« L’Afrique est marginalisée, même si pour ce deuxième sommet du G20 à Londres, le 2 avril, le président du Nepad, le chef d’Etat éthiopien Meles Zenawi, est invité en même temps que l’Afrique du Sud qui siège en tant que pays émergent », souligne-t-on à la Banque africaine de développement (Bad). « Le Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (Nepad) est un concept et non un pays ; l’Afrique est un continent aux économies diversifiées et il est absolument nécessaire que cette diversité soit représentée », précise la même source. La Bad assistera au sommet en tant qu’invité informel.
L’Afrique a tenu à se préparer pour ce nouveau rendez-vous planétaire en tenant de nombreuses réunions, y compris avec le Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui préside le G20 de Londres et qui a assuré plusieurs dirigeants africains qu’il veillerait à ce que les intérêts des pays les plus pauvres soient pris en considération. Le Département britannique du développement international (DFID) a estimé que quelque 90 millions de personnes supplémentaires pourraient être réduites à la pauvreté d’ici la fin de l’année prochaine. De son côté, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé au cours d’une brève visite en Afrique son intention d’inscrire le problème de la dette sur l’agenda du G20.
Sous l’effet de facteurs échappant au continent
Un rapport sur l’impact de la crise sur les économies africaines, élaboré par le comité des ministres des Finances africains et des gouverneurs des banques centrales, souligne les perspectives et précise les recommandations de l’Afrique au G20. Il met d’abord l’accent sur le fait que les efforts de ces dernières années risquent d’être contrecarrés « par des facteurs échappant au contrôle du continent ». « Alors que les effets initiaux de la crise financière ont tardé à se faire sentir en Afrique, l’impact apparaît désormais de façon claire. Il emporte avec lui entreprises, mines, emplois, revenus et moyens d’existence », souligne le document, qui insiste sur le fait « que le temps presse et que l’adoption de mesures décisives pour remédier à la crise ne peut plus attendre ».
Ainsi, les perspectives de croissance se sont considérablement détériorées. Les équilibres macroéconomiques ont empiré, et de nombreux pays sont confrontés à un creusement des déficits des comptes courant et budgétaire. La crise est en train de briser le commerce, principal facteur des fortes performances de croissance enregistrées ces dernières années en Afrique. Outre les exportations, les flux de capitaux sont également en train de baisser, tout comme les transferts de fonds des travailleurs immigrés et les recettes tirées du tourisme. Le stock des réserves en devises diminue dangereusement, et certains pays (par exemple, la République démocratique du Congo) disposent de réserves correspondant à quelques semaines d’importations seulement, ce qui met sérieusement en cause leur capacité à importer les denrées alimentaires, les fournitures médicales et les intrants agricoles. Le secteur privé a aussi été affecté par la pénurie de liquidités sur les marchés internationaux.
Une croissance qui va tomber sous la barre des 3 %
Les projections montrent que le taux de croissance tombera, pour la première fois depuis 2002, sous la barre de 3 % en 2009 (2,8 %). L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance encore plus modeste, affichant un taux de croissance de 2,5 % seulement. Les experts africains souhaitent que de nouvelles ressources soient débloquées rapidement. « Les bailleurs de fonds sont déjà en retard par rapport aux engagements pris avant la crise, c’est-à-dire fournir à l’Afrique 70 milliards de dollars d’ici 2010 : on en est à peine à 30, soit moins de la moitié, et il en faudrait encore plus », précise un responsable de la Bad.
L’OCDE précise qu’en 2008, les apports nets totaux d’aide publique au développement (APD) en provenance des membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE se sont tout de même accrus. Les données préliminaires publiées fin mars montrent que les apports nets d’APD bilatérale des donneurs du CAD à l’Afrique en 2008 ont totalisé 26 milliards de dollars dont 22,5 milliards à destination de l’Afrique subsaharienne. Sans tenir compte des dons au titre de l’allégement de la dette dont le montant est volatil, l’aide bilatérale consentie à l’Afrique et à l’Afrique subsaharienne s’est accrue de respectivement de 10,6 % et 10 % en valeur réelle.
Source : Rfi.fr
L’Afrique a tenu à se préparer pour ce nouveau rendez-vous planétaire en tenant de nombreuses réunions, y compris avec le Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui préside le G20 de Londres et qui a assuré plusieurs dirigeants africains qu’il veillerait à ce que les intérêts des pays les plus pauvres soient pris en considération. Le Département britannique du développement international (DFID) a estimé que quelque 90 millions de personnes supplémentaires pourraient être réduites à la pauvreté d’ici la fin de l’année prochaine. De son côté, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé au cours d’une brève visite en Afrique son intention d’inscrire le problème de la dette sur l’agenda du G20.
Sous l’effet de facteurs échappant au continent
Un rapport sur l’impact de la crise sur les économies africaines, élaboré par le comité des ministres des Finances africains et des gouverneurs des banques centrales, souligne les perspectives et précise les recommandations de l’Afrique au G20. Il met d’abord l’accent sur le fait que les efforts de ces dernières années risquent d’être contrecarrés « par des facteurs échappant au contrôle du continent ». « Alors que les effets initiaux de la crise financière ont tardé à se faire sentir en Afrique, l’impact apparaît désormais de façon claire. Il emporte avec lui entreprises, mines, emplois, revenus et moyens d’existence », souligne le document, qui insiste sur le fait « que le temps presse et que l’adoption de mesures décisives pour remédier à la crise ne peut plus attendre ».
Ainsi, les perspectives de croissance se sont considérablement détériorées. Les équilibres macroéconomiques ont empiré, et de nombreux pays sont confrontés à un creusement des déficits des comptes courant et budgétaire. La crise est en train de briser le commerce, principal facteur des fortes performances de croissance enregistrées ces dernières années en Afrique. Outre les exportations, les flux de capitaux sont également en train de baisser, tout comme les transferts de fonds des travailleurs immigrés et les recettes tirées du tourisme. Le stock des réserves en devises diminue dangereusement, et certains pays (par exemple, la République démocratique du Congo) disposent de réserves correspondant à quelques semaines d’importations seulement, ce qui met sérieusement en cause leur capacité à importer les denrées alimentaires, les fournitures médicales et les intrants agricoles. Le secteur privé a aussi été affecté par la pénurie de liquidités sur les marchés internationaux.
Une croissance qui va tomber sous la barre des 3 %
Les projections montrent que le taux de croissance tombera, pour la première fois depuis 2002, sous la barre de 3 % en 2009 (2,8 %). L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance encore plus modeste, affichant un taux de croissance de 2,5 % seulement. Les experts africains souhaitent que de nouvelles ressources soient débloquées rapidement. « Les bailleurs de fonds sont déjà en retard par rapport aux engagements pris avant la crise, c’est-à-dire fournir à l’Afrique 70 milliards de dollars d’ici 2010 : on en est à peine à 30, soit moins de la moitié, et il en faudrait encore plus », précise un responsable de la Bad.
L’OCDE précise qu’en 2008, les apports nets totaux d’aide publique au développement (APD) en provenance des membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE se sont tout de même accrus. Les données préliminaires publiées fin mars montrent que les apports nets d’APD bilatérale des donneurs du CAD à l’Afrique en 2008 ont totalisé 26 milliards de dollars dont 22,5 milliards à destination de l’Afrique subsaharienne. Sans tenir compte des dons au titre de l’allégement de la dette dont le montant est volatil, l’aide bilatérale consentie à l’Afrique et à l’Afrique subsaharienne s’est accrue de respectivement de 10,6 % et 10 % en valeur réelle.
Source : Rfi.fr