Et si El Hadj Ndiaye avait déjà trouvé un compromis… ?
Force est de croire que la famille Wade nourrit une obsession aveugle pour tout ce qui touche les médias en général et le petit écran en particulier, qu’elle voudrait maîtriser à tout prix. Non seulement il ne leur suffit pas de passer à la télé tous les jours, à toutes les heures, ils veulent maintenant avoir leur mot sur les programmes. Après la RTS et Canal Info déjà acquis à leur cause, voilà que les Wade lorgnent la télé de Youssou Ndour (qu’ils n’auront pas ?), et celle de El Hadj Ndiaye (qu’ils ont déjà eue ?). En tout état de cause, ceux qui habitent les régions les plus reculées du Sénégal ont constaté ces derniers jours, que la 2S Tv, en dehors du changement regrettable au niveau de ses programmes, a fait d’immenses progrès « techniques » dignes de la chaîne « financée avec de l’argent public et qui couvre presque l’ensemble du territoire… » N’y voyez aucun rapport avec la récente audience que le président de la République a accordée à l’ex patron de Pape Alé. La seule et unique constante du PDS ne partage avec ses adversaires, ni le pouvoir ni le petit écran. Mahtar Silla, un ancien de la RTS, en sait quelque chose, étant donné que Wade a toujours eu du mal à cohabiter avec les médias, privés comme publics, lorsque ces derniers ne font pas son éloge, comme à la veille de l’alternance. Alors opposant, Wade, très remonté contre « Le Soleil », promettait d’offrir aux jeunes, le journal gouvernemental en cas de victoire. On sait ce qu’il en est aujourd’hui, un média de propagande, au service du père, du fils et de la « sainte » Vert. « Chat échaudé craint l’eau froide », me direz-vous : les Wade, déçus par la liberté de ton notée au niveau de la RFM, ont pris les devants et empêché les premiers cris du bébé TFM qu’ils comptent étouffer à la naissance avant de le jeter avec l’eau du bain.
Jusqu’où ira Youssou Ndour ?
Khalil Guèye et Matar Silla ne sont pas les seuls à s’attirer les foudres d’Abdoulaye Wade, qui, à chaque fois qu’on lui parle d’ouverture de chaîne de télévision privée, perd le Nord et « entre en transe ». Son attitude rappelle Pharaon, lorsqu’il décida d’exterminer tous les bébés de sexe masculin rien que pour échapper à la prédiction des devins. Il y a quelques semaines seulement, le président annonçait la création de Sopi Fm et Sopi Tv. Un projet on ne peut plus ridicule, temporairement mis en berne, faute de sérieux et de crédibilité. Avec des idées aussi partisanes de la part d’un président, le journalisme « couché » et la presse alimentaire ont de beaux jours devant eux. Le 13 novembre dernier, Wade lançait l’idée de la création de la RTA (Radio Télévision Africaine), qu’il comptait financer avec des fonds étrangers, alors que lui-même, s’opposait et s’oppose encore, au démarrage des programmes de la TFM (Télévision Futurs Médias) parce que soi-disant financée par des fonds étrangers. N’y voyez aucune incohérence, le syndrome du « minimum vieillesse » est passé par là. Dans la foulée, Wade, très conforme à sa nature, se dédit, sur le financement de la RTA, lequel, comme par enchantement, devient sénégalais, et non étranger. Si seulement il commençait par nous dire avec quel argent il compte financer son projet de télévision.
Une vraie télé ou rien
Le problème, avec l’immixtion des hommes d’affaires dans le monde de l’information, c’est que quand leurs intérêts sont menacés, certains d’entre eux n’hésitent pas à changer de fusil d’épaule et cirer les pompes au pouvoir, quitte à se défaire des journalistes qui font la fierté de leur groupe de presse. Pape Ngagne Ndiaye et Pape Alé Niang sont désormais convaincus, que l’autocensure a pris le dessus sur la censure, parce que ce sont les patrons de presse qui se substituent à l’Etat en bâillonnant leurs propres journalistes. Quant à Karim Wade, il est en train de faire payer à Youssou Ndour son refus de lui « céder » le groupe Futurs Médias moyennant 500 millions de Francs, qui proviendraient sûrement des bonus… Le compromis trouvé suite à l’affaire Kara-Kambel et l’histoire du procès « avorté » intenté au Groupe Futurs Médias par Karim Wade dans l’affaire des transferts de devises à Paris en 2003, laissent présager que Youssou Ndour pourrait ne pas aller jusqu’au bout, dans le bras de fer l’opposant à Wade père et fils. Toutefois, son refus d’être « le parrain de l’alternance », comme le lui avait proposé Abdoulaye Wade au lendemain de son accession au pouvoir, nous rassure, quant à sa détermination à ne pas céder devant la récupération politique, les menaces et tentatives d’intimidation ou de corruption. Une mission, soit on la réussit, soit on la trahit. Certains patrons de presse ont déjà fait leur choix, en optant pour les stades, la lutte, le « xawaaré » et les clips à gogo. A Youssou, et à lui seul, de faire exception à la règle, afin de conserver l’indépendance du groupe Futurs Médias dont la radio fait la fierté des Sénégalais.
