La politique italienne est un théâtre mouvementé. Mario Monti sortira de scène en avril prochain et Silvio Berlusconi est tenté par un retour. Ces deux annonces, à quelques heures d'intervalle l'une de l'autre, ont semé le tumulte.
Ce n'est pas la première fois que l'économiste et ancien commissaire européen déclare qu'il ne cherchera pas à s'accrocher au pouvoir. Il l'affirmait déjà devant le Parlement, lors du discours d'investiture de son gouvernement technique, le 18 novembre dernier. Il ne s'est pas laissé détourner de son intention par le taux de popularité enviable dont il jouit pendant plusieurs mois (entre 70 et 50% de faveurs, 43% encore dernièrement). «J'ai toujours exclu, et je continue d'exclure, une expérience de gouvernement qui aille au-delà des prochaines élections», a-t-il déclaré mercredi soir à Bruxelles. Excluant de prendre la tête d'une grande coalition, comme nombre de commentateurs politiques l'envisageaient ces derniers jours. Il restera sénateur à vie, charge à laquelle le président Giorgio Napolitano l'avait nommé, deux jours avant de le pressentir pour devenir premier ministre.
Le président de la République n'entend pas solliciter, lui non plus, un second mandat. Son septennat avait débuté le 15 mai 2006. Au détour d'une longue conversation avec le directeur de La Repubblica, Eugenio Scalfari, il a laissé entendre qu'il n'entendait pas jouer les prolongations. À 87 ans, il sent la nécessité de passer la main. Napolitano et Monti ont piloté avec bravoure l'Italie durant la crise des dettes souveraines. Remettant le pays sur les rails de la rigueur. Napolitano enjoint les forces politiques d'adopter une nouvelle loi électorale avant la fin de la législature, en avril 2013. «Un engagement incontournable», a-t-il écrit aux présidents des deux chambres du Parlement. Trente-cinq propositions de réforme électorale sont bloquées au Sénat depuis octobre 2010. Napolitano comme Monti veulent croire que les partis resteront fidèles aux engagements budgétaires pris par le gouvernement.
Excellents sondages
C'est le moment choisi par Silvio Berlusconi pour annoncer son retour. Sondages en main, il s'est convaincu que son parti, le PDL, risquait de connaître une débâcle. 10% et peut-être moins s'il ne s'engageait pas personnellement, 18% s'il se contentait de soutenir la candidature d'Angelino Alfano, le «jeune» qu'il a nommé en juillet dernier à la tête du parti. 30% s'il se présentait lui-même. Moins qu'en 2008 (il avait réalisé un score de 33%), mais suffisamment pour compter sur la scène politique. Aussi dit-il qu'il se privera de vacances pour préparer dans sa résidence milanaise d'Arcore un nouveau programme et une nouvelle équipe composée de jeunes dynamiques fortement enracinés sur le territoire. La concurrence sera rude: la gauche donnée favorite, mais aussi et surtout le mouvement populiste du comédien Beppe Grillo, déjà donné à 20%. Les conseillers du Cavaliere cherchent à copier sa fulgurante ascension.
Par Richard Heuzé
Ce n'est pas la première fois que l'économiste et ancien commissaire européen déclare qu'il ne cherchera pas à s'accrocher au pouvoir. Il l'affirmait déjà devant le Parlement, lors du discours d'investiture de son gouvernement technique, le 18 novembre dernier. Il ne s'est pas laissé détourner de son intention par le taux de popularité enviable dont il jouit pendant plusieurs mois (entre 70 et 50% de faveurs, 43% encore dernièrement). «J'ai toujours exclu, et je continue d'exclure, une expérience de gouvernement qui aille au-delà des prochaines élections», a-t-il déclaré mercredi soir à Bruxelles. Excluant de prendre la tête d'une grande coalition, comme nombre de commentateurs politiques l'envisageaient ces derniers jours. Il restera sénateur à vie, charge à laquelle le président Giorgio Napolitano l'avait nommé, deux jours avant de le pressentir pour devenir premier ministre.
Le président de la République n'entend pas solliciter, lui non plus, un second mandat. Son septennat avait débuté le 15 mai 2006. Au détour d'une longue conversation avec le directeur de La Repubblica, Eugenio Scalfari, il a laissé entendre qu'il n'entendait pas jouer les prolongations. À 87 ans, il sent la nécessité de passer la main. Napolitano et Monti ont piloté avec bravoure l'Italie durant la crise des dettes souveraines. Remettant le pays sur les rails de la rigueur. Napolitano enjoint les forces politiques d'adopter une nouvelle loi électorale avant la fin de la législature, en avril 2013. «Un engagement incontournable», a-t-il écrit aux présidents des deux chambres du Parlement. Trente-cinq propositions de réforme électorale sont bloquées au Sénat depuis octobre 2010. Napolitano comme Monti veulent croire que les partis resteront fidèles aux engagements budgétaires pris par le gouvernement.
Excellents sondages
C'est le moment choisi par Silvio Berlusconi pour annoncer son retour. Sondages en main, il s'est convaincu que son parti, le PDL, risquait de connaître une débâcle. 10% et peut-être moins s'il ne s'engageait pas personnellement, 18% s'il se contentait de soutenir la candidature d'Angelino Alfano, le «jeune» qu'il a nommé en juillet dernier à la tête du parti. 30% s'il se présentait lui-même. Moins qu'en 2008 (il avait réalisé un score de 33%), mais suffisamment pour compter sur la scène politique. Aussi dit-il qu'il se privera de vacances pour préparer dans sa résidence milanaise d'Arcore un nouveau programme et une nouvelle équipe composée de jeunes dynamiques fortement enracinés sur le territoire. La concurrence sera rude: la gauche donnée favorite, mais aussi et surtout le mouvement populiste du comédien Beppe Grillo, déjà donné à 20%. Les conseillers du Cavaliere cherchent à copier sa fulgurante ascension.
Par Richard Heuzé