Seulement, à l’analyse des toutes dernières informations, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la France est en passe de réussir sa mission au Mali. Et ce bien que l’Afrique commence à devenir un « Dodji » (le champ de tir de nos troupes dans le département de Linguère) pour les forces françaises qui viennent sur notre continent tester leurs équipements avec au premier rang les aéronefs. Toujours est-il que les soldats français ont non seulement stoppé la progression des islamistes, mais encore elles ont reconquis les villes de Gao et de Tombouctou. Nous entendons d’ici certains détracteurs dire que ces soldats français ont vaincu l’ennemi sans combattre. Mais bon, le plus important est qu’ils ont fait le boulot à la place de la force africaine de la Cedeao qui n’était pas préparée à un déploiement aussi rapide et précipité. Mieux, le Conseil de Sécurité de l’Onu avait validé le déploiement d’une force internationale au Mali pour… août 2013 c’est-à-dire dans six mois. Et encore, en prenant cette résolution, l’Onu restait floue sur la composition et l’effectif des troupes pour le Mali. Et surtout sur le financement de l’opération. Retenons que le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a annoncé l’envoi de 6.000 soldats africains. Un effectif demandé par les chefs d’état-major des armées de la Cedeao dans le cadre de la Force d’intervention au Mali (Misma) et auquel viendront s’ajouter les 2.000 hommes promis par le Tchad. Au total, il y aura sur le terrain un peu plus de 8.000 soldats africains. Plus de 8.000 soldats dont la plupart appartiennent à des armées où ils sont mal payés et mal équipés. Des soldats donc qui, pour la plupart, ne vivent que de primes pour refaire leur santé financière. C’est ce qui explique que, bien que prises au dépourvu par l’opération « Serval », toutes les forces armées africaines sollicitées ont dit leur intention d’envoyer des troupes au Mali. Pour le moment, c’est l’Union Africaine qui va avancer les fonds — enfin, si les bailleurs répondent favorablement à sa demande de 460 millions de dollars pour financer la MISMA. Déjà, le Japon, dont une dizaine de ressortissants ont été tués au cours de la prise d’otages d’In Amenas, en Algérie, a promis de signer un chèque de 100 millions de dollars tandis que l’Union européenne, elle, va contribuer à hauteur de 50 millions d’euros. Quant à l’Union Africaine, elle a mis sur la table le dixième de la somme demandée aux partenaires, soit 46 millions de dollars. Plus, cerise sur le gâteau, cinq millions de dollars pour contribuer à la formation de l’armée malienne. L’Onu, elle, devrait rembourser le coût de la MISMA sur son budget de maintien de la paix.
Bref, autant dire qu’il y a beaucoup d’argent qui va être débloqué dans le cadre de cette reconquête militaire du Nord-Mali. D’où, donc, la bousculade au niveau des armées africaines pour y aller. D’ailleurs, au Sénégal, on connaît des soldats qui multiplient les interventions dans l’espoir de faire partie du contingent pour le Mali. Et c’est sans doute la même chose dans toutes les armées africaines où la chasse aux primes onusiennes est un sport non seulement national, mais encore continental. Car, encore une fois, qui dit Onu, dit primes de guerre ou de campagne. D’où le formidable lobbying auquel doit faire face la haute hiérarchie de l’Armée nationale pour faire partir tel cousin de tel colonel, tel beau-frère de tel commandant, tel frère de tel ministre, tel neveu de tel député etc. Car ce qu’il faut savoir c’est que depuis 2008, l’armée sénégalaise applique le même tarif pour toutes ses forces intervenant sur les théâtres extérieurs, qu’il s’agisse de missions de l’Onu, de l’Union africaine ou de la Cedeao. Tous les participants à ces différentes missions touchent exactement les mêmes montants en termes de primes, les seules différences se situant au niveau des grades puisque les officiers touchent plus que les hommes de troupes. Tout cela pour dire quoi ? Que si c’était les anciennes primes Union africaine qui étaient payées, aucun soldat sénégalais ne se serait bousculé pour aller se battre au Mali !
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1112 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)
Bref, autant dire qu’il y a beaucoup d’argent qui va être débloqué dans le cadre de cette reconquête militaire du Nord-Mali. D’où, donc, la bousculade au niveau des armées africaines pour y aller. D’ailleurs, au Sénégal, on connaît des soldats qui multiplient les interventions dans l’espoir de faire partie du contingent pour le Mali. Et c’est sans doute la même chose dans toutes les armées africaines où la chasse aux primes onusiennes est un sport non seulement national, mais encore continental. Car, encore une fois, qui dit Onu, dit primes de guerre ou de campagne. D’où le formidable lobbying auquel doit faire face la haute hiérarchie de l’Armée nationale pour faire partir tel cousin de tel colonel, tel beau-frère de tel commandant, tel frère de tel ministre, tel neveu de tel député etc. Car ce qu’il faut savoir c’est que depuis 2008, l’armée sénégalaise applique le même tarif pour toutes ses forces intervenant sur les théâtres extérieurs, qu’il s’agisse de missions de l’Onu, de l’Union africaine ou de la Cedeao. Tous les participants à ces différentes missions touchent exactement les mêmes montants en termes de primes, les seules différences se situant au niveau des grades puisque les officiers touchent plus que les hommes de troupes. Tout cela pour dire quoi ? Que si c’était les anciennes primes Union africaine qui étaient payées, aucun soldat sénégalais ne se serait bousculé pour aller se battre au Mali !
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1112 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)