Miriam, du quartier de Bab Touma à Damas, compte parmi ses amis de nombreux manifestants. Selon elle, ils «bénéficieraient d'un traitement de faveur» tout relatif. «Une amie chrétienne a été emprisonnée quinze jours pour avoir pris part à une manifestation pacifique. Ensuite, on l'a autorisée à quitter le pays. Un jeune homme a été relâché cinq semaines après sa détention. On l'a tabassé, il a des hématomes, mais il est en vie. Il n'a pas été torturé, ce qui est exceptionnel.»
D'autres se sont rangés aux côtés du régime. Elie, un étudiant en génie civil, raconte une scène qui l'a marqué. «À l'Université arabe internationale, un établissement privé près de Deraa, l'armée est entrée sur le campus pour séparer deux groupes de manifestants, les uns pour le régime, les autres contre. Aussitôt, des étudiants, notamment des chrétiens que je connais, ont couru vers les soldats pour leur montrer du doigt les étudiants contestataires, qui ont été arrêtés. Certains ont même rejoint les militaires pour frapper et piétiner des étudiants arrêtés.»
Insultes sur les réseaux sociaux
Pour Ayman, un troisième étudiant, «c'est le régime qui a créé toutes ces tensions sectaires. C'est comme les campagnes contre la drogue. À force d'en parler à tout bout de champ, on pousse les jeunes à adopter des attitudes qui ne leur sont pas naturelles, pour voir à quoi ressemble le fruit défendu. Les médias du régime ont répété que le peuple syrien était uni et que le sectarisme provenait d'éléments étrangers. Du coup, des gens ont été intéressés et les attaques entre communautés ont augmenté.»
La bataille fait aussi rage sur les réseaux sociaux. De jeunes chrétiens favorables au régime manifestent leur soutien au président en arborant comme photo de profil sur Faceook des images de Bachar el-Assad en tenue de combat. Les insultes sont monnaie courante. Les supporteurs du régime reproduisent les slogans officiels: «Les reportages d'al-Jazeera et des médias occidentaux sont des montages réalisés dans des studios au Qatar.» Ou encore: «Allez au diable, vous et vos soi-disant libertés! Vous avez ruiné le pays!» D'autres répètent «Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout» ou bien «le peuple veut Bachar el-Assad.» Certains sont encore plus radicaux: «Tuez-les tous! Qu'on en finisse avec cette pagaille.»
Par Joël Ghazi
D'autres se sont rangés aux côtés du régime. Elie, un étudiant en génie civil, raconte une scène qui l'a marqué. «À l'Université arabe internationale, un établissement privé près de Deraa, l'armée est entrée sur le campus pour séparer deux groupes de manifestants, les uns pour le régime, les autres contre. Aussitôt, des étudiants, notamment des chrétiens que je connais, ont couru vers les soldats pour leur montrer du doigt les étudiants contestataires, qui ont été arrêtés. Certains ont même rejoint les militaires pour frapper et piétiner des étudiants arrêtés.»
Insultes sur les réseaux sociaux
Pour Ayman, un troisième étudiant, «c'est le régime qui a créé toutes ces tensions sectaires. C'est comme les campagnes contre la drogue. À force d'en parler à tout bout de champ, on pousse les jeunes à adopter des attitudes qui ne leur sont pas naturelles, pour voir à quoi ressemble le fruit défendu. Les médias du régime ont répété que le peuple syrien était uni et que le sectarisme provenait d'éléments étrangers. Du coup, des gens ont été intéressés et les attaques entre communautés ont augmenté.»
La bataille fait aussi rage sur les réseaux sociaux. De jeunes chrétiens favorables au régime manifestent leur soutien au président en arborant comme photo de profil sur Faceook des images de Bachar el-Assad en tenue de combat. Les insultes sont monnaie courante. Les supporteurs du régime reproduisent les slogans officiels: «Les reportages d'al-Jazeera et des médias occidentaux sont des montages réalisés dans des studios au Qatar.» Ou encore: «Allez au diable, vous et vos soi-disant libertés! Vous avez ruiné le pays!» D'autres répètent «Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout» ou bien «le peuple veut Bachar el-Assad.» Certains sont encore plus radicaux: «Tuez-les tous! Qu'on en finisse avec cette pagaille.»
Par Joël Ghazi