"C'est dix ans de carrière professionnelle au Sénégal où auparavant, je n'animais que des baptêmes et autres cérémonies familiales. Il y a eu du bonheur et des sacrifices, j'ai laissé tomber beaucoup de choses pour m'imposer dans mon pays. Cela a été compliqué. Du système européen où l'artiste ne s'occupe que de chanter, et on fait tout soi-même. Pendant dix ans donc, je me suis battu pour imposer une idée, à travers notamment trois albums bien appréciés par le public. J'ai d'ailleurs opté pour la sobriété durant la célébration afin de mieux rendre hommage aux fans qui me soutiennent depuis le début (...) Le public m'a bien accueilli et suivi, des collègues artistes m'ont vraiment encouragé. Sinon, je pense que tout s'est réellement joué dans les innovations sur les sonorités, avec un mbalax mâtiné d'autres musiques comme le flamenco. Au début c'était difficile, mais je me suis préparé à cela et le travail continue pour me permettre de marquer un peu plus mon empreinte. Je ne suis pas pressé parce que je sais ou je veux aller (...) Je veux faire le même chemin que celui qui m'a permis de m'imposer en Espagne. J'y ai fait presque 23 ans de carrière, en animant de grands concerts. Mes musiciens d'ici ont été une fois ébahis par l'énorme public qu'attirent mes sorties là-bas (...) Nous sommes des jeunes et des acteurs culturels. Tout ce qui fait avancer ce domaine m'intéresse. Si un projet existe avec de bonnes perspectives, je n'hésiterai pas. Je pense personnellement à un grand complexe avec une salle de spectacle moderne et d'autres offres pour davantage faire rayonner la culture."