Même s'il a concédé n'avoir «pas réussi» en Syrie, Kofi Annan ne baisse pas les bras. À Damas, où il se rendait pour la troisième fois, l'ex-secrétaire-général de l'ONU a indiqué lundi s'être accordé avec Bachar el-Assad sur une «approche» visant à mettre un terme à la guerre civile qui a fait plus de 16 000 victimes en seize mois.
Leur accord, selon le quotidien syrien proche du pouvoiral-Watan, porte sur les moyens de mettre en œuvre l'idée d'une transition politique, proposée par Kofi Annan lui-même, et approuvée le 30 juin à Genève par un «Groupe d'action» incluant notamment la Russie. Dans leur déclaration finale, négociée de haute lutte, les participants évoquaient la formation d'un gouvernement de transition réunissant des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner noir sur blanc le départ de Bachar. Mais les interprétations de l'accord ont ensuite divergé. Washington et Paris ont estimé que la mise en œuvre de la transition ne pouvait en aucun cas se faire avec le président syrien, Moscou et Pékin réaffirmant qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.
Les pays occidentaux et la Ligue arabe ont échoué à faire plier la Russie ou à la ramener dans leur jeu, alors même que le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir ne semble plus être un impératif catégorique pour Moscou. Kofi Annan joue son va-tout en s'efforçant de poursuivre une démarche inclusive vis-à-vis de Moscou mais aussi de Téhéran, autre acteur qu'il juge incontournable. Le diplomate ghanéen était attendu hier après-midi en Iran - un pays que les Occidentaux ont refusé d'inclure dans le «Groupe pilote».
L'opposition appelle à l'aide
Mezza voce, Kofi Annan critique la démarche adoptée jusqu'à présent en Syrie, comme en témoignent ses propos au Monde, samedi. L'ex-patron de l'ONU souhaitait notamment que le «Groupe des amis de la Syrie», réuni vendredi 6 juin à Paris - où il n'était pas présent -, adopte une lecture de l'accord de transition qui soit acceptable pour Moscou. Tel n'a pas été le cas: les pays du «front anti-Bachar», France en tête, ont déclaré que «ceux dont la présence compromettrait la crédibilité de la transition devaient être mis à l'écart», citant ensuite Bachar el-Assad. Annan a déploré que ces pays «prennent des initiatives individuelles et collectives qui minent les résolutions du Conseil de sécurité» de l'ONU. Une allusion qui vise la fourniture d'armes à l'opposition par les pays du Golfe.
Pays occidentaux et arabes continuent officiellement à miser sur le plan Annan. Mais ils ont anticipé son échec en lançant, «à titre complémentaire», assurent les diplomates, la préparation d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité sous chapitre VII de la Charte des Nations unies. Cela permettrait d'imposer de nouvelles sanctions au régime de Damas si celui-ci refusait d'appliquer deux volets jugés essentiels: la possibilité pour les observateurs de l'ONU d'exercer pleinement leur mission et l'engagement d'une transition.
En Russie, Vladimir Poutine a renouvelé lundi son refus d'«une ingérence par la force de l'extérieur», dans un discours retransmis à la télévision. Auparavant, depuis Moscou où il était reçu, un des principaux opposants syriens, Michel Kilo, figure libérale indépendante, avait appelé la Russie à l'aide, réclamant son concours pour «stabiliser la situation» en Syrie.
Par Alain Barluet
Leur accord, selon le quotidien syrien proche du pouvoiral-Watan, porte sur les moyens de mettre en œuvre l'idée d'une transition politique, proposée par Kofi Annan lui-même, et approuvée le 30 juin à Genève par un «Groupe d'action» incluant notamment la Russie. Dans leur déclaration finale, négociée de haute lutte, les participants évoquaient la formation d'un gouvernement de transition réunissant des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner noir sur blanc le départ de Bachar. Mais les interprétations de l'accord ont ensuite divergé. Washington et Paris ont estimé que la mise en œuvre de la transition ne pouvait en aucun cas se faire avec le président syrien, Moscou et Pékin réaffirmant qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.
Les pays occidentaux et la Ligue arabe ont échoué à faire plier la Russie ou à la ramener dans leur jeu, alors même que le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir ne semble plus être un impératif catégorique pour Moscou. Kofi Annan joue son va-tout en s'efforçant de poursuivre une démarche inclusive vis-à-vis de Moscou mais aussi de Téhéran, autre acteur qu'il juge incontournable. Le diplomate ghanéen était attendu hier après-midi en Iran - un pays que les Occidentaux ont refusé d'inclure dans le «Groupe pilote».
L'opposition appelle à l'aide
Mezza voce, Kofi Annan critique la démarche adoptée jusqu'à présent en Syrie, comme en témoignent ses propos au Monde, samedi. L'ex-patron de l'ONU souhaitait notamment que le «Groupe des amis de la Syrie», réuni vendredi 6 juin à Paris - où il n'était pas présent -, adopte une lecture de l'accord de transition qui soit acceptable pour Moscou. Tel n'a pas été le cas: les pays du «front anti-Bachar», France en tête, ont déclaré que «ceux dont la présence compromettrait la crédibilité de la transition devaient être mis à l'écart», citant ensuite Bachar el-Assad. Annan a déploré que ces pays «prennent des initiatives individuelles et collectives qui minent les résolutions du Conseil de sécurité» de l'ONU. Une allusion qui vise la fourniture d'armes à l'opposition par les pays du Golfe.
Pays occidentaux et arabes continuent officiellement à miser sur le plan Annan. Mais ils ont anticipé son échec en lançant, «à titre complémentaire», assurent les diplomates, la préparation d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité sous chapitre VII de la Charte des Nations unies. Cela permettrait d'imposer de nouvelles sanctions au régime de Damas si celui-ci refusait d'appliquer deux volets jugés essentiels: la possibilité pour les observateurs de l'ONU d'exercer pleinement leur mission et l'engagement d'une transition.
En Russie, Vladimir Poutine a renouvelé lundi son refus d'«une ingérence par la force de l'extérieur», dans un discours retransmis à la télévision. Auparavant, depuis Moscou où il était reçu, un des principaux opposants syriens, Michel Kilo, figure libérale indépendante, avait appelé la Russie à l'aide, réclamant son concours pour «stabiliser la situation» en Syrie.
Par Alain Barluet