Maître, la communauté musulmane du Sénégal, particulièrement celle des Niassènes, vient de perdre l’Imam de Médina Baye, Assane Cissé. Vous avez été son épouse, que retenez-vous de l’homme religieux ?
«Ce que je retiens de lui, c’est que c’était un homme très pieux qui s’attache toujours à l’œuvre de Baye Niasse. Sa porte était ouverte à tous. Il avait une santé précaire ; il ne se reposait jamais. C’est vraiment un homme de Dieu. Il distribuait beaucoup d’argent aux pauvres. J’ai remarqué aussi que son téléphone n’était jamais fermé. Il recevait beaucoup de coups de fil des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud. Je l’entendais répondre à des questions sur l’Islam. Je pense que c’est une grande perte pour Médina Baye. Il avait, d’ailleurs, créé une radio et souhaitait qu’elle soit écoutée par la Oummah islamique et le monde entier. Je pense que c’était un musulman tolérant. Je l’avais rejoint une fois au Nigeria et j’étais impressionnée par le nombre de ses fidèles. Je lui avais fait une remarque en lui disant que nul n’est prophète chez soi. C’est ce que je peux dire, mais effectivement, sa santé était précaire.
Depuis quand vous avez constaté cette précarité de sa santé ?
Depuis le début du mariage, il avait une santé précaire. Et, quand je lui disais de se reposer, il répondait qu’il fallait qu’il travaille.
Que peut-on retenir de votre ex-époux ?
Ah… (elle hésite un peu) C’est une question compliquée. Permettez-moi de ne pas répondre à cette question.
C’est juste des témoignages, Maître…
Non. Je vous en prie. Je m’en limite au marabout. Comprenez-moi.
A quand date votre dernière rencontre ?
La dernière fois que je l’ai rencontré -bien sûr après notre divorce- il y a quelques mois, c’était pour lui présenter mes condoléances suite au décès d’un de ses proches. Et, nous avions raffermi nos relations amicales. Je le considérais comme un marabout, comme un guide spirituel et, vraiment, ça s’était bien passé (elle insiste). Donc, après le divorce, on est restés six mois sans se voir. Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est quand il a perdu un proche. C’était aussi pour raffermir nos relations… (elle hésite) amicales hein.
Je le prenais comme un guide spirituel et moi, je me considérais comme son talibé.
La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, c’est quand ma mère devait être opérée. Il a formulé des prières pour elle. Je constate que c’était un homme de Dieu et, maintenant, je crois que son œuvre doit être perpétuée par son frère, Cheikh Tidiane, qui était très proche de lui. J’en profite, d’ailleurs, pour lui présenter mes condoléances, à son épouse et à ses enfants. En tout cas, je souhaite que l’œuvre qu’il avait commencée continue.
Est-ce que vous regrettez aujourd’hui votre divorce ?
(Catégorique). Non, du tout. Vraiment du tout. Moi, je crois en Dieu. Des gens peuvent cheminer et, qu’à un moment donné, Dieu décide de leur séparation… (elle ne termine pas). Non, je ne le regrette pas vraiment.
Par contre, je regrette la perte de l’homme de Dieu. Je ne la regretterais jamais assez. Je suis fidèle de Baye Niass et je la demeure. J’ai d’excellentes relations avec sa famille, ses enfants. Je peux les aider dans la mesure du possible. Je pense que j’irai là-bas présenter mes condoléances.
Retenez-vous toujours que c’est une répudiation comme vous l’aviez soutenu dans l’interview que vous aviez accordée à Weekend Magazine ?
(Un peu embarrassée) En fait, je pense que c’est une répudiation.
Cela vous a-t-il peiné ?
Non du tout. C’est vrai qu’il avait un peu peur du bruit. Je pense qu’à un moment donné, j’étais trop médiatisée…
Est-ce un regret que vous exprimez, là ?
Du tout. Je ne le regrette pas (elle insiste). Ça, je le dis haut et fort. Si c’était à refaire, je referais la même chose. Et, par respect pour sa mémoire, je n’irai pas au fond des choses. Non, je ne parle pas du mari ; je parle du marabout. Je ne retiendrai de lui qu’une seule chose : il a été mon marabout. Il m’a appris des choses sur le plan spirituel et à connaître Baye Niasse aussi.
Son rappel à Dieu ne vous a pas trouvé à Dakar. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Bon, c’est vrai. Mais, j’ai envoyé là-bas ma mère présenter nos condoléances à toute la famille. J’ai appelé sa veuve.
On vous appelle toujours Nafissatou Diop Cissé ? Est-ce le Cissé du défunt Imam Assane Cissé ?
Non. Le Cissé n’est pas son Cissé. Ça, je tiens à le préciser et je le dis toujours. C’est le Cissé de mon défunt mari, le Colonel Cissé. Et, dans tous mes papiers, c’est Cissé, c’est-à-dire, le Cissé de mes enfants. Même dans le décret de ma nomination, il y a Cissé. Donc, ce n’est pas son Cissé et je tiens à le préciser et je continue à le garder.
Quand est-ce que vous envisagez de rentrer ?
Je rentre dans une semaine.»
hamath@lequotidien.sn
«Ce que je retiens de lui, c’est que c’était un homme très pieux qui s’attache toujours à l’œuvre de Baye Niasse. Sa porte était ouverte à tous. Il avait une santé précaire ; il ne se reposait jamais. C’est vraiment un homme de Dieu. Il distribuait beaucoup d’argent aux pauvres. J’ai remarqué aussi que son téléphone n’était jamais fermé. Il recevait beaucoup de coups de fil des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud. Je l’entendais répondre à des questions sur l’Islam. Je pense que c’est une grande perte pour Médina Baye. Il avait, d’ailleurs, créé une radio et souhaitait qu’elle soit écoutée par la Oummah islamique et le monde entier. Je pense que c’était un musulman tolérant. Je l’avais rejoint une fois au Nigeria et j’étais impressionnée par le nombre de ses fidèles. Je lui avais fait une remarque en lui disant que nul n’est prophète chez soi. C’est ce que je peux dire, mais effectivement, sa santé était précaire.
Depuis quand vous avez constaté cette précarité de sa santé ?
Depuis le début du mariage, il avait une santé précaire. Et, quand je lui disais de se reposer, il répondait qu’il fallait qu’il travaille.
Que peut-on retenir de votre ex-époux ?
Ah… (elle hésite un peu) C’est une question compliquée. Permettez-moi de ne pas répondre à cette question.
C’est juste des témoignages, Maître…
Non. Je vous en prie. Je m’en limite au marabout. Comprenez-moi.
A quand date votre dernière rencontre ?
La dernière fois que je l’ai rencontré -bien sûr après notre divorce- il y a quelques mois, c’était pour lui présenter mes condoléances suite au décès d’un de ses proches. Et, nous avions raffermi nos relations amicales. Je le considérais comme un marabout, comme un guide spirituel et, vraiment, ça s’était bien passé (elle insiste). Donc, après le divorce, on est restés six mois sans se voir. Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est quand il a perdu un proche. C’était aussi pour raffermir nos relations… (elle hésite) amicales hein.
Je le prenais comme un guide spirituel et moi, je me considérais comme son talibé.
La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, c’est quand ma mère devait être opérée. Il a formulé des prières pour elle. Je constate que c’était un homme de Dieu et, maintenant, je crois que son œuvre doit être perpétuée par son frère, Cheikh Tidiane, qui était très proche de lui. J’en profite, d’ailleurs, pour lui présenter mes condoléances, à son épouse et à ses enfants. En tout cas, je souhaite que l’œuvre qu’il avait commencée continue.
Est-ce que vous regrettez aujourd’hui votre divorce ?
(Catégorique). Non, du tout. Vraiment du tout. Moi, je crois en Dieu. Des gens peuvent cheminer et, qu’à un moment donné, Dieu décide de leur séparation… (elle ne termine pas). Non, je ne le regrette pas vraiment.
Par contre, je regrette la perte de l’homme de Dieu. Je ne la regretterais jamais assez. Je suis fidèle de Baye Niass et je la demeure. J’ai d’excellentes relations avec sa famille, ses enfants. Je peux les aider dans la mesure du possible. Je pense que j’irai là-bas présenter mes condoléances.
Retenez-vous toujours que c’est une répudiation comme vous l’aviez soutenu dans l’interview que vous aviez accordée à Weekend Magazine ?
(Un peu embarrassée) En fait, je pense que c’est une répudiation.
Cela vous a-t-il peiné ?
Non du tout. C’est vrai qu’il avait un peu peur du bruit. Je pense qu’à un moment donné, j’étais trop médiatisée…
Est-ce un regret que vous exprimez, là ?
Du tout. Je ne le regrette pas (elle insiste). Ça, je le dis haut et fort. Si c’était à refaire, je referais la même chose. Et, par respect pour sa mémoire, je n’irai pas au fond des choses. Non, je ne parle pas du mari ; je parle du marabout. Je ne retiendrai de lui qu’une seule chose : il a été mon marabout. Il m’a appris des choses sur le plan spirituel et à connaître Baye Niasse aussi.
Son rappel à Dieu ne vous a pas trouvé à Dakar. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Bon, c’est vrai. Mais, j’ai envoyé là-bas ma mère présenter nos condoléances à toute la famille. J’ai appelé sa veuve.
On vous appelle toujours Nafissatou Diop Cissé ? Est-ce le Cissé du défunt Imam Assane Cissé ?
Non. Le Cissé n’est pas son Cissé. Ça, je tiens à le préciser et je le dis toujours. C’est le Cissé de mon défunt mari, le Colonel Cissé. Et, dans tous mes papiers, c’est Cissé, c’est-à-dire, le Cissé de mes enfants. Même dans le décret de ma nomination, il y a Cissé. Donc, ce n’est pas son Cissé et je tiens à le préciser et je continue à le garder.
Quand est-ce que vous envisagez de rentrer ?
Je rentre dans une semaine.»
hamath@lequotidien.sn