Six personnes ont été tuées dans l'attaque mardi du ministère somalien de l'Education à Mogadiscio par les insurgés islamistes shebab, qui ont fait exploser une voiture piégée contre le bâtiment avant d'y lancer un commando armé.
"Six personnes ont été tuées, il s'agit pour la plupart de civils, mais le ministère est désormais sécurisé et les forces gouvernementales en ont repris totalement le contrôle", a déclaré un responsable de la police, Ahmed Weli Malim.
Les shebab qui multiplient les attentats à Mogadiscio ont repris mardi leur tactique de l'attentat à la voiture piégée pour forcer l'accès à des bâtiments fortifiés tandis que des hommes armés s'engouffrent ensuite dans la brèche.
"Une voiture chargée d'explosifs a enfoncé le portail et une fusillade a suivi à l'intérieur du ministère", a déclaré un policier, Mohamed Dahir.
Le ministère de l'Education est situé dans le quartier dit K5 de la capitale somalienne, un quartier qui a déjà été la cible d'attaques des shebab au cours des derniers mois.
Leur porte-parole Abdulaziz Abu Musab a revendiqué l'attaque avant même qu'elle soit terminée, déclarant à l'AFP que des militants armés étaient à l'intérieur du ministère de l'Education et en avaient "pris le contrôle" alors que des tirs étaient toujours entendus.
Selon ce même porte-parole shebab, des hommes armés ont également pénétré à l'intérieur du ministère du Pétrole, dont le bâtiment est voisin, ce qui n'a pas été confirmé dans l'immédiat.
On ignorait dans un premier temps si les assaillants ont été tués dans la reprise du contrôle du complexe par les forces gouvernementales ou s'ils ont réussi à prendre la fuite.
Les insurgés qui luttent contre le gouvernement soutenu par la communauté internationale et les forces de l'Union africaine ont essuyé depuis août 2011 une série ininterrompue de revers militaires, perdant un à un leurs fiefs dans le centre et le sud du pays.
Ils multiplient depuis les actions de guérilla, notamment à Mogadiscio où ils visent régulièrement des sites officiels.
Ils ont aussi visé à plusieurs reprises le Kenya voisin, en représailles à l'intervention de l'armée kényane en Somalie dans le cadre de la mission de l'UA.
Les insurgés ont notamment revendiqué l'attaque de l'université de Garissa, le 2 avril, où 148 personnes, en majorité des étudiants chrétiens, ont été massacrées.
Les insurgés ont juré la perte des autorités d'un pays soutenu à bout de bras par la communauté internationale, en état de guerre civile et privé de gouvernement central effectif depuis la chute du président autoritaire Siad Barre en 1991.
Mais ils sont aussi considérés par les experts comme la principale menace à la sécurité de la région est-africaine. Ils ont en effet perpétré plusieurs attentats spectaculaires hors des frontières somaliennes ces dernières années.
Outre la tuerie de Garissa, on compte l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi, qui a fait 67 morts en septembre 2013. En 2010, ils avaient aussi revendiqué un double attentat dans la capitale ougandaise Kampala qui avait fait 76 morts.