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Système éducatif du Sénégal, Macky SALL à l’épreuve des défis

Rédigé par leral.net le Vendredi 11 Janvier 2013 à 21:00 | | 1 commentaire(s)|

De l’homme de lettre Senghor, à Me Abdoulaye Wade, en passant par l’énarque Abdou Diouf, l’éducation a toujours été, selon les textes réglementaires et législatifs et les autorités en charge du secteur, une priorité dans l’action de politique publique de l’Etat sénégalais. Mais au constat de ce qui s’est passé pendant les douze ans d’exercice du régime de Wade, nous sommes tentés de penser que le secteur de l’éducation reste tout de même le parent pauvre de la politique publique.


Système éducatif du Sénégal, Macky SALL à l’épreuve des défis
Les politiques d’ajustements structurels sous l’égide de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, le projet de volontaires de l’éducation de 1996, imposé aussi par les institutions de Bretton Woods, sont certes passés par là en vue de booster le secteur de l’éducation. Mais ces différente mesures sont plutôt favorables à la théories « d’inscrire davantage mais éduquer moins » Et après l’alternance de mars 2000, on aurait consacré 40% du budget national à l’éducation au sens large. Mais le problème est resté et demeure entier.

Nous ne pouvons alors nous empêcher de nous poser des questions sur l’efficacité, sur la rigueur et sur les axes d’orientation des différentes stratégies jusque là mises en œuvre. En effet, la principale difficulté de l’Etat à relever les défis serait liée au fait que les politiques menées dans ce secteur sont prises au cas par cas. En d’autres termes, l’Etat, au lieu de s’intéresser à l’enseignement, sous ses diverses formes, comme un « système » allant du préscolaire au supérieur où les différents niveaux sont liés les uns aux autres, s’est engagé, pendant ces dix dernières années, dans une logique de résolution fractionniste en pensant que la multiplication des ministères résoudrait les problèmes.

Or même dans les textes d’orientation et d’évaluation traitant de l’éducation, on se réfère au secteur sous le vocable de « système éducatif ». En effet il s’agit d’un véritable labyrinthe dont la prise en compte des complexités et des complémentarités aurait permis de donner une belle image à l’école sénégalaise. Mais pourquoi avoir perdu de vue cette dimension systémique du secteur ?

L’efficacité d’une politique éducative réside dans la mise en œuvre d’une gestion commune et concertée de l’école où les élèves, les parents, les associations, les chefs de villages, les mouvements de jeunesse et de femmes, les élus locaux entre autres acteurs directement ou indirectement impliqués dans le rayonnement de l’école sénégalaise doivent prendre une part active dans le tracé des lignes directives de la gestion de l’école en général. Des paramètres oublié ou négligés par le régime libéral ? on ne le saura sans doute jamais. Toutefois les résultats des actes posés jusque-là sont visibles de tous. Ils devraient alors servir de base de réflexion, de refonte et de réforme aux dirigeants actuels.

La rigueur dans l’action est de régler les problèmes du secteur dans une considération particulière de son statut de système organisé et cohérent. Ainsi il importe pour nos dirigeants de savoir que le bon niveau du moyen, par exemple, dépend fortement du vécu et de la situation du primaire. Les envies de formation et les projets de carrière et de statut dans le supérieur prennent leurs racines dans le secondaire. En somme tout est lié dans le système et aucun niveau ne saurait être géré dans une ignorance de ce qui se fait dans l’autre.

La cases des tout petits, bien qu’insuffisamment réparti dans le pays, l’école primaire/élémentaire, le collège, le lycée et l’université fonctionnent telles les marches d’un escalier sur lequel la bonne position et l’équilibre sur une marche permettent de passer sans difficulté sur l’autre.

Monsieur le président, permettez nous de rappeler,
A mon avis, une des multiples erreurs de l’alternance est celle d’avoir géré le secteur de l’éducation d’alors en plusieurs départements pour, dit-on, régler efficacement les maux de l’école sénégalaise comme les grève des enseignants, des élèves et des étudiants. On a alors eu l’impression ; et c’est logique qu’il en ait été ainsi, que le ministère du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen, du secondaire et des langues nationales, le ministère de l’enseignement supérieur, des Centres Universitaires Régionaux et de la recherche scientifique et le ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle fonctionnent et gèrent indépendamment chacun ces volets du système qui leur sont confiés.
Cette division a entrainé la multiplication des dépenses de fonctionnements dans lesquelles les 40% du budget national sont engloutis. Des centaines de milliards de FCFA auraient pu être économisés pour la construction, l’équipement et la modernisation d’infrastructures scolaires et universitaires. Mais les préoccupations étaient plus politiques que patriotiques.

