Âgé de 78 ans, et possédant de nombreuses missions de médiations à son actif, Lakhdar Brahimi n'est pas naïf. Il sait que son prédécesseur, Kofi Annan, a été victime des divisions des membres permanents du Conseil de sécurité.
Avec d'une part, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, partisans de sanctions, voire plus, pour faire chuter le pouvoir de Bachar el-Assad, et de l'autre, la Russie et la Chine qui bloquent systématiquement toute pression de l'ONU contre le régime de Damas.
Or, il l'a dit lui même vendredi soir dans la foulée de sa nomination, sa mission ne peut aboutir que s'il décroche un soutient clair du Conseil de sécurité.
De ce point de vue, deux réactions sont à noter. Celle prudente, d'abord, des Etats-Unis, qui attendent plus de détails sur le mandat du médiateur avant de lui apporter un plein soutien. Et celle beaucoup plus enthousiaste de la Chine qui décrit Lakhdar Brahimi comme « la personne adéquate pour ce poste », en lui promettant soutien et coopération.
Est-ce à dire qu'il a plus de chances de convaincre Pékin et Moscou d'assouplir leur position ? Quoi qu'il en soit, sur le fond, les positions des uns et des autres n'ont pour le moment pas bougé d'un iota.
«IL N’Y AURA PAS UN DEMI BRAHIMI POUR LA LIGUE ARABE ET UN AUTRE DEMI POUR LES NATIONS UNIES»
Lucide, le diplomate algérien Lakhdar Brahimiil sait que sa mission sera très compliquée, comme il l'a confié au micro de RFI.
RFI : Quelle méthode comptez-vous employer ?
Lakhdar Brahimi : Toujours la même : écouter beaucoup avant de décider. Ne jamais oublier qu’un problème comme celui-ci est d’abord celui du pays et du peuple concernés, et que le rôle de quelqu’un qui vient de l’extérieur, doit être un rôle de soutien, d’aide, de facilitation, et pas de substitution au peuple intéressé.
RFI : Mais c’est plus ou moins la méthode que votre ami Kofi Annan avait essayé d’employer. Qu’est-ce qui peut faire la différence ?
L.B. : Le temps. Vous savez, Kofi a fait un travail excellent. Il a, si vous voulez, défriché un peu la situation. Et sa démission elle-même a été un acte éminemment politique, parce qu’il a publiquement et solennellement dit, à la fois aux Syriens, aux responsables régionaux et internationaux, qu’un médiateur, aussi prestigieux soit-il – et Kofi était prestigieux – ne peut pas faire grand-chose, s’il n’a pas un soutien réel de la part de ceux qui disent l’avoir chargé de cette mission.
RFI : Tout comme Kofi Annan, vous êtes l’émissaire conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation des Nations unies. Est-ce que les deux organisations ont exactement fixé le même mandat ?
L.B. : Je ne sais pas. Pas encore. Ça, je crois que c’est une chose dont je vais discuter avec eux. Je vais aller à New York dans quelques jours, puis au Caire, et puis je vais voir avec eux, nécessairement. Il n’y aura pas un demi Brahimi pour la Ligue arabe et un autre demi pour les Nations unies.
RFI : Ça veut dire quand même que vous avez accepté cette mission sans connaître exactement le mandat qui vous est confié ?
L.B. : Eh bien, oui. Je ne connais pas le détail, parce que j’espère qu’on va l’établir ensemble. Mais enfin, quand même, je lis la presse et j’écoute la radio, y compris la vôtre, et je sais un petit peu ce qui se passe.
RFI : On a senti une certaine réticence ou interrogation de la part de la Maison Blanche sur justement le mandat qui vous serait confié...
L.B. : Je ne suis pas au courant.
RFI : En revanche, vous avez été favorablement accueilli par Moscou, Pékin, et aujourd’hui le gouvernement syrien...
L.B. : Tant mieux !
Source:RFI
Avec d'une part, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, partisans de sanctions, voire plus, pour faire chuter le pouvoir de Bachar el-Assad, et de l'autre, la Russie et la Chine qui bloquent systématiquement toute pression de l'ONU contre le régime de Damas.
Or, il l'a dit lui même vendredi soir dans la foulée de sa nomination, sa mission ne peut aboutir que s'il décroche un soutient clair du Conseil de sécurité.
De ce point de vue, deux réactions sont à noter. Celle prudente, d'abord, des Etats-Unis, qui attendent plus de détails sur le mandat du médiateur avant de lui apporter un plein soutien. Et celle beaucoup plus enthousiaste de la Chine qui décrit Lakhdar Brahimi comme « la personne adéquate pour ce poste », en lui promettant soutien et coopération.
Est-ce à dire qu'il a plus de chances de convaincre Pékin et Moscou d'assouplir leur position ? Quoi qu'il en soit, sur le fond, les positions des uns et des autres n'ont pour le moment pas bougé d'un iota.
«IL N’Y AURA PAS UN DEMI BRAHIMI POUR LA LIGUE ARABE ET UN AUTRE DEMI POUR LES NATIONS UNIES»
Lucide, le diplomate algérien Lakhdar Brahimiil sait que sa mission sera très compliquée, comme il l'a confié au micro de RFI.
RFI : Quelle méthode comptez-vous employer ?
Lakhdar Brahimi : Toujours la même : écouter beaucoup avant de décider. Ne jamais oublier qu’un problème comme celui-ci est d’abord celui du pays et du peuple concernés, et que le rôle de quelqu’un qui vient de l’extérieur, doit être un rôle de soutien, d’aide, de facilitation, et pas de substitution au peuple intéressé.
RFI : Mais c’est plus ou moins la méthode que votre ami Kofi Annan avait essayé d’employer. Qu’est-ce qui peut faire la différence ?
L.B. : Le temps. Vous savez, Kofi a fait un travail excellent. Il a, si vous voulez, défriché un peu la situation. Et sa démission elle-même a été un acte éminemment politique, parce qu’il a publiquement et solennellement dit, à la fois aux Syriens, aux responsables régionaux et internationaux, qu’un médiateur, aussi prestigieux soit-il – et Kofi était prestigieux – ne peut pas faire grand-chose, s’il n’a pas un soutien réel de la part de ceux qui disent l’avoir chargé de cette mission.
RFI : Tout comme Kofi Annan, vous êtes l’émissaire conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation des Nations unies. Est-ce que les deux organisations ont exactement fixé le même mandat ?
L.B. : Je ne sais pas. Pas encore. Ça, je crois que c’est une chose dont je vais discuter avec eux. Je vais aller à New York dans quelques jours, puis au Caire, et puis je vais voir avec eux, nécessairement. Il n’y aura pas un demi Brahimi pour la Ligue arabe et un autre demi pour les Nations unies.
RFI : Ça veut dire quand même que vous avez accepté cette mission sans connaître exactement le mandat qui vous est confié ?
L.B. : Eh bien, oui. Je ne connais pas le détail, parce que j’espère qu’on va l’établir ensemble. Mais enfin, quand même, je lis la presse et j’écoute la radio, y compris la vôtre, et je sais un petit peu ce qui se passe.
RFI : On a senti une certaine réticence ou interrogation de la part de la Maison Blanche sur justement le mandat qui vous serait confié...
L.B. : Je ne suis pas au courant.
RFI : En revanche, vous avez été favorablement accueilli par Moscou, Pékin, et aujourd’hui le gouvernement syrien...
L.B. : Tant mieux !
Source:RFI