Vue de l'extérieur, l'élégante villa ceinte d'un haut mur blanc ne dépare pas le très résidentiel quartier des Almadies, où la nomenklatura dakaroise a le bon goût d'élire domicile. Là, dans une torpeur apparente, se joue pourtant la féroce bataille qui tient en haleine les Sénégalais, grands amateurs de joutes politiques.
Passé un portique aux lignes sobres, on pénètre dans les studios de Télévision Futurs Médias (TFM), la chaîne lancée en 2008 par le chanteur Youssou N'Dour, star mondiale et fierté absolue des Sénégalais. Régie flambant neuve, câblage en fibre optique, salle de spectacles en sous-sol : il n'y manque rien, pas même le décor du journal télévisé. Rien sauf l'autorisation d'émettre.
Celle-ci n'a finalement été octroyée par le président Abdoulaye Wade que mardi 11 mai, au terme de deux années de duel entre ce chef d'Etat tout-puissant, vieux politicien madré, et le chanteur-patron de presse quinquagénaire, classé en 2007 par Time Magazine parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde.
La bataille pour TFM concentre les ingrédients épicés de la cuisine politique sénégalaise : un pouvoir autoritaire et une presse impertinente, des alliances et des institutions qui résistent rarement à l'argent. Et un système où, faute d'administration transparente et de justice indépendante, le meilleur moyen de débloquer ses affaires consiste, pour les puissants, à déverser dans les médias leur mauvaise humeur à l'égard du pouvoir. Quitte à rentrer dans le rang dès qu'ils ont obtenu satisfaction.
En 2008, le président avait donné son accord verbal à son ami "You". Une fréquence, UHF 42, lui avait même été attribuée. Puis Abdoulaye Wade s'était ravisé, craignant que TFM ne devienne une machine de guerre contre lui à l'approche de l'élection présidentielle de 2012. "Je ne l'autoriserai jamais", avait-il tranché dans un entretien accordé en mars dernier aux influents médias sénégalais dont le chanteur est le propriétaire.
Pour habiller son veto, le président Wade avait reproché à TFM d'être financée par "de l'argent extérieur", autrement dit par l'industriel français Vincent Bolloré. "Le financement de TFM, c'est 100 % moi-même", rétorque Youssou N'Dour, tout en reconnaissant qu'il a "été en contact avec la chaîne Direct 8 (de Vincent Bolloré) pour des échanges de programmes". Aucune loi sénégalaise n'interdit d'ailleurs à des étrangers d'investir dans les médias.
Mais "la simple évocation du nom de Bolloré déclenche une réaction épidermique chez les Wade", analyse un journaliste dakarois. Cette hostilité s'est manifestée en 2007, lorsque le président sénégalais et son fils, liés aux monarchies pétrolières du Golfe, ont écarté Bolloré et choisi une société de Dubaï pour la gestion du port de Dakar.
Entre le feu vert et le veto présidentiel, Youssou N'Dour dit avoir investi 1,2 milliard de francs CFA (1,8 million d'euros) dans TFM. "On essaie peut-être de me ruiner, mais je ne renoncerai pas", cinglait l'artiste, en avril, à Dakar, assis en polo et casquette devant son bureau, dont l'armature en fer forgé dessine des portées de musique.
"You" était alors monté d'un ton. Quittant son rôle de compagnon de route d'un président omnipotent sur la vie des affaires, il avait lancé un mouvement politique baptisé Feke Maki Bolle ("l'invité surprise" en wolof). D'une prudence de Sioux, Youssou N'Dour se gardait d'attaquer de front Abdoulaye Wade ou d'annoncer sa propre candidature. Mais, fait sans précédent, il s'"invitait" dans la campagne pour l'élection présidentielle prévue en 2012.
