Nos frères chrétiens –touchés au plus profond de leurs âmes - devaient sentir tous les citoyens de ce pays - les pouvoirs publics en premier - à leurs côtés.
Nous avons pour habitude pourtant de nous émouvoir, de frapper le macadam, de mobiliser tous ceux qui comptent dans notre société pour des faits largement moins graves que ça. Nos morts et nos lieux de cultes sont profanés sans que cela nous pousse à la révolte : les auteurs de tels actes barbares, honteux et dégoûtants courent toujours comme si nos services de répression s’en moquaient tout juste. Il ne s’agit pas de crier au scandale pendant un laps de temps et puis, faire le mort. Il y a bien longtemps que ces détraqués auraient du être démasqués et punis à la hauteur de leurs agissements nauséabonds et fumistes.
Mais je dirais tout de suite que les auteurs de la profanation des cimetières et des actes de vandalisme sur la représentation de Marie et de Jésus, ne sont ni musulmans, ni chrétiens. En tout cas, pas de bons monothéistes communément appelés par le Coran les « ahlul kitaab ». Et qu’en somme, ils ne méritent pas plus que notre mépris.
La reconnaissance de l’altérité est un principe humain fondamental, que l’aveuglement doctrinal et ou criminel essaye souvent de réduire à néant. Et c’est cet aveuglement funeste qui enferme le psychisme humain, sous sa folle double dimension irrationnelle et non affective, dans une attitude de rejet de l’Autre et de ses Attentions. Dans le cadre de la réfutation de l’extrémisme, la référence au texte coranique lui-même, comme au texte biblique aussi, nous permet de lire, d’entendre et puis, de comprendre l’essence du rappel constant du principe de la diversité, et la récusation de l’idée d’un monde homogène et "parfait" confus dans certains esprits obscurs, individualistes et discriminatoires.
Que les ennemies de l’homogénéité de la Nation Sénégalaise ne se fatiguent pas ! Nous sommes suffisamment soudés comme Peuple et comme Nation (une et indivisible) que nous sommes assez mûrs pour déjouer les traquenards et les pièges mis au devant de nos pas. Le syndrome de la guerre des religions ne nous habite pas ; il est trop loin de notre volonté inébranlable de vivre en commun.
Cette Nation est née dans le dialogue inter religieux et dans la compréhension mutuelle ; notre Peuple s’est nourri depuis sa naissance des bienfaits de la diversité d’opinion, de culte et des us et coutumes. Certes, notre Pays n’est pas la Nation arc-en-ciel mais il en épouse l’essence c’est-à-dire l’arrimage, le contenu existentiel et transhistorique essentiels qui fait toute la beauté des contenus du célèbre Rendez-vous du donner et du recevoir ; mieux de la concorde harmonieuse entre les Hommes et de leur enrichissement mutuel.
Nos morts ne nous divisent pas ; de leur vivant, ils ont cheminé ensemble avec nous en partageant Tout (les bons et les mauvais moments). Dans la tombe, ils continuent de constituer et de demeurer un rappel pour chacun de nous : car assurément « à Dieu nous appartenons et qu’à Lui, nous retournerons ».
La mort nous a chaque fois unis et il n’est pas extraordinaire pour notre pays d’exhiber – comme un trophée céleste - à la face du monde qui nous entoure nos cimetières mixtes à Joal l’adorable et à Ziguinchor le pittoresque.
Dans nos familles, cohabitent depuis des siècles, et des appartenances confessionnelles différentes et des appartenances confrériques différentes. Et c’est cela (toute cette exclusivité) qui nous a donné notre originalité et notre maturité sans précédent dans l’histoire des Nations.
Il est largement temps que nous tous, nous dénoncions la sale besogne de ces fossoyeurs de la paix civile dont les actes posés au quotidien ne sont que le produit d’une faction inhumaine qui a comme seul objectif de semer la zizanie et l’animosité dans notre belle société.
Partout dans le monde, on s’efforce maintenant d’aller, de façons diverses, au- devant de l’inquiétude du cœur humain en proposant des voix et des voies, c’est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés. L’Islam comme l’Eglise Catholique ne rejettent rien de ce qui est vrai et saint dans les autres religions. Chacun de nous, en suivant les strictes recommandations de sa religion doit regarder avec un respect sincère les autres manières d’agir et de vivre, les autres règles et doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce que sa propre religion tient et propose, apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les Hommes. Le Sénégal, certes Pays à forte majorité musulmane, a toujours exhorté ses fils pour que, avec prudence et charité (pays de la Téranga ne dit-on pas ?), par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie en commun, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales, socioculturelles qui se trouvent innées en eux.
