qui heurtent notre conscience collective après la sanction infligée au régime libéral.
Avec la mise au pas de l’Assemblée nationale qui a fini par renoncer à son indépendance, la charte fondamentale ainsi que la loi portant règlement intérieur de ladite assemblée sont aisément violées, sans la moindre ire d’une bonne partie de la société civile et des alliés politiques, autrefois très prompte à l’indignation. Aujourd’hui, l’opinion nationale a le sentiment de revivre les mêmes travers qui ont rythmé la gouvernance libérale d’alors en raison du viol répétitif actuel de la loi par un Macky Sall très peu attaché à la transparence dans la gestion budgétaire eu égard à la facilité déconcertante de signature des décrets d’avance estimés à plus de 100 milliards de francs Cfa, parallèlement à l’augmentation unilatérale des fonds politiques à plus de 10 milliards de francs CFA par le Président Macky Sall. Des fonds dont la destination reste, pour beaucoup, encore à vérifier. En l’espèce, il est clair, net et précis que l’autorité est passée outre les dispositions constitutionnelles pour mettre en avant sa légitimité électorale.
Cette petite lecture traduit l’insouciance et l’ignorance, voire le peu d’intérêt de l’homme au respect strict des règles de bonne gouvernance et de l’Etat de droit. Le projet Sénégal émergent acheté ou financé au prix fort de 2,5 milliards de FCFA obéit également à la même logique d’autant plus que d’une part, toutes les compétences sont réunies au niveau national pour éviter au Sénégal de dépenser autant de ressources et d’autre part, la banalité de la violation du code des marchés publics est établie pour un marché de prestations intellectuelles qui ne peut, en aucun cas, revêtir le caractère secret. Et dire que ledit projet a été jeté à l’eau par la suite… ?
Nous ne pouvons manquer de souligner à grands traits, les libéralités à coup de dizaines de millions offertes mensuellement aux membres de la mouvance présidentielle, à l’image de celles que nous avions déjà connues avec la défunte CAP 21. Ousmane Tanor Dieng ne nous avait-il pas défendus de faire du Wade sans Wade ? Que dire des centaines de mille d’euros et de dollars distribués à tort et à travers en Europe et aux Etats-Unis et tout près de nous au Mali ? Les causes de la débâcle de Wade sont si loin mais aussi… si proches. Car depuis toujours au Sénégal, les partis politiques ont vécu et survécu avec l’argent du contribuable vendangé à souhait comme ce fut le cas tout dernièrement avec la célébration du 5ème anniversaire de l’Apr où sept cent millions de nos francs (700 000 000 FCFA) ont été mis en jeu pour discuter de certaines futilités, chanter et danser au rythme des lueurs d’un pouvoir simplement enivrant.
Au moment où tout semble se perdre en termes de repères et de valeurs, il urge plus que jamais de faire appel à la Clairvoyance de Senghor, à l’Autorité de Diouf et à la Vision de Wade pour remettre en place les fondamentaux de l’Etat à toutes les stations d’exercice des responsabilités publiques, asseoir d’une main de fer un sens élevé de la mesure et de la responsabilité dans la gouvernance et la mise en œuvre de l’action publique à partir d’une perspective d’avenir reposant sur une démarche globalement réfléchie, méthodologiquement élaborée et partagée, et efficacement mise en œuvre au bénéfice exclusif de notre société.
Dans la perspective actuelle et future du pays, il apparait opportun de procéder à des réformes d’envergure qui s’articuleront autour de la nécessaire réhabilitation d’un parlement sénégalais plus fort parce que conscient de ses devoirs et de ses responsabilités dans le cadre de la conception, de l’élaboration, de l’adoption, de l’exécution et de l’évaluation des politiques publiques, de la définition du statut de l’opposition, gage d’une meilleure articulation des rapports Pouvoir/Opposition et du financement des partis politiques pour assainir l’espace politique et libérer le politique du joug des lobbies et des milieux d’affaires.
Ces questions essentielles sur lesquelles nous partagerons volontiers avec les sénégalaises et les sénégalais, restent des pré-requis nécessaires à l’avènement d’une société politique plus démocratique et plus respectueuse des lois et règlements qui fondent la base de tout développement économique, social et culturel harmonieux et apaisé.
Pape Amacodou DIOUF
Responsable politique Rewmi
FATICK
Après presque deux ans d'exercice, le citoyen sénégalais constate, avec désolation et amertume, qu'il a été profondément abusé et trompé par des vendeurs d'illusions qui n'avaient pour rêves et ambitions que d'accéder au pouvoir pour satisfaire des intérêts purement opportunistes sous le paravent fallacieux de la RUPTURE et de la GOUVERNANCE SOBRE et VERTUEUSE. Aucune diront certainement, et à l’image de Damien Theillier, que la légitimité démocratique, à défaut de dire simplement la démocratie, peut souvent se présenter comme un terreau fertile à l’assouvissement de l’égoïsme humain et à la prolifération de déséquilibres socio-économiques qui affaiblissent durablement le niveau de vie.