"Je me pose des questions sur mon pays, déclarait-il alors au Monde. Je vois des choses avancer, d'autres dériver. Des journalistes sont tabassés, des structures sont taillées pour des gens (allusion au vaste ministère confié à Karim Wade). Les institutions sont en veilleuse, alors qu'il faudrait renforcer la justice et les organes de régulation." Veut-il barrer la route à Karim Wade et à une "succession monarchique" ? "Tout ce qui va contre la démocratie, je le combattrai", lâchait-il.
Le musicien annonçait qu'il choisirait "en 2010" le candidat auquel il apporterait son soutien, "celui qui peut mener le Sénégal un peu plus loin". Un pavé dans le marigot politique, eu égard à son immense popularité. Selon "You", plus de 1,7 million de personnes ont signé la pétition lancée en septembre sur Internet par ses fans. "Le blocage du signal TFM est une entrave à la liberté d'entreprendre", proclame le texte, alléguant que les Sénégalais seraient moins nombreux à émigrer s'ils pouvaient "entreprendre et prospérer chez eux".
La menace semble avoir été prise au sérieux. Lundi 10 mai, le président Wade et son fils Karim ont reçu Youssou N'Dour. Le lendemain, l'autorisation d'émettre était signée pour une "chaîne culturelle ", autrement dit sans émission politique. "C'est ce que j'avais demandé. Ainsi, on ne pourra pas me reprocher de vouloir peser sur les élections", explique aujourd'hui l'artiste, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Quant au mouvement politique qu'il a fondé, il assure que ses activités vont se poursuivre. Cependant, il reporte à 2011 l'annonce de son choix pour la présidentielle.
Le musicien s'est-il contenté d'exploiter son immense popularité pour débloquer ses investissements dans la télévision ? Ou a-t-il mis un pied en politique afin de contrer la tentation du vieux président d'imposer comme successeur son fils Karim ?
"You" "n'a fait jusque-là que défendre ses propres intérêts", raille l'opposant Dame Diop, qui voit l'artiste "soucieux d'étendre son empire financier et médiatique". Sous couvert d'anonymat, un fin connaisseur de la vie politique résume : "Youssou N'Dour est proche du pouvoir quand ça l'arrange, et il rue dans les brancards quand il a besoin de décoincer ses affaires." La clémence de l'Etat à l'égard des dettes fiscales de son groupe de presse Futurs Medias fluctuerait d'ailleurs au gré des apparitions du très populaire chanteur au côté du président.
En septembre 2009, en plein blocage de sa télévision, "You" a lancé une nouvelle bombe musicale en s'emparant du principal sujet d'exaspération des Sénégalais, les incessantes coupures d'électricité. "Le peuple est fatigué d'être dans les ténèbres, ça coupe le matin, ça coupe le soir", chante-t-il sur l'air d'Ob-la-di Ob-la-da des Beatles. Diffusée gratuitement sur le Net, sa chanson intitulée Leep mo Lendeem ("Tout est obscur", en wolof) fait un tabac.
Avec ce tube, le roi du mbalax (musique populaire) n'a fait qu'aggraver son cas. Déjà, en juin 2009, la radio RFM et le quotidien L'Observateur, fleurons de son groupe de presse, avaient largement dénoncé le tabassage par des policiers de deux journalistes lors d'un match de football. Un peu plus tard, RFM avait révélé que le président Wade avait offert une mallette contenant 133 000 euros à Alex Segura, le représentant à Dakar du Fonds monétaire international (FMI). Le sujet a fait le tour du monde et terni la réputation du chef de l'Etat. Youssou N'Dour assure que M. Wade l'avait prévenu à la même époque : "Tes médias m'attaquent, je vais bloquer ta télé !"
Au coeur du quartier populaire de Médina, où est née l'idole sénégalaise voilà cinquante ans, l'"immeuble Elimane N'Dour", du nom du père du musicien, arbore un beau crépi saumon et tranche avec les baraques avoisinantes. Telle une ruche, le quartier général de Futurs Medias bourdonne. Au dernier étage, Mamadou Diop, directeur général du groupe, évoquait, en avril, un "malentendu" avec les autorités. "Le pouvoir voit la main de Youssou N'Dour derrière chaque information que nous sortons, alors qu'il n'existe aucun lien de subordination, jurait-il. Les Sénégalais sont des citoyens éveillés : si nous affichions un soutien quelconque, le groupe s'effondrerait."
