Depuis quelque temps, le «Groupe des six» (G6), composé du journaliste Mbaye Sidy Mbaye, du Pr Ismaïla Madior Fall, de Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp), de l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, de Mansour Cama, président de la Confédération des employeurs du Sénégal (Cnes), et de Mme Anna Ba Dia, qui ambitionnait de relancer le dialogue politique, est aphone. La raison en est toute simple : il s'est heurté au refus diplomatique, mais ferme des différents protagonistes de dialoguer, à six mois de la présidentielle. En attestent les conditions posées par les uns et les autres. Des conditions qui ne militent pas pour la relance du dialogue.
Pourtant, tout était bien parti. Le 5 juillet 2011, le G6 est reçu par le Président Wade au Palais. Au sortir de l'audience, le journaliste Mbaye Sidy Mbaye, porte-parole du G6, déclare : «Nous avons discuté et nous avons conclu qu’il faut faire quelque chose. Cela fait longtemps que le pouvoir et l’opposition ne dialoguent plus. Cette rupture de communication est grosse de danger. Nous nous sommes dit qu’il faut tout faire pour éviter le remake du 23 juin en essayant de contribuer au retour du dialogue entre le pouvoir et l’opposition».
Après le Palais, le G6 fait cap le même jour sur l'immeuble Immofront pour y rencontrer Amath Dansokho, Coordonnateur de Bennoo Siggil Senegaal.
Joint au téléphone, après son entrevue avec le G6, le président d'honneur du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) souligne : «Ils sont venus me voir. J’ai une opinion personnelle. Mais mon opinion ne compte pas. Celles qui comptent, c’est le Bennoo et le Mouvement du 23 juin. Pour Bennoo Siggil Senegaal, je rendrai compte à la Conférence des leaders». Et Amath Dansokho de rappeler à l’intention de l’opinion nationale et internationale qu’ils ont toujours été des partisans du dialogue. «Nous sommes pour la paix. C’est Wade qui ne veut pas du dialogue. Nous sommes des pestiférés, parce que nous avons refusé́ de cautionner son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Il ne trouvait plus d’intérêt à dialoguer avec nous».
Le M23 et Idy douchent les ambitions du G6
Mais, c'est le 11 juillet 2011 que les choses ont commencé à se corser pour le G6, avec sa rencontre avec le Mouvement du 23 juin (M23). En effet, les forces vives de la nation n'y vont pas par quatre chemins pour poser des préalables avant tout dialogue avec le chef de l'État.
À la fin de la rencontre, Alioune Tine, porte-parole du M23, affirme : «Nous avons bien précisé que, si le dialogue doit s'organiser, ce ne sera ni avec la société civile, ni avec Bennoo Siggil Senegaal, mais avec le Mouvement du 23 juin. Et nous leur avons signifié que le peuple s'est exprimé le 23 juin de façon très nette et le pouvoir en a tiré les conséquences en retirant son projet de loi. Après cet événement rempli de symboles, on attend que Wade s'exprime en envoyant un signal fort au peuple, mais également par rapport à notre plate-forme». Une plate-forme qui tourne autour du retrait de la candidature de Me Wade à la présidentielle, la démission de Karim Wade de l'attelage gouvernemental, l'abrogation des décrets portant redécoupage de certaines Communautés rurales, un processus électoral transparent, la nomination de personnes neutres à la tête des ministères impliqués dans l'organisation des élections, à savoir les ministères de l'Intérieur et de la Justice, et le respect des libertés fondamentales.
Pour finir, le patron de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) soutient : «La balle est maintenant dans leur camp. On n’est pas fermé au dialogue. Mais, qu'ils nous reconnaissent. Il faut qu'ils donnent des réponses concrètes pour que le dialogue puisse être restauré».
Deux jours plus tard, le 13 juillet, c'est au tour de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck de doucher les ambitions de Mbaye Sidy Mbaye et son équipe. Lors d'une audience qu'il leur a accordée à son domicile, au Point E, l'édile de Thiès rejette toute forme de dialogue avec son ex-mentor. «Aujourd'hui, je ne vois aucune valeur ajoutée à aller dialoguer avec lui (ndlr : Wade). Et cela, pour une raison simple, c’est que nous avons tous le souci de la paix, de la stabilité et de la tranquillité de notre pays. Aujourd'hui, les menaces qui pèsent sur cette paix relèvent de ce que fera ou dira Wade. Il est le gardien de la Constitution, il ne doit donc pas la violer, il doit la respecter».
Le lendemain, jeudi 14 juillet, à la faveur de l'adresse à la nation de Me Wade, à l'hôtel des Almadies, le G6 voit ses dernières illusions s'envoler. Dans la mesure où le chef de l'État ne pipe mot sur la plate-forme du M23. Une manière pour lui de mettre fin à cette scène aux allures de comédie. Rideau !
...mais croit toujours en sa bonne étoile
Mais, il faut relever que du côté du «Groupe des six» (G6), on est loin de désarmer, malgré un départ chaotique qui ne présage rien de bon. Et les commentaires et autres considérations sur sa démarche ne semble guère le préoccuper. Le G6, qui croit toujours en sa bonne étoile, entend poursuivre la mission qu'il s'est assignée de relancer le dialogue politique qui s'est enlisée depuis belle lurette.
Joint au téléphone, hier, le porte-parole, le journaliste Mbaye Sidy Mbaye, a été avare en mots. Il a juste consenti à lâcher : «Nous sommes en train de travailler».