Cette gestion concertée de l’éducation nationale que nous prônons permettraient, par exemple, de réfléchir sur la possibilité de création de nouvelles offres de formation, un impératif qui passerait forcément par une révision profonde des programmes d’éducation. Cette vision prévisionnelle de la gestion du système serait ensuite la base d’une nouvelle politique d’infrastructures scolaires qui s’adapteraient aux nouvelles orientations. La multiplication des établissements de l’enseignement technique, le développement des pôles de recherches scientifiques et la création de nouveaux centres de formation aux nouveaux métiers et dans des métiers à caractère culturel (social, TIC, commerce, culture etc.) auraient ainsi permis le désengorgement des universités et les CUR qui accueillent chaque année presque 85% des bacheliers faute d’offres de formation.

Les politiques défaillantes et les offres de formations limitées (résultats d’une absence de concertation dans la gestion du secteur), influent sur le taux d’achèvement qui reste faible dans tous les niveaux d’enseignement. Aux décrochages et échecs scolaires, nous pouvons apporter une explication sociolinguistique qui pourrait être applicable dans une gestion du secteur de l’éducation en tant que « système ».

Beaucoup d’études de linguistes, de pédagogues et sociologues ont démontré que le cursus scolaire et/ou universitaire de tout apprenant est grandement influencé par son environnement culturel, social et familial. A titre d’exemple, on peut citer Robert Lado, linguiste américain qui, dans ces travaux, a démontré dès 1957 que pour comprendre les envies et les difficultés de l’enfant dans son cursus scolaire, il faut aussi occulter son environnement social et familial.

Partant de ce cet de fait, un adolescent dakarois qui a grandi dans une famille d’artistes et de musiciens peut, dès le collège, manifester un désintéressement total vis-à-vis de l’école classique. Cette attitude peut être due à ce climat familial musical qu’il ne retrouve pas dans les programmes d’études qu’on lui enseigne depuis l’âge de six (6) ans. Or s’il se reconnaissait déjà à cet âge dans l’enseignement qu’il acquiert et s’il était sûr de pouvoir aller le plus loin possible à l’école dans un domaine qui l’a vu grandir, ses chances de réussite seraient plus fortes. Cet exemple est valable pour le jeune enfant de Matam de parents agriculteurs, il l’est aussi pour l’adolescent mbourois de parents pêcheurs ainsi que pour le petit thiessois (de Thiès) de parents cheminots.

C’est dire que le système éducatif sénégalais doit être géré dans une prise en compte des réalités locales car « il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités nationales », disait le général de Gaule. Les Sénégalais attendent ainsi de l’actuel chef d’Etat, Macky Sall des gages de solutions aux maux qui gangrènent l’école sénégalaise.


Mamadou DIOP
Doctorant en Linguistique - Université Bordeaux 3
Chargé de projets FSDIE - Université Bordeaux 3
E-mail : diopthemayor@gmail.com
Blog: http://diopthemayor.centerblog.net/