Dans le paysage chaotique des médias sénégalais, RFM et L'Observateur apparaissent comme des exemples de professionnalisme. Les journalistes y disposent de conditions matérielles supérieures à la moyenne, et d'une évidente liberté de ton. Ils sont d'ailleurs chacun les champions de l'audience dans leur catégorie.
"Wade a l'habitude d'acheter les journalistes. Mais il a peur de nous, car nous ne nous considérons pas comme ses employés ni ceux de son fils", résume un rédacteur. Selon de nombreux observateurs, le duel oppose "citizen N'Dour" non seulement au président mais aussi à son fils Karim, réputé tout-puissant. De fait, les deux hommes ont accumulé les contentieux.
Le principal s'est cristallisé le 6 septembre 2005 à la "une" de L'Observateur. Un article confus annonçait que Wade junior avait été interpellé à Paris en possession d'une importante somme d'argent. Furieux, Karim Wade a obtenu en justice la condamnation de L'Observateur. A la barre, le fils du président avait accusé Youssou N'Dour d'avoir fait rédiger cet article pour punir son père d'avoir refusé de lui octroyer une subvention en échange des bonnes grâces de ses médias. Ce que Futurs Médias dément avec la dernière énergie. Jamais exécutée, la condamnation à payer 40 millions de francs CFA (61 000 euros) constitue une épée de Damoclès entre les mains de Karim Wade.
Cinq ans plus tard, le président sénégalais semble avoir poussé son avantage : en autorisant TFM, il a pris une décision populaire et désamorcé la colère de "You" sans pour autant l'autoriser à créer une chaîne d'information concurrente de la très docile télévision publique. Ce choix habile met le chanteur devant une alternative délicate mais courante au Sénégal : rester vindicatif et se faire traiter de fils ingrat, ou baisser le ton, au risque de passer pour un obligé du pou
El Malick Seck
Source Politicosn.com
Passé un portique aux lignes sobres, on pénètre dans les studios de Télévision Futurs Médias (TFM), la chaîne lancée en 2008 par le chanteur Youssou N'Dour, star mondiale et fierté absolue des Sénégalais. Régie flambant neuve, câblage en fibre optique, salle de spectacles en sous-sol : il n'y manque rien, pas même le décor du journal télévisé. Rien sauf l'autorisation d'émettre.
Celle-ci n'a finalement été octroyée par le président Abdoulaye Wade que mardi 11 mai, au terme de deux années de duel entre ce chef d'Etat tout-puissant, vieux politicien madré, et le chanteur-patron de presse quinquagénaire, classé en 2007 par Time Magazine parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde.
La bataille pour TFM concentre les ingrédients épicés de la cuisine politique sénégalaise : un pouvoir autoritaire et une presse impertinente, des alliances et des institutions qui résistent rarement à l'argent. Et un système où, faute d'administration transparente et de justice indépendante, le meilleur moyen de débloquer ses affaires consiste, pour les puissants, à déverser dans les médias leur mauvaise humeur à l'égard du pouvoir. Quitte à rentrer dans le rang dès qu'ils ont obtenu satisfaction.
En 2008, le président avait donné son accord verbal à son ami "You". Une fréquence, UHF 42, lui avait même été attribuée. Puis Abdoulaye Wade s'était ravisé, craignant que TFM ne devienne une machine de guerre contre lui à l'approche de l'élection présidentielle de 2012. "Je ne l'autoriserai jamais", avait-il tranché dans un entretien accordé en mars dernier aux influents médias sénégalais dont le chanteur est le propriétaire.
Pour habiller son veto, le président Wade avait reproché à TFM d'être financée par "de l'argent extérieur", autrement dit par l'industriel français Vincent Bolloré. "Le financement de TFM, c'est 100 % moi-même", rétorque Youssou N'Dour, tout en reconnaissant qu'il a "été en contact avec la chaîne Direct 8 (de Vincent Bolloré) pour des échanges de programmes". Aucune loi sénégalaise n'interdit d'ailleurs à des étrangers d'investir dans les médias.
Mais "la simple évocation du nom de Bolloré déclenche une réaction épidermique chez les Wade", analyse un journaliste dakarois. Cette hostilité s'est manifestée en 2007, lorsque le président sénégalais et son fils, liés aux monarchies pétrolières du Golfe, ont écarté Bolloré et choisi une société de Dubaï pour la gestion du port de Dakar.
Entre le feu vert et le veto présidentiel, Youssou N'Dour dit avoir investi 1,2 milliard de francs CFA (1,8 million d'euros) dans TFM. "On essaie peut-être de me ruiner, mais je ne renoncerai pas", cinglait l'artiste, en avril, à Dakar, assis en polo et casquette devant son bureau, dont l'armature en fer forgé dessine des portées de musique.
"You" était alors monté d'un ton. Quittant son rôle de compagnon de route d'un président omnipotent sur la vie des affaires, il avait lancé un mouvement politique baptisé Feke Maki Bolle ("l'invité surprise" en wolof). D'une prudence de Sioux, Youssou N'Dour se gardait d'attaquer de front Abdoulaye Wade ou d'annoncer sa propre candidature. Mais, fait sans précédent, il s'"invitait" dans la campagne pour l'élection présidentielle prévue en 2012.
"Je me pose des questions sur mon pays, déclarait-il alors au Monde. Je vois des choses avancer, d'autres dériver. Des journalistes sont tabassés, des structures sont taillées pour des gens (allusion au vaste ministère confié à Karim Wade). Les institutions sont en veilleuse, alors qu'il faudrait renforcer la justice et les organes de régulation." Veut-il barrer la route à Karim Wade et à une "succession monarchique" ? "Tout ce qui va contre la démocratie, je le combattrai", lâchait-il.
Le musicien annonçait qu'il choisirait "en 2010" le candidat auquel il apporterait son soutien, "celui qui peut mener le Sénégal un peu plus loin". Un pavé dans le marigot politique, eu égard à son immense popularité. Selon "You", plus de 1,7 million de personnes ont signé la pétition lancée en septembre sur Internet par ses fans. "Le blocage du signal TFM est une entrave à la liberté d'entreprendre", proclame le texte, alléguant que les Sénégalais seraient moins nombreux à émigrer s'ils pouvaient "entreprendre et prospérer chez eux".
La menace semble avoir été prise au sérieux. Lundi 10 mai, le président Wade et son fils Karim ont reçu Youssou N'Dour. Le lendemain, l'autorisation d'émettre était signée pour une "chaîne culturelle ", autrement dit sans émission politique. "C'est ce que j'avais demandé. Ainsi, on ne pourra pas me reprocher de vouloir peser sur les élections", explique aujourd'hui l'artiste, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Quant au mouvement politique qu'il a fondé, il assure que ses activités vont se poursuivre. Cependant, il reporte à 2011 l'annonce de son choix pour la présidentielle.
Le musicien s'est-il contenté d'exploiter son immense popularité pour débloquer ses investissements dans la télévision ? Ou a-t-il mis un pied en politique afin de contrer la tentation du vieux président d'imposer comme successeur son fils Karim ?
"You" "n'a fait jusque-là que défendre ses propres intérêts", raille l'opposant Dame Diop, qui voit l'artiste "soucieux d'étendre son empire financier et médiatique". Sous couvert d'anonymat, un fin connaisseur de la vie politique résume : "Youssou N'Dour est proche du pouvoir quand ça l'arrange, et il rue dans les brancards quand il a besoin de décoincer ses affaires." La clémence de l'Etat à l'égard des dettes fiscales de son groupe de presse Futurs Medias fluctuerait d'ailleurs au gré des apparitions du très populaire chanteur au côté du président.