L’ampleur de la pauvreté se développe, aujourd’hui, à des échelles de valeur invraisemblables à cause d’une gouvernance publique très peu soucieuse du soutien impératif de l’Etat aux couches sociales les plus défavorisées et aux déterminants véritables du développement d’un pays.
Preuves pour mille, les entreprises sont laissées à elles même, tenaillées qu’elles sont par un environnement des affaires non propice à l’investissement durable, caractérisé par une pression fiscale insupportable et un endettement sans commune mesure ; toutes choses ayant pour conséquences le ralentissement de la production nationale, la perte de compétitivité de l’économie nationale et de croissance économique ainsi que la privation massive de possibilités d’emploi pour la jeunesse.
Ces facteurs expliquent, en très grande partie, la baisse importante des prévisions de recettes budgétaires de l’ordre de 110 MILLIARDS correspondant respectivement à 33 milliards et à 87 milliards pour les premier et second trimestres de l’année 2013. Comme en attestent d’ailleurs, le net recul de l’évolution de la valeur ajoutée du secteur secondaire dans le PIB qui poursuit son repli (-1,6 % après -0,2% enregistrée au 1er trimestre) ainsi que l’augmentation très sensible des prix à la production des industries alimentaires.
Ce blocage de l’économie sénégalaise accentue davantage le mal vivre des populations déshéritées, plonge une bonne partie de la jeunesse active dans le chômage avilissant, désarticule le tissu social par la persistance de pratiques aux antipodes de toute éthique et morale républicaine et place, directement ou indirectement, nos universités dans des situations de crises permanentes qui annihilent le développement de la recherche scientifique et le renforcement de la qualité de la formation dispensée à notre jeunesse dont près de 40 000 étudiants ne bénéficient pas d’allocations d’études. Sur toute l’étendue du territoire national, 75% des ménages, soit 3 ménages sur 4 considèrent aujourd’hui leur communauté comme pauvre parce que l’accès aux services sociaux de base reste très hypothétique en raison de l’importance des déficits comparés aux besoins et attentes des populations sénégalaises.
En effet, il se trouve que la politique sociale prônée par les pouvoirs publics manque manifestement de profondeur et de cohérence dans la manière de fournir une assistance durable et soutenue aux couches défavorisées. Car, en l’état actuel de la complexité de l’économie et des difficultés sociales énormes, il est moralement inadmissible d’allouer un pécule journalier de 270 frs CFA à un ménage au titre des bourses de sécurité familiale et espérer voir, en même temps, le chef de famille prendre suffisamment toutes les charges liées à l’éducation de ses enfants, comme une possible inscription de l’étudiant à l’Université estimée à 25 000 frs CFA sans compter les coûts liés à l’alimentation et à la santé de la famille. Sur ce dernier aspect, l’on semble se complaire de la Couverture Maladie Universelle (on semble oublier par là même l’impact du plan Sésame hérité du régime libéral qui asphyxie nos établissements de santé) qui garde son caractère universaliste que par le nom dans la mesure où les perceptions demeurent encore dans nos hôpitaux et centres de santé et que toutes les pathologies ne sont pas éligibles à ce programme. A titre d’exemple, la problématique de la prise en charge de ces milliers de citoyens souffrant de l’insuffisance rénale, se pose avec une plus grande acuité compte tenu de la cherté du traitement et de l’inaccessibilité des générateurs d’hémodialyse qui excluent du système un nombre important et de plus en plus croissant d’insuffisants rénaux. Ce décor lamentable du système sanitaire sénégalais, présenté sous d’autres traits comme un mouroir par un professionnel bien plus au fait des questions de la santé dans notre pays, nous laisse pantois devant un pouvoir impassible et méprisant.
Cette suffisance de l’Autorité transparait également dans les autres projets phares comme le FONSIS, le FONJIP ou encore le FAISE qui restent, tous, à l’état de la simple déclaration d’intention quand bien même les fonds nécessaires à l’opérationnalisation de la plupart desdits programmes n’existent presque pas.
Au-delà, il est manifestement incompréhensible que des études scientifiques préalables sur leur impact ne soient pas élaborées pour déterminer les limites objectives de chaque instrument de politique économique et sociale. Le programme de recrutement des jeunes au travers de l’Agence nationale de sécurité de proximité illustre formidablement les insuffisances dénoncées par tous les acteurs de la vie politique et de la société civile qui trouvent dans cette structure, une milice potentiellement dangereuse pour la stabilité sociale. Car, comment comprendre la mobilisation de 10 000 jeunes destinés à la préservation de la sécurité des populations après seulement une période de formation d’un mois sans qu’un audit exhaustif préalable des forces et des faiblesses de la Police nationale ne soit fait pour déterminer, de façon claire et précise, la nature des réponses à apporter sur les carences éventuelles. Quelle sera effectivement la ligne de démarcation entre les tâches dévolues à l’agence et celles traditionnellement reconnues aux forces de sécurité ? Quel sera le modus operandi ? A-t-on suffisamment réfléchi à la nécessaire protection de ces agents au regard de représailles éventuelles de bandes organisées ?
