Acculer Damas à appliquer le plan de Genève, tel est l’objectif de la réunion du Groupe des amis du peuple syrien qui se tient à Paris ce vendredi 5 juillet, la troisième du genre depuis celles de Tunis fin février et d'Istanbul début avril. Cette conférence - qui s’ouvrira par un discours du président François Hollande - rassemblera des représentants d’une centaine de pays occidentaux et arabes. Le plan de Genève, c’est cet accord conclu samedi 30 juin dans la cité helvétique par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que par la Turquie et les pays de la Ligue arabe pour mettre en place une transition politique et aboutir à un véritable cessez-le-feu en Syrie.
Absence des Russes et des Chinois
Bien qu’il y ait eu accord, le dossier syrien n’a malheureusement pas beaucoup avancé en six jours. Le principal point d’achoppement vient de l’interprétation même du texte. Pour les uns - Etats-Unis, Royaume-Uni, France - il comprend implicitement le départ de Bachar el-Assad alors que pour les autres - Russie, Chine - il n’est pas question de pousser de force le président syrien vers la sortie. La Russie - dont la présence était souhaitée à Paris - n’aura d’ailleurs pas de représentant à la réunion, une absence à laquelle s’est également rallié Pékin, la Chine ayant annoncé jeudi qu’elle ne viendrait pas non plus.
Des tentatives ont bien été entreprises pour persuader Moscou d’accorder l’asile politique à Bachar el-Assad mais elles ont essuyé un refus catégorique de la part des Russes qui restent persuadés que le tyran de Damas finira par tomber. « Parler de l'avenir d'Assad n'a pas de sens tant que les Syriens ne se seront pas assis à la table des négociations », a encore indiqué jeudi Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, sans apparemment tenir compte de l’escalade de la violence (près de 17 000 morts depuis le début de la révolte à la mi-mars 2011) et des rapports alarmants faisant état des tortures systématiques perpétrées par le régime.
Réunis à huis clos au Caire de lundi à mercredi derniers, les différents mouvements d’opposants ont été de leur côté unanimes pour poser le départ de Bachar el-Assad en préalable à toute négociation. En revanche, ils ont affiché leurs divergences sur d’autres sujets, comme celui d’une intervention militaire étrangère, et ils ont rejeté en bloc l’accord de Genève, synonyme pour eux d’une capitulation devant Moscou.
Vers une nouvelle résolution
Tous ces atermoiements ont eu le don d’exaspérer Robert Mood, chef des observateurs des Nations unies en Syrie, lesquels ont dû interrompre leur mission le 15 juin, du fait de la violence. « Il y a beaucoup trop de discussions dans de beaux hôtels, dans d'agréables réunions, alors que l'on agit trop peu pour aller de l'avant et arrêter la violence », s’est emporté mercredi le général norvégien devant la presse, à Damas.
« Nous demandons que la réunion de Paris prenne une décision plus décisive après l’échec de Genève », a prévenu en parallèle Monzer Makhous, coordonnateur des relations extérieures en Europe du Conseil national syrien (CNS), le principal mouvement d’opposants dirigé, depuis le mois dernier, par le Kurde Abdel Basset Sayda. A Paris, le CNS souhaiterait que soit adoptée une résolution coercitive de l’ONU qui obligerait le régime syrien à appliquer le plan Annan de cessez-le-feu - lequel avait trouvé un large écho en avril - et prévoirait la création d’enclaves protégées par une zone d’exclusion aérienne.
Les puissances étrangères, « avec en tête les Etats-Unis », doivent cesser de soutenir l'opposition, a pour sa part réagi Bachar el-Assad dans un entretien publié jeudi par le quotidien turc Cumhuriyet, entretien dans lequel il accuse, sans les nommer, des pays de la région de fournir un soutien logistique aux « terroristes » en Syrie. Hôte de la conférence de vendredi, la France espère de son côté que la réunion serve à déclencher une nouvelle résolution de l’ONU. « Il faut exercer toute la pression possible sur le régime meurtrier de Bachar el-Assad », a insisté le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, mercredi.
SOURCE:Rfi
Absence des Russes et des Chinois
Bien qu’il y ait eu accord, le dossier syrien n’a malheureusement pas beaucoup avancé en six jours. Le principal point d’achoppement vient de l’interprétation même du texte. Pour les uns - Etats-Unis, Royaume-Uni, France - il comprend implicitement le départ de Bachar el-Assad alors que pour les autres - Russie, Chine - il n’est pas question de pousser de force le président syrien vers la sortie. La Russie - dont la présence était souhaitée à Paris - n’aura d’ailleurs pas de représentant à la réunion, une absence à laquelle s’est également rallié Pékin, la Chine ayant annoncé jeudi qu’elle ne viendrait pas non plus.
Des tentatives ont bien été entreprises pour persuader Moscou d’accorder l’asile politique à Bachar el-Assad mais elles ont essuyé un refus catégorique de la part des Russes qui restent persuadés que le tyran de Damas finira par tomber. « Parler de l'avenir d'Assad n'a pas de sens tant que les Syriens ne se seront pas assis à la table des négociations », a encore indiqué jeudi Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, sans apparemment tenir compte de l’escalade de la violence (près de 17 000 morts depuis le début de la révolte à la mi-mars 2011) et des rapports alarmants faisant état des tortures systématiques perpétrées par le régime.
Réunis à huis clos au Caire de lundi à mercredi derniers, les différents mouvements d’opposants ont été de leur côté unanimes pour poser le départ de Bachar el-Assad en préalable à toute négociation. En revanche, ils ont affiché leurs divergences sur d’autres sujets, comme celui d’une intervention militaire étrangère, et ils ont rejeté en bloc l’accord de Genève, synonyme pour eux d’une capitulation devant Moscou.
Vers une nouvelle résolution
Tous ces atermoiements ont eu le don d’exaspérer Robert Mood, chef des observateurs des Nations unies en Syrie, lesquels ont dû interrompre leur mission le 15 juin, du fait de la violence. « Il y a beaucoup trop de discussions dans de beaux hôtels, dans d'agréables réunions, alors que l'on agit trop peu pour aller de l'avant et arrêter la violence », s’est emporté mercredi le général norvégien devant la presse, à Damas.
« Nous demandons que la réunion de Paris prenne une décision plus décisive après l’échec de Genève », a prévenu en parallèle Monzer Makhous, coordonnateur des relations extérieures en Europe du Conseil national syrien (CNS), le principal mouvement d’opposants dirigé, depuis le mois dernier, par le Kurde Abdel Basset Sayda. A Paris, le CNS souhaiterait que soit adoptée une résolution coercitive de l’ONU qui obligerait le régime syrien à appliquer le plan Annan de cessez-le-feu - lequel avait trouvé un large écho en avril - et prévoirait la création d’enclaves protégées par une zone d’exclusion aérienne.
Les puissances étrangères, « avec en tête les Etats-Unis », doivent cesser de soutenir l'opposition, a pour sa part réagi Bachar el-Assad dans un entretien publié jeudi par le quotidien turc Cumhuriyet, entretien dans lequel il accuse, sans les nommer, des pays de la région de fournir un soutien logistique aux « terroristes » en Syrie. Hôte de la conférence de vendredi, la France espère de son côté que la réunion serve à déclencher une nouvelle résolution de l’ONU. « Il faut exercer toute la pression possible sur le régime meurtrier de Bachar el-Assad », a insisté le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, mercredi.
SOURCE:Rfi