Que gagne –t-on dans un pays comme le nôtre essentiellement habité par des Musulmans et des Chrétiens à s’attaquer à Jésus et à Marie ? Les Prophètes et Messagers reconnus dans la Torah et l’Évangile sont eux mêmes reconnus dans le Coran. On y retrouve aussi bien Abraham - Ibrahim -, Noé - Nuh-, Moise - Musa-, Jacob - Ya’cub -, Joseph - Yusuf -, David - Daud -, Jésus - Isâ -, Jean Baptiste – Yahiya. Je concède tout de même que la structure du texte coranique est toutefois différente de celle des Ancien et Nouveau Testaments de la Bible chrétienne : mais toujours est-il que nous sommes tous cousins proches dans le monothéisme. Et c’est là où réside l’essentiel ! « Bu ñu ko kenn yaqqal » : ce serait trop facile !
Dans les récits prophétiques du Coran, Jésus - Issa - occupe une place essentielle, bien que le texte coranique ne soit pas christocentrique. Issu d’une femme véridique (sainte) - siddiqa -, sa naissance ses actes et sa fin sur terre sont des miracles de Dieu - mu’jizat- .
Qui est donc Marie - Mariam - dans le Coran ? Le terme utilisé est celui de Siddiq (a), qui désigne le plus haut degré dans la piété, et ceux qui sont le plus proches de Dieu (tout comme la sainteté dans le christianisme). Siddiq vient de sidq - sincérité - et signifie- le véridique, ou le parfaitement juste - .
Dans le Coran, la notion de miséricorde - "Al Rahma"- est le pendant du concept chrétien d’Amour. La miséricorde n’est pas simplement amour pour le seul muminuun*, il peut être aussi amour de l’homme autre et souvent opposé, voire amour de l’homme qui dépasse le mal fait par l’homme. Et c’est justement dans ce dernier palier très haut de la noblesse du cœur et de l’esprit que furent éduqués tous les bons Chrétiens (surtout Sénégalais) par le Messie.
Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr
Nous avons pour habitude pourtant de nous émouvoir, de frapper le macadam, de mobiliser tous ceux qui comptent dans notre société pour des faits largement moins graves que ça. Nos morts et nos lieux de cultes sont profanés sans que cela nous pousse à la révolte : les auteurs de tels actes barbares, honteux et dégoûtants courent toujours comme si nos services de répression s’en moquaient tout juste. Il ne s’agit pas de crier au scandale pendant un laps de temps et puis, faire le mort. Il y a bien longtemps que ces détraqués auraient du être démasqués et punis à la hauteur de leurs agissements nauséabonds et fumistes.
Mais je dirais tout de suite que les auteurs de la profanation des cimetières et des actes de vandalisme sur la représentation de Marie et de Jésus, ne sont ni musulmans, ni chrétiens. En tout cas, pas de bons monothéistes communément appelés par le Coran les « ahlul kitaab ». Et qu’en somme, ils ne méritent pas plus que notre mépris.
La reconnaissance de l’altérité est un principe humain fondamental, que l’aveuglement doctrinal et ou criminel essaye souvent de réduire à néant. Et c’est cet aveuglement funeste qui enferme le psychisme humain, sous sa folle double dimension irrationnelle et non affective, dans une attitude de rejet de l’Autre et de ses Attentions. Dans le cadre de la réfutation de l’extrémisme, la référence au texte coranique lui-même, comme au texte biblique aussi, nous permet de lire, d’entendre et puis, de comprendre l’essence du rappel constant du principe de la diversité, et la récusation de l’idée d’un monde homogène et "parfait" confus dans certains esprits obscurs, individualistes et discriminatoires.
Que les ennemies de l’homogénéité de la Nation Sénégalaise ne se fatiguent pas ! Nous sommes suffisamment soudés comme Peuple et comme Nation (une et indivisible) que nous sommes assez mûrs pour déjouer les traquenards et les pièges mis au devant de nos pas. Le syndrome de la guerre des religions ne nous habite pas ; il est trop loin de notre volonté inébranlable de vivre en commun.