En tout cas, dans le contexte actuel, à six mois de la cruciale élection présidentielle, on voit mal le groupe susmentionné réussir à convaincre les animateurs du Mouvement du 23 juin (M23), structure politique qui a le vent en poupe, et les tenants du pouvoir, à s'asseoir autour d'une même table.
Barka Isma BA rewmi
Pourtant, tout était bien parti. Le 5 juillet 2011, le G6 est reçu par le Président Wade au Palais. Au sortir de l'audience, le journaliste Mbaye Sidy Mbaye, porte-parole du G6, déclare : «Nous avons discuté et nous avons conclu qu’il faut faire quelque chose. Cela fait longtemps que le pouvoir et l’opposition ne dialoguent plus. Cette rupture de communication est grosse de danger. Nous nous sommes dit qu’il faut tout faire pour éviter le remake du 23 juin en essayant de contribuer au retour du dialogue entre le pouvoir et l’opposition».
Après le Palais, le G6 fait cap le même jour sur l'immeuble Immofront pour y rencontrer Amath Dansokho, Coordonnateur de Bennoo Siggil Senegaal.
Joint au téléphone, après son entrevue avec le G6, le président d'honneur du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) souligne : «Ils sont venus me voir. J’ai une opinion personnelle. Mais mon opinion ne compte pas. Celles qui comptent, c’est le Bennoo et le Mouvement du 23 juin. Pour Bennoo Siggil Senegaal, je rendrai compte à la Conférence des leaders». Et Amath Dansokho de rappeler à l’intention de l’opinion nationale et internationale qu’ils ont toujours été des partisans du dialogue. «Nous sommes pour la paix. C’est Wade qui ne veut pas du dialogue. Nous sommes des pestiférés, parce que nous avons refusé́ de cautionner son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Il ne trouvait plus d’intérêt à dialoguer avec nous».
Le M23 et Idy douchent les ambitions du G6
Mais, c'est le 11 juillet 2011 que les choses ont commencé à se corser pour le G6, avec sa rencontre avec le Mouvement du 23 juin (M23). En effet, les forces vives de la nation n'y vont pas par quatre chemins pour poser des préalables avant tout dialogue avec le chef de l'État.
À la fin de la rencontre, Alioune Tine, porte-parole du M23, affirme : «Nous avons bien précisé que, si le dialogue doit s'organiser, ce ne sera ni avec la société civile, ni avec Bennoo Siggil Senegaal, mais avec le Mouvement du 23 juin. Et nous leur avons signifié que le peuple s'est exprimé le 23 juin de façon très nette et le pouvoir en a tiré les conséquences en retirant son projet de loi. Après cet événement rempli de symboles, on attend que Wade s'exprime en envoyant un signal fort au peuple, mais également par rapport à notre plate-forme». Une plate-forme qui tourne autour du retrait de la candidature de Me Wade à la présidentielle, la démission de Karim Wade de l'attelage gouvernemental, l'abrogation des décrets portant redécoupage de certaines Communautés rurales, un processus électoral transparent, la nomination de personnes neutres à la tête des ministères impliqués dans l'organisation des élections, à savoir les ministères de l'Intérieur et de la Justice, et le respect des libertés fondamentales.
Pour finir, le patron de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) soutient : «La balle est maintenant dans leur camp. On n’est pas fermé au dialogue. Mais, qu'ils nous reconnaissent. Il faut qu'ils donnent des réponses concrètes pour que le dialogue puisse être restauré».
Deux jours plus tard, le 13 juillet, c'est au tour de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck de doucher les ambitions de Mbaye Sidy Mbaye et son équipe. Lors d'une audience qu'il leur a accordée à son domicile, au Point E, l'édile de Thiès rejette toute forme de dialogue avec son ex-mentor. «Aujourd'hui, je ne vois aucune valeur ajoutée à aller dialoguer avec lui (ndlr : Wade). Et cela, pour une raison simple, c’est que nous avons tous le souci de la paix, de la stabilité et de la tranquillité de notre pays. Aujourd'hui, les menaces qui pèsent sur cette paix relèvent de ce que fera ou dira Wade. Il est le gardien de la Constitution, il ne doit donc pas la violer, il doit la respecter».
Le lendemain, jeudi 14 juillet, à la faveur de l'adresse à la nation de Me Wade, à l'hôtel des Almadies, le G6 voit ses dernières illusions s'envoler. Dans la mesure où le chef de l'État ne pipe mot sur la plate-forme du M23. Une manière pour lui de mettre fin à cette scène aux allures de comédie. Rideau !
...mais croit toujours en sa bonne étoile
Mais, il faut relever que du côté du «Groupe des six» (G6), on est loin de désarmer, malgré un départ chaotique qui ne présage rien de bon. Et les commentaires et autres considérations sur sa démarche ne semble guère le préoccuper. Le G6, qui croit toujours en sa bonne étoile, entend poursuivre la mission qu'il s'est assignée de relancer le dialogue politique qui s'est enlisée depuis belle lurette.
Joint au téléphone, hier, le porte-parole, le journaliste Mbaye Sidy Mbaye, a été avare en mots. Il a juste consenti à lâcher : «Nous sommes en train de travailler».
En tout cas, dans le contexte actuel, à six mois de la cruciale élection présidentielle, on voit mal le groupe susmentionné réussir à convaincre les animateurs du Mouvement du 23 juin (M23), structure politique qui a le vent en poupe, et les tenants du pouvoir, à s'asseoir autour d'une même table.
Barka Isma BA rewmi