En septembre 2009, en plein blocage de sa télévision, "You" a lancé une nouvelle bombe musicale en s'emparant du principal sujet d'exaspération des Sénégalais, les incessantes coupures d'électricité. "Le peuple est fatigué d'être dans les ténèbres, ça coupe le matin, ça coupe le soir", chante-t-il sur l'air d'Ob-la-di Ob-la-da des Beatles. Diffusée gratuitement sur le Net, sa chanson intitulée Leep mo Lendeem ("Tout est obscur", en wolof) fait un tabac.
Avec ce tube, le roi du mbalax (musique populaire) n'a fait qu'aggraver son cas. Déjà, en juin 2009, la radio RFM et le quotidien L'Observateur, fleurons de son groupe de presse, avaient largement dénoncé le tabassage par des policiers de deux journalistes lors d'un match de football. Un peu plus tard, RFM avait révélé que le président Wade avait offert une mallette contenant 133 000 euros à Alex Segura, le représentant à Dakar du Fonds monétaire international (FMI). Le sujet a fait le tour du monde et terni la réputation du chef de l'Etat. Youssou N'Dour assure que M. Wade l'avait prévenu à la même époque : "Tes médias m'attaquent, je vais bloquer ta télé !"
Au coeur du quartier populaire de Médina, où est née l'idole sénégalaise voilà cinquante ans, l'"immeuble Elimane N'Dour", du nom du père du musicien, arbore un beau crépi saumon et tranche avec les baraques avoisinantes. Telle une ruche, le quartier général de Futurs Medias bourdonne. Au dernier étage, Mamadou Diop, directeur général du groupe, évoquait, en avril, un "malentendu" avec les autorités. "Le pouvoir voit la main de Youssou N'Dour derrière chaque information que nous sortons, alors qu'il n'existe aucun lien de subordination, jurait-il. Les Sénégalais sont des citoyens éveillés : si nous affichions un soutien quelconque, le groupe s'effondrerait."
Dans le paysage chaotique des médias sénégalais, RFM et L'Observateur apparaissent comme des exemples de professionnalisme. Les journalistes y disposent de conditions matérielles supérieures à la moyenne, et d'une évidente liberté de ton. Ils sont d'ailleurs chacun les champions de l'audience dans leur catégorie.
"Wade a l'habitude d'acheter les journalistes. Mais il a peur de nous, car nous ne nous considérons pas comme ses employés ni ceux de son fils", résume un rédacteur. Selon de nombreux observateurs, le duel oppose "citizen N'Dour" non seulement au président mais aussi à son fils Karim, réputé tout-puissant. De fait, les deux hommes ont accumulé les contentieux.
Le principal s'est cristallisé le 6 septembre 2005 à la "une" de L'Observateur. Un article confus annonçait que Wade junior avait été interpellé à Paris en possession d'une importante somme d'argent. Furieux, Karim Wade a obtenu en justice la condamnation de L'Observateur. A la barre, le fils du président avait accusé Youssou N'Dour d'avoir fait rédiger cet article pour punir son père d'avoir refusé de lui octroyer une subvention en échange des bonnes grâces de ses médias. Ce que Futurs Médias dément avec la dernière énergie. Jamais exécutée, la condamnation à payer 40 millions de francs CFA (61 000 euros) constitue une épée de Damoclès entre les mains de Karim Wade.
Cinq ans plus tard, le président sénégalais semble avoir poussé son avantage : en autorisant TFM, il a pris une décision populaire et désamorcé la colère de "You" sans pour autant l'autoriser à créer une chaîne d'information concurrente de la très docile télévision publique. Ce choix habile met le chanteur devant une alternative délicate mais courante au Sénégal : rester vindicatif et se faire traiter de fils ingrat, ou baisser le ton, au risque de passer pour un obligé du pou
El Malick Seck
Source Politicosn.com