De nouvelles manifestations réclamant la chute de Bachar el-Assad se sont déroulées vendredi dans plusieurs villes de Syrie, malgré le déploiement massif de l'armée. Les militants antirégime avaient appelé particulièrement les habitants de Damas à se «révolter» contre le régime «assassin», au lendemain d'un double attentat sanglant dans la capitale (55 morts et 370 blessés). Au moins cinq protestataires ont été blessés par les tirs des troupes gouvernementales dans le quartier de Tadamone.
Les attentats de jeudi, ajoutés à celui de la veille contre un convoi des observateurs de l'ONU à Deraa dans le Sud, font clairement craindre un arrêt de la mission de Kofi Annan, seul plan aujourd'hui sur la table pour sortir d'une crise qui a fait plus de 12 000 morts (civils et militaires) en quatorze mois. «Il est évident que si d'autres attentats sont commis prochainement, cela va faire réfléchir les pays qui sont prêts à envoyer des observateurs sur place», prévient un diplomate en poste à Damas. Actuellement, une centaine seulement d'observateurs est déployée à travers le pays. D'autres doivent prochainement arriver. Mais, au nom de l'ONU, Kofi Annan n'est pas parvenu à convaincre le régime d'appliquer son plan en six points, notamment le retrait des armes lourdes des villes, et l'ouverture d'un dialogue politique entre pouvoir et opposition.
Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dit craindre «une guerre civile de grande envergure aux effets catastrophiques pour la Syrie et la région», si les combats ne s'arrêtent pas. Depuis le 12 avril, date de l'entrée en vigueur du plan Annan, les affrontements ont fait plus de 900 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres. Phénomène inquiétant: les violences ont tendance maintenant à se diversifier. À la répression armée du régime contre les manifestants répondent des assassinats ciblés perpétrés par des combattants contre des militaires loyaux à el-Assad, des prises d'otages en tout genre, ainsi que des actes de guérilla urbaine, sans compter les attentats à la voiture piégée. Commis par qui? L'opposition accuse le régime, qui, de son côté, pointe «les groupes terroristes» liés à al-Qaida.
Tensions religieuses
«Nous savons très bien qui est derrière ces attentats, confie un haut responsable de la Ligue arabe. Le régime n'a aucun intérêt à montrer qu'il ne maîtrise pas la situation en visant ses propres bâtiments. Ces attentats, ajoute-t-il, portent la marque d'al-Qaida, certains responsables américains l'ont dit, mais nous ne pouvons le clamer haut et fort pour ne pas affaiblir une opposition que nous soutenons à bout de bras.» Facteur aggravant: à la dynamique de la révolte contre une dictature, s'en ajoute une autre, toute aussi violente, celle des tensions religieuses entre les sunnites, qui forment la majorité de la population, et la minorité alaouite, derrière le clan el-Assad, alaouite lui aussi, qui a le sentiment de jouer sa survie. En cas de renversement du régime, les alaouites (12 % de la population) redoutent d'être victimes de règlements de comptes.
Pour d'autres observateurs, le spectre de la guerre civile ne paraît pas aussi proche. «Je ne la vois pas venir à court terme, ajoute le diplomate précité. Nous ne sommes pas encore dans un scénario de guerre entre communautés. Nous assistons plutôt à un glissement progressif vers une lutte contre le terrorisme international. Les Américains commencent à s'en rendre compte.»
Les attentats de jeudi, ajoutés à celui de la veille contre un convoi des observateurs de l'ONU à Deraa dans le Sud, font clairement craindre un arrêt de la mission de Kofi Annan, seul plan aujourd'hui sur la table pour sortir d'une crise qui a fait plus de 12 000 morts (civils et militaires) en quatorze mois. «Il est évident que si d'autres attentats sont commis prochainement, cela va faire réfléchir les pays qui sont prêts à envoyer des observateurs sur place», prévient un diplomate en poste à Damas. Actuellement, une centaine seulement d'observateurs est déployée à travers le pays. D'autres doivent prochainement arriver. Mais, au nom de l'ONU, Kofi Annan n'est pas parvenu à convaincre le régime d'appliquer son plan en six points, notamment le retrait des armes lourdes des villes, et l'ouverture d'un dialogue politique entre pouvoir et opposition.
Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dit craindre «une guerre civile de grande envergure aux effets catastrophiques pour la Syrie et la région», si les combats ne s'arrêtent pas. Depuis le 12 avril, date de l'entrée en vigueur du plan Annan, les affrontements ont fait plus de 900 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres. Phénomène inquiétant: les violences ont tendance maintenant à se diversifier. À la répression armée du régime contre les manifestants répondent des assassinats ciblés perpétrés par des combattants contre des militaires loyaux à el-Assad, des prises d'otages en tout genre, ainsi que des actes de guérilla urbaine, sans compter les attentats à la voiture piégée. Commis par qui? L'opposition accuse le régime, qui, de son côté, pointe «les groupes terroristes» liés à al-Qaida.
Tensions religieuses
«Nous savons très bien qui est derrière ces attentats, confie un haut responsable de la Ligue arabe. Le régime n'a aucun intérêt à montrer qu'il ne maîtrise pas la situation en visant ses propres bâtiments. Ces attentats, ajoute-t-il, portent la marque d'al-Qaida, certains responsables américains l'ont dit, mais nous ne pouvons le clamer haut et fort pour ne pas affaiblir une opposition que nous soutenons à bout de bras.» Facteur aggravant: à la dynamique de la révolte contre une dictature, s'en ajoute une autre, toute aussi violente, celle des tensions religieuses entre les sunnites, qui forment la majorité de la population, et la minorité alaouite, derrière le clan el-Assad, alaouite lui aussi, qui a le sentiment de jouer sa survie. En cas de renversement du régime, les alaouites (12 % de la population) redoutent d'être victimes de règlements de comptes.
Pour d'autres observateurs, le spectre de la guerre civile ne paraît pas aussi proche. «Je ne la vois pas venir à court terme, ajoute le diplomate précité. Nous ne sommes pas encore dans un scénario de guerre entre communautés. Nous assistons plutôt à un glissement progressif vers une lutte contre le terrorisme international. Les Américains commencent à s'en rendre compte.»