1.Posté par journalistes vendus le 12/01/2013 08:28 | Alerter
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Ici repose la défunte presse privée sénégalaise [Décès survenu le 25 Mars 2012] ( Modou Badiane)
On a coutume de dire que dans une démocratie digne de son nom, la presse représente le quatrième pouvoir après l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Que deviendrait un tel système si le quatrième pouvoir, qui doit normalement équilibrer les trois autres, puisque plus indépendant, s’amène à jouer les baroudeurs ou pire les laudateurs ? Il faut qu’on le dise. La presse privée sénégalaise après la télévision nationale de Rien Tous les Soirs, est entrain de perdre de sa crédibilité et de son indépendance. Le dernier événement qui en atteste est la tentative d’immolation de Cheikh Mbaye le Lundi 07 Janvier 2013, devant les grilles du palais, que la presse, dans sa quasi-totalité, a traitée de façon parcellaire. Là où elle décrivait ces actes sous le régime Wade de désillusion d’une jeunesse laissée à elle-même, la même presse, les mêmes journalistes, essaient de justifier l’acte par une présumée folie de l’auteur. Le Mardi 08 Janvier 2013 soit moins de 24 H après l’incident, sa famille dément les rumeurs de la presse selon lesquelles, la victime souffrirait de troubles mentaux "Cheikh Mbaye jouit de toutes ses facultés mentales. Il développait même beaucoup de projets... ». Pourquoi ces glissades à répétition de la presse ? Les auteurs d’immolations sous Wade étaient ils plus sains d’esprits que le premier sous l’ère Macky ? La désillusion est elle moins présente sous Macky que sous son prédécesseur ? La question mérite d’être posée avec beaucoup de recul et sans subjectivité aucune. Cette manière de faire des journalistes, et pas des moins connus, ne rend ni service au régime actuel ni au peuple sénégalais. C’est une bombe que la presse a entre ses mains et qui risque d’exploser au moment où on s’y entendra le moins.
Madiambal Diagne dans sa chronique du Lundi 07 Janvier 2013 titrée « Inculpez Wade ou libérez Aïdara Sylla ! » a rappelé le rôle jouait par la presse dans la chute du régime de Wade. « Dix ans durant, nous nous sommes tués, à travers ces colonnes, à publier les hauts faits (de Wade) de prédation de ressources publiques » disait-il. La presse a telle perdu son verbe et son rôle de sentinelle dans une démocratie en marche avec l’élection de Macky Sall comme Président de la République du Sénégal ? Sommes-nous entrain d’assister à un gouvernement de journalistes après celui des avocats ? Les journalistes sont ils devenus complaisants face à leurs homologues qui composent l’entourage proche du Président ?
Vous avez été sans doute surpris de voir lors de son émission, ça me dit Mag, avec le Professeur Gadiaga du 15 décembre 2012, l’ex percutant Pape Allé Niang, déclarer après une analyse du juriste, « (…) j’attends de voir celui qui viendra ici me parler de la Haute Cour de Justice comme étant seule habilitée à juger les ex barons du gouvernement de Wade ». Le professeur venait de faire une brillante dichotomie entre les fautes qu’auraient commises un Ministre dans l’exercice de ses fonctions et durant l’exercice de ses fonctions. Cette satisfaction montrée du journaliste prouve deux choses. Il est prêt à défendre la position actuelle du gouvernement et ne laissera pas l’autre camp défendre son point de vu puisqu’il le juge déjà comme erroné. Est-ce cela le rôle du journaliste qui doit participer à l’éclosion de la vérité et à l’équilibre de l’information ?
Que dire de Mamadou Oumar Ndiaye qui ne semble pas être tout à fait d’accord avec le discours de Macky Sall lors du nouvel an, mais préfère le critiquer en utilisant la pédale douce. Il titre dans sa chronique parue dans le journal Le Témoin n°1109 « Discours de fin d’année du président Macky Sall: Oublis et omissions d’un (bon) discours». Cherche t il avec ce titre à caresser Macky dans le sens de la poile ou évite t il de s’amener les foudres de ses compères qui ont pris fait et cause pour le régime actuel ? Dans le fond, il souligne « Sur le fond, en revanche, il est sans doute notable que les spins doctors du Président n’ont pas accordé une très grande attention au contenu de son discours du nouvel an ». Il critique tout en qualifiant les rédacteurs de « spins doctors ». Content sans doute, de ses compères, malgré les oublis listés et le fond vide.
Que devient Souleymane Jules Diop, après nous avoir servi, pendant des années, qu’il ne défendait que des principes. N’est il pas devenu un membre à part entière de l’APR qu’il cherche à défendre vaille que vaille ?
Nous ne demandons pas à la presse d’être des ultra opposants comme le groupe Walfadjri, mais à jouer le rôle d’avant-gardiste qu’on lui connaissait, de faire comme le Groupe D-Media qui est le seul, à l’heure actuelle, à nous informer juste et vrai. Même les journalistes du Groupe Futur Medias que nous avons toujours connu pour leur professionnalisme s’adonnent à ces pratiques en cherchant à faire plaisir à leur patron devenu Ministre dans le gouvernement de Macky. Allassane Samba Diop est devenu méconnaissable et Mamadou Ibra Kane aphone.
Nous ne sommes pas contre le gouvernement, mais réclamons notre droit à l’information. La vraie information. Le peuple n’a pas besoin de mirage pour subsister. Face au faux il arrivera un moment où lui-même s’en détournera et réclamera ce qu’on a tenté de lui cacher. Le journaliste doit alerter et non applaudir. L’acclamation continue est du rôle du partisan et non du journaliste libre et indépendant. Nous avons besoin que l’on nous dise que le train n’est pas arrivé à l’heure. Celui qui arrive à temps ne constitue pas une information. Gilbert Keith Chesterton décrivait avec ironie le rôle du vrai journaliste en ces termes « Le journalisme consiste pour une large part à dire “Lord Jones est mort” à des gens qui n’ont jamais su que Lord Jones existait. »
Alors chers journalistes, reprenez vous et ressuscitez la presse décédée le 25 Mars 2012 pour que triomphe la démocratie sénégalaise !

Modou Badiane
Sociologue
badianemodou6@gmail.com

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