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr
Force est de croire que la famille Wade nourrit une obsession aveugle pour tout ce qui touche les médias en général et le petit écran en particulier, qu’elle voudrait maîtriser à tout prix. Non seulement il ne leur suffit pas de passer à la télé tous les jours, à toutes les heures, ils veulent maintenant avoir leur mot sur les programmes. Après la RTS et Canal Info déjà acquis à leur cause, voilà que les Wade lorgnent la télé de Youssou Ndour (qu’ils n’auront pas ?), et celle de El Hadj Ndiaye (qu’ils ont déjà eue ?). En tout état de cause, ceux qui habitent les régions les plus reculées du Sénégal ont constaté ces derniers jours, que la 2S Tv, en dehors du changement regrettable au niveau de ses programmes, a fait d’immenses progrès « techniques » dignes de la chaîne « financée avec de l’argent public et qui couvre presque l’ensemble du territoire… » N’y voyez aucun rapport avec la récente audience que le président de la République a accordée à l’ex patron de Pape Alé. La seule et unique constante du PDS ne partage avec ses adversaires, ni le pouvoir ni le petit écran. Mahtar Silla, un ancien de la RTS, en sait quelque chose, étant donné que Wade a toujours eu du mal à cohabiter avec les médias, privés comme publics, lorsque ces derniers ne font pas son éloge, comme à la veille de l’alternance. Alors opposant, Wade, très remonté contre « Le Soleil », promettait d’offrir aux jeunes, le journal gouvernemental en cas de victoire. On sait ce qu’il en est aujourd’hui, un média de propagande, au service du père, du fils et de la « sainte » Vert. « Chat échaudé craint l’eau froide », me direz-vous : les Wade, déçus par la liberté de ton notée au niveau de la RFM, ont pris les devants et empêché les premiers cris du bébé TFM qu’ils comptent étouffer à la naissance avant de le jeter avec l’eau du bain.
Jusqu’où ira Youssou Ndour ?
Khalil Guèye et Matar Silla ne sont pas les seuls à s’attirer les foudres d’Abdoulaye Wade, qui, à chaque fois qu’on lui parle d’ouverture de chaîne de télévision privée, perd le Nord et « entre en transe ». Son attitude rappelle Pharaon, lorsqu’il décida d’exterminer tous les bébés de sexe masculin rien que pour échapper à la prédiction des devins. Il y a quelques semaines seulement, le président annonçait la création de Sopi Fm et Sopi Tv. Un projet on ne peut plus ridicule, temporairement mis en berne, faute de sérieux et de crédibilité. Avec des idées aussi partisanes de la part d’un président, le journalisme « couché » et la presse alimentaire ont de beaux jours devant eux. Le 13 novembre dernier, Wade lançait l’idée de la création de la RTA (Radio Télévision Africaine), qu’il comptait financer avec des fonds étrangers, alors que lui-même, s’opposait et s’oppose encore, au démarrage des programmes de la TFM (Télévision Futurs Médias) parce que soi-disant financée par des fonds étrangers. N’y voyez aucune incohérence, le syndrome du « minimum vieillesse » est passé par là. Dans la foulée, Wade, très conforme à sa nature, se dédit, sur le financement de la RTA, lequel, comme par enchantement, devient sénégalais, et non étranger. Si seulement il commençait par nous dire avec quel argent il compte financer son projet de télévision.
Une vraie télé ou rien
Le problème, avec l’immixtion des hommes d’affaires dans le monde de l’information, c’est que quand leurs intérêts sont menacés, certains d’entre eux n’hésitent pas à changer de fusil d’épaule et cirer les pompes au pouvoir, quitte à se défaire des journalistes qui font la fierté de leur groupe de presse. Pape Ngagne Ndiaye et Pape Alé Niang sont désormais convaincus, que l’autocensure a pris le dessus sur la censure, parce que ce sont les patrons de presse qui se substituent à l’Etat en bâillonnant leurs propres journalistes. Quant à Karim Wade, il est en train de faire payer à Youssou Ndour son refus de lui « céder » le groupe Futurs Médias moyennant 500 millions de Francs, qui proviendraient sûrement des bonus… Le compromis trouvé suite à l’affaire Kara-Kambel et l’histoire du procès « avorté » intenté au Groupe Futurs Médias par Karim Wade dans l’affaire des transferts de devises à Paris en 2003, laissent présager que Youssou Ndour pourrait ne pas aller jusqu’au bout, dans le bras de fer l’opposant à Wade père et fils. Toutefois, son refus d’être « le parrain de l’alternance », comme le lui avait proposé Abdoulaye Wade au lendemain de son accession au pouvoir, nous rassure, quant à sa détermination à ne pas céder devant la récupération politique, les menaces et tentatives d’intimidation ou de corruption. Une mission, soit on la réussit, soit on la trahit. Certains patrons de presse ont déjà fait leur choix, en optant pour les stades, la lutte, le « xawaaré » et les clips à gogo. A Youssou, et à lui seul, de faire exception à la règle, afin de conserver l’indépendance du groupe Futurs Médias dont la radio fait la fierté des Sénégalais.
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr