de notre correspondant à Bruxelles
L'Union européenne (UE) a unanimement condamné lundi l'attaque «inacceptable» de la défense syrienne contre un avion F4-Phantom turc, à la veille d'une réunion extraordinaire de l'Otan demandée par Ankara. Le scénario d'une réplique militaire occidentale au milieu d'une guerre civile reste pour autant improbable. Les Européens, qui représentent vingt-deux des vingt-huit pays de l'Alliance atlantique, restent soucieux d'éviter l'escalade militaire. Ils ne veulent pas non plus répéter l'expérience déchirante de l'attaque contre la Libye. Une intervention militaire est «hors de question», a assuré le Néerlandais Uri Rosenthal, lors d'un rendez-vous régulier avec ses pairs de l'UE à Luxembourg. Un haut responsable européen confirme: «Il n'y a pas de plan de rechange» à l'alourdissement des sanctions contre Damas et à la poursuite de la mission Annan, aussi compromise qu'elle paraisse.
Vers une «sale guerre civile» sur le modèle libanais
À huis clos, les ministres se sont inquiétés du glissement vers une «sale guerre civile» sur le modèle libanais, avec nettoyage ethnique et partition religieuse. Mais, poursuit la même source, le tout-répression décidé par le régime se solde par un échec: 50 % du territoire syrien habité échapperait désormais à son contrôle. L'UE a adopté un seizième train de sanctions contre le régime Assad (interdictions de visa et gels des avoirs). Les ministres ont surtout précisé que l'embargo européen s'applique désormais aux compagnies qui assurent les livraisons d'armes à la Syrie. La semaine dernière, la firme britannique Standard Club avait annulé le contrat couvrant un transport d'hélicoptères d'attaque MI-24, forçant le cargo russe à un demi-tour. De bonne source, Bruxelles étudie un cran supplémentaire: le contrôle, voire l'interception de certaines de ces livraisons par mer.
Nouvel incident aérien évité
Pendant ce temps, les défections se poursuivent. Un général, deux colonels et une trentaine de soldats sont passés en Turquie avec leurs familles dans la nuit de dimanche à lundi, soit au total un groupe de 196 personnes, comptant de nombreuses femmes et enfants. Les déserteurs et leurs familles sont hébergés dans le camp d'Apaydin, dans la province de Hatay, strictement interdit à la presse. Douze généraux syriens sont déjà réfugiés en Turquie, qui abrite également les dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL), fondée par des déserteurs de l'armée régulière.
Lundi, un nouvel incident s'est produit au-dessus de la Méditerranée lorsqu'un avion turc Casa CN-235 de recherches et de sauvetage a été visé par un système de défense sol-air syrien, l'étape ultime avant l'ouverture du feu. Le CN-235 participait aux recherches des deux pilotes du F-4 abattu vendredi. On ignore si l'avion se trouvait dans l'espace aérien syrien au moment de l'incident. Sur le terrain, au moins treize personnes, en majorité des civils, ont péri lundi, notamment dans la province d'Idleb, près de la frontière turque, tandis que certains quartiers de la ville de Homs étaient de nouveau bombardés.
Par Jean-Jacques Mevel
Par Georges Malbrunot
L'Union européenne (UE) a unanimement condamné lundi l'attaque «inacceptable» de la défense syrienne contre un avion F4-Phantom turc, à la veille d'une réunion extraordinaire de l'Otan demandée par Ankara. Le scénario d'une réplique militaire occidentale au milieu d'une guerre civile reste pour autant improbable. Les Européens, qui représentent vingt-deux des vingt-huit pays de l'Alliance atlantique, restent soucieux d'éviter l'escalade militaire. Ils ne veulent pas non plus répéter l'expérience déchirante de l'attaque contre la Libye. Une intervention militaire est «hors de question», a assuré le Néerlandais Uri Rosenthal, lors d'un rendez-vous régulier avec ses pairs de l'UE à Luxembourg. Un haut responsable européen confirme: «Il n'y a pas de plan de rechange» à l'alourdissement des sanctions contre Damas et à la poursuite de la mission Annan, aussi compromise qu'elle paraisse.
Vers une «sale guerre civile» sur le modèle libanais
À huis clos, les ministres se sont inquiétés du glissement vers une «sale guerre civile» sur le modèle libanais, avec nettoyage ethnique et partition religieuse. Mais, poursuit la même source, le tout-répression décidé par le régime se solde par un échec: 50 % du territoire syrien habité échapperait désormais à son contrôle. L'UE a adopté un seizième train de sanctions contre le régime Assad (interdictions de visa et gels des avoirs). Les ministres ont surtout précisé que l'embargo européen s'applique désormais aux compagnies qui assurent les livraisons d'armes à la Syrie. La semaine dernière, la firme britannique Standard Club avait annulé le contrat couvrant un transport d'hélicoptères d'attaque MI-24, forçant le cargo russe à un demi-tour. De bonne source, Bruxelles étudie un cran supplémentaire: le contrôle, voire l'interception de certaines de ces livraisons par mer.
Nouvel incident aérien évité
Pendant ce temps, les défections se poursuivent. Un général, deux colonels et une trentaine de soldats sont passés en Turquie avec leurs familles dans la nuit de dimanche à lundi, soit au total un groupe de 196 personnes, comptant de nombreuses femmes et enfants. Les déserteurs et leurs familles sont hébergés dans le camp d'Apaydin, dans la province de Hatay, strictement interdit à la presse. Douze généraux syriens sont déjà réfugiés en Turquie, qui abrite également les dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL), fondée par des déserteurs de l'armée régulière.
Lundi, un nouvel incident s'est produit au-dessus de la Méditerranée lorsqu'un avion turc Casa CN-235 de recherches et de sauvetage a été visé par un système de défense sol-air syrien, l'étape ultime avant l'ouverture du feu. Le CN-235 participait aux recherches des deux pilotes du F-4 abattu vendredi. On ignore si l'avion se trouvait dans l'espace aérien syrien au moment de l'incident. Sur le terrain, au moins treize personnes, en majorité des civils, ont péri lundi, notamment dans la province d'Idleb, près de la frontière turque, tandis que certains quartiers de la ville de Homs étaient de nouveau bombardés.
Par Jean-Jacques Mevel
Par Georges Malbrunot