Qu’un esprit lumineux comme celui de Souleymane Bachir Diagne, philosophe de renom, faiseur de ponts entre les cultures, se retrouve en ligne de mire des esprits chagrins… cela aurait presque quelque chose de comique, si ce n’était si désolant. Qu’a donc fait ce penseur, salué partout ailleurs dans le monde, pour mériter les traits empoisonnés de quelques tireurs de l’ombre ?
Être lui-même, tout simplement. Et ça, au Sénégal, pays où la culture de l’autodérision le dispute parfois à celle de l’autodestruction, c’est apparemment une faute.
Les critiques ? Toujours les mêmes rengaines. Trop occidental, dit-on, comme si l’ouverture d’esprit était une trahison. Trop éloigné des « vraies préoccupations » des Sénégalais, comme si la philosophie n’avait de valeur que dans les palabres électoralistes. Trop intellectuel, oserait-on presque reprocher à cet homme d’être savant dans un monde où le bruyant et le superficiel triomphent. Bachir Diagne, c’est l’élégance intellectuelle qui détonne dans un brouhaha d’opinions instantanées. Et pour cela, il faut le punir.
Mais pourquoi donc, au Sénégal, s’acharne-t-on à tailler en pièces nos icônes dès qu’elles brillent un peu trop fort ? Serait-ce le syndrome du baobab, cet arbre majestueux qui, par sa simple prestance, provoque chez certains la tentation de le scier ? Nous avons un génie parmi nous, et au lieu de le célébrer, nous tentons de le rabaisser, de l’amputer de sa grandeur, comme pour mieux justifier notre propre immobilisme.
Souleymane Bachir Diagne, c’est l’anti-doxa incarné. L’homme qui refuse les clivages faciles, qui concilie les savoirs du monde entier, de l’Afrique à l’Europe, de l’islam à la modernité. C’est celui qui nous rappelle que nos racines sont universelles et que le futur se construit avec l’intelligence du passé. Mais non, au pays du mbalax et des polémiques stériles, on préfère le réducteur au révélateur.
Et pourtant, combien de pays rêveraient d’avoir un tel ambassadeur ? Bachir Diagne n’est pas seulement un philosophe. Il est un message vivant : celui que l’excellence africaine n’a pas besoin de complexes. Celui que nous avons quelque chose à offrir au monde, et pas seulement dans les stades de football ou les concerts internationaux.
Alors, pourquoi ne savons-nous pas célébrer nos icônes ? Est-ce par manque de confiance en nous-mêmes ? Par peur de reconnaître que la grandeur existe ici, chez nous, et pas seulement chez les autres ? Ou est-ce, plus simplement, par paresse intellectuelle, cette manie de préférer le raccourci du dénigrement à l’effort de la compréhension ?
À ceux qui critiquent Souleymane Bachir Diagne, posez-vous cette simple question : que faites-vous pour élever le pays, sinon abaisser ceux qui essaient ? Que faites-vous pour inspirer la jeunesse, sinon lui apprendre à mépriser ce qui est grand ? Que faites-vous pour le Sénégal, sinon le réduire à l’étroitesse de vos perspectives ?
Souleymane Bachir Diagne, lui, n’a pas le temps de répondre. Il écrit, il pense, il enseigne. Il prouve que la philosophie n’est pas qu’un luxe, mais une nécessité. Il montre que le Sénégal peut produire autre chose que des clichés, qu’il peut aussi offrir au monde des idées, des visions, des horizons.
Il est temps de célébrer nos icônes, non pas par simple patriotisme, mais parce qu’elles nous élèvent, qu’elles nous tirent vers le haut. Bachir Diagne, c’est un phare dans la nuit de nos doutes. Apprenons à allumer plus de lumières, au lieu de les éteindre.
Par Sidy Diop
Être lui-même, tout simplement. Et ça, au Sénégal, pays où la culture de l’autodérision le dispute parfois à celle de l’autodestruction, c’est apparemment une faute.
Les critiques ? Toujours les mêmes rengaines. Trop occidental, dit-on, comme si l’ouverture d’esprit était une trahison. Trop éloigné des « vraies préoccupations » des Sénégalais, comme si la philosophie n’avait de valeur que dans les palabres électoralistes. Trop intellectuel, oserait-on presque reprocher à cet homme d’être savant dans un monde où le bruyant et le superficiel triomphent. Bachir Diagne, c’est l’élégance intellectuelle qui détonne dans un brouhaha d’opinions instantanées. Et pour cela, il faut le punir.
Mais pourquoi donc, au Sénégal, s’acharne-t-on à tailler en pièces nos icônes dès qu’elles brillent un peu trop fort ? Serait-ce le syndrome du baobab, cet arbre majestueux qui, par sa simple prestance, provoque chez certains la tentation de le scier ? Nous avons un génie parmi nous, et au lieu de le célébrer, nous tentons de le rabaisser, de l’amputer de sa grandeur, comme pour mieux justifier notre propre immobilisme.
Souleymane Bachir Diagne, c’est l’anti-doxa incarné. L’homme qui refuse les clivages faciles, qui concilie les savoirs du monde entier, de l’Afrique à l’Europe, de l’islam à la modernité. C’est celui qui nous rappelle que nos racines sont universelles et que le futur se construit avec l’intelligence du passé. Mais non, au pays du mbalax et des polémiques stériles, on préfère le réducteur au révélateur.
Et pourtant, combien de pays rêveraient d’avoir un tel ambassadeur ? Bachir Diagne n’est pas seulement un philosophe. Il est un message vivant : celui que l’excellence africaine n’a pas besoin de complexes. Celui que nous avons quelque chose à offrir au monde, et pas seulement dans les stades de football ou les concerts internationaux.
Alors, pourquoi ne savons-nous pas célébrer nos icônes ? Est-ce par manque de confiance en nous-mêmes ? Par peur de reconnaître que la grandeur existe ici, chez nous, et pas seulement chez les autres ? Ou est-ce, plus simplement, par paresse intellectuelle, cette manie de préférer le raccourci du dénigrement à l’effort de la compréhension ?
À ceux qui critiquent Souleymane Bachir Diagne, posez-vous cette simple question : que faites-vous pour élever le pays, sinon abaisser ceux qui essaient ? Que faites-vous pour inspirer la jeunesse, sinon lui apprendre à mépriser ce qui est grand ? Que faites-vous pour le Sénégal, sinon le réduire à l’étroitesse de vos perspectives ?
Souleymane Bachir Diagne, lui, n’a pas le temps de répondre. Il écrit, il pense, il enseigne. Il prouve que la philosophie n’est pas qu’un luxe, mais une nécessité. Il montre que le Sénégal peut produire autre chose que des clichés, qu’il peut aussi offrir au monde des idées, des visions, des horizons.
Il est temps de célébrer nos icônes, non pas par simple patriotisme, mais parce qu’elles nous élèvent, qu’elles nous tirent vers le haut. Bachir Diagne, c’est un phare dans la nuit de nos doutes. Apprenons à allumer plus de lumières, au lieu de les éteindre.
Par Sidy Diop