Il est vrai que le renforcement de la sécurité des sénégalais est une demande sociale inaliénable qui peut bien s’inspirer de certaines traditions occidentales (la Suisse et le Canada notamment) qui ont choisi de renforcer les tâches administratives les corps de sécurité en personnel suffisant afin de concentrer les forces de police et de gendarmerie dans leurs activités régaliennes de surveillance du territoire national, de protection des biens et des personnes et de répression de la délinquance dans tous ses aspects. Mais la version du Président Macky Sall telle qu’elle est déclinée aujourd’hui, risque de saper, pour beaucoup, les socles de notre stabilité sociale et les acquis démocratiques obtenus de très haute lutte.
Devant cette atmosphère et pendant que l’économie du pays, de façon générale, perd petit à petit les ressorts de la génération de richesses, les partisans de la RUPTURE et de la GOUVERNANCE SOBRE et VERTUEUSE renouent avec une insolence et une irresponsabilité inacceptables qui heurtent notre conscience collective après la sanction infligée au régime libéral.
Avec la mise au pas de l’Assemblée nationale qui a fini par renoncer à son indépendance, la charte fondamentale ainsi que la loi portant règlement intérieur de ladite assemblée sont aisément violées, sans la moindre ire d’une bonne partie de la société civile et des alliés politiques, autrefois très prompte à l’indignation. Aujourd’hui, l’opinion nationale a le sentiment de revivre les mêmes travers qui ont rythmé la gouvernance libérale d’alors en raison du viol répétitif actuel de la loi par un Macky Sall très peu attaché à la transparence dans la gestion budgétaire eu égard à la facilité déconcertante de signature des décrets d’avance estimés à plus de 100 milliards de francs Cfa, parallèlement à l’augmentation unilatérale des fonds politiques à plus de 10 milliards de francs CFA par le Président Macky Sall. Des fonds dont la destination reste, pour beaucoup, encore à vérifier. En l’espèce, il est clair, net et précis que l’autorité est passée outre les dispositions constitutionnelles pour mettre en avant sa légitimité électorale.
Cette petite lecture traduit l’insouciance et l’ignorance, voire le peu d’intérêt de l’homme au respect strict des règles de bonne gouvernance et de l’Etat de droit. Le projet Sénégal émergent acheté ou financé au prix fort de 2,5 milliards de FCFA obéit également à la même logique d’autant plus que d’une part, toutes les compétences sont réunies au niveau national pour éviter au Sénégal de dépenser autant de ressources et d’autre part, la banalité de la violation du code des marchés publics est établie pour un marché de prestations intellectuelles qui ne peut, en aucun cas, revêtir le caractère secret. Et dire que ledit projet a été jeté à l’eau par la suite… ?
Nous ne pouvons manquer de souligner à grands traits, les libéralités à coup de dizaines de millions offertes mensuellement aux membres de la mouvance présidentielle, à l’image de celles que nous avions déjà connues avec la défunte CAP 21. Ousmane Tanor Dieng ne nous avait-il pas défendus de faire du Wade sans Wade ? Que dire des centaines de mille d’euros et de dollars distribués à tort et à travers en Europe et aux Etats-Unis et tout près de nous au Mali ? Les causes de la débâcle de Wade sont si loin mais aussi… si proches. Car depuis toujours au Sénégal, les partis politiques ont vécu et survécu avec l’argent du contribuable vendangé à souhait comme ce fut le cas tout dernièrement avec la célébration du 5ème anniversaire de l’Apr où sept cent millions de nos francs (700 000 000 FCFA) ont été mis en jeu pour discuter de certaines futilités, chanter et danser au rythme des lueurs d’un pouvoir simplement enivrant.
Au moment où tout semble se perdre en termes de repères et de valeurs, il urge plus que jamais de faire appel à la Clairvoyance de Senghor, à l’Autorité de Diouf et à la Vision de Wade pour remettre en place les fondamentaux de l’Etat à toutes les stations d’exercice des responsabilités publiques, asseoir d’une main de fer un sens élevé de la mesure et de la responsabilité dans la gouvernance et la mise en œuvre de l’action publique à partir d’une perspective d’avenir reposant sur une démarche globalement réfléchie, méthodologiquement élaborée et partagée, et efficacement mise en œuvre au bénéfice exclusif de notre société.
Dans la perspective actuelle et future du pays, il apparait opportun de procéder à des réformes d’envergure qui s’articuleront autour de la nécessaire réhabilitation d’un parlement sénégalais plus fort parce que conscient de ses devoirs et de ses responsabilités dans le cadre de la conception, de l’élaboration, de l’adoption, de l’exécution et de l’évaluation des politiques publiques, de la définition du statut de l’opposition, gage d’une meilleure articulation des rapports Pouvoir/Opposition et du financement des partis politiques pour assainir l’espace politique et libérer le politique du joug des lobbies et des milieux d’affaires.
Ces questions essentielles sur lesquelles nous partagerons volontiers avec les sénégalaises et les sénégalais, restent des pré-requis nécessaires à l’avènement d’une société politique plus démocratique et plus respectueuse des lois et règlements qui fondent la base de tout développement économique, social et culturel harmonieux et apaisé.
Pape Amacodou DIOUF
Responsable politique Rewmi
FATICK