Cette Nation est née dans le dialogue inter religieux et dans la compréhension mutuelle ; notre Peuple s’est nourri depuis sa naissance des bienfaits de la diversité d’opinion, de culte et des us et coutumes. Certes, notre Pays n’est pas la Nation arc-en-ciel mais il en épouse l’essence c’est-à-dire l’arrimage, le contenu existentiel et transhistorique essentiels qui fait toute la beauté des contenus du célèbre Rendez-vous du donner et du recevoir ; mieux de la concorde harmonieuse entre les Hommes et de leur enrichissement mutuel.
Nos morts ne nous divisent pas ; de leur vivant, ils ont cheminé ensemble avec nous en partageant Tout (les bons et les mauvais moments). Dans la tombe, ils continuent de constituer et de demeurer un rappel pour chacun de nous : car assurément « à Dieu nous appartenons et qu’à Lui, nous retournerons ».
La mort nous a chaque fois unis et il n’est pas extraordinaire pour notre pays d’exhiber – comme un trophée céleste - à la face du monde qui nous entoure nos cimetières mixtes à Joal l’adorable et à Ziguinchor le pittoresque.
Dans nos familles, cohabitent depuis des siècles, et des appartenances confessionnelles différentes et des appartenances confrériques différentes. Et c’est cela (toute cette exclusivité) qui nous a donné notre originalité et notre maturité sans précédent dans l’histoire des Nations.
Il est largement temps que nous tous, nous dénoncions la sale besogne de ces fossoyeurs de la paix civile dont les actes posés au quotidien ne sont que le produit d’une faction inhumaine qui a comme seul objectif de semer la zizanie et l’animosité dans notre belle société.
Partout dans le monde, on s’efforce maintenant d’aller, de façons diverses, au- devant de l’inquiétude du cœur humain en proposant des voix et des voies, c’est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés. L’Islam comme l’Eglise Catholique ne rejettent rien de ce qui est vrai et saint dans les autres religions. Chacun de nous, en suivant les strictes recommandations de sa religion doit regarder avec un respect sincère les autres manières d’agir et de vivre, les autres règles et doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce que sa propre religion tient et propose, apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les Hommes. Le Sénégal, certes Pays à forte majorité musulmane, a toujours exhorté ses fils pour que, avec prudence et charité (pays de la Téranga ne dit-on pas ?), par le dialogue et par la collaboration avec ceux qui suivent d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie en commun, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales, socioculturelles qui se trouvent innées en eux.
Que gagne –t-on dans un pays comme le nôtre essentiellement habité par des Musulmans et des Chrétiens à s’attaquer à Jésus et à Marie ? Les Prophètes et Messagers reconnus dans la Torah et l’Évangile sont eux mêmes reconnus dans le Coran. On y retrouve aussi bien Abraham - Ibrahim -, Noé - Nuh-, Moise - Musa-, Jacob - Ya’cub -, Joseph - Yusuf -, David - Daud -, Jésus - Isâ -, Jean Baptiste – Yahiya. Je concède tout de même que la structure du texte coranique est toutefois différente de celle des Ancien et Nouveau Testaments de la Bible chrétienne : mais toujours est-il que nous sommes tous cousins proches dans le monothéisme. Et c’est là où réside l’essentiel ! « Bu ñu ko kenn yaqqal » : ce serait trop facile !
Dans les récits prophétiques du Coran, Jésus - Issa - occupe une place essentielle, bien que le texte coranique ne soit pas christocentrique. Issu d’une femme véridique (sainte) - siddiqa -, sa naissance ses actes et sa fin sur terre sont des miracles de Dieu - mu’jizat- .
Qui est donc Marie - Mariam - dans le Coran ? Le terme utilisé est celui de Siddiq (a), qui désigne le plus haut degré dans la piété, et ceux qui sont le plus proches de Dieu (tout comme la sainteté dans le christianisme). Siddiq vient de sidq - sincérité - et signifie- le véridique, ou le parfaitement juste - .
Dans le Coran, la notion de miséricorde - "Al Rahma"- est le pendant du concept chrétien d’Amour. La miséricorde n’est pas simplement amour pour le seul muminuun*, il peut être aussi amour de l’homme autre et souvent opposé, voire amour de l’homme qui dépasse le mal fait par l’homme. Et c’est justement dans ce dernier palier très haut de la noblesse du cœur et de l’esprit que furent éduqués tous les bons Chrétiens (surtout Sénégalais) par le Messie.
Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr