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Surpopulation carcérale : 14 147 détenus pour 4 924 places dans les prisons sénégalaises


Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Janvier 2025 à 10:51 | | 0 commentaire(s)|

La problématique de la surpopulation carcérale au Sénégal atteint des proportions inquiétantes, selon un rapport daté de 2024 et relayé par "Le Soleil", ce vendredi. La population carcérale du pays est actuellement estimée à 14 147 détenus, bien au-delà de la capacité d’accueil des 37 établissements pénitentiaires du pays, qui ne peuvent héberger seulement que 4 924 personnes. Cela entraîne un surplus de 7 986 prisonniers, un écart préoccupant qui soulève de nombreuses questions sur le système judiciaire et pénitentiaire sénégalais, lit-on dans "Senenews".

La population carcérale est composée de 12 788 détenus sénégalais et 1 359 étrangers. Parmi ces détenus, 7 352 sont condamnés, tandis que 6 795 sont encore en détention provisoire. Cette surpopulation touche particulièrement des établissements comme la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss à Dakar, qui dispose d’une capacité d’accueil de 2 467 places, mais qui abrite actuellement 3 093 détenus, dont 2 467 condamnés.

Au sud, la prison de Sédhiou, qui peut accueillir 116 détenus, en abrite actuellement 159. De même, la Maison d’arrêt et de correction de Mbour, dans l’ouest du pays, compte 754 prisonniers pour une capacité de 650 places. En revanche, la prison du Cap Manuel à Dakar, n’a pas encore atteint ses limites d’accueil, avec seulement 246 détenus. Malgré plusieurs réformes législatives et réglementaires mises en place ces dernières années pour remédier à la situation, la surpopulation carcérale demeure un défi majeur.

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que cette problématique est exacerbée par des lenteurs administratives et des goulots d’étranglement dans le traitement des dossiers judiciaires. Lors de la Conférence nationale des chefs de Parquets, il a déclaré : « Les dossiers en attente de réquisitoires définitifs, les lenteurs dans le traitement des appels et les retards dans l’enrôlement des procédures, continuent de freiner l’efficacité de notre système judiciaire ». Le ministre a également insisté sur le fait que l’implication des autorités dans le suivi du bon fonctionnement des cabinets d’instruction, demeure un défi crucial pour lutter contre les longues détentions préventives.

Mame Fatou Kébé